Thèse réalisée dans le cadre d'un Ph.D.interdisciplinaire en Psychologie, en création littéraire et en orthopédagogie. L'impact de la création littéraire a été étudié chez des adolescents atteints d'une maladie chronique au CHU Sainte-Justine de Montréal. Cette recherche est exploratoire car la création littéraire n'a jamais été étudiée dans cette perspective. Elle a été réalisée sous la direction de Catherine Mavrikakis, professeure et écrivain à la Faculté des arts et sciences au Département des littératures francophones de l'Université de Montréal et de Jean-François Saucier, psychiatre et anthropologue à la Faculté de médecine au Département de psychiatrie de l'Université de Montréal et chercheur au CHU Sainte-Justine.
Interdisciplinary Study. / Recherche randomisée, exploratoire, quantitative, qualitative et interdisciplinaire (psychologie, création littéraire, orthopédagogie) qui a testé l’hypothèse que l’écriture littéraire (contes, nouvelles, poèmes) faciliterait l’expression des émotions et produirait des effets positifs sur la santé d’adolescents atteints d’une maladie chronique que l’écriture dite expressive (écriture au «je» où le participant exprime ses émotions face à un événement pénible).
Testé dans plus de cent (146) recherches auprès d’adultes et huit (8) auprès des jeunes, l’écriture expressive procurait des effets thérapeutiques significatifs sur la santé.
Objectif: étudier les effets de l’écriture littéraire sur la symptomatologie psychophysiologique d’adolescents atteints d’une maladie chronique.
Méthodes: Trente-quatre adolescents atteints d’une maladie chronique, âgés de 12 à 18 ans, recrutés dans un centre hospitalier universitaire pédiatrique, ont participé à 8 séances d’écriture hebdomadaire d’une durée de 30 à 50 minutes, durant 8 semaines via un site informatique confidentiel, créé spécifiquement pour la recherche et comprenant un contexte d’aide.
Les participants ont été répartis entre deux groupes, aléatoirement assignés. Un groupe expérimental de 20 participants, dont 15 filles (70%), était invité à utiliser l’écriture littéraire. Un groupe contrôle de 14 participants, dont 8 filles (64%), était invité à utiliser l’écriture expressive.
Les participants ont été évalués à trois reprises avec les tests Beck-13 (dépression), STAI-forme Y (anxiété), échelle des symptômes (ASC) utilisée par Santé Canada, le TAS-20 (alexithymie) et le Kidcope (stratégies adaptatives) au temps 1 (avant les séances d’écriture), au temps 2 (une semaine après la fin des séances) et au temps 3 (4 mois après la fin des séances d’écriture). Deux cent soixante-douze (272) textes ont été produits et analysés qualitativement dans une perspective littéraire mettant en lumière l’articulation du discours comme objet de sens et de perception du rapport au monde de son auteur, via l’énonciation émotionnelle et les phénomènes de tension discursive.
Résultats quantitatifs: Les résultats montrent que l’écriture littéraire ET l’écriture expressive seraient efficaces pour diminuer la dépression, l’anxiété et les symptômes physiologiques. Par contre, l’écriture expressive s’avèrerait plus efficace que l’écriture littéraire pour diminuer la dépression alors qu’il n’y aurait aucune différence entre les deux écritures pour diminuer l’anxiété et les symptômes physiologiques. L’écriture littéraire serait plus efficace pour diminuer l’alexithymie. On observe: un nombre accru de stratégies d’approches utilisées; une augmentation de l’efficacité des stratégies choisies; l’écriture étant l’une des stratégies adoptées. Enfin, les participants du groupe d’écriture littéraire seraient plus persévérants après la fin des séances d’écriture.
Conclusion : L’écriture littéraire, en contexte d’aide, contribuerait à diminuer les symptômes psychophysiologiques chez les adolescents atteints d’une maladie chronique. Cette stratégie s’ajouterait à d’autres stratégies de coping. / The impact of creative writing, within a helping context, on the psychological and physiological symptoms of adolescents living with chronic disease. Interdisciplinary and exploratory study.- Background: Randomized, exploratory, quantitative, qualitative, and interdisciplinary (psychology, creative writing, remedial education) study which tested the hypothesis that literary writing (tales, short stories, poems) facilitates greater emotional expression and has a more positive impact on the physical and psychological well-being of adolescents living with chronic illness compared to “expressive” writing (first-person writing in which participants express their feelings about a painful event). Aims: The objectives of this study were to explore the facilitation of emotional expression through writing and to compare the impact of literary writing vs. expressive writing on the physical and psychological well-being of adolescents living with chronic disease. Methods: Thirty-four adolescents, aged 12-18 years, living with chronic illness (diabetes, Crohn’s disease, cystic fibrosis), were recruited in a university pediatric hospital and enrolled in eight weekly writing sessions of 30-50 minutes via a confidential Web site developed specifically for the study within a helping context. The thirty-four participants were randomized into two groups: an experimental group (literary writing), consisting of 20 participants with fifteen girls (70%), and a control group (expressive writing) consisting of 14 participants with eight girls (64%). Subjects were assessed at three times using five tests: the BDI-13 (depression), the STAI- Y (anxiety), the Health Canada ACS scale, the TAS-20 (alexithymia), and the KIDCOPE checklist (adaptive strategies). The tests were administered before writing began (T1), one week after sessions ended (T2), and four months after sessions ended (T3). Two hundred and seventy-two (272) texts were produced and analyzed qualitatively in a literary perspective emphasizing the production of discourse as an object of meaning and perception of the author’s relationship with the world through emotional expression. Quantitative results: Both types of writing were equally effective in decreasing anxiety and psychological symptoms. Expressive writing was more effective in decreasing depression. Literary writing was more effective in decreasing alexithymia. It was also noted that both types of writing increased the number of adaptive strategies with writing now part of the arsenal of coping strategies for both groups. Finally, more adolescents in the literary than in the expressive writing group continued writing. Conclusion: Literary writing, within a helping context, contributes to decreasing the various psychological symptoms of adolescents living with chronic illness and may provide them with an additional coping strategy in their stressful condition.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/16012 |
Date | 06 1900 |
Creators | Salesse, Michèle S. |
Contributors | Mavrikakis, Catherine, Saucier, Jean François |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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