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Performativité des énoncés de la théorie économique : une approche conventionnaliste / No English title availableBrisset, Nicolas 11 December 2014 (has links)
Depuis les années 1970, les historiens de la pensée économique comme les sociologues se sont largement penchés sur les interactions entretenues par les outils issus des théories économiques et par les pratiques effectives de marché. Ces travaux indiquent la porosité de la frontière entre activité scientifique – observer, mesurer, théoriser – et participation au monde social. Tel est précisément l’objet d’un courant important de la sociologie économique, portant le nom de « performativité » : les économistes instituent les marchés autant qu’ils les observent et théorisent, ils produisent et façonnent le monde social tel que nous le vivons aujourd’hui. Cette sociologie, que l’on qualifiera de « performativiste », entend étudier l'influence des théories économiques en s'attardant principalement sur les dispositifs techniques dont celles-ci renseignent l'élaboration. Elle part du constat que ces dispositifs encadrent et conditionnent les comportements sociaux, de sorte que la réalité économique est petit à petit amenée à se conformer aux théories. Tel est, par exemple, le principe assumé du design de marché : les économistes conçoivent, à partir de leurs théories, des systèmes d’enchère, d’appariement, ou des plate-formes marchandes, dans le but d’amener la réalité à se comporter comme leurs modèles. S'il convient assurément de souligner l'originalité heuristique de ces réflexions, la présente recherche entend questionner la pertinence explicative des outils conceptuels qu'elles mobilisent, en identifier les limites et apporter une contribution théorique à la question de la performativité. Cette pertinence sera jugée (et c’est un choix qu’il conviendra de justifier) à l’aune de la capacité de la théorie de la performativité à penser les échecs performatifs. À savoir quand une théorie échoue à faire fonctionner le monde social conformément aux mécanismes qu’elle décrit. On montrera que la théorie performativiste arbore un certain type de relativisme, un relativisme qui limite précisément sa capacité à saisir les cas d’échec. On tentera de montrer que cette limite est intimement liée au fait qu’elle aborde principalement la performativité par le prisme des dispositifs techniques. À l'image d'un moteur à explosion ou d'un logiciel open source, le monde social est, dans cette perspective, d'une extrême malléabilité. Libre aux économistes de le façonner à l'image de leurs propres théories. / No English summary available.
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Politiques et techniques de l’éclairage public pour répondre aux enjeux du développement durable en France : Acteurs, mutations et impacts urbains / Political and technical of the street lighting to answer the stakes in the sustainable development in France : Actors, transformations and urban impactsRousseau, Thomas 30 September 2013 (has links)
L’importance du regard nocturne sur la ville et de l’intégration de l’éclairage artificiel dans le paysage s’intensifient alors même que le besoin d’une ville plus agréable et favorisant le lien social se fait sentir. Parallèlement, le contexte économique et social particulièrement difficile et les considérations environnementales de plus en plus fortes, imposent à la société et aux communes de s’adapter face aux enjeux et aux nouveaux paradigmes qui s’imposent. Dans ce contexte, l’éclairage urbain, au même titre que l’optimisation des politiques publiques dédiées aux transports, aux déchets ou à la gestion de l’eau, nécessite des approches nouvelles. L’aménagement nocturne de la ville cristallise des enjeux multiples et des besoins d’adaptation concernant la mise en valeur patrimoniale, la prise en compte des usages, le confort dans l’espace public, l’accompagnement des événements culturels, le balisage urbain, la maîtrise des coûts des dispositifs ou encore la préservation du ciel nocturne. Pour répondre aux besoins et mieux articuler l’éclairage public à la ville, la prise en compte des enjeux de la durabilité des lumières urbaines est essentielle. Les collectivités locales doivent concevoir des approches moins fonctionnalistes et plus qualitatives. Il s’agit de passer d’un éclairage public à l’aménagement des lumières urbaines ce qui appelle certaines questions. Quelles sont les politiques et les techniques de l’éclairage public mises en place pour répondre aux enjeux du développement durable ? Quels sont ces enjeux, en quoi sont-ils importants à prendre en compte dans le contexte socio-économique actuel ? Quelles sont les approches et stratégies mises en oeuvre ? Quels sont les acteurs clés pour répondre à ces enjeux ? Sont-elles uniformes sur l’ensemble du territoire ? Répondent-elles à un éclairage durable ? À partir d’une enquête auprès d’une centaine de communes de France métropolitaine, notre travail vise à mieux comprendre la prise en compte de la durabilité dans les politiques d’éclairage qui semblent principalement guidées par des stratégies économiques et la volonté de répondre au volet « économique » du développement durable. Parallèlement la dimension humaine et sociale de la durabilité dans l’éclairage public semble se développer avec une prise en compte grandissante des usages dans la ville. Nous verrons que les orientations des politiques d’éclairage évoluent. Quelles sont les idées neuves qui se diffusent ? Quels sont les impacts de la ville et la manière de l’aménager. Ce travail permet également de rappeler l’importance de l’urbanisme-lumière dans les politiques publiques, et de la place des usagers. Les orientations retenues par les communes, ne semblent pas dictées par l’offre technique et les fabricants, ni par le prix de l’énergie, mais plus par un ensemble combiné d’enjeux nocturnes selon la taille, les politiques urbaines et leur contexte géographique, culturelle et économique. / The importance of having a nocturnal look on the city and of integrating artificial lighting into the urban landscape is growing at the same time as the need for a more pleasant environment in the city favouring social cohesion. At the same time, the particularly difficult social and economic climate and the ever stronger environmental considerations are forcing society and town councils to change faced with the stakes and new paradigms which are essential. In this context, urban lighting requires new approaches in the same way as the optimization of public policies devoted to transport, waste or water management. The nocturnal development in the cities cristallizes the multiple stakes and needs for change concerning the development of cultural heritage, consideration of practices, the comfort of public space, the support for cultural events, urban marking, the cost control of plans or preserving the night sky. To meet the needs and better articulate street lighting, it is imperative to take into consideration the stakes concerning the durability of street lighting. Local authorities have to find less functionalist and more qualitative approaches. It is a case of moving from street lighting to the development of urban lighting. This brings up certain questions. What are the policies and techniques of street lighting set up to meet the requirements of sustainable development ? What are the stakes ? In what way is it important to take them into account in the current socioeconomic context ? What approaches and strategies are being put into action ? Who are the key players to meet these stakes ? Are they the same ones over the whole country? Do they meet the requirements of long-term lighting ? Based on a survey of around one hundred towns in metropolitan France, our work aims at a better understanding of the consideration of durability in the public policies of lighting which seem mainly guided by economic strategies and the will to meet the requirements of the « economic » section of sustainable development. At the same time, the human and social dimension of sustainability in public lighting seems to be developing with an ever growing consideration for practices in the cities. We shall see that the tendencies of public policies on lighting are changing. What new ideas are spreading around ? What are the impacts on the city and the way of developing it ? This work also allows us to remind ourselves of the importance of lighting management in public policies and of the place of the users. The tendencies accepted by the town councils do not seem to be dictated either by the technical offer and the manufacturers or by the price of energy but rather by a combined mix of nocturnal issues depending on the size of the town, urban policies and the geographical, cultural and economic context.
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Performance de l'accompagnement à domicile : analyse de la configuration professionnelle médico-sociale / Performance of home care for people loosing their autonomy : Analysis of a professional medico-social configurationBied, Marjorie 05 April 2013 (has links)
Les contraintes politico-économiques et socio-démographiques conduisent les acteurs du secteur médico-social à conjuguer l’impératif d’industrialisation de leurs services et le souci d’assurer un accompagnement de qualité. Nous définissons l’accompagnement médico-social à domicile des personnes en perte d’autonomie comme une posture visant à faire faire à et faire avec la personne aidée autant que possible. Cette thèse cherche à définir les conditions socio-organisationnelles nécessaires aux responsables, aux intervenantes et aux technologues pour concevoir des dispositifs à base de TIC visant des usages pérennes et respectueux des compétences professionnelles.A partir d’une analyse ethnographique et de la description d’un processus d’accompagnement, nous mettrons en évidence une configuration tripartite : la personne aidée, l’intervenante à domicile et sa responsable. Ce cadre permet d’analyser les interdépendances entre les catégories d’acteurs à travers trois conceptions : domestique, industrielle, attentionnée. Nous analyserons ensuite la dimension relationnelle dans l’organisation d’un travail de plus en plus rationalisé et définirons une compétence spécifique : l’attitude attentionnée maîtrisée. Après avoir fixé ce modèle d’analyse, nous l’appliquerons au processus d'innovation par la conception d’innovation d’outils technologiques, en l’illustrant par deux suivis d’expérimentation. Enfin, sous l’angle des usages des dispositifs technico-organisationnels, nous analyserons le passage d’une conception domestique de l’accompagnement à une conception industrielle et celui d’une conception industrielle à une conception attentionnée. / Due to politico-economic and socio-demographic pressures, players in the medico-social industry must both industrialize their services and continue to ensure high standard care. We define medico-social home care for people losing their autonomy as an endeavour to do with the helped person and encourage them to do as often as possible.This thesis aims at determining which socio-organizational conditions must be met for managers, carers and technologists to design together ICT-assisted (information and communication technology) plans with a view to durability and respect to professional skills. From an ethnological analysis and a description of the care process, we shall highlight a tripartite configuration, involving the helped person, the carer and the latter’s manager.This pattern enables us to understand the interdependent connections between all categories of players through three different conceptions – domestic, industrial, considerate. Next, we shall describe how relationships are conceived within the organization of an increasingly rationalized work and define a specific skill – the controlled considerate attitude.After setting this analytical pattern, we shall apply it to the innovation through technological tool design process, taking two examples of experiment follow-up. Finally, from the angle of technico-organisational plans, we will study the change from a domestic to an industrial conception and from an industrial to a considerate conception of home care.
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Projets et usages urbains. Fabriquer et utiliser les dispositifs techniques et spatiaux de l'urbainToussaint, Jean-Yves 19 December 2003 (has links) (PDF)
La vie en ville requiert l'usage et la fabrication d'un vaste ensemble d'objets. Ce travail a pour ambition de contribuer à la production de connaissances sur le statut et sur le rôle de ces objets fabriqués dans l'activité sociale urbaine. Ces objets nécessaires à la vie en ville constituent ce qui sera ici appelé dispositifs techniques et spatiaux de l'urbain. Ce domaine d'objets relève des activités d'aménagement urbain, d'urbanisme, d'architecture et de génie civil. Il comprend aussi bien les immeubles de logements ou de bureaux, les monuments et les fontaines, les "équipements"..., les rues, les places, les voies, les trottoirs et les quais, les bordures des trottoirs, les caniveaux, les places de stationnement et les dispositifs de paiement (lorsque ces places sont payantes), les parkings, les plantations, les pelouses et les jardins, les bacs à sable, les bancs..., que les réseaux d'alimentation en eau potable, les réseaux d'assainissement, le téléphone, l'alimentation en électricité, en gaz, en information (câblée)... ainsi que les mobiliers émergences de réseaux, la signalisation lumineuse, les transports en commun, en site propre ou non, en surface ou en sous-sol, etc. Ce domaine est formé de biens et de services. Même si la liste ne peut être exhaustive, ce domaine comprend un nombre fini d'objets, ceux à la fabrication desquels oblige la vie en ville. La ville serait à penser comme un environnement dans l'action. La signification de la ville (en ses parties comme en sa totalité), le sens que prend cet environnement ne sont pas immanents : ils sont entièrement soumis à l'action, c'est-à-dire, à ce qui, pour l'action, est ressource (information) dans cet environnement . Ainsi, l'œuvre urbaine saute au yeux d'un observateur cultivé, s'il fait du tourisme ; le même, tout cultivé qu'il soit, dans sa ville, au volant de son auto, a toutes les chances de ne percevoir dans l'œuvre qui s'impose à lui que l'information nécessaire à sa conduite --elle se détache de l'œuvre qui n'est plus qu'un itinéraire, un outil sémiologique (c'est-à-dire un ensemble devenu cohérent de dispositifs techniques et spatiaux disséminés dans l'espace au service de la conduite automobile). L'ontologie de la ville serait plurielle. Elle varie avec l'action qui la mobilise. L'apparence urbaine est toujours autre dans la succession des temps de l'action, dans la juxtaposition des temporalités de l'action --le jour, la nuit, le matin, le soir, dans l'alternance des saisons, selon qui l'emprunte, qui la regarde, qui l'utilise, qui s'y affaire, qui en jouit. La ville varie, toujours différente. En cela, l'espace n'est pas une scène, un théâtre ou un moyen où se déroule l'action : il en est l'instrument.
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