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L'expression de la transitivité en itivimiut

Carrier, Julien 09 1900 (has links) (PDF)
L'alignement morphosyntaxique des dialectes de la langue inuite est du type ergatif, et il est intéressant de noter qu'il existe un syncrétisme morphologique parfait entre les constructions génitives et ergatives lorsque l'objet de ces dernières est à la troisième personne (du singulier ou du pluriel). De plus, à l'exception des constructions passives, il y a dans la langue deux types de constructions syntaxiques qui expriment sémantiquement un agent et un patient : les constructions ergatives et les constructions antipassives. Récemment, plusieurs linguistes ont relevé une transition vers l'accusativité dans les dialectes inuktitut, où la construction antipassive est en train de devenir la construction transitive de base (Johns, 1999, 2001, 2006 et 2012; Spreng, 2005 et 2012; Allen, à paraître). L'étude de la transitivité dans les dialectes inuktitut est donc digne d'intérêt à plusieurs égards. La transitivité est une notion centrale en linguistique, mais sa manifestation dans les langues est loin d'être uniforme. L'étude des langues plus exotiques a justement aidé à en formuler une nouvelle définition typologique, qui traite les différentes constructions des langues selon un continuum de transitivité à partir de traits formels et sémantiques (Hopper & Thompson 1980; Tsunoda 1985; Kittila 2002; Naess 2007). Ce mémoire adoptera cette approche de la transitivité, et se penchera sur l'analyse de son expression en itivimiut, qui est un sous-dialecte inuktitut du Nunavik et sur lequel aucune étude récente n'a porté. L'analyse visera à rendre compte aussi bien des caractéristiques des constructions transitives en itivimiut d'un point de vue synchronique que des changements qui s'y sont produits récemment. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : itivimiut, inuktitut, alignement morphosyntaxique, transitivité, langues eskimo-aléoutes.
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Grammaire du wichi : phonologie et morphosyntaxe

Terraza, Jimena January 2009 (has links) (PDF)
Le wichi, de la famille mataco-mataguaya, est une langue autochtone parlée dans la région du Gran Chaco qui s'étend sur quatre pays: l'Argentine, la Bolivie, le Paraguay et le Brésil. Cette langue est parlée en Argentine par environ 35 000 personnes, dans les provinces de Salta, Formosa et Chaco. Jusqu'à présent, le nombre exact de dialectes du wichi n'a pas été déterminé et tant les locuteurs que les chercheurs s'accordent sur le fait que leur nombre est supérieur aux trois proposés traditionnellement. La langue wichi est peu documentée. Cette thèse vient donc combler un manque dans la littérature sur le wichi et constitue un apport direct aux connaissances sur les langues dites «chaquenas». Elle a pour but aussi de décrire la langue telle qu'elle est parlée dans la localité de Rivadavia, province de Salta, Argentine. Le wichi est une langue polysynthétique avec marquage de la tête et une morphologie très riche. Elle possède énormément de morphèmes servant à exprimer des procédés qui, dans d'autres langues, ont lieu dans la syntaxe. Ainsi, une grande partie de cette thèse est consacrée à l'étude des formes auxquelles sont attribuées des fonctions. D'un point de vue typologique la langue présente les caractéristiques suivantes. Dans le système nominal on observe une distinction entre possession aliénable/inaliénable et l'existence de classificateurs de possession. Dans le système verbal, à partir de l'analyse des indices pronominaux de personne, nous avons déterminé un système d'alignement des phrases intransitives et monotransitives de type tripartite. Pour ce qui est des phrases ditransitives, le système d'alignement se manifeste dans la codification du pluriel et dans les suffixes pronominaux objet. Nous avons identifié deux systèmes, un tripartite et un autre d'objet primaire/objet secondaire. La langue présente des traits d'ergativité qui se réalisent dans le marquage du pluriel verbal. Le nombre est une catégorie très importante en wichi. Non seulement le pluriel nominal est-il très varié mais aussi existe-t-il un distributif et un collectif nominaux. En ce qui concerne le verbe, il présente une catégorie de nombre verbal qui codifie le nombre de participants et le nombre d'évènements, ainsi qu'un distributif et un collectif. Pour ce qui est des références spatio-temporelles, cette langue présente une énorme variété de marques temporelles de type métrique avec plusieurs niveaux de «passé» ainsi que plusieurs marqueurs locatifs et directionnels autant dans le système nominal que verbal. Les catégories lexicales du wichi sont le nom, le verbe (qui constitue une proposition, car il porte des marques de personne) et l'adverbe. Malgré que ces catégories se distinguent entre elles d'un point de vue fonctionnel et distributionnel, il existe des zones de la grammaire où les distinctions sont moins évidentes. Par exemple, on observe en wichi des co-occurences peu fréquentes dans les langues du monde comme des marques de temps dans le nom ou des diminutifs dans le verbe. En ce qui concerne la phonologie, la plupart des consonnes sont sourdes sauf les nasales, la latérale et les semi-consonnes. Or, les nasales et les semi-consonnes peuvent être dévoisées en contexte de /h/. Cette fricative est une consonne nasalisée en wichi et comme telle, elle a la capacité de nasaliser les voyelles et les semi-consonnes. La langue présente aussi des occlusives glottalisées implosives. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Langue autochtone, Wichi, Mataco-mataguaya, Morphosyntaxe, Phonologie.
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Phonologie et morphosyntaxe du Maba / The phonology and morphosyntax of Maba

Weiss, Doris 06 March 2009 (has links)
Cette thèse porte sur le maba, une langue nilo-saharienne du groupe maban, parlée à l’Est du Tchad par quelques 300.000 locuteurs. Cette langue est très peu décrite, et nous avons tenté de faire ressortir les caractéristiques phonologiques et morphosyntaxiques de la langue.Dans un premier temps, nous avons décrit l’inventaire des phonèmes ainsi que la formation des mots. Puis nous avons abordé le système nominal, c’est-à-dire le nom, les déterminants du nom ainsi que le constituant nominal. L’une des particularités du maba sont les coverbes, lexèmes actualisés soit à l’aide d’un morphème nominal ou d’un verbe support. Nous avons traité le système verbal, décrivant la morphologie du verbe ainsi que les TAM et les opérations de modifications de la valence. Nous nous sommes attachée à décrire les propositions complexes, qu’elles soient complétives ou adverbiales, subordonnées, coordonnées ou juxtaposées. L’un des points saillants du système est la fréquence de l’emploi des converbes, formes verbales non finies, dans le discours. Pour terminer la description, nous nous sommes attardée sur le discours, mettant en évidence quelques mécanismes de focalisation et de topicalisation, et revenant sur le discours rapporté.L’une des traits caractéristiques de la langue est la complexité du nombre, tant nominal que ver-bal, ceci étant une particularité des langues nilo-sahariennes de façon générale. Le marquage du nom-bre est morphologique – suffixation, ou syntaxique – indiqué par l’accord entre le nom et ses dépen-dants, le nom et le verbe ou le verbe et l’objet. / This thesis concerns Maba, a Nilo-Saharan language from the Maban group, spoken by some 300,000 speakers in Eastern Chad. The language has been very little studied up to now, and my aim in this thesis has been to research and describe its phonological and morphological characteristics.I begin by describing the phoneme inventory and the rules governing word formation. This is followed by a consideration of the nominal system, including sections on the noun, the noun determi-nants and the noun phrase. One of the points of special interest in the language is the use of co-verbs. Co-verbs are lexemes which are accompanied either by a nominal morpheme or by a support verb. The thesis continues with a description of the verbal system, including the verb morphology, the TAM sys-tem and modifications in valency. This is followed by a discussion of complex clauses, including com-pletive and adverbial clauses, subordinate clauses, and coordinate and juxtaposed clauses. Then the discussion returns to the co-verbs, examining the frequency of use of the ‘non-finished’ verb form in the discourse. To close the description, we look at other aspects of discourse, showing some topicalisa-tion and focalisation mechanisms, and finishing with reported speech.One of the characteristics of the language which is featured in this thesis is the complexity of number, be it nominal or verbal number. This complexity is a particularity of Nilo-Saharan languages as a whole. Number is marked morphologically, by suffixation, or syntactically, by concord between the noun and its dependants, the noun and the verb or the verb and the object.
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Utterance structure in the initial stages of Polish L2 acquisition : from semantics to case morphology / Structure de l’énoncé au cours des premières étapes de l’acquisition du polonais en L2 : de la sémantique à la morphologie des cas

Saturno, Jacopo 29 May 2017 (has links)
Cette thèse est dédiée au traitement de la morphosyntaxe lors des premières étapes de l’acquisition du polonais en L2, avec une attention spécifique portée au rôle de l’input et des techniques de sollicitation. La structure cible considérée ici est l’opposition morphosyntaxique entre le nominatif et l’accusatifs, qui correspondent respectivement aux fonctions sujet et objet.90 apprenant(e)s adultes répartis équitablement entre cinq groupes de L1 ont pris part à un cours d’initiation au polonais d’une durée de quatorze heures. Les participants n’ayant jamais été exposés au polonais ou à une autre langue slave, l’expérience porte sur le tout premier contact avec une langue cible totalement nouvelle. L’expérience a été menée sous des conditions d’input rigoureusement contrôlées : l’apport a été planifié, enregistré et transcrit afin de pouvoir le mettre en corrélation rigoureuse avec l’output de l’apprenant.Cette étude conclut que tandis que plusieurs apprenant(e)s ont été capable de traiter la morphologie flexionnelle dans un exercice structuré quelques heures seulement après la première exposition à l’input, beaucoup moins ont su en faire autant dans un contexte d’interaction spontanée. Pour ce dernier exercice, ils se sont appuyés sur des principes sémantiques et liés au contexte de la phrase. Ce travail a ainsi permis de souligner des points méthodologiques sensibles quant au rôle de la sémantique dans la détermination de la morphosyntaxe d’une part, et quant aux effets des techniques de sollicitation sur les stratégies observables du traitement morphosyntaxique, d’autre part. / This thesis is devoted to the processing of morphosyntax in the earliest stages of the acquisition of Polish L2, with special attention to the role of input and to elicitation techniques. The target structure taken into consideration is the morphosyntactic opposition between the nominative and accusative case, respectively corresponding to the subject and object function. 90 adult learners evenly distributed among five L1 groups took part in a first-exposure 14-hour Polish course taught by a specially trained native speaker. As participants had never been exposed to Polish or other Slavic languages, the experiment portrays the very first contact with a completely new target language. The experiment was carried out under strictly controlled input conditions: specifically, input was planned, recorded and transcribed, in order to thoroughly correlate it to learner output.The study concludes that while several learners proved able to process inflectional morphology in a structured test after only a few hours of exposure to the input, much fewer could do the same in the context of spontaneous interaction, in which they relied on semantic and phrasal principles. Although this conclusion may be seen in itself as a significant contribution to the debate regarding the initial stages of L2 acquisition, we believe that this work highlighted sensitive methodological points regarding the role of semantics in determining morphosyntax, on the one hand, and the effect of elicitation technique on the observable strategies of morphosyntactic processing, on the other hand.
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Description du dialecte laze d’Arhavi (caucasique du sud, Turquie) : grammaire et textes / A description of Arhavi Laz (South Caucasian, Turkey) : grammar and texts

Lacroix, René 09 December 2009 (has links)
Ce travail est une description du dialecte laze d’Arhavi, suivie de textes. Le laze appartient à la famille des langues caucasiques du sud (ou « kartvèles »), comme le mingrélien, le géorgien et le svane. Il est parlé dans le nord-est de la Turquie. Dans le recensement turc de 1965, qui représente la dernière statistique officielle, 85.108 personnes déclaraient parler cette langue.Le laze est une langue non écrite et en danger. Tous les locuteurs sont bilingues laze-turc ; les jeunes comprennent encore la langue mais ne la parlent pas.Jusqu’à présent, le laze nous était connu principalement à travers des descriptions soit anciennes, soit incomplètes. Le présent travail est la première étude approfondie d’un dialecte laze qui ne se limite pas à un aspect particulier de la grammaire.Dans la première partie, les points suivants sont successivement développés : la phonologie, les processus phonologiques et morphophonologiques, le syntagme nominal, les pronoms interlocutifs, démonstratifs et emphatique-réfléchi, les interrogatifs et indéfinis, les postpositions, les adverbes, le verbe fini, le verbe non fini, la phrase simple et la phrase complexe (relatives, circonstancielles, complétives et conditionnelles). Dans le chapitre sur le verbe fini, j’étudie en particulier le système des indices pronominaux, les tiroirs verbaux, les préverbes spatiaux et affirmatifs, les opérations sur la valence (moyen, applicatif, potentiel-déagentif, causatif), les verbes irréguliers et la formation des lexèmes verbaux, et je présente une classification morphologique des verbes. Une hypothèse est proposée pour expliquer l’origine de certains indices pronominaux suffixés. Dans le chapitre sur la phrase simple sont observées les propriétés syntaxiques des arguments nucléaires, en particulier des sujets non canoniques.Dans la seconde partie, je présente dix textes récoltés lors de voyages de terrain.Je situe mon analyse dans le cadre des grammaires à orientation typologique. En conséquence, je m’écarte de la tradition de description des langues caucasiques du sud, calquée sur la grammaire du géorgien, lorsque cela permet de mieux comparer les faits du laze à ce qui a pu être observé dans d’autres langues. / The present work is a grammatical description of the Arhavi dialect of Laz, together with texts. Laz belongs to the South Caucasian (or ‘Kartvelian’) language family, alongside Mingrelian, Georgian and Svan. It is spoken in north-east Turkey. In the 1965 Turkish census, the last official statistic, 85,108 persons identified themselves as speakers of Laz.Laz is an endangered and unwritten language. All speakers are bilingual in Turkish; young people still understand the language, but do not speak it.Up until now, the grammar of Laz has only been known from older or incomplete works. The present study is the first comprehensive description of a Laz dialect.In the first part of this study, the following topics are discussed: the phonology, the phonological and morphophonological processes, the noun phrase, the interlocutive (1st and 2nd person), demonstrative and emphatic-reflexive pronouns, the interrogative and indefinite pronouns, the postpositions, the adverbs, the finite verb, the non-finite verb, the simple sentence and the complex sentence (relative clauses, adverbial clauses, complement clauses and conditional clauses). In the chapter on finite verbs, particular attention is devoted to cross-referencing affixes, tenses, spatial and affirmative preverbs, valency-changing operations (middle, applicative, potential-deagentive, causative), irregular verbs and the formation of verbal lexemes, and a morphological classification of verbs is put forward. A hypothesis is proposed to explain the origin of some cross-referencing suffixes. In the chapter on simple sentences, I examine the syntactic characteristics of core arguments, in particular of non-canonical (dative) subjects.In the second part, I present ten texts which I collected during fieldwork.This study is typologically oriented. As a consequence, it sometimes departs from other works on South Caucasian languages, which are commonly based on traditional Georgian grammar, when it is helpful to compare Laz with what has been observed in other languages.
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Morphosyntaxe de l'interrogation en conversation spontanée : modélisation et évaluations / Morphosyntax of the interrogative form in spontaneous talk : modeling and evaluations

Lailler, Carole 21 September 2011 (has links)
L'objet de ce travail de thèse est la description linguistique de la modalité interrogative en conversation spontanée et en synchronie. Il s'agit d'abord de relever et d'évaluer tous les indices morphosyntaxiques qui permettent de faire état de l'information transmise. Puis, l'objectif est de mesurer l'implication dialogique du locuteur. On considère, à l'instar de [Damourette, 1911], qu'un énoncé interrogatif n'est complet que lorsqu'une réponse est apportée. Un locuteur formule sa question en fonction d'une image de réponse qu'il a présente à l'esprit et qui véhicule l'informalion-réponse tout autant qu'un contexte interactif et argumentatif. On peut émettre l'hypothèse que l'intentionnalité d'un locuteur se mesure en se fondant sur la réponse qu'il escompte, c'est-à-dire sur celle qu'il considère être non seulement la plus plausible au sein de sa représentation du monde, mais aussi la plus adéquate à la situation énonciative et dialogique. À partir de cette hypothèse, l'analyse a permis, de procéder à une description modélisée de l'interrogation en fonction de trois axes complémentaires. Cette description modélisée de l'interrogation a ensuite fait l'objet d'une confrontation à des données attestées de deux natures. Un premier corpus de Système de Questions/Réponses a permis de tester la modélisation tandis qu'un second corpus de SMS a permis de valider les modifications apportées. Cette ultime version du modèle a autorisé une description de l'interrogation en conversation spontanée dans la totalité des pratiques langagières observées. / The purpose of this thesis is the linguistic description of the interrogative modality in spontaneous conversation and in synchrony. First, the aim vvas to identify and evaluate all morphosyntactic clues that report the information transmitted. Then, the objective is to measure the dialogic involvement of the speaker. We consider, like [Damourette, 1911 ], an interrogative sentence is only complete when a response is made. A speaker formulates his question based on the image of a response in his mind, vvhich carries the information-response as well as an interactive and argumentative context. One can speculate that the intentionality of a speaker is measured based on the response he expects ; that is to say on that he considers not only the most plausible within its representation of the vvorld, but also the most appropriate to the dialogic utterance. According to this assumption, the analysis allowed to proceed to a modeled description, which based on three complementary dimensions. After a modeled descriplion, a confrontation with evidence of two kinds has been proposed. A first corpus derived from a Questions/Answers System vvas used to test the modeling while a second SMS corpus was used to validate the changes. This latest version of the model has allowed a description of the interrogation, in spontaneous conversation and in all observed utterances.
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À la recherche du temps (et des modes) perdu(s) : une étude variationniste en temps réel du français acadien parlé dans le nord-est du Nouveau-Brunswick

Roussel, Basile 06 November 2020 (has links)
Cette thèse s'inscrit dans le cadre des récents travaux relatifs à la trajectoire des parlers du français acadien des Provinces Maritimes du Canada (cf. Beaulieu et Cichocki, 2014, 2016; Comeau et al., 2016; Flikeid, 1994, 1997; King, 2013; King et al., 2018, parmi d’autres). Elle propose de mettre à l’épreuve l’hypothèse généralement admise stipulant que certains parlers acadiens, tels que ceux parlés au Nouveau-Brunswick (N.-B.), auraient changé conformément à une série de contacts dialectaux avec le français laurentien au XXe siècle. En dépit de plusieurs tentatives, deux conditions n’ont pas encore été remplies pour établir l’existence d’un tel changement, à savoir (i) une première comparaison systématique entre un stade actuel et un état antérieur à ce contact, et (ii) une deuxième comparaison avec la variété-repère source à l’origine dudit changement. Pour ce faire, j’ai fait usage de la méthode variationniste comparative adaptée à l’étude du changement et du contact (Poplack et Levey, 2010; Poplack et Meechan, 1998; Poplack et Tagliamonte, 2001) et me suis servi d’un riche corpus de données longitudinales rassemblant des locuteurs acadiens nés à près d’un siècle d’intervalle (entre 1870 et 1965) dans le nord-est du N.-B. Des formes grammaticales à date ancienne aujourd’hui stéréotypées au français acadien (telles que la flexion postverbale -ont à la troisième personne du pluriel), de même que des formes grammaticales panfrancophones non associées à une variété de français en particulier (telles que la référence temporelle au futur) constituent la base de cette recherche. Mes résultats révèlent d’abord que l’utilisation des formes stéréotypées est très volatile et relève principalement de facteurs sociaux d’ordre identitaire. En revanche, mes analyses des formes pan-francophones démontrent que les processus sous-jacents régissant leur sélection restent étonnamment stables entre les XIXe et XXe siècles. En somme, l'accroissement des contacts entre les locuteurs acadiens du nord-est du N.-B. et les locuteurs du français laurentien au XXe siècle n'a pas eu raison d'un changement linguistique structurel important dans cette région. Cette thèse vient combler une lacune de la connaissance des processus systématiques et sousjacents opérant sur la trajectoire des parlers acadiens à travers le temps.
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Évolution de l'hétérogénéité linguistique chez les enfants sourds moyens et légers : étude de la complexité morphosyntaxique

Delage, Hélène 06 December 2008 (has links) (PDF)
Les répercussions linguistiques d'une surdité moyenne ou légère congénitale chez l'enfant sont encore peu connues, notamment en ce qui concerne l'évolution des profils avec l'âge. La littérature s'accorde cependant sur un point : la grande variabilité inter-individuelle de ces profils linguistiques. Cette thèse explore l'hétérogénéité de ces profils en identifiant la prévalence, la nature, la sévérité et l'évolution des troubles du développement du langage dans une population de 32 enfants et adolescents sourds légers et moyens âgés de 6 à 13 ans, chez qui les performances langagières ont été évaluées à deux reprises, à deux ans d'intervalle. Pour appréhender la nature et la sévérité des troubles, une comparaison avec des enfants ayant un trouble spécifique du langage (dysphasie) a été effectuée, ainsi qu'avec des enfants normo-entendants contrôles. Dans le cadre théorique de la grammaire générative, la thèse privilégie l'analyse de la morphosyntaxe, domaine particulièrement sensible aux effets de période critique pour l'acquisition du langage. Ce travail est focalisé sur la complexité syntaxique du langage oral, notamment sur la production des pronoms clitiques ainsi que sur l'analyse de la subordination en langage spontané. Une des hypothèses explorées considère qu'un contexte atypique de développement du langage pourrait conduire un sujet à utiliser des stratégies de compensation pour éviter la complexité morphosyntaxique. Les résultats de cette étude indiquent que la variabilité inter-sujets des performances langagières chez les enfants et adolescents sourds moyens et légers s'avère liée en partie au degré de perte auditive. Par ailleurs, une réduction de cette variabilité est observée dans l'évolution de la complexité morphosyntaxique, lors de la seconde passation. Cette évolution favorable ne permet cependant pas aux sourds moyens et légers de rattraper le niveau des normo-entendants bénéficiant d'un développement typique. Une explication pour cet arrêt dans la progression du langage est avancée, qui fait appel à la maturation tardive et incomplète des systèmes de performance.
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Morphosyntaxe de l'interrogation en conversation spontanée : modélisation et évaluations

Lailler, Carole 21 September 2011 (has links) (PDF)
L'objet de ce travail de thèse est la description linguistique de la modalité interrogative en conversation spontanée et en synchronie. Il s'agit d'abord de relever et d'évaluer tous les indices morphosyntaxiques qui permettent de faire état de l'information transmise. Puis, l'objectif est de mesurer l'implication dialogique du locuteur. On considère, à l'instar de [Damourette, 1911], qu'un énoncé interrogatif n'est complet que lorsqu'une réponse est apportée. Un locuteur formule sa question en fonction d'une image de réponse qu'il a présente à l'esprit et qui véhicule l'informalion-réponse tout autant qu'un contexte interactif et argumentatif. On peut émettre l'hypothèse que l'intentionnalité d'un locuteur se mesure en se fondant sur la réponse qu'il escompte, c'est-à-dire sur celle qu'il considère être non seulement la plus plausible au sein de sa représentation du monde, mais aussi la plus adéquate à la situation énonciative et dialogique. À partir de cette hypothèse, l'analyse a permis, de procéder à une description modélisée de l'interrogation en fonction de trois axes complémentaires. Cette description modélisée de l'interrogation a ensuite fait l'objet d'une confrontation à des données attestées de deux natures. Un premier corpus de Système de Questions/Réponses a permis de tester la modélisation tandis qu'un second corpus de SMS a permis de valider les modifications apportées. Cette ultime version du modèle a autorisé une description de l'interrogation en conversation spontanée dans la totalité des pratiques langagières observées.
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Acquisition de la morphosyntaxe chez les enfants préverbaux francophones du Québec

Marquis, Alexandra 05 1900 (has links) (PDF)
Ce travail a pour objectif de mieux comprendre les mécanismes d'acquisition de la morphosyntaxe chez les enfants préverbaux francophones du Québec. Il vise également à déterminer l'âge et les étapes d'acquisition des morphèmes verbaux au stade préverbal, stade précédant la production de la parole. Il apparaît qu'un grand nombre de chercheurs aient étudié les processus d'acquisition de mots appartenant à la catégorie des noms, en considérant tant le langage naturel (par ex. Bortfeld, Morgan, Golinkoff et Rathbun, 2005; Jusczyk et Aslin, 1995) qu'artificiel (par ex. Saffran, Aslin et Newport, 1996; Johnson et Jusczyk, 2001). Il semble y avoir une lacune en ce qui concerne les processus d'acquisition de la morphosyntaxe qui sous-tendent l'organisation et l'acquisition des formes verbales. Le traitement des verbes n'a toujours pas été examiné auprès d'enfants francophones, tant d'Europe que du Québec. De plus, le traitement des verbes monosyllabiques n'a encore jamais été exploré. Est-ce que les enfants peuvent analyser les verbes? Quelles sont les formes verbales analysées? Comment est-ce que le système du langage fonctionne? L'hypothèse de recherche est que les capacités morphosyntaxiques des enfants se doivent d'être en fonction avant l'explosion verbale, qui survient vers l'âge de 18 mois (par ex. Bloom, 1973; Fenson, Dale, Reznick, Bates, Thal et Pethick, 1994). La première expérience a pour but de vérifier si les enfants au stade préverbal peuvent démontrer, en situation de discours continu, des capacités de reconnaissance et de segmentation d'une forme verbale simple : la forme racine (par ex. mange). En mesurant leur attention, on a évalué la structure des connaissances verbales chez des enfants francophones du Québec. Les résultats obtenus indiquent un changement, dans la capacité de reconnaître un verbe en discours continu, entre les âges de 8 et 11 mois. Les enfants ont démontré pouvoir reconnaître et segmenter des verbes français ayant la forme de la racine, à l'âge de 11 mois, bien avant la production de ceux-ci (Marquis et Shi, 2008). Par contre, les enfants âgés de 8 mois n'ont démontré aucune préférence, suggérant qu'à cet âge, ils ne possèdent pas encore les capacités révélées trois mois plus tard. Ces résultats sont surprenants considérant les résultats obtenus auprès d'enfants anglophones qui ont démontré leurs capacités de traiter les verbes seulement à l'âge de 13,5 mois, mais uniquement pour les verbes débutant par une consonne (Nazzi et al., 2005). La seconde série d'expériences concerne les Expériences 2, 3 et 4 au Chapitre III. Ces expériences visent à déterminer les processus d'association de formes verbales différentes en français en conditions de racine et de morphème fréquent [e], comme c'est le cas pour le verbe « couler » entre les formes « coule » et « coulé ». Les enfants doivent se rendre compte des liens sémantiques qui existent à l'intérieur d'une famille de mots. Les évidences disponibles pour cette éventuelle interprétation se retrouvent sous les différentes réalisations d'un mot enregistré dans le lexique mental. Un seul item serait lexicalisé, la racine du mot (par ex. mange), et une règle générative (par ex. ajouter lei à la fin de la racine pour former mangez 2p) fournirait les outils afin d'obtenir les autres formes possibles (par ex. Pinker, 1991; Pinker et Prince, 1988, 1994; Prasada et Pinker, 1993). Cette capacité d'association lexicale pourrait contribuer à déterminer la signification des mots ou concepts de la langue. Les résultats démontrent que non seulement les enfants francophones du Québec associent des formes verbales variables à l'âge de 11 mois, mais qu'ils possèdent un début de paradigme de conjugaison (Marquis et Shi, 2007). L'évaluation d'enfants plus âgés (14 et 18 mois) permet de déterminer qu'un traitement morphologique plus approfondi survient entre les âges de 11 et 14 mois. Au Chapitre IV, pour faire suite aux résultats obtenus aux expériences du chapitre précédent nous avons construit de nouvelles expérimentations, avec des conditions de Test similaires aux expériences précédentes, en gardant cette fois les variations phonologiques constantes. Les enfants avaient à reconnaître et associer des formes non identiques d'un verbe potentiel, en conditions de vrai et de faux morphèmes. Les résultats de l'Expérience 5 appuient l'hypothèse selon laquelle les enfants encodent avec détail les formes verbales traitées (Marquis et Shi, 2009). La sixième expérimentation, au Chapitre V, visait à reproduire, en accéléré, les processus d'apprentissage d'un paradigme verbal. Plusieurs exemplaires d'une quinzaine d'items partageant une nouvelle terminaison ont été présentés. Suivait ensuite l'introduction d'un nouvel item sans terminaison. Finalement, la phase de Test consistait en séquences ayant, à la place du verbe, le nouvel item avec la nouvelle terminaison. Les résultats indiquent l'apprentissage d'une nouvelle terminaison en seulement 120 secondes d'exposition. Les capacités mises en évidence suggèrent une modélisation des régularités du langage par la reconnaissance des concordances présentes dans les terminaisons entre les formes simples et conjuguées. Les expériences du sixième chapitre évaluent l'encodage des suffixes et des racines des verbes en situation d'indices conflictuels statistiques et syllabiques chez des enfants francophones du Québec. L'évaluation d'enfants âgés de 11 mois suggère une sous-spécification d'une nouvelle racine verbale (Marquis et Shi, sous presse) tandis que les 14 mois démontrent une utilisation des indices statistiques afin de catégoriser une nouvelle forme (Shi et Marquis, 2009). Cette étude vient corroborer la recherche sur le développement du langage, notamment concernant le traitement des formes verbales et la nature des paradigmes verbaux chez des enfants préverbaux francophones du Québec. L'hypothèse selon laquelle les enfants peuvent démontrer l'utilisation de connaissances morphologiques précédant la production de ces connaissances s'avère confirmée. ______________________________________________________________________________

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