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Territoires, systèmes de mobilité et systèmes de production : La fin du Paléolithique supérieur dans l'arc liguro-provençal / Territories, settlement dynamics and production systems : The end of the upper Palaeolithic in the liguro-provencal arcTomasso, Antonin 03 October 2014 (has links)
Le sud-est français est un espace particulier pour le Paléolithique supérieur récent : il forme l’interface entre les domaines nord-occidental d’une part et méditerranéen et oriental d’autre part, entre la séquence Solutréen-Ba¬degoulien-Magdalénien-Azilien et l’Épigravettien.Alors que cette région forme encore un angle mort de la Pré¬histoire pour cette période, cette thèse s’intéresse aux industries lithiques épigravettiennes de l’arc liguro-provençal dans une perspective techno-économique qui permet un réexamen en profondeur de l’évolution des traditions techniques entre la fin du Gravettien (circa 23 000 cal. BCE) et le début du premier Mésolithique (circa 9 500 cal. BCE). Deux grands axes structurent ce travail : (1) La question chronologique. Il s’agit de réintégrer les industries étudiées dans un modèle chronocul¬turel en cours de redéfinition. Pour ce faire, l’étude des séries et l’obtention de dates par radiocarbone sont discutées avec une synthèse des connaissances concernant l’Épigravettien.(2) Les systèmes de mobilité et les stratégies d’approvisionnement. Le contexte régional est particulière¬ment favorable pour des raisons intrinsèques (domaine géologique compartimenté et espace géogra¬phique contraint) et extrinsèques (recherches effectuées depuis les années 1980 autour des ressources siliceuses régionales). Les résultats obtenus dans une perspective techno-économique sont mobilisés pour appréhender la structuration des territoires et son évolution dans le temps.Partie prenante d’une dynamique de renouvellement des connaissances sur l’Épigravettien dans sa globalité, cette thèse propose, en conclusion, un état des comparaisons possibles avec la séquence occidentale. / Southeastern France is a particular area as regards the late upper Palaeolithic as it lies between the northwestern prehistoric domain on one side, and the Mediterranean and eastern one on the other side; between the Solutrean-Badegoulian-Magdalenian-Azilian sequence and the Epigravettian one. This PhD work focuses on the techno-economic study of lithic industries originating from the Liguro-Provencal corridor, an area weakly-known for its upper Paleolithic industries. The aim is to re-assess in detail the evolution of technical traditions from the end of the Gravettian (circa 23 000 cal. BCE) to the beginning of the Mesolithic (circa 9 500 cal. BCE).This work addresses two primary objectives : (1) The Chronological framework. The industries studied are replaced in a newly defined chronocultural model. To do so, the results of the techno-economic studies and radiocarbon dates are combined and discussed in parallel with a synthesis of existing knowledge concerning the Epigravettian.(2) Mobility patterns and raw material provisioning strategies. The regional background is a particu¬larly favorable research context due to intrinsic factors (a compartmentalized geological domain and a constraining geographical area) and extrinsic ones (intensive research conducted since the 1980’s on lithic raw material availabilities). The results obtained are then mobilized to infer on ter¬ritorial organization and its evolution through time.
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Les industries lithiques des sites d'habitat des premiers éleveurs du bassin du Gobaad en République de Djibouti : apport de la technologie lithique à la caractérisation des cultures des premières sociétés de production / Lithic industries of the first breeders’s establishment of Gobaad basin in the Rep. Of Djibouti : contribution of lithic technology in the characterization on the first Neolithic societiesDiaz, Amélie 12 December 2016 (has links)
Cette thèse a pour objet l’étude technologique de plusieurs ensembles d’outillage lithique provenant de sites néolithiques du bassin du Gobaad en République de Djibouti. Ces séries inédites proviennent de travaux récents de prospection et de fouilles réalisées dans le cadre d’un programme de recherche franco-djiboutien intitulé « premières sociétés de production dans la Corne de l’Afrique ». Pendant de nombreuses années, la Préhistoire récente de la Corne de l’Afrique n’a été documentée qu’à partir de ramassages de surface et de fouilles sommaires livrant de l’industrie lithique et parfois de rares tessons de poterie modelée. J.D. Clark en 1954 a regroupé ces séries provenant principalement de l’ancien protectorat britannique du Somaliland sous l’appellation de Somaliland Wilton. Jusqu’en 1984, aucune recherche n’avait été entreprise à Djibouti et ce n’est que depuis une trentaine d’années que la question de l’émergence des premières sociétés de production peut être abordée sur la base d’une documentation matérielle provenant de contextes datés. Dans le bassin du Gobaad, l’identification des faciès culturels du Néolithique a été réalisée à partir de l’analyse d’importantes séries céramiques et l’économie des populations qui les ont produites a pu être définie à partir de la fouille de deux sites d’habitat, Asa Koma et Wakrita qui ont livré de nombreuses informations, notamment la présence des plus anciens restes osseux d’animaux domestiques actuellement connus dans la Corne de l’Afrique, restes datés du milieu du 3e millénaire BCE. Dans ce contexte, l’étude des assemblages lithiques présents au sein des sites d’habitat du bassin du Gobaad a pour ambition de contribuer à la caractérisation chrono-culturelle de ces premières sociétés de producteurs mais aussi de tenter de déceler les rapports existant entre les comportements techniques des tailleurs et les pratiques économiques révélées par les fouilles. / This dissertation is focused of the technological analysis of several lithic assemblages from the Neolithic sites of the Gobaad basin, Republic of Djibouti. These ensembles were collected during recent surveys and excavations conducted within the framework of a French-Djiboutian project entitled “premières sociétés de production dans la Corne de l’Afrique” (first food-producing societies in the Horn of Africa). For many years, the late Prehistory of the Horn of Africa was only documented through surface collections and limited excavations that provided lithics and sometimes few hand-formed potsherds. In 1954, J.D. Clark grouped such materials from the former British Somaliland protectorate under the term Somaliland Wilton. No research has been conducted in Djibouti until 1984 and it is only since thirty years that emergence of food-producing societies can be addressed on the basis of material culture from dated contexts. In the Gobaad basin, Neolithic facies were identified based on important ceramic collections, the subsistence strategies of their makers were defined from two habitation sites, Asa Koma and Wakrita, which provided a wealth of data, including the earliest domestic animals bone remains known to this day in the Horn of Africa, dated to the middle of the 3rd millennium BCE. In this context, analysis of lithic collections from the Gobaad basin habitation sites is aimed to contribute to the characterization of the culture history of first food-producing societies but also to address the links between the technical behaviors of the knappers and the economic practices revealed by excavations.
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Quelle unité pour le Châtelperronien ? : apport de l'analyse taphonomique et techno-économique des industries lithiques de trois gisements aquitains de plein air : le Basté, Bidart (Pyrénées-Atlantiques) et Canaule II (Dordogne) / Which unit for Chatelperronian ? : contribution of the taphononomic and techno-economic analysis of three open-air sites from the Aquitaine region : le Basté (Pyrénées-Atlantique), Bidart (Pyrénées- Atlantique), and Canaule II (Dordogne)Bachellerie, François 08 November 2011 (has links)
Au coeur du stade isotopique 3, le Châtelperronien est vu comme la dernière manifestation culturelle desnéandertaliens en France et dans le nord de l’Espagne. Ce technocomplexe est défini comme « de transition »avec un monde nouveau, celui du Paléolithique supérieur, dont l’artisan est l’Homme anatomiquement moderne.Il n’est cependant connu que par un nombre restreint de sites, souvent fouillés anciennement, et sur lesquelsplanent des soupçons de mélanges. Afin de mieux définir cette industrie, nous proposons ici d'en documenter lavariabilité, par le biais de l'analyse taphonomique et techno-économique de trois séries lithiques aquitaines deplein-air : le Basté (Pyrénées-Atlantiques), Bidart (Pyrénées-Atlantiques) et Canaule II (Dordogne).Intégrés à une synthèse bibliographique critique mobilisant les autres collections châtelperroniennes, nosrésultats confirment la forte unité technique du Châtelperronien, probablement symptomatique d’une unitéculturelle forte, tant dans les modalités que dans les objectifs de la production lithique. L’équipement lithique estorienté vers l’obtention de lames plutôt larges et courtes, de profil rectiligne, principalement dévolues à lafabrication de pointes ou couteaux de Châtelperron. La forte unité morphométrique de ces dernières, ajouté à laremise en cause de la réalité d'une composante moustérienne au sein de ces séries, annihilent l’idée d'unevariabilité diachronique ou géographique du Châtelperronien, qui à ce titre ne peut plus être défini comme uneindustrie de "transition" au sens propre du terme, mais bien comme un technocomplexe pleinement paléolithiquesupérieur.A une échelle plus vaste, le processus ayant conduit à sa formation semble reposer sur la place prépondérantedonnée à la recherche de pointes lithiques légères et potentiellement utilisées comme armatures. Ce processus estcomparable à celui en action, à la même période et dans le reste de l'Europe occidentale, au sein des autrestechnocomplexes dits de "transition".Ces résultats rejoignent ainsi l’idée d’une apparition graduelle et géographiquement contrastée des élémentsstructurants du Paléolithique supérieur, dont certains sont déjà en oeuvre bien avant l'émergence de l'Aurignacien(production laminaire, rôle prépondérant des armatures au sein des équipements lithiques, industrie en matièredure animale). Ils contribuent donc à estomper l'image de rupture communément admise pour cette périodecharnière dans l'histoire de l'humanité. / The Chatelperronian, dating to MIS 3, represents the final expression of the Neanderthals in France and northernSpain. This techno-complex has been defined as the transition to the new world of the Upper Palaeolithic whichis associated with anatomically modern humans. However, this industry is known from only a few recentlyanalysed collections. This work documents the variability of this techno-complex by way of a taphonomic andtechno-economic analysis of three open-air sites from the Aquitaine region: Le Basté (Pyrénées-Atlantique),Bidart (Pyrénées-Atlantique), and Canaule II (Dordogne).These results are integrated with a bibliographic synthesis which considers other Chatelperronian assemblagesbased on their analytical value. The substantial technical unity of the Chatelperronian is confirmed and is likelyindicative of an equally substantial cultural unity expressed in the modes and objectives of an almost exclusivelylaminar lithic production system. These generally short and wide blades with rectilinear profiles were detachedusing soft-stone hammer percussion and were mainly designed for the manufacture of Chatelperronian points.Furthermore, the considerable morphometric unity of these pieces, coupled with the doubt cast upon the realityof a Mousterian component of this industry, calls into question the idea of an internal evolution.The Chatelperronian, in the absence of a cultural composite in associated chaînes opératoires, can no longer bedefined as a ‘transitional’ industry in the literal sense of the term.Nevertheless, its formation seems to be have been driven by the desire for lightweight lithic points that werepotentially employed as armatures. This process is comparable with those seen during the same period across therest of Western Europe with other ‘transitional’ techno-complexes.This work therefore aligns itself with the idea of a gradual appearance of the elements structuring the UpperPalaeolithic of which certain features were already in place well before the emergence of the Aurignacian(laminar production, the predominant role of armatures in the lithic tool-kit, and the presence of bone and antlerartefacts). Our conclusions chip away at the commonly accepted image of a rupture during this pivotal period inthe history of humanity.
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Les productions lithiques du Paléolithique moyen de Belgique : variabilité des systèmes d'acquisition et des technologies en réponse à une mosaïque d'environnements contrastésDi Modica, Kévin 09 December 2010 (has links) (PDF)
Le territoire belge est caractérisé par de nombreuses découvertes de Préhistoire ancienne, réparties sur un espace géographique restreint mais contrasté en termes de relief et de disponibilité des ressources minérales. Il est donc favorable à l'étude de la relation de l'Homme à son Environnement par le biais des importantes différences régionales relatives aux types de sites représentés (grottes/plein air) ainsi qu'à la proximité et à la morphologie du silex disponible. Le rapport entre les populations néandertaliennes et chacun des types d'environnements rencontrés constitue le cœur de ce travail, structuré en quatre parties intimement liées. La première partie est consacrée aux variations environnementales. Celles du substrat d'abord, puisque quelques kilomètres à peine séparent les plaines riches en silex de Moyenne Belgique des profondes vallées de Haute Belgique. Variations chronologiques ensuite, puisque la sédimentation quaternaire eut une incidence tant sur l'accessibilité des ressources lithiques que sur la préservation des traces archéologiques qui nous sont parvenues. L'historique des recherches est aussi abordé car les motivations et les contraintes des chercheurs qui se sont succédés depuis 1829 sont largement responsables de l'abondance mais aussi de la qualité très variable des documents. La deuxième partie concerne cette documentation. Nous avons identifié 437 lieux, inégalement répartis sur le territoire, qui ont livré des artefacts relatifs au Paléolithique moyen : 46 sites en contexte karstique (dont 16 majeurs) et 391 en plein air (dont 31 majeurs). Leur distribution tient tant à des paramètres taphonomiques et aux circonstances des découvertes qu'à des choix opérés par les Néandertaliens eux-mêmes. Deux environnements sont particulièrement favorisés : les plaines dont le substrat livre un silex abondant et les grottes du Bassin mosan. L'examen de la position topographique des gisements montre des récurrences traduisant des choix liés à l'implantation dans le paysage : les plateaux ou le haut des versants surplombant de petites vallées sont ainsi clairement privilégiés. La distribution chronologique des traces est aussi abordée, mettant notamment en évidence l'abondance de la documentation relative au Début Glaciaire weichselien, l'absence de véritable occupation durant le Pléniglaciaire weichselien inférieur ainsi qu'une concentration de traces attribuables au Pléniglaciaire weichselien moyen tout à fait exceptionnelle pour le Nord-Ouest européen. En l'état actuel des données, les datations situent les industries les plus récentes du Paléolithique moyen vers 38.000 B.P. (grotte Scladina) et les derniers Néandertaliens vers 36.000 B.P. ( Bètche-aux-Rotches à Spy). La troisième partie consiste en une étude approfondie d'une dizaine d'industries lithiques dépendant de contextes environnementaux variés. Plusieurs tendances générales s'en dégagent dans la manière dont les populations paléolithiques ont adapté leurs systèmes d'acquisition et d'exploitation des roches. Ainsi, des variations claires se marquent dans les systèmes d'acquisition des roches exploitées selon un gradient nord-est – sud-ouest. En Basse Belgique, l'emploi de galets de silex local est couplé à l'importation de nucléus et d'éclats provenant de Moyenne Belgique. En Moyenne Belgique, le silex disponible localement est employé prioritairement et le recours à d'autres roches locales ou importées est tout à fait exceptionnel. En Haute Belgique, l'importation de silex depuis la Moyenne Belgique combinée au recours à d'autres matériaux disponibles localement constitue la règle. Ces variations dans les systèmes d'acquisition génèrent de la diversité en termes de nature, de morphologie, de conditionnement et de disponibilité des matériaux mis en œuvre par les tailleurs. Ces différents paramètres ont une incidence sur les choix techniques posés par les Néandertaliens lors de la phase de débitage. S'observent ainsi des différences régionales importantes. Les sites de Haute Belgique procèdent d'options économiques qui se manifestent tant dans la réduction des blocs, comme au Trou du Diable à Hastière, que dans l'adaptation des concepts de débitage à tel point qu'ils en deviennent parfois atypiques comme l'attestent les nombreux remontages de la grotte Scladina. À l'inverse, les sites de Moyenne Belgique témoignent d'un usage dispendieux de la matière première et d'une expression des concepts Levallois, Discoïde et Laminaire dans leur acception la plus stricte comme le montrent notamment les industries du gisement paléolithique d'Otrange ou d'Obourg Canal. La quatrième partie est consacrée à une discussion des résultats et à une ouverture sur le reste de l'Europe. Cette disparité des productions liée à la position géographique des gisements est particulièrement importante : des sites voisins mais diachroniques (couches 5 et 1A de la grotte Scladina) présentent entre eux plus d'analogies que d'autres pénécontemporains mais dépendant d'environnements contrastés (couches 1A de la grotte Scladina et WFL de Veldwezelt-Hezerwater). D'autres facteurs de variabilité se surimposent à cette diversité régionale : fonction des sites, traditions culturelles et techniques, variations paléoenvironnementales, chronologie. Des comparaisons sont opérées avec les résultats obtenus dans les régions limitrophes de la Belgique mais aussi à plus grande distance, des similitudes comportementales étant observées dans le sud de l'Europe, dans des environnements qui évoquent par certains aspects le karst des vallées du Bassin mosan.
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La "parenthèse" badegoulienne : fondements et statut d'une discordance industrielle à travers l'analyse techno-économique de plusieurs ensembles lithiques du Dernier Maximum Glaciaire.Ducasse, Sylvain 29 April 2010 (has links) (PDF)
Improbable enfant du Solutréen, le Badegoulien, composé d'industries souvent dépréciées technologiquement, a d'abord été indexé au Magdalénien sous les traits d'une industrie en devenir. Rapidement contesté par l'enchainement des découvertes, ce statut s'est finalement effacé devant leur originalité : à l'aube des années 90 prime ainsi l'idée d'une autonomie " culturelle " que les premières analyses technologiques vont contribuer à affermir. Embrassant une zone géographique jusqu'ici peu investie (Landes, Lot, Aude) et ce, à travers un corpus d'industries constituant un panel représentatif de la variabilité de ces assemblages, notre analyse a poursuivi deux objectifs : tenter, d'une part, de cerner au mieux les comportements techno-économiques badegouliens ainsi que les raisons de cette variabilité et, de l'autre, éprouver la réalité de cette " parenthèse " sur le plan diachronique. Si l'architecture techno-économique des premières industries lithiques badegouliennes nous apparait en définitive très éloignée des données aujourd'hui disponibles sur la fin du Solutréen - attestant d'une recomposition probablement rapide de ces normes techniques -, la rupture souvent évoquée avec le Magdalénien (moyen) se trouve adoucie par les liens existant entre Badegoulien récent et Magdalénien inférieur. Ainsi, introduisant sur le plan des équipements lithiques une coupure assez nette au début du LGM, ce techno-complexe va pourtant s'insérer dans une dynamique marquée par une transformation graduelle des comportements techno-économiques, ceci malgré une modification substantielle des normes techniques régissant le registre osseux entre la fin du Badegoulien et les débuts du Magdalénien.
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Les productions lithiques du Paléolithique moyen de Belgique : Variabilité des systèmes d'acquisition et des technologies en réponse à une mosaïque d'environnements contrastésDi Modica, Kévin 09 December 2010 (has links)
Le territoire belge est caractérisé par de nombreuses découvertes de Préhistoire ancienne, réparties sur un espace géographique restreint mais contrasté en termes de relief et de disponibilité des ressources minérales. Il est donc favorable à létude de la relation de lHomme à son Environnement par le biais des importantes différences régionales relatives aux types de sites représentés (grottes/plein air) ainsi quà la proximité et à la morphologie du silex disponible. Le rapport entre les populations néandertaliennes et chacun des types denvironnements rencontrés constitue le cur de ce travail, structuré en quatre parties intimement liées.
La première partie est consacrée aux variations environnementales. Celles du substrat dabord, puisque quelques kilomètres à peine séparent les plaines riches en silex de Moyenne Belgique des profondes vallées de Haute Belgique. Variations chronologiques ensuite, puisque la sédimentation quaternaire eut une incidence tant sur laccessibilité des ressources lithiques que sur la préservation des traces archéologiques qui nous sont parvenues. Lhistorique des recherches est aussi abordé car les motivations et les contraintes des chercheurs qui se sont succédés depuis 1829 sont largement responsables de labondance mais aussi de la qualité très variable des documents.
La deuxième partie concerne cette documentation. Nous avons identifié 437 lieux, inégalement répartis sur le territoire, qui ont livré des artefacts relatifs au Paléolithique moyen : 46 sites en contexte karstique (dont 16 majeurs) et 391 en plein air (dont 31 majeurs). Leur distribution tient tant à des paramètres taphonomiques et aux circonstances des découvertes quà des choix opérés par les Néandertaliens eux-mêmes. Deux environnements sont particulièrement favorisés : les plaines dont le substrat livre un silex abondant et les grottes du Bassin mosan. Lexamen de la position topographique des gisements montre des récurrences traduisant des choix liés à limplantation dans le paysage : les plateaux ou le haut des versants surplombant de petites vallées sont ainsi clairement privilégiés. La distribution chronologique des traces est aussi abordée, mettant notamment en évidence labondance de la documentation relative au Début Glaciaire weichselien, labsence de véritable occupation durant le Pléniglaciaire weichselien inférieur ainsi quune concentration de traces attribuables au Pléniglaciaire weichselien moyen tout à fait exceptionnelle pour le Nord-Ouest européen. En létat actuel des données, les datations situent les industries les plus récentes du Paléolithique moyen vers 38.000 B.P. (grotte Scladina) et les derniers Néandertaliens vers 36.000 B.P. ( Bètche-aux-Rotches à Spy).
La troisième partie consiste en une étude approfondie dune dizaine dindustries lithiques dépendant de contextes environnementaux variés. Plusieurs tendances générales sen dégagent dans la manière dont les populations paléolithiques ont adapté leurs systèmes dacquisition et dexploitation des roches. Ainsi, des variations claires se marquent dans les systèmes dacquisition des roches exploitées selon un gradient nord-est sud-ouest. En Basse Belgique, lemploi de galets de silex local est couplé à limportation de nucléus et d'éclats provenant de Moyenne Belgique. En Moyenne Belgique, le silex disponible localement est employé prioritairement et le recours à dautres roches locales ou importées est tout à fait exceptionnel. En Haute Belgique, limportation de silex depuis la Moyenne Belgique combinée au recours à dautres matériaux disponibles localement constitue la règle. Ces variations dans les systèmes dacquisition génèrent de la diversité en termes de nature, de morphologie, de conditionnement et de disponibilité des matériaux mis en uvre par les tailleurs. Ces différents paramètres ont une incidence sur les choix techniques posés par les Néandertaliens lors de la phase de débitage. Sobservent ainsi des différences régionales importantes. Les sites de Haute Belgique procèdent doptions économiques qui se manifestent tant dans la réduction des blocs, comme au Trou du Diable à Hastière, que dans ladaptation des concepts de débitage à tel point quils en deviennent parfois atypiques comme lattestent les nombreux remontages de la grotte Scladina. À linverse, les sites de Moyenne Belgique témoignent dun usage dispendieux de la matière première et dune expression des concepts Levallois, Discoïde et Laminaire dans leur acception la plus stricte comme le montrent notamment les industries du gisement paléolithique dOtrange ou dObourg Canal.
La quatrième partie est consacrée à une discussion des résultats et à une ouverture sur le reste de lEurope. Cette disparité des productions liée à la position géographique des gisements est particulièrement importante : des sites voisins mais diachroniques (couches 5 et 1A de la grotte Scladina) présentent entre eux plus danalogies que dautres pénécontemporains mais dépendant denvironnements contrastés (couches 1A de la grotte Scladina et WFL de Veldwezelt-Hezerwater). Dautres facteurs de variabilité se surimposent à cette diversité régionale : fonction des sites, traditions culturelles et techniques, variations paléoenvironnementales, chronologie. Des comparaisons sont opérées avec les résultats obtenus dans les régions limitrophes de la Belgique mais aussi à plus grande distance, des similitudes comportementales étant observées dans le sud de lEurope, dans des environnements qui évoquent par certains aspects le karst des vallées du Bassin mosan.
Belgium is noted for its many ancient prehistoric sites which are spread over a limited geographic area. Despite its limited size, this area shows important regional contrasts in terms of topographic relief and availability of mineral resources. These factors in conjunction with important regional differences related to the types of sites represented (cave/open air) as well as the proximity and morphology of the available flint make this area favorable for the study of man's relationship with his environment. The connection between the Neanderthal populations and the types of environments encountered constitutes the focus of this study which is divided into four closely associated parts.
The first part is devoted to environmental variation starting with the interface between the flint-rich plains of Middle Belgium and the deep valleys of Upper Belgium. Only a few kilometers separate these two contrasting environments. Chronological variations follow because quaternary sedimentation had as much impact on the accessibility of lithic resources as on site preservation. The history of the research from 1829 to the present is also addressed. The motives and constraints of the researchers are responsible for both the abundance of documentary evidence and for the extremely variable quality of these documents.
The second part concerns the previously mentioned documentation. Artifacts attributable to the Middle Paleolithic have been recovered from 437 sites : 46 sites (16 major ones) are found in karstic contexts and 391 sites (31 major ones) are open air sites. The distribution of these sites is a direct result of taphonomic processes, circumstances of discovery, and choices made by the Neanderthals themselves. In particular, two environments were favored : the plains which have abundant flint resources and the caves of the Mosan Basin. Prehistoric Man's choice of sites appears to be linked to topographical position : plateaus or cliff tops overhanging small valleys were preferred. Chronological distribution is also examined. It notably shows an abundant documentation from the Beginning of the Weichselian Pleniglacial and an absence of occupation during the Lower Weichselien Pleniglacial It also shows a concentration of archaeological evidences related to the Middle Weichselian Pleniglacial which is very exceptional for Northwest Europe. Based on research to date, Scladina Cave (38.000 B.P.) gives the most recent date for Middle Palaeolithic industries and Betche-aux-Rochtes at Spy (36.000 B.P.) provides the date for the last Neanderthals.
The third part consists of a detailed study of ten lithic industries and their environmental context. Several general tendencies were detected in the way Palaeolithic populations adapted their systems of acquisition and exploitation of rocks. Clear variations in the systems of acquisition and exploitation along a northwest/southeast gradient were noted. In Lower Belgium, the use of local flint pebbles was coupled with the importation of nuclei and flakes from Middle Belgium. In Middle Belgium, the available local flint was used almost exclusively. Recourse to other local rocks or to imports was very exceptional. In Upper Belgium, the importation of flint from Middle Belgium in combination with other locally available materials constituted the rule. These variations in the systems of raw material procurement generated diversity in terms of nature, morphology, conditioning, and availability of the nodules chosen by the knappers. These diverse parameters impacted the technical choices of the Neanderthals during the reduction or debitage stage. Other important regional differences were also observed. The sites of Upper Belgium exhibited economic options which manifested in the reduction of blocks (Trou du Diable at Hastière) and in extreme adaptations or manipulation of concepts of reduction such as those recognized in several refittings from Scladina Cave. The sites of Middle Belgium exhibited an extravagant use of the primary material and a strict expression of different concepts : mainly Levallois, also Discoid, and volumetric blade production (gisement paléolithique d'otrange, Obourg Canal).
The fourth part is devoted to a discussion of the results and a preliminary comparison to the rest of Europe. The connection of the diversity in lithic productions and the geographic position of the sites is particularly important. Lithic industries from the two occupation layers of Scladina (layers 5 and 1A) present more analogies between themselves than other plenicomtemporaneous sites in different environments (lays 1A of Scladina and WFL of Veldwezelt-Hezerwater). Other factors of variability superimpose themselves in this diverse region : function of the sites, cultural traditions and techniques, palaeoenvironmental variations, chronology. Comparisons with the results obtained from regions bordering Belgium as well as those obtained from greater distances showed some behavioural similarities in southern Europe in environments which evoke aspects of the karst valleys of the Mosan Basin.
Translation : Cheryl Roy, Department of Anthropology, Faculty of Social Sciences, Vancouver Island University
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De l'influence des matières premières lithiques sur les comportements techno-économiques au Paléolithique moyen : l'exemple du Massif armoricain (France)Huet, Briagell 08 December 2006 (has links) (PDF)
Dans le Massif armoricain (nord-ouest de la France), plusieurs ensembles lithiques rattachés au Paléolithique moyen témoignent d'une composition lithologique mixte où le silex est associé à une autre roche ou minéral (dolérite, microgranite, tuf volcano-sédimentaire, quartz). Une étude approfondie de ces matières premières, associant leur taille expérimentale, des essais mécaniques et des analyses pétrographiques, a été menée parallèlement à l'analyse techno-économique de cinq de ces industries.<br />Les résultats de cette étude mettent en évidence les réponses adaptatives opérées au niveau des modalités d'exploitation de ces matières premières et de la gestion de leurs produits. Ils permettent ainsi de préciser l'influence des matières premières sur la production lithique.<br />Ce travail contribue à une meilleure connaissance des comportements techniques et économiques de populations néandertaliennes, tout en alimentant le débat sur la variabilité des industries lithiques au Paléolithique moyen.
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Approche fonctionnelle de l’outillage lithique à l'aube de l'Holocène dans le nord-ouest de la France / Functional approach of stone tools in northwestern France at the down of the HoloceneJacquier, Jérémie 16 November 2015 (has links)
Après une simplification significative des méthodes de débitage durant l'Azilien, rompant progressivement avec les normes magdaléniennes, le retour au cours du Dryas récent à des productions lamino-lamellaires élaborées marque un tournant abrupt dans la tradition lithique. Bien qu'un certain flou pèse sur la chronologie des événements, les recherches menées depuis quelques années autour des industries de la transition Pléistocène-Holocène permettent de bien cerner les transformations survenues dans les modalités et les objectifs des productions lithiques. En revanche, malgré le fait que les interrogations des chercheurs soient largement orientées vers des reconstitutions d'ordre palethnographiques, les finalités fonctionnelles des outils, leur modalité d'emploi et les chaînes opératoires dans lesquelles ils sont impliqués restent des thèmes de recherche très peu abordés. C'est afin de pallier ce manque que nous avons exploré ces questions à travers l'analyse tracéologique des industries lithiques de deux sites du nord-ouest de la France issus d'opérations récentes (Le Buhot à Calleville, Eure ; La Fosse à Villiers-Charlemagne, Mayenne). L'apport de ce travail est appréciable à différentes échelles spatio-temporelles. Sur le temps court, les résultats obtenus révèlent des contrastes saisissants entre les occupations, tant au regard des activités menées par l'intermédiaire des outils que de l'économie des produits des débitages, et enrichissent le modèle de complémentarité des sites déjà proposé. Sur le temps long, le croisement des données fonctionnelles acquises ces trente dernières années entre l'Azilien et le premier Mésolithique et les autres données du registre archéologique permet de discuter des inflexions dans les systèmes techniques et les économies préhistoriques. / After a significant simplification of the flint reduction methods during the Azilian period, which broke gradually with Magdalenian standards, the return to sophisticated laminar productions during younger Dryas marks a strong split in the lithic tradition. Beyond a state of uncertainty towards chronological boundaries, the research which have been conducted for thirty years gives a good understanding about changes in flint production methods and aims. Even though most research focuses on palethnographic reconstitutions, the functional purposes of the flint industry and the chaînes opératoires in which flint tools are implicated remain insufficiently studied. And yet, these questions are of prime importance to meet the expectation of the palethnographic reconstitutions that archaeologists covet. To overcome this deficiency, the functional analysis of two north-western France sites (le Buhot site at Calleville, Eure ; la Fosse site at Villiers-Charlemagne, Mayenne) attributed to the Pleistocene-Holocene transition were undertaken. The contribution of this doctoral research can be appreciated at different spatio-temporal scales. In the short-term, the results raise striking contrasts between sites, as much in regard to the activities performed as to the debitage products economy, and improve the current model of settlement patterns. In the long-term, the interplay of techno-functional results and other archaeological data gives food for thought about changes in the technical systems and prehistoric economies.
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