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Ailleurs ; précédé de L'imaginaire métaphysique d'Yves Bonnefoy

Mémoire en recherche-création / Notre essai porte sur le concept d’imaginaire métaphysique chez Yves Bonnefoy et a pour objectif d’en expliquer la portée et de l’approfondir avec la notion de mélancolie telle que la conçoit Charles Baudelaire, afin de montrer que la proposition de Bonnefoy fonctionne et a sa pertinence comme clef de lecture et comme perspective nouvelle sur la littérature. En effet, si l’essai dans lequel Bonnefoy développe sa pensée est d’une assez courte portée, les thèmes et les idées qu’il regroupe traversent l’œuvre essayistique du poète et rejoignent sa conception de la poésie – que l’on sait influencée par la métaphysique, tout particulièrement plotinienne – et rejaillissent ainsi sur l’ensemble de son œuvre. C’est toutefois avec quelques poèmes de Charles Baudelaire que l’imaginaire métaphysique sera éprouvé vers la fin de l’essai, afin non seulement d’en montrer la justesse mais aussi d’élaborer l’imaginaire métaphysique de Baudelaire lui-même : le concept de Bonnefoy éclaire non seulement ce que peut la poésie, mais aussi celle que tout littéraire porte en soi.

Sur cette toile de fond, l’essai-fiction s’attelle à explorer l’imaginaire métaphysique de son auteur par un dialogue soutenu avec une variété de textes, parmi lesquels une place prépondérante est accordée aux essais littéraires. Sous forme de courts textes suivis inspirés par la pratique fragmentaire prônée par le romantisme allemand, l’essai-fiction explore notamment les rapports au plein air et au paysage conçu comme vécu, le rapport à la mémoire et à l’idéalité rétroactive des souvenirs et ce qu’est le pressentiment d’avoir vu. Une part prépondérante de l’essai-fiction suit, enfin, quelques textes de l’essayiste québécois Yvon Rivard autour de ce qu’il nomme « l’expérience littéraire » et renouvelle ainsi la question de l’imaginaire métaphysique de Bonnefoy, à savoir ce que « donne à voir » la poésie et ce qui est, au fond, la marque de toute expérience créatrice. L’essai-fiction erre ainsi de sommets en vallons et aboutit à son propre « paysage métaphysique » réel, nommé la Maison devant le monde, où recommencent les vagues et s’épuise l’écriture. / Our study is about Yves Bonnefoy’s concept of metaphysical imagination and aims to explain the concept and to further develop it in light of the notion of melancholy promoted by Charles Baudelaire, with the objective of demonstrating that Bonnefoy’s concept applies to and can serve as a relevant tool for the reading and promotion of new conceptualizations in literature. While Bonnefoy’s essay within which he develops his ideas is essentially quite short and might be read as pertinent primarily to poetic musings, those same ideas that are regrouped transcend the essays of the poet and fuel his conceptualization of poetry – which we know is influenced by metaphysics, notably Plotinus’ metaphysics – as reflected in his life’s work. However, it is with a few poems by Charles Baudelaire that the concept of metaphysical imagination will be further tested, with the objective of demonstrating its functionality but also to elaborate further the poet’s own metaphysical imagination beyond its origins: Bonnefoy’s concept sheds light not only on what poetry can do, but also on what every litterary carries within his own self.

Against this backdrop, our essay-fiction explores the metaphysical imagination of its author by putting it in dialogue with multiple writings, attending in particular to literary essays. Through short texts inspired by German Romanticism’s genre of the fragment, our work engages specifically with relations to the outdoors and the landscape, treated in terms of its lived experiences, the relation to memory and the retroactive ideality of memories and the having of a premonition of something or a “glimpse”. A sizable part of the text follows the works of Quebec writer Yvon Rivard revolving around what he calls the “literary experience” and so renews Bonnefoy’s metaphysical imagination’s question, which is about the “glimpse” poetry can offer and what in the end essentially characterizes creative experiences. From peaks to valleys, our work wanders and gives rise to its own yet real “metaphysical landscape”, called the House before the world, where waves renew while the writing slowly exhausts itself.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32823
Date08 1900
CreatorsCharbonneau-Rahm, Roland
ContributorsDupuis, Gilles
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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