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Genre et société numérique colonialitaire : effets politiques des usages de l'internet par des organisation de femmes ou féministes en contexte de domination masculine et colonialitaire : les cas de l'Afrique du Sud et du Sénégal / Gender and the “colonialtairian” digital society : Political effects of women’s and feminist organizations' usage of the Internet within the context of male and “colonialtairian” domination : the cases of South Africa and Senegal

Partant de la volonté de nous libérer de définitions techniques, technicistes ou produites dans la sociologiede l’appropriation sociale des usages des TIC afin de qualifier les usages de l’Internet par des organisations defemmes ou féministes en Afrique, nous avons privilégié dans cette thèse les travaux théoriques portant sur lepatriarcat et sur la colonialité du pouvoir (ensemble des relations sociales caractérisées par la subalternité –hiérarchisation entre dominants et dominés – produite par l’expansion du capitalisme). Ce parti pris nous apermis de poser un cadre d’analyse opératoire ne plaquant pas des analyses théoriques occidentales, sudaméricainesou asiatiques sur l’Afrique. Il a facilité la façon dont nous avons problématisé la relation entredomination masculine et domination liée à la colonialité de pouvoir, que nous avons nommée colonialitaire,dans un contexte de mondialisation et d’hypermodernité. Les manifestations différenciées de cette relation enAfrique du Sud et au Sénégal nous ont aidé à circonscrire le terrain et le contexte à partir desquels lesorganisations de femmes et féministes locales utilisent ou non l’Internet. La confrontation de leursreprésentations avec le cadre conceptuel est devenue informative et s’est avérée indispensable afin de qualifier lapolitisation de leurs usages. Il nous est ainsi apparu que l’Internet cristallise parmi les technologies del’information et de la communication un moyen par lequel la « société de l’information » est le produit comme laproduction d’une mondialisation hypermoderne où la colonialité du pouvoir et le patriarcat, en tant quesystèmes, s’exercent conjointement. Cette conjonction s’exprime par les biais théorique autant qu’empirique.Notamment nous avons observé que l’épistémologie utilisée dans ce cadre renoue avec des constructionstraditionnalistes, nationalistes, paternalistes et masculinistes des savoirs en écho à ce que permet cet outil :l’accélération de l’appropriation du corps des femmes, la surenchère rhétorique et politique des dominants,l’institutionnalisation des concepts, l’occidentalisation des pensées, les privatisations en tous secteurs, lesconcurrences croisées de l’Occident, l’Extrême et le Moyen-Orient sur les terrains tant économique, politiqueque socioculturel, religieux. Il est alors apparu que les inégalités de genre s’aggravent en même temps que lesidentités sexuelles à tous les niveaux (État, institutions, population) deviennent souterraines et que les rapportsdifférenciés de « race » et de classe se creusent. Fort de ce constat, nos analyses nous ont mené à réaliser que lesfemmes de « la base » se retrouvent en situation d’accentuer la prise en charge immédiate de la gestion del’urgence (augmentation de la pauvreté, des violences, diminution de l’accès aux ressources, à la santé, àl’éducation…), parfois d’accepter leur subalternité tout en la négociant auprès des dominants. Aussi, peu à peu, / With our initial intention to be liberated from the definitions — technical, technocratic or thoseemanating from the sociology of the social appropriation of ICT uses — in order to analyze the usage of theInternet in women’s and feminist organizations in Africa, we focused in this thesis on theoretical workrelating to patriarchy and the coloniality of power (totality of social relations characterized by subalternity —hierarchization between the dominants and the dominated — produced by the expansion of capitalism.) Thisposition enabled us to establish a working analytical framework without imposing Western, South Americanor Asian theoretical analyses on Africa. It also facilitated how we expressed the problematic of therelationship between male domination and the domination inherent in the coloniality of power, which wehave called “colonialtairian” in the context of globalization and hypermodernity. The differentiatedmanifestations of this relationship in South Africa and Senegal helped us delineate the field and contextwithin which local women’s or feminist organizations use or don’t use the Internet. Comparing theirrepresentations within the conceptual framework proved edifying and indispensable in determining thepoliticization of their use. It thus became apparent that among the information and communicationtechnologies, the Internet crystallizes one means by which the “Information Society” is both the product andthe production of a hypermodern globalization in which the systems of coloniality of power and patriarchyfunction conjointly. This conjunction is clearly evidenced both theoretically and empirically. Especiallynoteworthy is that the epistemology used in this context reconnects to traditionalistic, nationalistic,paternalistic and male constructions of knowledge echoing what this tool facilitates: a rapid increase of theappropriation of women’s bodies, the dominants’ rhetorical and political grandstanding, theinstitutionalization of concepts, the Westernization of thought, privatization in all sectors and criss-crossingcompetition throughout the West, the Far East and Middle East in economic, political, socio-cultural andreligious areas. It then appeared that gender inequalities worsen at the same time as sexual identities on alllevels (state, institutions, population) are buried away, while differentiated “race” and class relationshipsbecome more pronounced.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2011BOR40056
Date16 December 2011
CreatorsPalmieri, Joëlle Sylvie
ContributorsBordeaux 4, Paoletti, Marion, Cahen, Michel
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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