Ce travail étudie l’affirmation de la « culture des droits » dans le contexte népalais, en explorant le rapport triangulaire qui relie les associations locales, le discours international sur les droits humains et la morphologie des transformations – sociales, normatives, institutionnelles – qui ont caractérisé l’histoire récente du Népal.L’enquête se fonde sur une ethnographie transversale des associations urbaines, qui traverse les différentes échelles territoriales où ces associations se mobilisent et les multiples registres sur lesquels elles opèrent (le social, le politique, le juridique). La première partie est axée sur le niveau micro-local du quartier et de la ville et concerne trois réseaux associatifs: les collectifs de mères, les associations pour le développement du quartier et les organisations des Dalit, les basses castes ; la deuxième porte sur les associations des minorités ethniques (ou « nationalités indigènes ») et sur celles des groupes parbatiya, les hautes castes des collines népalaises ; la troisième est consacrée à l'interaction entre justice et société civile au Népal, telle qu’elle émerge de l’analyse d’actions en justice introduites à la Cour suprême par des associations spécialisées dans la défense des droits humains.A partir de cette analyse, on cherche à dégager 1) les mécanismes à travers lesquels le discours sur les droits est devenu un langage hégémonique de formulation des revendications collectives et d’articulation des conflits sociaux ; 2) le rôle des associations de la société civile dans ce processus ; 3) l’impact de la culture de droits sur l’expression de l’éthique, des identités et des politiques locales, ainsi que sur le cadre normatif et constitutionnel du pays. / This dissertation examines the emergence of a culture of human rights in Nepal, by focusing on the triangular relationship between civil society organizations (CSOs), the international discourse on human rights, and the social, legal and institutional changes that have characterized the country’s recent history.The research is based on ethnographic work in the field of urban associations, at the various levels and across the various fields (social, political and legal) where they operate. My first part looks at the micro-local level of the neighborhood and city, through a study of three specific networks of associations: mothers’ groups, neighborhood development associations and Dalit (low-caste) associations. In a second stage, I focus on ethnic minority (or “indigenous nationality”) associations and on parbatiya (Nepali high caste of hill origin) groups. The third and final section of the dissertation is dedicated to the interaction between the judiciary and civil society in Nepal, as it emerges from an analysis of cases filed at the Supreme Court by associations specialized in the defense of human rights.The overall aim of this research is to identify: 1) the mechanisms through which the human rights discourse has asserted its hegemony, becoming the dominant medium through which collective demands and social conflicts can be articulated; 2) the role played by CSOs in this process, and 3) the impact of the culture of human rights on the expression of local ethics, identities and politics, as well as on Nepal’s legal and constitutional framework.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017EHES0011 |
Date | 06 February 2017 |
Creators | Berardi-Tadié, Barbara |
Contributors | Paris, EHESS, Lecomte-Tilouine, Marie |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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