L’esclavage des Autochtones et des Noirs au Canada français est peu connu dans l’historiographie. Ce mémoire comble les lacunes de la littérature démographique existante sur cette population marginalisée en estimant la mortalité des esclaves avec les techniques de l’analyse des transitions. Au travers de ces analyses, ce mémoire répond à la question suivante : quelle est l’intersection du genre et de l’ethnie dans le risque de mortalité des esclaves du Québec ancien entre 1632 et 1834 ? Pour y parvenir, j’ai créé la BDPEQA (Base de données de la population esclave du Québec ancien) à partir des données qualitatives compilées dans le Dictionnaire des esclaves et leurs propriétaires par Marcel Trudel (1990). Une analyse descriptive des données de la BDPEQA montre que la population esclave du Québec ancien de 1632 à 1834 est composée à 65% d’esclaves autochtones et 35% d’esclaves noirs. Ces esclaves vivent surtout à Montréal et la moitié d’entre eux vivent sous le régime français. Ensuite, un calcul des médianes au décès et une analyse de survie est effectuée à l’aide des courbes de survie de Kaplan Meier et des régressions multivariées effectuées avec la méthode de Cox, pour évaluer l’association entre le risque de décès avant 40 ans et l’ethnie, le genre, la zone de résidence, les épidémies ainsi que les périodes. On découvre alors que les Autochtones décèdent à un âge médian de 17 ans et les Noirs à un âge médian de 40 ans. Cette étude démontre aussi que les hommes autochtones sont les esclaves les plus à risque de décéder jeunes, peu importe le milieu de vie, la période ou les épidémies. / The enslavement of Indigenous peoples and persons of African origin by French Canadians is seldom addressed in the historical demography of Québec. Even less is known of the mortality patterns of these two groups. This master’s mémoire fills the gaps in the existing demographic literature on this marginalized population, by estimating slaves’ mortality risk with event history analysis. Through these analyses, this master’s mémoire answers the following question: what was the role of gender and ethnicity in determining slaves’ mortality risk? To achieve this objective, I compiled biographical information about the enslaved population of Québec in the BDPEQA (Database of the slaves in ancient Quebec) from qualitative data in the Dictionnaire des esclaves et leurs propriétaires by Marcel Trudel in 1990. A descriptive analysis of the BDPEQA data shows that the enslaved population of Québec from 1632 to 1834 is composed of 65% Indigenous peoples and 35% Blacks, lived mainly in Montréal, and during the French regime. Descriptive analyses of biographical data from the BDPEQA (with Kaplan-Meier survival curves and median ages at death) as well as Cox regression models of slaves’ risk of death before age 40 indicate that Black slaves had better survival chances than their Indigenous counterparts. Indeed, Indigenous slaves had a median age at death of 17 years compared to 40 years for Black slaves. In addition, Indigenous men have the highest risk of dying, regardless of living environment, period or observation or exposure to epidemics.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/25058 |
Date | 08 1900 |
Creators | Dupuis, Cathie-Anne |
Contributors | Dillon, Lisa Y. |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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