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Les monuments "funéraires" thraces : une crise d'identitéMarinov, Ivan 12 1900 (has links)
Cette étude porte sur l’analyse de l’identité, en termes de fonction, des monuments érigés
sous tumulus dans le territoire actuel de la Bulgarie. Ces monuments sont généralement datés du
Ve au IIIe siècle avant notre ère et ont été associés aux peuples thraces qui ont évolué sur ce
territoire durant cette époque. Les monuments thraces sous tumulus, aux structures en blocs de
pierre ou en moellons, ou d’un mélange de matériaux et de techniques différentes, ont été
invariablement recouverts de monticules de terre dès l’Antiquité. Les tumuli ainsi obtenus ont été
utilisés à différentes fins par les peuples locaux jusqu’à l’époque moderne.
Les études plus ou moins détaillées des monuments thraces sous tumulus, qui ont débuté
dès la fin du XIXe siècle de notre ère, ainsi que l’accumulation rapide de nouveaux exemplaires
durant les deux dernières décennies, ont permis de constater une grande variabilité de formes
architecturales en ce qui a trait aux différentes composantes de ces constructions. Cette variabilité
a poussé certains chercheurs à proposer des typologies des monuments afin de permettre une
meilleure maîtrise des données, mais aussi dans le but d’appuyer des hypothèses portant sur les
origines des différents types de constructions sous tumulus, ou sur les origines des différentes
formes architectoniques identifiées dans leurs structures. Des hypothèses portant sur la fonction
de ces monuments, à savoir, sur l’usage qu’en ont fait les peuples thraces antiques, ont également
été émises : certains chercheurs ont argumenté pour un usage funéraire, d’autres pour une
fonction cultuelle. Un débat de plus en plus vif s’est développé durant les deux dernières
décennies entre chercheurs de l’un et de l’autre camp intellectuel. Il a été constamment alimenté
par de nouvelles découvertes sur le terrain, ainsi que par la multiplication des publications portant
sur les monuments thraces sous tumulus. Il est, de ce fait, étonnant de constater que ni les
hypothèses portant sur les origines possibles de ces constructions, ni celles ayant trait à leurs
fonctions, n’ont été basées sur des données tangibles – situation qui a eu pour résultat la
désignation des monuments thraces par « tombes-temples-mausolées », étiquette chargée sinon
d’un sens précis, du moins d’une certaine connotation, à laquelle le terme « hérôon » a été ajouté
relativement récemment.
Notre étude propose de dresser un tableau actuel des recherches portant sur les monuments
thraces sous tumulus, ainsi que d’analyser les détails de ce tableau, non pas dans le but de trancher en faveur de l’une ou de l’autre des hypothèses mentionnées, mais afin d’expliquer les
origines et la nature des problèmes que les recherches portant sur ces monuments ont non
seulement identifiés, mais ont également créés. Soulignant un fait déjà noté par plusieurs
chercheurs-thracologues, celui du manque frappant de données archéologiques exactes et précises
dans la grande majorité des publications des monuments thraces, nous avons décidé d’éviter la
tendance optimiste qui persiste dans les études de ces derniers et qui consiste à baser toute analyse
sur le plus grand nombre de trouvailles possible dans l’espoir de dresser un portrait « complet » du
contexte archéologique immédiat des monuments ; portrait qui permettrait au chercheur de puiser
les réponses qui en émergeraient automatiquement, puisqu’il fournirait les éléments nécessaires
pour placer l’objet de l’analyse – les monuments – dans un contexte historique précis, reconstitué
séparément.
Ce manque de données précises nous a porté à concentrer notre analyse sur les
publications portant sur les monuments, ainsi qu’à proposer une approche théoriquement
informée de l’étude de ces derniers, en nous fondant sur les discussions actuelles portant sur les
méthodes et techniques des domaines de l’archéologie, de l’anthropologie et de l’histoire –
approche étayée dans la première partie de cette thèse. Les éléments archéologiques (avant tout
architecturaux) qui ont servi de base aux différentes hypothèses portant sur les constructions
monumentales thraces sont décrits et analysés dans le deuxième volet de notre étude. Sur la base
de cette analyse, et en employant la méthodologie décrite et argumentée dans le premier volet de
notre thèse, nous remettons en question les différentes hypothèses ayant trait à l’identité des
monuments.
L’approche de l’étude des monuments thraces sous tumulus que nous avons adoptée tient
compte tant de l’aspect méthodologique des recherches portant sur ceux-ci, que des données sur
lesquelles les hypothèses présentées dans ces recherches ont été basées. Nous avons porté une
attention particulière à deux aspects différents de ces recherches : celui du vocabulaire technique
et théorique implicitement ou explicitement employé par les spécialistes et celui de la façon dont
la perception de l’identité des monuments thraces a été affectée par l’emploi de ce vocabulaire.
Ces analyses nous ont permis de reconstituer, dans le dernier volet de la présente étude, l’identité
des monuments thraces telle qu’implicitement ou explicitement perçue par les thracologues et de
comparer cette restitution à celle que nous proposons sur la base de nos propres études et observations. À son tour, cette comparaison des restitutions des différentes fonctions des
monuments permet de conclure que celle optant pour une fonction funéraire, telle que nous la
reconstituons dans cette thèse, est plus économe en inférences et mieux argumentée que celle
identifiant les monuments thraces de lieux de culte. Cependant, l’impossibilité de réfuter
complètement l’hypothèse des « tombes-temples » (notamment en raison du manque de données),
ainsi que certains indices que nous avons repérés dans le contexte architectural et archéologique
des monuments et qui pourraient supporter des interprétations allant dans le sens d’une telle
identification de ces derniers, imposent, d’après nous, la réévaluation de la fonction des
constructions thraces sous tumulus sur la base d’une restitution complète des pratiques cultuelles
thraces d’après les données archéologiques plutôt que sur la base d’extrapolations à partir des
textes grecs anciens. À notre connaissance, une telle restitution n’a pas encore été faite.
De plus, le résultat de notre analyse des données archéologiques ayant trait aux
monuments thraces sous tumulus, ainsi que des hypothèses et, plus généralement, des publications
portant sur les origines et les fonctions de ces monuments, nous ont permis de constater que : 1)
aucune des hypothèses en question ne peut être validée en raison de leur recours démesuré à des
extrapolations non argumentées (que nous appelons des « sauts d’inférence ») ; 2) le manque
flagrant de données ou, plus généralement, de contextes archéologiques précis et complets ne
permet ni l’élaboration de ces hypothèses trop complexes, ni leur validation, justifiant notre
approche théorique et méthodologique tant des monuments en question, que des études publiées
de ceux-ci ; 3) le niveau actuel des connaissances et l’application rigoureuse d’une méthodologie
d’analyse permettent d’argumenter en faveur de la réconciliation des hypothèses « funéraires » et
« cultuelles » – fait qui ne justifie pas l’emploi d’étiquettes composites comme « templestombes
», ni les conclusions sur lesquelles ces étiquettes sont basées ; 4) il y a besoin urgent dans
le domaine de l’étude des monuments thraces d’une redéfinition des approches méthodologiques,
tant dans les analyses théoriques des données que dans le travail sur le terrain – à défaut de
procéder à une telle redéfinition, l’identité des monuments thraces sous tumulus demeurera une
question d’opinion et risque de se transformer rapidement en une question de dogmatisme. / This thesis analyzes the identity of the tumular monuments designated as “Thracian”,
discovered in the territory of present day Bulgaria and dated between the 5th and the 3rd centuries
B.C. These monuments, built in ashlar masonry or in unprocessed stones, or a mix of different
materials and building techniques, were invariably covered by earthen mounds (called tumuli)
which have been used to varied ends by local populations from Antiquity until the present day.
More or less detailed studies of these tumular monuments began to appear by the end of the 19th
century, while the list of newly discovered structures continues to grow almost exponentially.
These publications and discoveries revealed that the sample of known Thracian monuments is
characterised by what has been described as a great variety of architectural forms. Overwhelmed
by this apparent variety, and in an attempt to explain it, certain researchers have tried to
categorise what they have perceived as different types of monuments. Many hypotheses bearing
on the function of the latter have also been proposed, although they differ only in the details and
can be categorised in two main groups: that arguing for a funerary function of the monuments,
and that arguing for a cultual one. Through the years, a heated debate has developed between
researchers adhering to one or to the other of these hypotheses – discussion which has been fueled
by a constant discovery of new monuments. It is thus surprising to note that neither the hypothesis
pertaining to the possible origins of these buildings, nor those attempting to explain their
functions, have been based on tangible data – a situation which has resulted in the attribution to
the monuments of dubious labels such as “tombs-temples-mausoleums-heroons”.
This study provides a comprehensive analysis of the hypotheses pertaining to the functions
and, in more general terms, the identity of the Thracian tumular monuments. Its main objective is
to explain the problems that these hypotheses have helped to identify, and which, ironically, they
have contributed to sustain. It is noted that, despite the lack of precision in the accumulated
empirical data relating to the Thracian monuments, most, if not all, researchers working in the
field have tended to sink into an excessive positivism. This approach resulted in the implicit or
explicit expression of the belief that that the inclusion of the maximum quantity of empirical data
in a given analysis will necessarily result in a more complete understanding of a given
archaeological context, which can then be inserted in a previously elaborated historical context, so as to paint a clearer picture of the past. Contrary to this tendency, and because of the lack of
precise data, the present research focuses first, and foremost, on the publications bearing on the
Thracian monuments and proposes a theoretically informed approach of the study of the latter. As
described in Part I, this approach is based on current discussions concerning the methods and
techniques of analysis in the fields of archaeology, anthropology and history, which have
developed around similar circumstances defined by “incomplete” empirical data. The different
hypotheses relating to the identity (or function) of the Thracian monuments have been based on
specific archaeological elements (mainly of architectural nature), which are described and
analysed in the second part of the thesis. The different interpretations of the Thracian monuments
are then examined in the light of these analyses. Finally, in Part III of this thesis, the identities
attributed to the Thracian monuments are scrutinised on the basis of these analyses and a
restitution of the practices related to these monuments is proposed.
The approach to the study of the Thracian tumular monuments that has been adopted in
this thesis takes into account not only the methodological aspect of the research published by
specialists in the field, but also the data on which the different hypotheses relating to these
monuments have been based. Particular attention has been drawn to two aspects present in all
publications on the subject: the “technical” and “theoretical” vocabulary implicitly or explicitly
employed by the authors and the manner in which it affects their perception of the identity of the
Thracian monuments. Part III analyzes and underlines the outcome of the different uses of the
implicitly or explicitly defined vocabularies employed by thracologists, leading to a comparison
between the already published perceptions of the identity of the Thracian monuments and the
reconstitution of their function proposed by the author of this thesis. This comparison, as well as
the application of the methodology presented in Part I, show that the restitution of the monuments
as having had a funerary function is the most parsimonious and better founded in the material
record than the cultual function for which some have argued. However, the function of the
monuments, as reconstituted by the author of this thesis, differs from most of the “funerary”
explanations of the monuments published to date – these tend to venture far beyond the inductions
permitted by the available data. Furthermore, this (or any other) restitution of the monuments’
function as funerary does not automatically exclude the possibility of them having been used as
cultual places/buildings. Despite the apparent similarity between such an argument with those that have been emitted towards the identification of the Thracian monuments as “temple-tombs”,
the author expresses the opinion that the use of such labels is dubious and allows for unfounded
critique and ineffectual comparisons between the classical Greek idea of the “temple” and
Thracian cultual places.
The result of the analysis of the different elements pertaining to the reconstitution of the
Thracian monuments’ identity have led to the following conclusions: 1) none of the already
published hypotheses arguing for a funerary or for a cultual explanation of the monuments can be
validated because of the excessive recourse by their authors to extrapolations lacking proper
argumentation; 2) the lack of precise data or, more importantly, of precisely excavated and
reconstituted archaeological contexts, prohibits the elaboration of complex hypotheses such as
those proposed by specialists in the field; 3) nevertheless, the current state of knowledge
regarding the material culture related to the Thracian monuments, and the rigorous application of
a methodical analysis of the data show that a reconciliation between the “funerary” and the
“cultual” identities of the monuments is possible – however, this fact should not be perceived as a
justification of the use of labels similar to “temple-tombs”, nor of the conclusions upon which
such labels are based; 4) there is an urgent necessity for a re-definition of the methodological
approaches used (or the lack thereof) in the theoretical analyses of the Thracian monuments, as
well as those employed on the field, during excavations. A failure to take account of these facts
and shortcomings by proceeding with such a re-definition would mean that the identity of the
Thracian tumular monuments would remain a matter of opinion and could even be transformed
into a matter of dogma.
The analyses in this thesis can serve as a base for the re-evaluation of the identity of the
Thracian monuments because of their theoretical and methodological soundness. However, such a
re-evaluation must also be based on a reconstitution of Thracian ritual practices based on the
archaeological record. Paradoxically, despite the impressive amount of publication on the subject
of the Thracian tumular monuments as places of cultual practices, a systematic reconstitution of
Thracian ritual based on Thracian material culture is yet to be proposed.
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Les monuments "funéraires" thraces : une crise d'identitéMarinov, Ivan 12 1900 (has links)
Cette étude porte sur l’analyse de l’identité, en termes de fonction, des monuments érigés
sous tumulus dans le territoire actuel de la Bulgarie. Ces monuments sont généralement datés du
Ve au IIIe siècle avant notre ère et ont été associés aux peuples thraces qui ont évolué sur ce
territoire durant cette époque. Les monuments thraces sous tumulus, aux structures en blocs de
pierre ou en moellons, ou d’un mélange de matériaux et de techniques différentes, ont été
invariablement recouverts de monticules de terre dès l’Antiquité. Les tumuli ainsi obtenus ont été
utilisés à différentes fins par les peuples locaux jusqu’à l’époque moderne.
Les études plus ou moins détaillées des monuments thraces sous tumulus, qui ont débuté
dès la fin du XIXe siècle de notre ère, ainsi que l’accumulation rapide de nouveaux exemplaires
durant les deux dernières décennies, ont permis de constater une grande variabilité de formes
architecturales en ce qui a trait aux différentes composantes de ces constructions. Cette variabilité
a poussé certains chercheurs à proposer des typologies des monuments afin de permettre une
meilleure maîtrise des données, mais aussi dans le but d’appuyer des hypothèses portant sur les
origines des différents types de constructions sous tumulus, ou sur les origines des différentes
formes architectoniques identifiées dans leurs structures. Des hypothèses portant sur la fonction
de ces monuments, à savoir, sur l’usage qu’en ont fait les peuples thraces antiques, ont également
été émises : certains chercheurs ont argumenté pour un usage funéraire, d’autres pour une
fonction cultuelle. Un débat de plus en plus vif s’est développé durant les deux dernières
décennies entre chercheurs de l’un et de l’autre camp intellectuel. Il a été constamment alimenté
par de nouvelles découvertes sur le terrain, ainsi que par la multiplication des publications portant
sur les monuments thraces sous tumulus. Il est, de ce fait, étonnant de constater que ni les
hypothèses portant sur les origines possibles de ces constructions, ni celles ayant trait à leurs
fonctions, n’ont été basées sur des données tangibles – situation qui a eu pour résultat la
désignation des monuments thraces par « tombes-temples-mausolées », étiquette chargée sinon
d’un sens précis, du moins d’une certaine connotation, à laquelle le terme « hérôon » a été ajouté
relativement récemment.
Notre étude propose de dresser un tableau actuel des recherches portant sur les monuments
thraces sous tumulus, ainsi que d’analyser les détails de ce tableau, non pas dans le but de trancher en faveur de l’une ou de l’autre des hypothèses mentionnées, mais afin d’expliquer les
origines et la nature des problèmes que les recherches portant sur ces monuments ont non
seulement identifiés, mais ont également créés. Soulignant un fait déjà noté par plusieurs
chercheurs-thracologues, celui du manque frappant de données archéologiques exactes et précises
dans la grande majorité des publications des monuments thraces, nous avons décidé d’éviter la
tendance optimiste qui persiste dans les études de ces derniers et qui consiste à baser toute analyse
sur le plus grand nombre de trouvailles possible dans l’espoir de dresser un portrait « complet » du
contexte archéologique immédiat des monuments ; portrait qui permettrait au chercheur de puiser
les réponses qui en émergeraient automatiquement, puisqu’il fournirait les éléments nécessaires
pour placer l’objet de l’analyse – les monuments – dans un contexte historique précis, reconstitué
séparément.
Ce manque de données précises nous a porté à concentrer notre analyse sur les
publications portant sur les monuments, ainsi qu’à proposer une approche théoriquement
informée de l’étude de ces derniers, en nous fondant sur les discussions actuelles portant sur les
méthodes et techniques des domaines de l’archéologie, de l’anthropologie et de l’histoire –
approche étayée dans la première partie de cette thèse. Les éléments archéologiques (avant tout
architecturaux) qui ont servi de base aux différentes hypothèses portant sur les constructions
monumentales thraces sont décrits et analysés dans le deuxième volet de notre étude. Sur la base
de cette analyse, et en employant la méthodologie décrite et argumentée dans le premier volet de
notre thèse, nous remettons en question les différentes hypothèses ayant trait à l’identité des
monuments.
L’approche de l’étude des monuments thraces sous tumulus que nous avons adoptée tient
compte tant de l’aspect méthodologique des recherches portant sur ceux-ci, que des données sur
lesquelles les hypothèses présentées dans ces recherches ont été basées. Nous avons porté une
attention particulière à deux aspects différents de ces recherches : celui du vocabulaire technique
et théorique implicitement ou explicitement employé par les spécialistes et celui de la façon dont
la perception de l’identité des monuments thraces a été affectée par l’emploi de ce vocabulaire.
Ces analyses nous ont permis de reconstituer, dans le dernier volet de la présente étude, l’identité
des monuments thraces telle qu’implicitement ou explicitement perçue par les thracologues et de
comparer cette restitution à celle que nous proposons sur la base de nos propres études et observations. À son tour, cette comparaison des restitutions des différentes fonctions des
monuments permet de conclure que celle optant pour une fonction funéraire, telle que nous la
reconstituons dans cette thèse, est plus économe en inférences et mieux argumentée que celle
identifiant les monuments thraces de lieux de culte. Cependant, l’impossibilité de réfuter
complètement l’hypothèse des « tombes-temples » (notamment en raison du manque de données),
ainsi que certains indices que nous avons repérés dans le contexte architectural et archéologique
des monuments et qui pourraient supporter des interprétations allant dans le sens d’une telle
identification de ces derniers, imposent, d’après nous, la réévaluation de la fonction des
constructions thraces sous tumulus sur la base d’une restitution complète des pratiques cultuelles
thraces d’après les données archéologiques plutôt que sur la base d’extrapolations à partir des
textes grecs anciens. À notre connaissance, une telle restitution n’a pas encore été faite.
De plus, le résultat de notre analyse des données archéologiques ayant trait aux
monuments thraces sous tumulus, ainsi que des hypothèses et, plus généralement, des publications
portant sur les origines et les fonctions de ces monuments, nous ont permis de constater que : 1)
aucune des hypothèses en question ne peut être validée en raison de leur recours démesuré à des
extrapolations non argumentées (que nous appelons des « sauts d’inférence ») ; 2) le manque
flagrant de données ou, plus généralement, de contextes archéologiques précis et complets ne
permet ni l’élaboration de ces hypothèses trop complexes, ni leur validation, justifiant notre
approche théorique et méthodologique tant des monuments en question, que des études publiées
de ceux-ci ; 3) le niveau actuel des connaissances et l’application rigoureuse d’une méthodologie
d’analyse permettent d’argumenter en faveur de la réconciliation des hypothèses « funéraires » et
« cultuelles » – fait qui ne justifie pas l’emploi d’étiquettes composites comme « templestombes
», ni les conclusions sur lesquelles ces étiquettes sont basées ; 4) il y a besoin urgent dans
le domaine de l’étude des monuments thraces d’une redéfinition des approches méthodologiques,
tant dans les analyses théoriques des données que dans le travail sur le terrain – à défaut de
procéder à une telle redéfinition, l’identité des monuments thraces sous tumulus demeurera une
question d’opinion et risque de se transformer rapidement en une question de dogmatisme. / This thesis analyzes the identity of the tumular monuments designated as “Thracian”,
discovered in the territory of present day Bulgaria and dated between the 5th and the 3rd centuries
B.C. These monuments, built in ashlar masonry or in unprocessed stones, or a mix of different
materials and building techniques, were invariably covered by earthen mounds (called tumuli)
which have been used to varied ends by local populations from Antiquity until the present day.
More or less detailed studies of these tumular monuments began to appear by the end of the 19th
century, while the list of newly discovered structures continues to grow almost exponentially.
These publications and discoveries revealed that the sample of known Thracian monuments is
characterised by what has been described as a great variety of architectural forms. Overwhelmed
by this apparent variety, and in an attempt to explain it, certain researchers have tried to
categorise what they have perceived as different types of monuments. Many hypotheses bearing
on the function of the latter have also been proposed, although they differ only in the details and
can be categorised in two main groups: that arguing for a funerary function of the monuments,
and that arguing for a cultual one. Through the years, a heated debate has developed between
researchers adhering to one or to the other of these hypotheses – discussion which has been fueled
by a constant discovery of new monuments. It is thus surprising to note that neither the hypothesis
pertaining to the possible origins of these buildings, nor those attempting to explain their
functions, have been based on tangible data – a situation which has resulted in the attribution to
the monuments of dubious labels such as “tombs-temples-mausoleums-heroons”.
This study provides a comprehensive analysis of the hypotheses pertaining to the functions
and, in more general terms, the identity of the Thracian tumular monuments. Its main objective is
to explain the problems that these hypotheses have helped to identify, and which, ironically, they
have contributed to sustain. It is noted that, despite the lack of precision in the accumulated
empirical data relating to the Thracian monuments, most, if not all, researchers working in the
field have tended to sink into an excessive positivism. This approach resulted in the implicit or
explicit expression of the belief that that the inclusion of the maximum quantity of empirical data
in a given analysis will necessarily result in a more complete understanding of a given
archaeological context, which can then be inserted in a previously elaborated historical context, so as to paint a clearer picture of the past. Contrary to this tendency, and because of the lack of
precise data, the present research focuses first, and foremost, on the publications bearing on the
Thracian monuments and proposes a theoretically informed approach of the study of the latter. As
described in Part I, this approach is based on current discussions concerning the methods and
techniques of analysis in the fields of archaeology, anthropology and history, which have
developed around similar circumstances defined by “incomplete” empirical data. The different
hypotheses relating to the identity (or function) of the Thracian monuments have been based on
specific archaeological elements (mainly of architectural nature), which are described and
analysed in the second part of the thesis. The different interpretations of the Thracian monuments
are then examined in the light of these analyses. Finally, in Part III of this thesis, the identities
attributed to the Thracian monuments are scrutinised on the basis of these analyses and a
restitution of the practices related to these monuments is proposed.
The approach to the study of the Thracian tumular monuments that has been adopted in
this thesis takes into account not only the methodological aspect of the research published by
specialists in the field, but also the data on which the different hypotheses relating to these
monuments have been based. Particular attention has been drawn to two aspects present in all
publications on the subject: the “technical” and “theoretical” vocabulary implicitly or explicitly
employed by the authors and the manner in which it affects their perception of the identity of the
Thracian monuments. Part III analyzes and underlines the outcome of the different uses of the
implicitly or explicitly defined vocabularies employed by thracologists, leading to a comparison
between the already published perceptions of the identity of the Thracian monuments and the
reconstitution of their function proposed by the author of this thesis. This comparison, as well as
the application of the methodology presented in Part I, show that the restitution of the monuments
as having had a funerary function is the most parsimonious and better founded in the material
record than the cultual function for which some have argued. However, the function of the
monuments, as reconstituted by the author of this thesis, differs from most of the “funerary”
explanations of the monuments published to date – these tend to venture far beyond the inductions
permitted by the available data. Furthermore, this (or any other) restitution of the monuments’
function as funerary does not automatically exclude the possibility of them having been used as
cultual places/buildings. Despite the apparent similarity between such an argument with those that have been emitted towards the identification of the Thracian monuments as “temple-tombs”,
the author expresses the opinion that the use of such labels is dubious and allows for unfounded
critique and ineffectual comparisons between the classical Greek idea of the “temple” and
Thracian cultual places.
The result of the analysis of the different elements pertaining to the reconstitution of the
Thracian monuments’ identity have led to the following conclusions: 1) none of the already
published hypotheses arguing for a funerary or for a cultual explanation of the monuments can be
validated because of the excessive recourse by their authors to extrapolations lacking proper
argumentation; 2) the lack of precise data or, more importantly, of precisely excavated and
reconstituted archaeological contexts, prohibits the elaboration of complex hypotheses such as
those proposed by specialists in the field; 3) nevertheless, the current state of knowledge
regarding the material culture related to the Thracian monuments, and the rigorous application of
a methodical analysis of the data show that a reconciliation between the “funerary” and the
“cultual” identities of the monuments is possible – however, this fact should not be perceived as a
justification of the use of labels similar to “temple-tombs”, nor of the conclusions upon which
such labels are based; 4) there is an urgent necessity for a re-definition of the methodological
approaches used (or the lack thereof) in the theoretical analyses of the Thracian monuments, as
well as those employed on the field, during excavations. A failure to take account of these facts
and shortcomings by proceeding with such a re-definition would mean that the identity of the
Thracian tumular monuments would remain a matter of opinion and could even be transformed
into a matter of dogma.
The analyses in this thesis can serve as a base for the re-evaluation of the identity of the
Thracian monuments because of their theoretical and methodological soundness. However, such a
re-evaluation must also be based on a reconstitution of Thracian ritual practices based on the
archaeological record. Paradoxically, despite the impressive amount of publication on the subject
of the Thracian tumular monuments as places of cultual practices, a systematic reconstitution of
Thracian ritual based on Thracian material culture is yet to be proposed.
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A Chronological Estimation of the Ceremonial Center of Campanayuq Rumi, Ayacucho / Una aproximación cronológica del centro ceremonial de Campanayuq Rumi, AyacuchoMatsumoto, Yuichi, Cavero, Yuri 10 April 2018 (has links)
The main objective of this paper is to construct a site chronology of the Campanayuq Rumi site which is a large ceremonial center of the Formative Period located in the Peruvian south-central highlands. For this purpose, 12 radiocarbon dates obtained from our excavations will be considered in combination with the data of both architectural and ceramic sequences of the site. Through the comprehensive interpretation of these data, we will present a new site chronology of the Campanayuq Rumi site. / El objetivo principal de este artículo es la construcción de la cronología del sitio arqueológico de Campanayuq Rumi, un gran centro ceremonial del Periodo Formativo ubicado en la sierra centro-sur del Perú. Para ello se tomó como base 12 fechados radiocarbónicos obtenidos de las excavaciones de los autores en combinación con los datos de las secuencias arquitectónica y cerámica. Mediante una interpretación integral, se pretende presentar una nueva cronología para este complejo.
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El Periodo Formativo en la sierra norte: introducciónKaulicke, Peter 10 April 2018 (has links)
The Formative Period in the North Highlands: IntroductionThe text doesn´t have an abstract / El texto no presenta resumen
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Una reevaluación del desarrollo de la sociedad compleja durante el Precerámico Tardío en base a los fechados radiocarbónicos y a las investigaciones arqueológicas en el valle de CasmaPozorski, Thomas, Pozorski, Shelia 10 April 2018 (has links)
A Reexamination of the Development of the Late Preceramic Complex Society through the Radiocarbon Dates and Archaeological Researches in Casma ValleyIn many aspects, the preceramic sites of Casma are typical of preceramic occupations in other parts of Peru. Nevertheless, the beginnings of nondomestic or monumental architecture are present at the Casma sites of Tortugas and Huaynuna. In addition, at the site of Huaynuna there is evidence of an "aceramic" occupation that coexisted with the first settlements associated with ceramics in the Early Formative or Initial Period. The existence of aceramic sites in Casma called attention to other sites that, though lacking ceramics, have radiocarbon dates later than 1800 a.C., that is, during the time period typically considered as the Early Formative. This realization has implications with respect to the maritime hypothesis and the development of complex society along the Peruvian coast. / En muchos aspectos, los sitios precerámicos de Casma son típicos de las ocupaciones precerámicas del resto del Perú. Sin embargo, en los sitios de Tortugas y Huaynuná de Casma se encuentran los inicios de la arquitectura no doméstica o monumental. Además, en el sitio de Huaynuná tambien hay evidencia de una ocupación "acerámica" que coexistía con los primeros asentamientos con cerámica del Periodo Inicial o Formativo Temprano. El reconocimiento de los sitios acerámicos en Casma llamó la atención a otros sitios que, aunque carecen de cerámica, tienen fechados radiocarbónicos después de 1800 a.C., es decir durante lo que típicamente se consideraba como el Formativo Temprano. Este hallazgo tiene implicaciones con respecto a la hipótesis marítima y el desarrollo de la sociedad compleja en la costa peruana.
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The architecture of function : Understanding House K at San Giovenale / Funktionens arkitektur : Att förstå Hus K i San GiovenaleAlyasin, Ghaza January 2020 (has links)
Between 1961 and 1963 a large terraced Etruscan building on the southside of the Acropolis at the archaeological site of San Giovenale in Italy was excavated. The building, named House K, remained largely unpublished and unstudied throughout the years, leaving our picture of the ancient settlement at San Giovenale incomplete. This thesis aims to get a better understanding of the Etruscan architecture, settlement, culture, and society at San Giovenale, by doing an architectural analysis of the building of House K, using unpublished field journals, drawings, and photographs. By comparing the architecture of House K and any structural elements immediately connected with the building, to other structures at San Giovenale, as well as other Etruscan sites, this thesis set out to learn: what kind of structure House K is; what function it had; what its relative dating is; what role it played in the settlement at San Giovenale; and what it can tell us regarding the society and culture at San Giovenale. Using environment-behaviour relations and building archaeology, the study first examined the structural elements of House K, before comparing House K to other structures at San Giovenale built 700–400 BCE. Thereafter, the study looked at parallels outside of San Giovenale, looking at the sites of Acquarossa, Luni sul Mignone, Poggio Civitate, Cerveteri, Pyrgi, Montetosto, Vulci, and Narce. Finally, a discussion was had regarding the character and function of House K, whether it was public, private, sacred, or profane. In the course of the study, an architectural chronology of San Giovenale was established, which dated the construction date of House K to between c. 565 BCE and the late 6th century BCE. The interpretation of the function of House K that seems most probable is that it was a monumental building complex of administrative, political and/or religious significance, which probably also acted as a residence for the ruling elite at San Giovenale – in other words: a palazzo. House K being a palazzo would mean that there was a centralised authority at San Giovenale, suggesting that there was some sort of ruler or leader at the top of the social hierarchy, splitting the social division at San Giovenale further than it was previously believed to have been.
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From the Late Archaic to the Early Formative: The Research in Sechín Bajo, Casma Valley / Del Arcaico Tardío al Formativo Temprano: las investigaciones en Sechín bajo, valle de CasmaFuchs, Peter R., Patzschke, Renate, Yenque, Germán, Briceño, Jesús 10 April 2018 (has links)
The most recent investigations at the site of Sechín Bajo in the Casma valley resulted in the discovery of a sequence of three buildings dating from the Late Archaic to the Early Formative Periods, evidencing phases that span more than 2000 years (3500-1500 BC). The First Building comprised a simple platform that underwent numerous extensions, each phase of which received a circular sunken plaza. It was subsequently backfilled and sealed with a clay floor before the Second Building was constructed above it, expressing a change, both in its function and the way it was used. The Third Building represents the most monumental phase, demonstrating a pronounced division between a public area and another zone to which access was unmistakably restricted. In its public areas, the building’s surface was extensively decorated with clay reliefs, exhibiting a complex iconography. The abandonment of the structure, between 1500 and 1300 BP, involved either the destruction or walling-up of the flights of steps that granted access to it. On an external wall of the Second Building, c. 130 graffiti were inscribed. / Las investigaciones en el sitio arqueológico de Sechín Bajo, valle de Casma, han continuado y se ha registrado una secuencia de tres edificios correspondientes al Arcaico Tardío y Formativo Temprano, lo que representa una historia constructiva de 2000 años (3500 a 1500 a.C.). El Primer Edificio, el más antiguo, está compuesto por una plataforma rectangular que sufrió varias ampliaciones, siempre asociadas a plazas circulares hundidas. El Primer Edificio fue enterrado y sellado para levantar encima el Segundo Edificio, que tiene dos grandes fases constructivas. Posteriormente, se erigió el Tercer Edificio, que corresponde a una estructura de tamaño monumental, con cambios en los conceptos de uso y función, y modificaciones en su construcción. El Tercer Edificio tiene áreas de carácter público, con muros que presentan relieves relacionados con un corpus iconográfico bastante complejo, entre cuyos diseños sobresale el personaje denominado El Degollador, mientras que en los espacios privados los muros tienen hornacinas y los ingresos son restringidos. El decaimiento de Sechín Bajo, durante el Formativo Temprano, se puede reconocer en una pared exterior del Segundo Edificio —decorada con 130 grafitis realizados con una técnica muy simple—, en la destrucción de las escaleras principales y el sello de los accesos. Con estos nuevos datos, se pueden evaluar mejor las características de la arquitectura monumental-ceremonial en el valle de Casma desde el Arcaico Tardío al Formativo Temprano.
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