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Les politiques publiques de sécurité à l'épreuve de la gouvernance politique en Côté d'Ivoire / Public security polices to the test of political governance in Côte d'IvoireNahi, Pregnon Claude 03 July 2014 (has links)
En Côte d’Ivoire, les problèmes de sécurité liés à la criminalité ont été portés sur l’agenda politique pour faire l’objet de politiques publiques à partir des années 1980. En effet, la criminalité liée au banditisme qui avait commencé à se structurer au début des années 70 corrélativement à la période dite du « miracle économique », a connu un boom à la faveur de la crise économique sous les effets conjugués, d’un chômage endémique, d’une immigration et d’une croissance démographique mal maitrisées, d’une urbanisation galopante et d’un exode rural sans précédent. Depuis 1983, l’État tente de maitriser la recrudescence du phénomène criminel à travers divers programmes d’actions gouvernementales sans véritablement y parvenir. C’est donc aux raisons de la contre- performance de l’action publique dans le domaine de la sécurité intérieure qu’est dédiée cette thèse. L’hypothèse défendue ici postule que l’inefficacité des politiques de sécurité publique est imputable aux dysfonctionnements inhérents à l’organisation et au fonctionnement de l’ordre politique ivoirien. En effet, l’exercice d’un pouvoir d’État autoritaire qui privilégie la défense instrumentale de l’ordre public dans les politiques policières et pénales afin d’exercer un contrôle strict sur la compétition politique a contribué à structurer l’action publique principalement autour des motivations électoralistes au détriment des besoins sociétaux en matière de sécurité, notamment en matière de criminalité. / In Ivory Coast, the crime-related security problems were brought on the political agenda to be public policy from the 1980s because crime related to banditry that had begun to take shape in the early 70 correspondingly to the period known as the "economic miracle", boomed thanks to the economic crisis due to the combined effects of rampant unemployment, immigration and a poorly mastered population growth, of rapid urbanization and an unprecedented rural exodus. Since 1983, the state is attempting to master the resurgence of criminal phenomenon through various programs of government action without actually achieving it. So the reasons for the poor performance of public action in the field of internal security that is dedicated this thesis. The hypothesis put forward here postulates that the inefficiency of public security policies is due to malfunctions related to the organization and functioning of the Ivorian political. Indeed, the exercise of an authoritarian state power that favors instrumental defense of public order in the police and criminal justice policies to exercise strict control over political competition has helped to structure public action mainly around electoral motives at the expense of social needs security, in particular on crime.
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La géographie opérationnelle en gendarmerie : « cette philosophie de la géographie que la gendarmerie ignore » / Operational geography in the French GendarmerieLucazeau, Thibaut 12 June 2018 (has links)
Force militaire de plus de 100 000 hommes, la gendarmerie nationale française assure la sécurité des personnes et des biens sur 95 % du territoire nationale. Maillage et appropriation territoriales constituent une partie de ses modes d’action pour assurer le contrôle du territoire depuis plus de trois cents ans.Ces procédés s’apparentent à des notions de géographie et de géopolitique. Pourtant, en terme de géographie, la gendarmerie nationale ne possède ni structure, ni doctrine. C'est la problématique : la gendarmerie ignore ce que la géographie peut lui apporter,Appartenant au ministère de la Défense, pendant des décennies les unités de gendarmerie ont bénéficié du soutien des formations géographiques militaires, basé sur la carte papier et l'enseignement de la topographie. Cette situation ne résiste pas à la révolution technique de la géographie comme aux évolutions de la gendarmerie. L'informatisation, la cartographie numérique, l'information géospatiale viennent bouleverser les usages. Or l'analyse géographique en gendarmerie reste artisanale, là où son usage à des fins statistiques est technologiquement avancé, illustrant une perte de la maîtrise de la géographie appliquée aux opérations. Face à la réalité des engagements terrain, un nouvel élan émerge depuis quelques années. Des outils, aussi bien d’analyse terrain que d’exploitation de l’information géospatiale, sont développés en interne pour répondre aux enjeux de la sécurité intérieure. Situation fragile, la gendarmerie prend conscience des possibilités et d'un nouvel usage de la géographie. / A military force counting over 100 000 men, the French Gendarmerie Nationale ensures the security of people and goods over 95% of the national territory.Territorial appropriation and the meshed layout of the institution have been partly instrumental in controlling the territory for over three hundred years.These procedures are akin to geographical and geopolitical notions. However, regarding geography, the Gendarmerie Nationale has no structure or doctrine to offer. The case stands thus: the Gendarmerie is ignorant of what it could gain from geography. While the Gendarmerie belonged with the Ministry of Defense, it enjoyed, for decades, the support provided by the geographic structures of the armies, one grounded on paper maps and the teaching of topography. The situation did not hold out against both the technical revolution in geography and the evolution of the Gendarmerie.Computerization, digital cartography and geospatial information came in, overturning usages. The fact is that geographic analysis has remained crude, whereas the use made of it for statistical purposes has availed itself of advanced technology, an illustration of a loss of the Gendarmerie’s mastery of geography as applied to operations. The reality of field engagement has, in recent years, brought about a fresh impetus. New tools for both terrain analysis and geospatial information have been developed internally to cope with the challenges of home security. A brittle situation: the Gendarmerie is now becoming aware of the opportunities offered by a new use of geography.
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La sécurité intérieure européenne. Les rapports entretenus entre le droit et la politique publique / European internal security. The relationship between law and public policyBerthelet, Pierre 28 November 2016 (has links)
Le droit joue un rôle majeur dans l’élaboration d’une nouvelle politique de l’Union européenne : la sécurité intérieure. Il lui confère toute sa substance, mais surtout il est, au regard du principe de légalité, la condition et la limite de l’édification de cette politique intervenant dans un domaine sensible pour les États. En retour, le droit subit des fluctuations, conséquences des rapports interinstitutionnels. L’opérationnalité, comme forme de normativité spécifique, est une caractéristique essentielle de cette politique de nature très étatique. Intimement liée au succès de la nouvelle gouvernance dans la construction européenne, elle est la manifestation de nouvelles formes de régulations atypiques qui tendent à pénétrer le droit européen. La méthode communautaire ne disparaît pas pour autant, mais elle est repensée, tout comme le droit de l’Union dit « classique ». Sa rationalité change au fil de son évolution en direction d’un « droit néo-moderne » (C.-A. De Morand). / Law plays a major role in the development of a new policy of the European Union, named the internal security policy. It gives it all its substance, but, in the light of the legality principle, it is the condition and the limit to building this policy in a sensitive area for States. In return, law undergoes fluctuations, consequences of the interinstitutional relations. The operationality, as a form of « light » normativity, is an essential characteristic of this very nature of this state policy. Intimately linked to the success of the new governance in the European construction, the operationality is the manifestation of new forms of atypical regulations that tend to penetrate the European law. The Community method does not disappear, but it is redesigned, as well as the EU « classical » law. Rationality changes throughout its evolution towards a « neo-modern right » (C.-A. De Morand).
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Les États destructurés comme application contemporaine du pluralisme juridiqueJean-Bouchard, Évelyne January 2009 (has links) (PDF)
Une des obligations principales d'un État est de préserver la paix et l'ordre public. En vertu du concept du contrat social, une population choisit de renoncer à certains droits naturels en échange de lois, institutions et mécanismes mis en place par l'État, garantissant le bon fonctionnement de la société. Ceci est en fait un des postulats de base de la théorie juridique de la modernité. Mais qu'en est-il lorsque l'État ne répond plus à ses obligations? En effet, nous constatons aujourd'hui la multiplication d'États faibles ou déstructurés, qui n'ont plus la capacité et/ou la volonté de satisfaire les droits de leur population. Lorsqu'un État a, depuis un certain temps, perdu sa légitimité, la société civile ou les communautés locales semblent s'organiser afin de se substituer à ce dernier. Ceci aurait pour but d'assurer une certaine satisfaction de leurs propres droits en mettant sur pied des mécanismes alternatifs aux institutions étatiques. Dans ce cadre, et plus particulièrement en ce qui a trait à la question sécuritaire, il est pertinent de se demander si ces mécanismes sont fonctionnels, s'il serait opportun de les renforcer ou de les encadrer et si c'est le cas, de quelle manière il serait possible de le faire sans pour autant marginaliser complètement l'État et favoriser l'émergence de zones de « non-droit ». À cet effet, nous pouvons également aborder la question sous la perspective des obligations internationales en matière du respect des droits humains, à savoir si ces mécanismes communautaires sont assujettis aux mêmes normes internationales que l'État. Ce phénomène pourrait alors être analysé à travers la théorie du pluralisme juridique, qui soutient que tout ordre juridique est constitué par les pratiques et les croyances de ses sujets. Cette théorie critique les trois postulats de base de l'idéologie juridique de la modernité, soit le centralisme, le monisme et le positivisme. Pour réaliser notre étude, nous avons choisi de cibler nos recherches sur la République d'Haïti, un État considéré comme déstructuré par la communauté internationale, et plus particulièrement sur la situation d'un bidonville de Port-au-Prince, Cité L'Éternel. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Haïti, Bidonvilles, Communautaire, Pluralisme juridique, Positivisme.
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Le renseignement et la gendarmerie nationale : enjeux et perspectives / Intelligence and the national gendarmerie : issues and perspectivesHamoir, Clement 13 November 2019 (has links)
Alors que la gendarmerie nationale exerce ses missions sur l’ensemble du spectre de la sécurité nationale, celle du renseignement est longtemps demeurée en retrait. La reconnaissance de cette compétence, enfin acquise en 2009 après d’âpres débats, lui a permis de revendiquer un nouveau positionnement dans l’organisation administrative des services. Dans un contexte marqué par la nécessaire prise en compte de la menace terroriste, elle est parvenue à créer son propre service de renseignement en 2013, la SDAO. Bien qu’intégrée depuis toujours à son organisation dans le cadre d’une approche généraliste de la sécurité, la fonction de renseignement de la gendarmerie est désormais incarnée dans sa structure. Sa reconnaissance par la loi de 2015 relative au renseignement permet de consacrer la gendarmerie nationale comme un acteur à part entière du renseignement. Dès lors, l’institution a progressivement adapté son organisation pour répondre aux enjeux posés par ce nouveau droit du renseignement et prendre en compte ses nouvelles prérogatives. Cependant, ces évolutions bouleversent les équilibres. En interne, le centre de gravité du renseignement de sécurité intérieure s’est détaché de la fonction de police judiciaire pour être repositionné au niveau de la SDAO. A l’extérieur, la création de cette nouvelle entité, en parallèle des problématiques posées par l’intégration de la gendarmerie au ministère de l’Intérieur, met en lumière le caractère à la fois central mais sensible de la coordination avec les autres services. Par les enjeux qu’il soulève, le renseignement questionne ainsi le modèle français de police autour de deux logiques opposées, celle du maintien de l’autonomie de chaque institution ou le renforcement de la complémentarité entre elles. Les choix qui seront pris feront en évoluer une au détriment de l’autre. / While the national gendarmerie carries out its missions on the whole spectrum of the national security, that of the intelligence for a long time remained in withdrawal. The recognition of this competence, finally acquired in 2009 after bitter debates, allowed him to claim a new position in the administrative organization of services. In a context marked by the need to take into account the terrorist threat, it managed to create its own intelligence service in 2013, the SDAO. Although it has always been part of its organization as part of a global approach to security, the intelligence function of the gendarmerie is now embodied in its structure. Its recognition by the law of 2015 on the intelligence makes it possible to devote the national gendarmerie as a full actor of intelligence. Since then, the institution has gradually adapted its organization to respond to the challenges posed by this new intelligence law and to take into account its new prerogatives. However, these developments upset the equilibrium. Internally, the center of gravity of internal security intelligence broke away from the judicial police function to be repositioned at the level of the SDAO. Outside, the creation of this new entity, in parallel with the problems posed by the integration of the gendarmerie at the Ministry of the Interior, highlights the central but sensitive nature of coordination with other services. By the issues it raises, intelligence questions the French police model around two logics that currently oppose, that of maintaining the autonomy of each institution or reinforcing the complementarity between them.
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Sécurité intérieure et criminalité contemporaine en France / Contemporary crime and homeland securityChetrit, Thierry 02 April 2012 (has links)
Condition essentielle de l’exercice des libertés individuelles et collectives, la sécurité intérieure est au centre des préoccupations des citoyens et de leurs gouvernants. Dès lors, la criminalité contemporaine, phénomène multi-causal, a considérablement évolué, tant par son ampleur que par sa nature, nécessitant, dans le respect des libertés fondamentales, la mise en oeuvre d’une politique ambitieuse. Pour parer aux menaces ou aux manifestations de la criminalité contemporaine, des lois nombreuses et récentes sont venues reformuler le caractère prioritaire des orientations de l’Etat en matière de sécurité intérieure et de justice. Elles s’articulent autour des réformes structurelles, placées sous le signe d’une coopération approfondie entre les acteurs de la sécurité, mais aussi d’une volonté de leur fournir un cadre administratif et juridique rénové. Complétant ce dispositif global de lutte contre la criminalité contemporaine, la criminalité apparaît également comme un instrument qui joue un rôle indispensable dans la conduite des enquêtes pénales. Désormais, elle contribue, dans une large mesure, à l’administration de la preuve pénale, en cas de présomption de crime et d’autres infractions, au sein du dispositif global de sécurité intérieure. Mais, au-delà d’une simple aide apportée à la science de l’enquête, son avenir réside dans une meilleure exploitation, et donc efficacité de celle-ci. Ainsi, c’est par une politique s’appuyant aussi bien sur une rénovation ambitieuse du cadre institutionnel et juridique que sur les avancées concomitantes de la criminalistique que l’Etat pourra parvenir à infléchir la criminalité contemporaine. / The essential condition for the exercise of individual and collective freedoms roots itself in the notion of security, it is the cornerstone of the republican contract and the main concern of our leaders and citizens. It must be said that contemporary crime, a multi-causal phenomenon, has changed considerably, in its scope and in its basic nature, requiring, in respect of fundamental freedoms, the implementation of an ambitious security policy. Thus, some current legislation has been formulated on order to highlight the areas of highest priority for internal security and justice. Those legislations are base on one hand around some structural reforms under the sign of deepened cooperation between security bodies, and on the other hand, through a willing to provide an overall new legal and administrative framework. Adding to this throughout system which stands to fight against contemporary crime, criminalistics appears to be a key instrument. Notably playing an indispensable role in the conduct of criminal investigations, it is a leading force, to a large extent in the repression of crime and offenses in general within the overall system of internal security. Hence and notwithstanding the administration of criminal evidence by criminalistics is presented as a rational solution in the treatment of physical evidence in order to discover the truth. It is only a complementary solution and a simple help given to support the science of investigation. The future of the system lies in a greater exploration of this resource as it will enable the system to become more efficient. Thus, it is only through an uncompromising stance, utilizing knowledge from criminalistics and an ambitious advanced renovation of the institutional and legal framework, that the state will curb contemporary crime.
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Terrorismus und Terrorismusbekämpfung in Frankreich in den 1980er Jahren / Terrorisme et politique de lutte antiterroriste en France dans les années 1980 / Terrorism and Antiterrorism in France in the 1980sLammert, Markus 17 June 2014 (has links)
Cette thèse étudie la politique de lutte antiterroriste dans la France des années 1980 en analysant le terrorisme en tant que processus de communication entre trois groupes d’acteurs: les terroristes, l’État et la société. Épargnés par les années de plomb à la suite des troubles de 1968, les Français sont confrontés à partir de 1982 à une vague terroriste sans précédant: simultanément, des terroristes d’extrême-gauche, des séparatistes et des groupes internationaux et islamistes attaquent le pays. Par la suite, la manière dont l’État et la société française répondent au terrorisme subit une transformation fondamentale. Alors que, jusqu’à la fin des années 1970, la violence politique avait bénéficié d’une certaine tolérance, un consensus national « contre le terrorisme » émerge au cours des années 1980. La France développe son propre modèle de l’antiterrorisme qui se caractérise par son efficacité et sa flexibilité et dont les principaux fondements n’ont que peu changé depuis. Parallèlement, un discours sécuritaire s’installe. De même, sous l’impact du terrorisme international, les représentations de la minorité arabe et musulmane changent, tout comme le font en parallèle la politique française d’asile et d’immigration. / This thesis traces France’s fight against terrorism in the 1980s, when the country was hit by an unprecedented wave of terrorist attacks. Largely spared from the “years of led” that had haunted most of Europe during the 1970s, France was suddenly faced with simultaneous attacks by left-wing extremists, violent separatists and international terrorists, including the first terrorist attacks perpetrated by islamic extremists on European soil. This thesis builds up on a theoretical framework that looks at terrorism as a communication process between three groups of actors: the terrorists, society and the state. During the 1980s, the way the French state and society perceived and reacted to terrorism underwent a fundamental change: Whereas, until the late 1970s, political violence had been met with a certain tolerance, a new antiterrorist consensus emerged during the subsequent decade. France developed its own counterterrorist approach - a highly effective and flexible model whose principal foundations have barely changed to the present day. Simultaneously, a new security discourse replaced the liberal atmosphere of the 1970s. The terrorism of the 1980s also contributed to a change of the perception of the Arabic and Muslim minority in France.
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La sécurité intérieure européenne et la lutte contre l'immigration clandestine. Contribution à l'analyse des modes de légitimation de l'ordre politique européenDuez, Denis 07 February 2007 (has links)
La thèse est une étude du processus de sécurisation de l’immigration clandestine à l’œuvre dans l’Union européenne. Elle s’attache à expliquer la tension, voire la contradiction, existant entre l’ambition et la fermeté du discours européen sur le contrôle de l’immigration illégale, d’une part, et le risque politique intrinsèquement lié à ce choix, d’autre part. La prétention au contrôle des flux migratoires clandestins apparaît en effet largement illusoire tant en raison de l’ampleur et de la nature des flux concernés que de la faiblesse des moyens effectivement mis en œuvre par l’Union européenne.
Au départ d’une grille d’analyse s’appuyant sur une lecture critique des approches constructivistes de la sécurité, la politique européenne de lutte contre l’immigration clandestine est interprétée comme étant l’expression d’un « discours de sécurité » forgeant des représentations sociales insécurisantes des migrants clandestins. Cette production sociale du « péril migratoire » est examinée sous l’angle des enjeux de légitimité entourant la création de l’espace européen de liberté, de sécurité et de justice. Dans ce cadre, nous soulignons que la lutte contre l’immigration l’illégale ne peut se réduire à son objectif explicite – la maîtrise des flux – mais qu’elle participe également d’un mécanisme classique de légitimation du corps politique supposant la définition d’une figure menaçante de l’altérité. Le « clandestin » représente dans cette optique un « objet insécurisant » consensuel qui émerge dans le champ européen au terme d’un processus de formation d’une volonté politique fonctionnant sur le mode du plus petit dénominateur commun. Agrégeant les inquiétudes exprimées à l’égard du terrorisme et de la criminalité transnationales mais aussi les préoccupations pour la stabilité économique, sociale et culturelle des sociétés européennes, cette figure permet de rassembler les États membres autour d’un projet sécuritaire commun. Elle contribue de ce fait à l’émergence d’une dynamique de type ami-ennemi reposant sur une opposition croissante entre un « Autre » incarné par le clandestin et un « Nous » qui, à défaut d’être culturellement homogène, se trouve unifié par un sentiment d’insécurité collectivement partagé.
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Des gouvernements sous le regard de leur parlement : la participation des parlements français, italien et britannique à l'élaboration et au contrôle des politiques européennes de justice et de sécurité intérieure / Governments under the watchful eye of their parliament : the involvement of the French, Italian and the British parliaments in the scrutiny and the decision-making process in the area of Freedom, Security and JusticeTacea, Maria Angela 03 July 2017 (has links)
Cette thèse explique la participation des parlements nationaux à l’élaboration et au contrôle des politiques européennes de justice et de sécurité intérieure. Le décalage que l’on observe entre les prérogatives formelles des parlements nationaux et la réalité de leur participation à l’élaboration des politiques européennes de justice et de sécurité intérieure nous conduit à adopter une grille de lecture fondée sur le cadre juridique, sur sa concrétisation et sur son interprétation par les acteurs parlementaires. La participation parlementaire est étudiée à l’aide d’une comparaison en deux temps. En premier lieu, les déterminants de l’activité parlementaire sont spécifiés à l’aide d’une comparaison quantitative de l’ensemble des parlements nationaux européens pour la période 2010-2012. La portée de ces déterminants est saisie, en second lieu, par une étude de l’examen parlementaire de trois enjeux de justice et de sécurité intérieure — la Convention d’application de l’accord de Schengen, les négociations pour les Accords Passenger Name Record (PNR) avec les États-Unis et la réforme de la gouvernance de Schengen — dans trois systèmes de gouvernement parlementaire majoritaire différents — la France, l’Italie et la Grande-Bretagne. La comparaison des cas contrastés a confirmé que, malgré les spécificités organiques et fonctionnelles nationales, le contrôle parlementaire des actes européens de justice et de sécurité intérieure revêt, dans les systèmes de gouvernement parlementaire majoritaire, des formes similaires. La participation des parlements nationaux à l’élaboration et au contrôle des politiques européennes de justice et de sécurité intérieure s’explique par un dosage variable de règles formelles relatives au contrôle parlementaire des politiques européens de justice et de sécurité intérieure, d’une part, et par les volontés des parlementaires à en faire usage, d’autre part. / Since the end of the 1980s, the traditional role of national legislatures regarding internal security and the protection of fundamental rights has been questioned by the progressive enforcement of the European Union’s legislative power. This thesis explains how national parliaments contribute to the decision-making process and to the scrutiny of the Area of Freedom, Security and Justice (AFSJ). The gap between the formal scrutiny prerogatives of national parliaments and the reality of their participation in the AFSJ decision-making process leads us to adopt an approach based on the legal framework, its concretization and its interpretation by the parliamentary actors. The involvement of national parliaments in the AFSJ is examined using a two-step comparison. First, the determinants that contribute to the variation of parliamentary activity in the AFSJ are specified through a quantitative analysis of all 27 European national parliaments for the period 2010-2012. Second, the scope of each determinant is assessed though a study of the parliamentary scrutiny of three AFSJ issues – the Convention implementing the Schengen Agreement, the negotiations of the Passenger Name Record Agreement with the United States and the Schengen governance reform- in three different majoritarian parliamentary systems - France, Italy and Great Britain. The most different systems design has confirmed that, despite institutional and functional national specificities, the parliamentary scrutiny of AFSJ takes on similar forms in majoritarian parliamentary systems of government. A mix of formal scrutiny prerogatives and MPs incentives explain the involvement of national parliaments in the AFSJ.
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Culture d'ordre et identités régionales : la gendarmerie dans les départements pyrénéens (1939-1944) / Cultures of order and regional identities : gendarmerie in the Pyrenean departments (1939-1944)Nativité, Jean-François 02 December 2010 (has links)
Figurant parmi les études pionnières du chantier historique de la Gendarmerie nationale, ce travail s’efforce de revisiter sous l’angle méconnu des départements pyrénéens frontaliers de l’Espagne, la délicate question du rôle des forces de l’ordre durant la Seconde Guerre mondiale. L'interrogation centrale de cette thèse repose sur les bouleversements physiques et psychiques d'une police à statut militaire soumise à différents facteurs déstabilisants. En prenant d'une part comme base initiale la structure spécifique, le cadre juridique, les missions et l'état d'esprit qui constituent l'identité de la gendarmerie d'avant-guerre et d'autre part, le terreau politique, économique et psychologique pyrénéen, l'objectif est de croiser les données endogènes et exogènes liées à la restructuration de l'arme des années quarante, pour obtenir une typologie comportementale capable de répondre à trois types d’interrogations. Tout d’abord, comment les gendarmes stationnés dans les Pyrénées ont-ils vécu la campagne de 1939-1940 et quelle a été leur contribution à l’effort de guerre ? Puis, pendant la période de l’Occupation née de la défaite de la France, alors que la quasi-totalité de l’espace Pyrénéen reste en zone libre jusqu’au mois de novembre 1942, dans quelle mesure les gendarmes locaux ont-ils été concernés par les ordonnances prises par les vainqueurs ? Quelle a été la résultante des transformations voulues par le régime de Vichy et des nouvelles tâches imposées aux gendarmes en poste à la frontière espagnole ? Enfin, dans une région qui s’est longtemps présentée comme un territoire s’étant lui même libéré du joug de l’occupant, comment les gendarmes ont-ils passé le cap de la Libération et du rétablissement de la légalité républicaine ? À la faveur de la soudure symbolique de l’année 1939, la première partie de cette réflexion s’attache à rappeler et à définir la place de la gendarmerie en tant que corps militaire chargé du maintien de l’ordre, dans le contexte socio-historique pyrénéen. Ce bilan de compétences se veut avant tout comme un trait d’union reliant la chaîne des temps et servant de point d’encrage à la compréhension des métamorphoses postérieures. La seconde partie de ce travail est elle dévolue aux « chemins de l’abîme », cette trajectoire événementielle, qui de la chute de Barcelone à l’occupation totale des Pyrénées en novembre 1942, a fait subir à la gendarmerie locale des contorsions réglementaires, fonctionnelles et psychologiques auxquelles elle n’était pas préparée. Enfin pour finir, la dernière partie de cette étude est consacrée à la période allant de l’hiver 1942 à la fin du mois de novembre 1944, qui marque la résurgence et l’indépendance retrouvée de la Gendarmerie nationale. / Appearing among the first studies of the new historical building site of the national Gendarmerie, this work endeavours to revisit under the ignored angle of the frontier Pyrenean departments of Spain, the delicate question of the role of the police force lasting the Second World War. The central interrogation of this PhD rests on the physical and psychic upheavals of a police force with military statute subjected to various destabilizing factors. While taking on the one hand as bases initial the specific structure, the legal framework, the missions and the state of mind which constitute the identity of the gendarmerie of pre-war period and on the other hand, compost political, economic and psychological Pyrenean, the objective is to cross the endogenous and exogenic data related to the reorganization of the weapon of the Forties, to obtain a behavioural typology able to answer three types of interrogations. First of all, how the gendarmes stationed in the Pyrenees did live the countryside of 1939-1940 and which was their contribution to the effort of war ? Then, for the period of the Occupation born of the defeat of France, whereas the near total of Pyrenean space remains in free zone until November 1942, up to what point were the local gendarmes concerned with the ordinances taken by the winners ? Which was the resultant of the transformations wanted by the mode of Vichy and of the new tasks imposed to the gendarmes in post office at the Spanish border ? Lastly, in an area which was presented a long time in the form of a territory being even released to him of the yoke of the occupant, how did the gendarmes pass the course of the Release and the re-establishment of republican legality ? To the favour of the welding symbolic system of the year 1939, the first part of this reflexion attempts to point out and define the place of the gendarmerie as military body in charge of the maintenance of law and order, in the context Pyrenean socio-history. This assessment of competences wants to be before just like a feature of union connecting the chain of times and being used of point of inking for comprehension of the posterior metamorphoses. The second part of this work is it reserved for the "ways of the abyss", this event-driven trajectory, which fall of Barcelona to the total occupation of the Pyrenees in November 1942, subjected the local gendarmerie of the lawful, functional and psychological distortion with which it was not prepared. Finally to finish, the last part of this study is devoted to the period going of the winter 1942 at the end of November 1944, which marks the resurgence and the found independence of the national Gendarmerie.
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