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L’impulsivité dans le trouble de personnalité limite : étude du rôle des émotions négatives et du stress sur les capacités d’inhibition sous l’angle des perturbations identitaires

Thèse de doctorat présenté en vue de l'obtention du doctorat en psychologie - recherche intervention, option psychologie clinique (Ph.D) / L’impulsivité des personnes atteintes de trouble de personnalité limite (TPL) est un problème important et un critère diagnostic majeur qu’il convient de mieux comprendre. L’étude des fonctions d’inhibition permet d’appréhender ce phénomène à travers certains déficits cognitifs qui sous-tendent ces comportements. Le but général de cette thèse, composée de deux articles empiriques, était d’interroger le rôle des perturbations identitaires dans la survenue des déficits d’inhibition chez des individus ayant un TPL.
Le premier article est une revue systématique de la littérature des études mesurant trois types de fonction d’inhibition (inhibition de réponse; résistance à l’interférence de distracteur; résistance proactive à l’interférence) en condition de stress ou d’émotion négative, auprès d’individus ayant un TPL. Le premier objectif était de dresser un portrait de la littérature des études ayant mesuré les fonctions d’inhibition en condition de stress ou émotionnelle chez des individus ayant un TPL ou de hauts traits de PL comparativement à des sujets contrôle. Le second était de documenter l’impact différentiel des processus de référence à soi sur les capacités d’inhibition des sujets ayant un TPL ou de hauts traits de PL versus les sujets contrôle, en lien avec (1) l’hypothèse de Winter (2016) selon laquelle une référence à soi impacterait davantage leurs processus attentionnels en raison du contenu négatif de leur identité, et (2) un aspect de la théorie de Kernberg (1976) qui fait le lien entre perturbations identitaires et impulsivité dans cette population. Sur un total de 1215 articles, 26 études ont été sélectionnées et comparées. Les résultats indiquent que l’amoindrissement des performances des individus ayant un TPL semble survenir davantage lorsque les paradigmes expérimentaux comprennent une référence à soi, et ce, pour les trois types d’inhibition. Un modèle théorique a été formulé afin d’intégrer les apports de Winter (2016) et Kernberg (1976) pour comprendre le lien entre ces variables et qui répond ainsi au troisième objectif d’apporter une compréhension théorique à ces résultats.
Le deuxième article présente un protocole de recherche (quatrième objectif) permettant de tester une partie du modèle théorique proposé dans le premier article, à savoir l’hypothèse selon laquelle les déficits d’inhibition de réponse pourraient être attribuables à la disposition de l’identité à augmenter l’intensité des émotions négatives chez les individus ayant un TPL. Des analyses préliminaires (cinquième objectif) ont été effectuées auprès de 56 participants présentant différents niveaux de traits de personnalité limite. Ces derniers ont été soumis à deux conditions, soit une épreuve de description de soi (n = 29) ayant le potentiel de manipuler la cohérence identitaire ou une épreuve contrôle (n = 27), avant d’effectuer une tâche d’inhibition comportant des stimuli émotionnels d’intensité faible et élevée. Les résultats indiquent une interaction significative entre la condition, le niveau de traits limite, la valence et l’intensité des stimuli avec la performance d’inhibition. L’analyse post-hoc n’a pas révélé de différences significatives. Dans un deuxième temps, la relation entre la description de soi des participants (n = 29) et leur performance à la tâche a été explorée. Une corrélation modérée a été retrouvée entre une description de soi peu différenciée et une moins bonne performance d’inhibition. Ces résultats préliminaires soulignent la pertinence de s’intéresser à la relation entre l’identité et les fonctions d’inhibition.
De façon générale, la présente thèse dresse un portrait complexe des liens entre inhibition, stress, intensité émotionnelle, et identité dans le TPL. Les implications des résultats sont discutés. De nouvelles études sont nécessaires afin d’approfondir les conclusions de ces articles. / Impulsivity among individuals with borderline personality disorder (BPD) is an important problem and a major diagnostic criterion that needs to be better understood. The study of inhibition functions allows to apprehend this phenomenon through certain cognitive deficits which underlie those behaviors. The aim of this thesis, composed by two empirical articles, was to question the role of identity disruptions in the occurrence of inhibition deficits among individuals with BPD.
The first article is a systematic literature review of studies measuring three types of inhibitory functions (response inhibition; resistance to distractor interference; resistance to proactive interference) under stress or negative emotion, among individuals with BPD or high BP features. The first objective was to portray literature of the studies. The second was to document the impact of the presence of self-reference in the experimental procedures among subjects with BPD or high BP features versus controls, in relation to (1) Winter's hypothesis (2016) according to which self-reference disrupts their attentional processes due to the negative content of their identity, and (2) an aspect of Kernberg's theory (1976) which links identity disturbances and impulsivity in this population. Out of 1215 articles, 26 studies were selected and compared. The results indicate that the impairment of individuals with BPD’s performance for all three types of inhibition seems to occur more frequently when the experimental paradigms include self-reference. A theoretical model was formulated to integrate the contributions of Winter (2016) and Kernberg (1976) in the understanding of the link between those variables and respond to the third objective.
The second article presents a research protocol (fourth objective) which aims to test a part of the theoretical model developed in the first article which hypothesized that the deficits in response inhibition could be attributable to the disposition of identity to increase the intensity of negative emotions in individuals with BPD. A preliminary analysis (fifth objective) was conducted among 56 participants with different levels of borderline personality features were assigned to two conditions: either a self-description task (n = 29) that had the potential to manipulate the identity coherence, or a control condition (n = 27), prior to a response inhibition task with high and low arousal emotional stimuli. The results indicate a significant interaction between condition, the level of borderline features, valence, and stimulus intensity on inhibition performance. Post-hoc analysis did not reveal significant differences. Secondly, the relationship between participants' self-description (n = 29) and their performance on the inhibition task was explored. A moderate correlation was found between a lesser differentiated self-description and a higher mean of errors of commission. Those preliminary results highlight the relevance of studying the relationship between identity and inhibition functions.
Overall, this thesis presents a complex portrait of the links between inhibition, stress, emotional intensity, and identity in BPD. The implications of those results are discussed. Further studies are needed to strengthen the conclusions of these articles.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/28325
Date07 1900
CreatorsAldebert, Joséphine
ContributorsGagnon, Jean
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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