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Métamorphose, « transmorphose », « allogènese » / le «devenir alien» dans la «transarchitecture» de Marcos Novak

Depuis le début des années 1990, Marcos Novak développe une architecture numérique expérimentale qu’il appelle « transarchitecture ». Le fil directeur de cette dernière est l’idée d’un « devenir alien », c’est-à-dire un devenir autre radical de l’homme comme de l’architecture, de l’habitant comme de l’habitation, impulsé par les nouvelles technologies. L’objet de cette recherche est d’interroger la notion de « devenir alien » à partir et à travers deux figures de l’étrangeté humaine : l’Unheimliche, théorisé par Sigmund Freud, et l’Unheimlichkeit, développé par Martin Heidegger. Notre thèse est que le « devenir alien » est une nouvelle figure de l’étrangeté, propre à notre époque. Quand l’Unheimliche serait la figure d’une étrangeté psychologique et l’Unheimlichkeit celle d’une étrangeté ontologique, le « devenir alien » serait la figure d’une « étrangeté numérique ». Par cette expression, nous visons à qualifier l’effacement des dichotomies classiques (proche/lointain, naturel/artificiel, organique/synthétique, etc.) entraîné par nos technologies et l’effet d’étrangeté diffus qui semble en résulter, affectant l’ensemble de nos expériences, de nos représentations et de notre habitation du monde.Nous proposons, enfin, de considérer en quoi, par la « transarchitecture » et la notion de « devenir alien », s’ébauchent à la fois la possibilité d’un « faire-monde » nouveau, ouvrant la voie à un réenchantement, et le risque d’une « immondation ». C’est alors la question de l’éthique qui émerge, une éthique technologique, mais aussi écologique, économique et politique : en somme, une éthique de l’habitation du monde que l’architecture doit plus que jamais porter.Mots-clés : inquiétante étrangeté, « transarchitecture », condition humaine, corps, identité, devenir, habitation, désenchantement/réenchantement, éthique. / Since the early 1990s, Marcos Novak has promoted a digital and experimental architecture called “transarchitecture.” The guiding principle of it is the idea of “becoming alien,” that is to say a radical becoming other of man and architecture, inhabitant and inhabitation, driven by new technologies.The purpose of this research is to examine the notion of "becoming alien" from and through two figures of human uncanniness: the Unheimliche theorized by Sigmund Freud, and the Unheimlichkeit developed by Martin Heidegger.Our thesis is that “becoming alien” is a new figure of uncanniness, proper to our time. When the Unheimliche would figure a psychological uncanniness, and the Unheimlichkeit an ontological one, “becoming alien” would be a figure of a “digital uncanniness.”By this expression, we aim to qualify the erasure of conventional dichotomies (near / far, natural / artificial, organic / synthetic, etc.) carried by our technologies, as well as the effect of diffuse strangeness that seems to result of it, affecting all of our experiences, our representations our inhabitation of the world.Finally, we suggest considering the ways in which “transarchitectures” and the notion of “becoming alien” sketch out both the possibility of a new “worldmaking” paving the way for a reenchantment, and the risk of a “deworldlizing.”Therefore, the question of ethics emerges; a technological ethics, but also an ecological, an economic and a political one: in short, an ethics of inhabitation of the world that architecture must address more than ever before.Keywords: uncanny, “transarchitecture,” human condition, body, identity, becoming, inhabitation, desenchantement/reenchantement, ethics.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA080057
Date24 November 2015
CreatorsRoussel, Marion
ContributorsParis 8, Younès, Chris
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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