La J’farra, région traversée par la frontière tuniso-libyenne constitue le territoire historique des confédérations tribales ; les Werghemmas et les Nouaïels. Depuis près d’un siècle, elle connaît un ensemble de mutations qui affectent aussi bien les modes d’exploitation des ressources que le paysage. D’une région principalement pastorale, dominée par une organisation sociale tribale et nomade, la J’farra a connu une période de marginalité économique avant de devenir, depuis l’année 1989 la terre de la contrebande. Toutefois, malgré l’expansion spectaculaire des activités informelles, la J’farra n’est pas uniquement une aire de tolérance établie par les autorités, ni une zone d’exemption économique ou d’exception juridique, mais un territoire où s’articulent des revendications émanant des groupes tribaux locaux, des formes de subversion de la frontière, des activités informelles de diverses formes inhérentes à la mondialisation des échanges et des représentations symboliques ancrées dans les valeurs du passé. La frontière, jadis infranchissable, a contribué à la déstructuration des territoires tribaux, au dépérissement des modes de valorisation des ressources locales. Cet état de fait s’est aussi accompagné par des politiques de sédentarisation des anciens nomades qui ont certes atteint des seuils relativement avancés, mais ne sont jamais parvenus à éradiquer les anciennes constructions territoriales et à dissoudre les identités qui leur étaient afférentes. Cette situation inachevée a permis, lorsque les réseaux tribaux locaux ont réussi à créer une nouvelle réalité économique grâce aux activités informelles autour de la frontière, que s’engage un début de re-territorialisation inverse. Les réseaux sont animés principalement par une catégorie particulière ; les aâmem. Toutefois, le territoire émergeant dans la J’farra n’est pas homogène et donne lieu à une série d’affrontements. La transgression de la frontière, la banalisation de son franchissement par les descendants des anciens nomades, la réactivation des anciennes solidarités tribales au sein de réseaux commerciaux informels transfrontaliers et l’intégration au marché globalisé, ouvrent la voie à la réinvention, selon de nouvelles pratiques, de l’ancienne « conception de vivre » de la population de la J’farra et de son territoire. / The J'farra, the region crossed by the Tunisian-Libyan border, is the history land of tribal confederations; the Werghemmas and the Nouaïels. For nearly a century, she knows a set of mutations that affect both types of resource and the landscape. In a predominantly pastoral region, dominated by a tribal and nomadic social organization, the J'farra experienced a period of economic marginality before becoming, since the year 1989 the earth of smuggling. However, the J'farra is not only an area of tolerance established by the authorities or an exemption zone economic or legal exception, but a territory of structured claims from local tribal groups, forms of subversion of the border, informal activities of various forms inherent in the globalization of trade and symbolic representations based on the values of the past. When the local tribal networks have succeeded in creating a new economic reality through informal activities around the border, agrees that an early re-territorialisation around. The networks are driven primarily by a particular category, the aâmem. The aâmem have shown themselves capable of inventing alternative forms of supervision that have replaced those of the state and managed to "make land". However, the territory in the emerging J'farra is not homogeneous and leads to a series of clashes. In addition, the network is a system j'farri action and authority, and it is characterized by a hierarchy and inequality among its members, generating divisions among its members. The activity of the informal network of transnational j'farri not working in opposition to the State territory as against the state institution to which he tries to escape. The transgression of the border, the trivialization of its crossing by the descendants of ancient nomads, the reactivation of old tribal solidarity within border informal trade networks and the integration to the globalized market, paving the way for the reinvention, according to new practices , the former "conceiving of life" of the population of J'farra and its territory.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011TOUR1502 |
Date | 22 December 2011 |
Creators | Tabib, Rafaâ |
Contributors | Tours, Signoles, Pierre, Caratini, Sophie |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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