Le corps, trouvé dans un état d'oscillation structurelle et identitaire devient une matière qu'on manipule à travers des gestes routiniers, qu'on soumet aux actions invasives qui altèrent parfois de manière radicale l'apparence, allant jusqu'à la perte de toute ressemblance. L'imago, concept issu de la psychanalyse, introduit par Jung, traite la question de la construction de l'image de soi et par la suite de l'identité, dans un rapport du soi à l'autre, d'ego face à l'alter. C'est une relation qui agence des tensions, où le corps se multiplie, se fragmente, devient déchet, vieillesse, mort. Sa présence est amplifiée visuellement, mais son caractère individuel s'efface, devenant le signe d'une absence. Ayant comme point de départ ma propre pratique artistique, je mets en question la pratique de la récupération des restes pelliculaires du corps (organiques ou synthétiques) à la manière qu'on cherche, par l'accumulation d'objets personnels, à combattre l'oubli. J'interroge la capacité dont les restes (empreintes, traces, poils) issus des pratiques corporelles, ayant donc un caractère répulsif, ont de redonner un sens de la forme initiale et peut-être aussi une histoire. Reposant sur les principes de la collection, la conservation du corps traitée dans mes œuvres (installations, vidéos et objets) interpelle le regardeur en tant que conscientisation de sa propre fluctuation et dissolution formelle et identitaire, et et fait ressortir ses attitudes face à la disparition. Les notions de temps et de mémoire interviennent dans le discours, analysant les prises de position des artistes contemporains par rapport au corps, à l'objet, à l'identité et à la mémoire. / The body, existing in a state of structural and identity oscillation becomes a substance to be manipulated through routine gestures, subjected to invasive actions that may alter its appearance as radical as losing all resemblance. The imago, a concept from psychoanalysis introduced by Jung, addresses the issue of the construction of self-image and consequently of identity in the way the self exists in relationship with the other, the ego in relation to the alter. This sort of relation creates a tension, and the body is thus multiplied or fragmented, it becomes waste, it ages, it dies. Its presence is visually amplified, but its individuality is erased, becoming a sign of absence. Having as a starting point my own artistic practice, I discuss the manner in which recuperating thin layers of the body's surface (be they organic or synthetic) may act in the same way in fighting oblivion as does accumulating personal objects. I debate the capacity in which the bodily remains (such as hair, fingerprints, traces) resulted from aggressive actions towards the body, that have a repulsive appearance, can give a sense of the original shape and maybe even a history. Founded on the principals of the collection, the issue of body preservation as dealt with in my works (varying from installations, videos and objects) challenges the audience both by making it aware of its own structural and identity fluctuation, and by and emphasizing its attitudes towards disappearance. The concepts of time and memory enter this topic, analyzing the positions taken by contemporary artists in relation with the body, the object, identity and memory.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA010527 |
Date | 05 October 2015 |
Creators | Strungaru Stoiciu, Ilinca-Sorana |
Contributors | Paris 1, Universitatea Naţională de Arte Bucureşti (Bucarest), Sicard, Michel, Velescu, Cristian-Robert |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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