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L'imaginisation du réel. Pour une politique des imaginaires singuliersMiller, Richard 14 January 2011 (has links)
Un corps humain n’est pas le réceptacle passif d’impressions. Il n’est condamné à aucun « réel » qui s’imposerait à lui. Tout au contraire crée-t-il, continûment et spontanément, des images singulières de la réalité. Cette faculté d’imaginisation est le sujet de la présente thèse, ainsi que la conséquence qui s’ensuit, pour chaque individu, de ne pouvoir que croire en une réalité toujours déjà imaginisée. L’imaginisation sera envisagée selon une double visée : en tant que faculté (laquelle produit des effets concrets, historisants), et en tant que qualité originelle de l’être humain.
Poser que l’imaginisation est la qualité qui définit l’appartenance à l’humanité induit entre autres que la raison est renvoyée à un statut second : elle est un choix possible à l’intérieur d’une création incessante d’images-réalités, par où se constitue singulièrement une fiction enveloppante de la vie. Notre objectif n’est pas de déprécier le choix en faveur de la raison en indiquant qu’il serait, à tout coup, contraint et réducteur. Mais ne plus être en mesure – parce que l’être humain est d’emblée appréhendé en tant qu’être de raison (ens rationis) – de penser que la raison requiert un choix et qu’elle ne « va » pas de soi, c’est se couper de tout accès à la question : « Qu’est-ce que l’homme ? ».
Nous voulons considérer l’être humain en tant qu’il imaginise le réel en y adjoignant une part fictive qui, à la fois, précède, intègre et outrepasse la « simple » raison. Fiction enveloppante forcément ignorée par le rationalisme positiviste, alors qu’elle est attachée de façon indissoluble à la vie de chacune et de chacun ; tous étant les acteurs individuels d’une histoire personnelle et collective.
Avant d’être un être de raison, l’homme est un être vivant qui imaginise singulièrement les choses, les situations, les évènements, ses semblables… Il en résulte une complexité telle qu’aucun échange, aucune relation, aucune cohabitation, ne peuvent à priori être déterminés rationnellement. Dès lors, si les présentes recherches ne portent pas directement sur le politique, celui-ci en constitue l’horizon, voire la finalité ultime. L’expérience nous apprend en effet que pour qu’une philosophie politique puisse être politiquement pertinente et utile, il faut qu’elle soit fondée non pas sur ce que l’on voudrait que les hommes soient, mais sur ce qu’ils sont. Non pas sur les hommes rationnels que la théorie souhaiterait qu’ils fussent, mais sur des êtres ayant un corps fait de mémoire, de peurs et de rêves.
En ce sens, nous partageons le questionnement quant à la nécessité d’une approche qui prendrait en compte « la totalité des dimensions de la vie humaine, le mythe comme la raison, le religieux comme le juridique, non pour les confondre, mais pour les articuler ensemble » . Notre plaidoyer est double, mais non contradictoire : il s’agit de penser une plus grande complexification du politique que celle définie par la raison identitaire – héritée de l’ère moderne et des Lumières – et qui est factuellement dépassée par le monde/mondialisé qui constitue désormais le territoire de toute politique. Cela n’est possible qu’en affrontant le fait que les hommes ne sont pas que raison, mais sont avant tout des imaginaires singuliers. Fonder, en ce sens, une politique requiert préalablement la définition de ce que l’on entend par imaginaires singuliers, et impose d’en repérer les modes d’agir, non plus seulement au niveau de l’histoire, ni même d’une histoire culturelle, mais d’une génésie culturelle : tel est l’objectif des recherches que l’on va lire. Celles-ci sont illustrées principalement par deux exemples paradigmatiques : la mythologie chrétienne, et le cinéma en tant qu’art de l’univers mytho-technique.
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Le leadership des femmes et des hommes au sein des organisations en France : entre perception et réalitéMartin, Nadine January 2008 (has links) (PDF)
Ce mémoire se veut une réflexion sur la dichotomie du genre qui résiste au temps et qui constitue la toile de fond à l'exercice du leadership des hommes et des femmes au sein des organisations en France ainsi qu'à l'ambiguïté qui règne quant au leadership féminin. Dans un premier temps, la problématique met d'abord en évidence les aspects historiques de la ségrégation selon le genre en Occident, et les transformations qui, grâce notamment au mouvement féministe et aux recherches, ont permis aux femmes de se libérer d'un carcan d'exclusions relatif à leur féminitude. Toutefois, malgré les avancées, les stéréotypes persistent et encapsulent les femmes leaders contribuant, de ce fait, à la ségrégation de genre au sein des organisations, notamment dans l'Hexagone où le retard français en matière de recherche empirique portant sur une comparaison de genre relatif au leadership se fait criant selon certains auteurs. Dans un deuxième temps, à l'intérieur du cadre d'analyse, nous avançons les concepts sur lesquels nous avons appuyé notre recherche. L'idée principale étant que la conception de la dichotomie de genre, tout comme la construction de l'identité et celle du leadership perçue comme étant masculine, résulte d'une co-construction sociale plus que millénaire en France dont la mémoire collective est empreinte. Ainsi, les différentes positions adoptées quant au leadership des femmes résultent de reconstructions sociales qui vont justifier soit la ségrégation, le déni des différences ou la supériorité des femmes leaders en rapport à leurs homologues masculins.
Subséquemment, nous avons voulu vérifier les écarts entre les perceptions sur les pratiques du leadership des hommes et des femmes et les croyances quant aux différences existant entre les deux. Pour ce faire, nous avons procédé à une étude empirique auprès de cadres français. Enfin, les résultats corroborent notre hypothèse en montrant que les hommes et les femmes font état de comportements et de valeurs semblables, alors que les femmes en particulier considèrent qu'il existe des différences dans les manières d'exercer le leadership selon le genre. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Genre, Leadership, Pouvoir, Construction sociale, Imaginaire collectif.
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Biographique et imaginaire chez Jean-Benoît Puech et ses avatars : la mise en récit de vies fictionnelles dans Jordane revisitéDalpé, Catherine January 2007 (has links) (PDF)
Les biographies à tendance fictionnelle prennent de plus en plus d'espace dans le paysage littéraire contemporain. Il est désormais nécessaire de comprendre ce qui peut motiver un écrivain à fusionner deux modes d'écriture qui semblent apparemment aussi distincts que la fiction et l'Histoire. Remettant en cause la coupure établie par Genette entre fiction et diction (1991), un de ses anciens étudiants, Jean-Benoît Puech, transcende les idées du théoricien pour faire advenir une conception plus « réfléchie » du biographique.
Dans un tout premier temps, il s'agit de retracer l'appartenance de Jordane revisité de Jean-Benoît Puech à la biographie ainsi qu'aux genres qui l'environnent. Cet examen permet de conclure à la nette distance de l'oeuvre de Puech d'avec les définitions canoniques auxquelles on pourrait vouloir la soumettre. Puech refuse le positivisme biographique et propose d'englober la pratique qui est la sienne sous le terme évocateur de « vérifiction ». C'est cette notion et ses implications dans l'oeuvre de Puech qui sont analysées en profondeur. La réflexion se porte ensuite sur la mise en récit de vies fictionnelles par Jean-Benoît Puech, autant la sienne propre que celles de ses avatars. Les jeux textuels de l'auteur pointent l'abîme entre vérité des faits et vérité de l'Être, et poussent la réflexion jusqu'à questionner la possibilité même d'une connaissance de nature biographique. Ce parcours analytique mène enfin à la fiction, qui se révèle inhérente à l'écriture biographique telle que la conçoit Puech. C'est l'authenticité biographique qui est ici remise en cause. Si l'archive constitue de façon générale une garantie de vérité pour la biographie, force est de constater que les documents attestant des faits réels ne sont souvent que des simulacres, des inventions, ou du moins des constructions finalement pas si fidèles à la réalité. Au terme de cet examen, la notion traditionnelle de biographie est complètement bouleversée. Ce n'est plus tant la vérité factuelle qui accrédite le genre biographique, mais bien l'aspiration du biographe-créateur à être vrai. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Puech, Jordane, Vérifiction, Récit de vie fictionnel, Vérité factuelle et/ou personnelle.
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Adapte-toi ou crève : l'imaginaire et la fin chez Douglas Coupland et Chuck PalahniukFortin, Émilie 08 1900 (has links) (PDF)
L'imaginaire de la fin évolue et s'actualise sans cesse, au gré du temps. Chez Douglas Coupland et Chuck Palahniuk, il se conjugue au singulier. La fin est intime, personnelle, elle ne concerne que le sujet, et lui seul. Néanmoins, elle interpelle les mêmes traits intrinsèques à tout imaginaire de la fin. La fin est transitive, elle est achèvement d'une chose et commencement d'une autre. Le temps de la fin, quant à lui, est toujours aussi harassant à négocier: passé, présent, futur cohabitent difficilement. Enfin, devant tant de désordres, la langue et l'imaginaire sont à leur tour happés par la confusion. À ces trois constantes s'en ajoute une quatrième, à l'œuvre autant dans Generation X que dans Choke: une sursollicitation de l'imaginaire qui provoque un brouillage important dans la perception du réel. Récits de la fin, Generation X et Choke sont aussi des romans du renouveau. S'ils disent que le monde menace l'individualité du sujet et qu'il est responsable des graves dysfonctionnements qu'il connaît, les romans de Coupland et Palahniuk nous disent aussi que l'homme peut être sauvé, s'il le désire. Il n'en tient qu'à lui. Résultat d'une clairvoyance du monde, d'une amère déception, puis façon de fabriquer du sens, la fin chez eux ne renvoie non pas à une fin du monde, à sa clôture, mais bien à son renouvellement, subjectif. Réaction, elle permet la survie, objet de pensée, elle incite à la perdition. Car si l'homme peut renaître, son monde et son imaginaire, eux, sont voués au désordre.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Coupland, Palahniuk, Fin, Imaginaire, Temps.
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Contes, comptines et histoires pour enfants moroses ; suivi de, La lumière des abyssesLoiselle, Fannie 02 1900 (has links) (PDF)
Ce mémoire de maîtrise est composé de deux parties. La première, Contes, comptines et histoires pour enfants moroses, est un recueil de trente-huit brèves nouvelles, ayant en commun une contrainte de concision formelle et sémantique. Cette contrainte, inspirée du mouvement minimalisme américain, cherche à provoquer une sensation d'hyperréalisme; tout comme dans le monde réel, le lecteur est confronté à des faits épars, à une intrigue relâchée, auxquels il doit contribuer à octroyer un sens, une direction. Les nouvelles mettent en scène des êtres apathiques, à l'identité incertaine, et comportent peu de marqueurs géographiques et temporels. Les événements dont les personnages sont témoins s'insèrent dans l'espace plus ou moins défini entre la banalité du quotidien et l'imprévu, entre l'ordinaire et l'extraordinaire, permettant d'instaurer un rapport dialectique entre les deux. L'étrange ne bouleverse pas radicalement le familier, mais l'habite, s'y insinue, s'y inscrit en filigrane. Au-delà de son titre, le recueil contient plusieurs références aux contes de fées traditionnels. Ce choix esthétique témoigne de la façon dont l'imaginaire de l'enfance teinte subrepticement la vision des personnages. La lumière des abysses, la seconde partie, propose un ensemble de courts essais qui font écho, formellement et sémantiquement, aux nouvelles. Ces essais abordent la plupart des thèmes récurrents (intimité, quotidien, angoisse, solitude, lumière, profondeurs marines, animalité, enfance...) et des caractéristiques (forme brève, dépersonnalisation, blancs du texte...) du recueil. En s'appuyant à la fois sur des réflexions personnelles, des écrits théoriques et des œuvres de fiction, ils cherchent à évoquer les impressions, les mots et les images qui ont accompagné récriture de la première partie du mémoire, à en esquisser la matrice.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Angoisse, Apocalypse, Conte, Enfance, Intimité, Minimalisme, Nouvelle, Quotidien, Recueil, Sens, Témoignage.
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Le réel et sa représentation dans l'oeuvre romanesque d'Ahmadou KouroumaYaussah, Mesmin Nicaise Diop, Papa Samba. January 2004 (has links) (PDF)
Thèse de doctorat : Lettres : Paris 12 : 2004. / Contient un entretien avec Ahmadou Kourouma. Titre provenant de l'écran-titre. Bibliogr. f. 342-347.
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Machiavel, Campanella image et imaginaire en politique /Bouvier, Pascal Wunenburger, Jean-Jacques January 2006 (has links)
Reproduction de : Thèse de doctorat : Philosophie : Lyon 3 : 2006. / Titre provenant de l'écran-titre. Bibliogr. f. 517-528.
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Corps transfigurés stratifications de l'imaginaire des sexes-genres.Pechriggl, Alice. January 2000 (has links)
Texte remanié de : Thèse de doctorat : Philosophie : Paris, EHESS : 1998. / Titre provenant de l'écran d'accueil. Bibliogr. p. 207-216.
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Les fauteurs d'imaginaireTiano, Camille Bourdin, Alain January 2009 (has links) (PDF)
Reproduction de : Thèse de doctorat : Urbanisme. Aménagement et études urbaines : Paris 8 : 2007. / Titre provenant de l'écran-titre. Bibliogr. p. 376-384.
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L'individu incertain et l'ambivalence du monde : aux sources de l'Imaginaire romanesque /Bélanger, Vincent. January 2008 (has links) (PDF)
Thèse (M.A.)--Université Laval, 2008. / Bibliogr.: f. 81-82. Publié aussi en version électronique dans la Collection Mémoires et thèses électroniques.
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