La fin du XIXe siècle marque, dans l'histoire littéraire québécoise, l'avènement d'une prise de parole publique de la femme écrivaine. Alors que la structure sociale bourgeoise et patriarcale confinait !es femmes dans l'espace restreint de la famille, les écrits féminins avaient jusqu'alors reflété ce cloisonnement en se limitant aux échanges épistolaires et au journal intime. La fin de siècle correspond à un tournant majeur : la publication, par des écrivaines issues de la bourgeoisie, de textes divers allant de la chronique journalistique au conte, en passant par la nouvelle littéraire. La nouvelle semble avoir été, pour les écrivaines du tournant du siècle, une porte d'entrée dans le monde de l'écriture de fiction. Dans le cadre de ce travail, nous voyons de quelle façon le changement s'insère dans le champ des représentations, lorsque les femmes prennent la plume et dévoilent une perspective qui leur est propre, en étudiant un corpus de nouvelles parues entre 1878 et 1913, dans une perspective formelle et thématique. Nous nous proposons d'abord d'étudier le contexte historico-littéraire qui a permis l'avènement de ces femmes écrivaines, puis nous nous intéresserons à leur identité ainsi qu'aux conditions générales qui président à la publication des textes littéraires dans les périodiques et en recueils, notamment l'usage du pseudonyme. Nous nous penchons ensuite sur la nouvelle littéraire en tant que genre spécifique en littérature, la différenciant du conte et du roman et définissant les caractéristiques qui lui sont propres. L'ensemble de ces analyses nous permet de vérifier notre hypothèse : la nouvelle littéraire fournit-elle une voie à la fois convenable et accessible par laquelle les femmes peuvent faire leur entrée en écriture sans risquer de trop se compromettre? Il apparaît que, par leurs nouvelles, les femmes contribuent à la consolidation des caractéristiques de la nation canadienne-française (catholicisme, langue française et la famille comme fondement social structurant), tout en laissant les traces de leur identité propre. Laure Conan (Félicité Angers), Josette (Joséphine Marchand-Dandurand), Françoise (Robertine Barry), Colombine (Éva Circé-Côté), Adèle Bibaud et Madeleine (Anne-Marie Gleason) forment un groupe de pionnières dont l'audace peut encore surprendre.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Québec, femmes, nouvelle, genre littéraire, 19e, 20e, Laure Conan, Félicité Angers, Josette, Joséphine Marchand-Dandurand, Françoise, Robertine Barry, Colombine, Éva Circé-Côté, Adèle Bibaud, Madeleine, Anne-Marie Gleason.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.4223 |
Date | 11 1900 |
Creators | Larsen, Karina |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/4223/ |
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