Le présent mémoire définira ce qu’on entend par modernité et postmodernité, tout en juxtaposant ces concepts philosophiques au cinéma pratiqué par le documentariste Pierre Perrault. Les modernistes influencés par les Lumières ont toujours considéré les progrès scientifiques comme des avancées nécessaires à l’atteinte d’une béatitude universelle. Pour eux, le salut des sociétés nécessite un passage du côté de la science, du rationalisme. Le problème avec une telle démarche est que tout discours qui se dissocie de la rationalité est immédiatement annihilé au profit d’une (sur)dominance du progrès. Il ne s’agit pas de dire que la modernité est à proscrire – loin de là! –, mais il serait temps d’envisager une remise en question de certaines de ses caractéristiques.
La postmodernité, réflexion critique popularisée par Jean-François Lyotard, s’évertue à trouver des pistes de solution pour pallier à cette problématique. Elle est une critique de la domination exagérée des sciences dans la compréhension de notre monde. Il existe pourtant d’autres façons de l’appréhender, tels les mythes et les croyances. Ces récits irrationnels cachent souvent en eux des valeurs importantes (qu’elles soient d’ordre moral, écologique ou spirituel). Or, l’œuvre de Perrault regorge de ces petites histoires communautaires. Les deux films choisis pour notre travail – Le goût de la farine (1977) et Le pays de la terre sans arbre ou le Mouchouânipi (1980) – en sont l’exemple prégnant. Chacun d’eux présente des traditions autochtones (celles des Innus) opposées à la dictature du progrès. Et cette même opposition permet au réalisateur de forger un discours critique sur une modernité prête à tout pour effacer les coutumes uniques. Le cinéaste agit ainsi en postmoderniste, offrant une réflexion salutaire sur les pires excès véhiculés par les tenants du progrès. / This dissertation, juxtaposing modernity and postmodernity to Pierre Perrault’s documentary movies, will define what we understand from those philosophic concepts. Influenced with Les Lumières, modernists have always considered necessary to put forward scientific technology progress to reach universal beatitude. For them, science is the key to society’s salute and rationalism. The problem with this process is that all thinking dissociating from rationality brings its immediate annihilation by progress and “over-progress” domination. Far from us to say that modernity needs to be forbidden but maybe it would be time to call into question some of these concepts.
Popularized by Jean-François Lyotard, postmodernity criticizes the exaggerated science domination into trying to understand our world and wants to find solutions to counter the problem. Yet, there are other ways to apprehend this world of ours, like myths and believes. These irrational stories often reveal important moral, ecologic or spiritual values. The works of Perrault abound with community stories to refer to and we have chosen two pictures that are obvious examples. Le goût de la farine (1977) and Le pays de la terre sans arbre ou le Mouchouânipi (1980) present Innus’ traditions opposed to progress dictatorship. This same opposition allows the movie director to create a critical thinking about this modernity (in brief, a postmodernist thinking).
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/9749 |
Date | 12 1900 |
Creators | Laporte-Rainville, Luc |
Contributors | Lacasse, Germain |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
Page generated in 0.0032 seconds