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Le miroir des cheikhs : musée et patrimonialisme dans les principautés arabes du golfe Persique / The mirror of the Sheikhs : museum and patrimonialism in the Arab principalities of the Persian Gulf

Cette thèse s’attache à déconstruire, à localiser et à inscrire dans des dynamiques politiques locales d’abord, régionales et internationales ensuite, la perception qui s’est faite jour à compter du milieu des années 2000, que « le Golfe », espace aux contours rarement définis, serait devenu le lieu d’un développement culturel de très grande ampleur. Cette nouvelle image internationale des principautés arabes du golfe Persique, éloignée de leur association traditionnelle aux hydrocarbures et à la guerre, repose sur deux phénomènes distincts, voire opposés : la formation d’un marché de l’art arabe et iranien basé à Dubai qui se fait le reflet de la formation de nouvelles bourgeoisies dans les grands pays voisins, et la multiplication des annonces de musées à forte visibilité internationale au Qatar et à Abou Dabi qui ont pour cible prioritaire un public européen. Les musées sont l’objet principal de cette étude, le marché son objet secondaire. En croisant l’histoire et la science politique, une typologie binaire des musées golfiens et l’évolution du rapport de force entre les trois grandes composantes sociales des populations nationales des principautés depuis les années 1960, il apparaît que le musée, cette institution d’origine européenne qui sous sa forme moderne est apparue au XVIIIe siècle et qui compte au nombre des premières formes d’espaces publics, est dans les principautés arabes du golfe Persique un outil de renforcement de l’autoritarisme. Ce rôle qui est le sien depuis le temps de sa genèse dans les années 1960, s’est accentué au Qatar et à Abou Dabi depuis la Guerre du Golfe de 1990-1991. / This doctoral thesis aims at deconstructing, spatializing and inscribing in local and then international political dynamics the new perception emerging in the West that presents « the Gulf », a region whose boundaries are rarely defined, as the place for a large scale cultural development. This new international image of the Arab principalities of the Persian Gulf, that no longer reduces them to oil and war, but associates their names to culture, relies on two different phenomenons : the birth of an Arab and Iranian art market based in Dubai that reflects the formation of new elites in the neighbouring regional powers on the one hand, and the rise of a new type of museums targeting a European audience first, characterized by their international visibility, in Qatar and in Abu Dhabi on the other. The museums are the main object of this research, the art market its secondary one. By mixing political science and history, a binary typology of the museums and the evolution of the balance of power between the three main social components of the national communities in the Arab principalities since the 1960, the museum, this institution of European origin born in its modern form in the 18th century as one of the earliest forms of public spaces, appears as a tool for the consolidation of authoritarianism. This role that the museums has been playing since the 1960s, when the regional importation of this cultural model started, has even increased in Qatar and in Abu Dhabi since the end of the 1990-1991 Gulf War. Since that period, the new museums are actively taking part to the political marginalization of the national bureaucracy.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2013IEPP0063
Date15 November 2013
CreatorsKazerouni, Alexandre
ContributorsParis, Institut d'études politiques, Kepel, Gilles
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageEnglish
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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