La révolution devenue guerre en Syrie, qui a éclaté en 2011, a été marquée par l'émergence d'une nouvelle génération de cinéastes qui ont témoigné de ce qui se déroulait dans leur pays. Dans cette thèse, j’ai interrogé les conditions qui ont permis la réalisation de films documentaires dans un contexte de guerre où les cinéastes ont été spécifiquement pris·es pour cibles. En particulier, je me suis attachée à mettre en lumière le processus de production des films documentaires syriens depuis 2011 et ce qui le rend singulier. A cet effet, j’ai proposé une grille d’analyse du processus de production documentaire qui croise trois perspectives opérant dans des domaines différents, incommensurables : 1. l’infrastructure qui supporte le processus de production, 2. la mobilité qui modèle ce processus et 3. le rapport de ce processus au national.
J’ai ainsi pu montrer que le modèle de production des films documentaires syriens indépendants (2011-2021) a été à la fois 1) porté par une infrastructure documentaire plastique, combinant des éléments d’infrastructure primaires, matériels, informationnels et humains, 2) marqué dans sa pratique et son esthétique par l’im/mobilité des cinéastes, ainsi que 3) transnational dans son modèle de production et national dans son propos. / The Syrian revolution-turned-war, which broke out in 2011, was marked by the emergence of a new generation of filmmakers who bore witness to what was happening in their country. In this thesis, I examined the conditions that made it possible to make documentary films in a context of war where filmmakers were specifically targeted. In particular, I set out to shed light on the production process of Syrian documentary films since 2011 and what makes it singular. To this end, I proposed a grid for analyzing the documentary production process that crosses three perspectives operating in different, incommensurable domains: 1. the infrastructure that supports the production process, 2. the mobility that shapes this process, and 3. the relationship of this process to the national.
Thereby, I was able to show that the production model for independent Syrian documentary films (2011-2021) was simultaneously 1) supported by a plastic documentary infrastructure, combining primary, material, informational and human infrastructural elements, 2) marked in its
practice and aesthetics by the im/mobility of filmmakers, as well as 3) transnational in its production model and national in its subject.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/33830 |
Date | 04 1900 |
Creators | Pignato, Justine |
Contributors | Grondin, David |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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