Plusieurs études québécoises ont montré que certains immigrants, notamment ceux originaires du Maghreb, vivent du racisme dans leur vie quotidienne. Plus encore, les personnes de confession musulmane au Québec racontent subir des préjugés relatifs à leur religion. Ces préjugés, selon leurs témoignages, se retrouvent dans différents environnements, notamment dans les milieux de travail et dans les institutions éducatives. Dans ce dernier cas, certains chercheurs soulignent que ces expériences du racisme vécu en milieu scolaire affectent les rapports que les parents immigrants entretiennent avec les enseignantes et les enseignants ainsi qu’avec les chefs d’établissement ; les parents immigrants se sentent parfois incompris dû à leur origine. Cela met en exergue la question de leur intégration sociale et de la collaboration école-familles pour soutenir la scolarisation de leurs enfants. En effet, une collaboration s’avère nécessaire entre l’école et la famille pour assurer la réussite éducative des élèves.
Cette étude vise à analyser les expériences et les relations quotidiennes des mères d'origine maghrébine en milieu scolaire. Elle se base sur le concept du racisme ordinaire qui se manifeste lors de leurs interactions avec les membres de la communauté éducative de leurs enfants dans un contexte scolaire marqué par l'application de la loi 21 au Québec. Nous inscrivant dans une posture épistémologique interprétative, nous avons mené des entrevues semi-dirigées auprès de dix mères originaires du Maghreb qui ont des enfants fréquentant des écoles primaires et secondaires publiques de Montréal.
L’analyse des résultats a notamment révélé ceci : les mères ont raconté que le racisme ordinaire qu'elles ont vécu est généralement de nature silencieuse, subtile, indirecte et discrète. Dans un contexte d’application de la loi 21, elles ont révélé divers marqueurs causant le profilage racial et la discrimination, tels que le port du voile islamique et/ou le fait d'avoir un prénom arabe, etc. Ces marqueurs conduisent, selon elles, à une diminution de la confiance qu’elles ont envers le milieu scolaire et vice versa. Dans ce contexte, elles adoptent ainsi diverses stratégies s’inscrivant dans un continuum (allant de faire face au racisme avec courage jusqu’à camoufler des traits ethniques et religieux).
En conclusion, le racisme ordinaire auquel les mères immigrantes d'origine maghrébine se disent confrontées pourrait être associé aux notions d'islamophobie ou d'arabophobie exprimées sous diverses formes par les membres d'autres communautés, notamment les Québécois du groupe majoritaire. L'adoption de la loi 21, selon ces mères, aurait contribué à exacerber leur sentiment de vivre du racisme ordinaire. / Several Quebec studies have shown that some immigrants, especially those from the Maghreb experience racism in their daily lives. Furthermore, people of the Muslim faith in Quebec report being prejudiced against their religion. These prejudices according to their testimonies are found in different environments, particularly in the workplace and in educational institutions. In the latter case, some researchers point out that these experiences of racism experienced in schools affect the relationships that immigrant parents have with teachers as well as with school principals; immigrant parents sometimes feel misunderstood due to their origin. This highlights the issue of their social integration and school-family collaboration to support the education of their children. Indeed, collaboration is necessary between school and family to ensure the educational success of students.
This study aims to analyze the experiences and daily relationships of mothers of North African origin in the school environment. It is based on the concept of ordinary racism that manifests itself during their interactions with members of their children's educational community in a school context marked by the application of Law 21 in Quebec. Inscribing ourselves in an interpretive epistemological posture, we conducted semi-structured interviews with ten mothers from the Maghreb who have children attending public primary and secondary schools in Montreal.
In particular, the analysis of the results revealed the following: Mothers reported that the ordinary racism they experienced is generally silent, subtle, indirect and low-key in nature. In the context of the application of Law 21, they revealed various markers causing racial profiling and discrimination, such as wearing the Islamic veil and / or having an Arabic first name, etc. These markers lead, according to them, to a decrease in the confidence they have in the school environment and vice versa. In this context, they thus adopt various strategies that fit into a continuum (ranging from facing racism with courage to camouflaging ethnic and religious traits).
In conclusion, the ordinary racism that immigrant mothers of Maghrebian origin say they face, could be associated with notions of Islamophobia or Arabophobia expressed in various forms by members of other communities in particular Quebeckers from the majority group. The adoption of Law 21, according to these mothers, would have contributed to exacerbating their feeling of living off ordinary racism.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/26225 |
Date | 10 1900 |
Creators | Zayani, Hana |
Contributors | Magnan, Marie-Odile |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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