Cette recherche en didactique des langues se propose d’analyser les expériences langagières attachées à un corpus d’ateliers conduits dans divers contextes d’apprentissage ou d’appropriation du français comme langue étrangère. Renvoyant notamment à l’écriture créative, à la poésie orale, au slam ou encore au théâtre, ces pratiques langagières ont en commun d’« essayer dire » (S. Beckett) en langue étrangère. L’étude ciblée des dimensions expérientielles de ces ateliers du dire permet leur conceptualisation comme essais de subjectivation en langue française. En tant qu’atelier du langage, chaque atelier du dire met à profit la situation des participants en montant en continu leur activité langagière et nombre d’historicités qui s’y rapportent (culture langagière, plurilinguisme, littératures, didactiques). Comme atelier du sujet plurilingue, l’atelier du dire programme un parcours relationnel avec des œuvres de langage exemplaires en termes d’intensité énonciative : la transsubjectivité littéraire est mise au service d’un projet de faire langage arrimé à une dynamique réénonciative. Comme atelier de la voix, l’atelier du dire engage les participants dans des essais de voix ordinaires qui ne relèvent pas seulement d’une création disciplinaire. Dans cette perspective, de tels ateliers en langue(s) étrangère(s) constituent un levier critique des injonctions à communiquer/agir adressées aux acteurs sociaux, notamment en produisant des continuités notionnelles/expérientielles fortes : apprentissage-subjectivation, langues-langage, corps-langage, écriture-oralité. Le faire atelier spécifique de l’atelier du dire ne constitue pas seulement un apport pour une didactique des langues avec les arts du langage, il ouvre aussi et surtout des pistes de recherche pour nourrir la formation des enseignants de FLE en termes de répertoire expérientiel, de gestualité tactique et d’expertise vocale. / This research in teaching and learning French as a foreign language aims to analyze the practices of a body of workshops recently conducted in various contexts of acquisition or learning. Whether these language experiences refer to creative writing, slam poetry or drama, what they have in common is to "try say" – to quote S. Beckett – in a foreign language. The targeted analysis of three experiential dimensions allows us to bring to light a conceptualization of these “speech workshops” as tests of subjectivation in French. As a "language workshop", every workshop seeks to take advantage of the participants' situation to reinforce their language activity and the many related historicities (language cultures, multilingualism, literatures, education). As "workshop of the multilingual subject", the “speech workshop” programmes a relational path with literary works of language which are exemplary in terms of enunciative intensity. As a "workshop of the voice", the “speech workshop” engages precisely the participants in ordinary “tests of voice” that are not necessarily part of an artistic creation. In this perspective, by producing and guaranteeing strong notional/experiential continuities (learning-subjectivation, literacy-orality, etc.), such workshops in foreign languages would constitute a critical lever of the injunctions to communicate or to act addressed to the social actors. Their specific process is not only a contribution to the teaching of French with the language arts. It also opens research leads to feed the training of teachers in terms of experiential repertoire, tactical gestures and voice expertise.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018USPCA102 |
Date | 16 November 2018 |
Creators | Mouginot, Olivier |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Martin, Serge |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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