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Études sur les inégalités sociales et l’activité physique en milieu scolaireGosselin, Véronique 12 1900 (has links)
Cette thèse de doctorat aborde le problème de l’inactivité physique et des inégalités sociales en matière d’activité physique (AP) au Québec.
Dans un premier temps, puisqu’une faible compétence motrice pendant l’enfance constitue un obstacle important à la pratique ultérieure d’AP, nous brossons le premier portrait québécois des disparités sociales en matière de compétence motrice chez les enfants. Les associations entre la compétence motrice de 2654 enfants québécois et le statut socioéconomique de leur école primaire sont examinées à l’aide de régressions logistiques. Nos résultats révèlent des disparités sociales en matière de développement moteur : les enfants qui fréquentent une école en milieu plus défavorisé présentent des besoins plus importants que ceux qui fréquentent une école en milieu moyen et que ces derniers présentent, à leur tour, des besoins plus importants que les élèves des écoles les plus favorisés (article 1 : Gosselin, Leone et Laberge, 2020).
Dans un deuxième temps, nous explorons en quoi les programmes scolaires d’AP peuvent être pertinents pour favoriser la pratique d’AP et le développement global des enfants dans une perspective de réduction des inégalités sociales. Une réflexion critique qui s’appuie sur une revue de littérature est présentée (article 2 : Gosselin, Boccanfuso et Laberge, 2020), et deux points clés sont soulignés : 1) l’importance d’évaluer l’implantation et les effets différentiels de ces programmes; et 2) la pertinence d’adapter ces programmes selon trois conditions : 1) l’approche universelle proportionnée; 2) le renforcement des capacités, et 3) la complexité des programmes (agir à plusieurs niveaux). Ces points constituent aussi un appel aux chercheurs en vue d’entreprendre davantage de recherches pour clarifier les effets différentiels des programmes scolaires d’AP et pour mieux comprendre comment les adapter, selon les besoins des différents milieux, afin de lutter contre les inégalités sociales en matière d’AP.
Dans un troisième temps, un premier pas pour répondre à cet appel est réalisé par l’évaluation du plus récent programme d’AP au quotidien implanté en milieu scolaire au Canada : la mesure québécoise « À l’école, on bouge! ». Cette évaluation souligne que le caractère flexible de la mesure québécoise semble avoir alimenté, à travers un processus d’autonomisation (community empowerment) et au fil des trois années d’implantation, un changement de culture scolaire orienté vers une intégration durable d’AP au quotidien dans tous les contextes, à l’exception des écoles situées en milieu urbain défavorisé (articles 3 et 4 : Gosselin et Laberge, 2022). Puisque les enfants qui fréquentent ces dernières ont plus de chances que les enfants des milieux favorisés d’avoir des retards au regard du développement de leur compétence motrice (article 1), il s’avère crucial de favoriser l’intégration de la mesure pour maximiser le temps actif dans ces écoles afin de réduire les disparités. Des ressources additionnelles pour supporter des structures de leadership locales (comme un comité) pourraient permettre aux écoles de ces milieux d’implanter et maintenir l’intégration quotidienne de temps actif pour leurs élèves. Cette suggestion s’aligne avec deux des trois conditions qui semblent favoriser l’AP des enfants dans une perspective de réduction des inégalités sociales. / In this thesis, we address the problem of physical inactivity and social inequalities in physical
activity (PA) in Quebec.
The first chapter examines socioeconomic disparities in children’s motor competence in Quebec.
Differences in the motor skills of 2654 children (6 to 12 years old) were measured using validated
tests to assess agility, balance and coordination. ANCOVA and logistic regressions were
performed to examine associations between motor competence and socioeconomic status (SES).
The results, presented in a published article (Gosselin, Leone and Laberge, 2020), revealed that
children who attend a school in a low SES setting have greater needs (in terms of their motor
development) than children who attend a school in a middle-SES environment and that the latter
present, in turn, greater need than the pupils of the school of the most privileged environments.
The second chapter presents a critical reflection, based on a review of the literature, which
explores how school-based PA programs might be relevant to create enabling environments that
can both support children’s PA and contribute to the reduction of social inequalities. This
reflection, presented as a published commentary (Gosselin, Boccanfuso and Laberge, 2020),
raises the importance of evaluating the implementation and differential effects of school-based
universal public policies (addressing all children).
The third chapter examines the specific case of the Quebec school-based daily PA program “À
l’école, on bouge!” and attempts to meet two objectives: 1) to assess the initial implementation
of this program within the first cohort of participating schools (415); and 2) to verify whether the
implementation of the program varies according to the socioeconomic status of the schools.
Online questionnaires were sent to all participating schools throughout the three-year
implementation period (one questionnaire per year, in May 2018, 2019 and 2020). To meet the
first objective of the chapter, we relied on a logic model and examined, using logistic regressions,
what factors are associated with the school’s adherence to providing at least 60 minutes of daily
PA. The results presented in an article (submitted; accepted), showed that the financial resources granted, a shared vision amongst the school-team members that PA benefits learning outcomes
and, for urban schools, having conducted a detailed situational analysis, are three factors
facilitating the mobilization of school teams towards offering 60 minutes of daily active time.
Then, to better understand the mechanisms underlying the implementation of the program in
different socioeconomic contexts (second objective), we carried out a realistic evaluation. The
results, presented in an article (Gosselin and Laberge, 2022), revealed that the “bottom-up”
nature of the program has enabled the participating schools to take ownership of its
implementation, which resulted in a cultural shift towards a sustainable DPA provision in most
settings. In disadvantaged urban settings, implementing local leadership structures provided
pivotal assistance to members of the school teams in providing new DPA opportunities. However,
without continued external funding, those schools seem unable to support local leadership
structures on their own, jeopardizing the sustainability of the program for children living in
disadvantaged urban areas.
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