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"Le privé est politique !" : sociologie des mémoires féministes en France / “The personal is political !” : sociology of feminist memories in FranceCharpenel, Marion 09 October 2014 (has links)
Cette thèse prend pour objet les évocations du passé par les militantes de la cause des femmes. Inspirée par les travaux de M. Halbwachs et par la sociologie de l’action collective, elle vise à comprendre comment des représentations partagées du passé peuvent émerger dans un espace aussi ouvert et pluriel que le mouvement féministe. A partir de récits de vie, d’entretiens projectifs, d’observations ethnographiques et d’archives écrites, la thèse montre que l’existence d’une mémoire collective féministe repose sur trois facteurs. Premièrement, il existe dans cet espace un consensus sur la nécessité de visibiliser les femmes dans l’histoire. Ce « devoir de mémoire » fournit aux militantes des raisons politiques d’actualiser régulièrement le passé par des actions collectives. Deuxièmement, au niveau mezzo des collectifs s’accordent sur des interprétations du passé au gré des débats politiques présents et des rapports de pouvoir internes. Eminemment conjoncturelles, ces convergences restent peu propices à l’élaboration d’une histoire officielle féministe. Troisièmement, au niveau micro les histoires personnelles de chaque militante donnent lieu à des récits comparables. L’affirmation selon laquelle « le privé est politique » permet l’existence d’une grille d’interprétation du passé commune centrée sur l’affirmation de soi comme sujet autonome. En effet depuis les années 1970 des pratiques de partage de vécus privés en collectif conduisent les militantes à exposer régulièrement leurs trajectoires au sein d’« espaces du dicible » féministes. C’est par ce processus d’encadrement réciproque des discours biographiques que se réalise une homogénéisation des souvenirs des militantes. / This thesis investigates the ways feminist activists evoke the past in present-day France. Drawing on Halbwach’s sociology of memory and on collective action theory, this work aims to shed light on how shared visions of the past can arise from a social movement as open and plural as the feminist one. Based on biographical and projective interviews, on ethnographic fieldwork and on written archives, this thesis endeavours to demonstrate that there are three main conditions that allow for the existence of a feminist collective memory. First, owing to a consensus within this space about the need to make women more visible in history, a feminist “duty to remember” gives political reasons for the activists to regularly enact the past through collective action. Second, at a meso level, feminist groups may agree on certain representations of the past depending on current political debates and on internal power relationships. However, these convergences are so context-sensitive that it prevents them from constructing a feminist “official history”. Finally, at a micro level, the personal stories of each militant are expressed in comparable accounts and narrative forms. It is the statement "the personal is political" that allows for a common interpretation of the past, hinging on the assertion of oneself as an autonomous subject. Indeed, since the 1970s, feminist movements have developed collective practices that have encouraged activists to regularly tell their biographical story within feminist “spaces of the speakable”. The thesis demonstrates that it is this process of mutual framing of biographical accounts that leads to the homogenization of the activists’ memories.
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Les hommes dans les mouvements féministes français (1870-2010). Sociologie d'un engagement improbable.Jacquemart, Alban 29 June 2011 (has links) (PDF)
Cette thèse prend pour objet un militantisme statistiquement minoritaire et socialement improbable : l'engagement des hommes dans les mouvements féministes en France, depuis leur émergence politique à l'aube de la Troisième République jusqu'à la période contemporaine (1870-2010). À partir d'entretiens biographiques avec des militants et de sources d'archives diversifiées, elle se propose d'analyser ces engagements à la lumière de la sociologie du genre et de la sociologie du militantisme. En mobilisant la notion de " carrière militante ", ce travail montre que le militantisme féministe des hommes se saisit à partir de l'articulation de dispositions individuelles, d'expériences de socialisation, de positions dans des réseaux et de contextes organisationnels. L'analyse permet alors de distinguer deux principales modalités d'engagement des hommes dans des collectifs féministes : le registre humaniste, qui fonde les revendications au nom d'un individu universel, et le registre identitaire, mobilisé à partir d'un refus des assignations de genre. Dans l'un et l'autre cas, l'engagement des hommes n'est possible qu'au prix d'une appréhension du féminisme comme un mouvement désindexé de la seule expérience des femmes. Cette thèse contribue ainsi à la compréhension du sujet politique du féminisme, mais aussi plus largement, du sujet politique des mobilisations identitaires.
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Sociologie des féministes des années 1970 : analyse localisée, incidences biographiques et transmission familiale d’un engagement pour la cause des femmes en France / Sociology of 1970’s feminist activists : local approach, biographical consequences and family transmission of a commitment for women’s cause in FranceMasclet, Camille 20 June 2017 (has links)
Par une contestation radicale du patriarcat et visant une « libération des femmes », les mouvements féministes qui se développent dans les années 1970 ont contribué à remettre en question les rapports de genre dans de nombreux domaines. À partir d’une recherche combinant travail sur archives, enquête par questionnaire et entretiens, la thèse prend pour objet l’engagement de femmes dans ces mobilisations en France. Elle vise à comprendre comment la participation à ce mouvement social – caractérisé par la politisation de la sphère privée – a transformé les trajectoires de militantes « ordinaires » et celles de leurs enfants. Au moyen d’une approche localisée et comparée, la thèse analyse d’abord les contextes militants dans lesquels les féministes ont circulé et ont été socialisées. Retraçant les mobilisations féministes qui se déploient à Lyon et à Grenoble entre 1970 et 1984, elle revisite l’histoire des féminismes français de la « deuxième vague ». Étudiant ensuite les carrières militantes des féministes, la thèse montre les effets socialisateurs durables de ces engagements et leur empreinte sur les différentes sphères de leur vie. Des analyses séquentielles permettent de mettre au jour leurs principaux devenirs jusqu’à aujourd’hui, sur le plan politique comme sur le plan personnel. Resserrant la focale d’analyse sur les féministes devenues mères, l’enquête révèle finalement par quels pratiques et processus une transmission familiale du féminisme s’est opérée et quels héritages politiques en résultent chez les enfants. Elle dégage plusieurs facteurs pour comprendre les appropriations différenciées de ces héritages parmi la deuxième génération. / The feminist movements that arose in the 1970’s, promoting a radical contestation of patriarchy and committed to “women’s liberation”, helped challenge gender relations in many areas. Built upon an empirical research that combines archival work, questionnaires and interviews, my dissertation focuses on the women who took part in these mobilizations in France. It aims to understand how the involvement in this movement, characterised by the politicization of the private sphere, transformed “common” activists’ trajectories and those of their children. Using a local and comparative approach, this work first analyses the contexts in which the feminists evolved and were socialised. By tracing the feminist mobilizations that unfolded in Lyons and Grenoble between 1970 and 1984, it also revisits the history of the “second wave” French women’s movements. The study of the feminists’ activist careers then highlights the lasting socialising effects of their commitments and the impact they had on different areas of their life. Likewise, the use of sequence analysis reveals the trajectories they followed until present day, both from a political and personal prospect. Finally, a deeper focus on the activists who became mothers uncovers how intergenerational transmission of feminism occurred and which political contents the children inherited. In particular, this dissertation proposes several factors that help understand the differentiated appropriations of this heritage among the second generation.
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