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« La pierre décomposée » : une réécriture de « La pierre qui pousse » d’Albert CamusCremer, Antoine 29 March 2018 (has links)
Toute prise de parole implique un risque, celui de répéter un mot, une idée ou un concept qui existe déjà dans un autre discours. L’écriture n’échappe pas à cette réalité, au contraire. Dans certains cas, elle la renforce. La présente thèse de création porte sur les réseaux de sens qu’il est possible de tisser grâce au lien omniprésent qui existe entre les œuvres. Elle s’intéresse à un type de lien particulier : l’hypertextualité. Telle que définie par Gérard Genette, la relation hypertextuelle est la plus forte et la plus ouverte qui soit. Elle permet de tracer des parallèles tantôt sur le plan de la forme, tantôt sur le plan du style, et peut s’effectuer de manière sérieuse, satirique ou tout simplement ludique. Mais dans mon travail de réécriture, il est uniquement question d’une transformation sérieuse touchant la forme. En prenant « La pierre qui pousse » d’Albert Camus comme point de départ, j’ai mis à l’épreuve différents outils hypertextuels pour composer un nouveau texte : « La pierre décomposée ». L’ingénieur dépressif qui joue le rôle principal dans la nouvelle de Camus devient ainsi un meurtrier sans scrupules. D’une certaine manière, les deux protagonistes cherchent la même chose. Ils cherchent le bonheur. Mais ce bonheur prend deux formes très différentes et le chemin pour l’atteindre n’est évidemment pas le même. Alors que le personnage de Camus trouve ce qu’il cherche un peu par hasard, le mien échoue dans sa quête malgré des efforts répétés. Plus qu’un simple coup du destin, cette conclusion se veut surtout le reflet d’un bonheur volatile.
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