La dictature de la Junte militaire du Chili (11 septembre 1973 – 1990), dont la violence est d’autant plus marquante qu’elle opère dans une période très récente de l’histoire du pays, interroge l’autonomie du système symbolique des textes littéraires produits dans ce contexte. En effet, c’est la première fois dans l’histoire de la littérature chilienne qu’une grande quantité de textes sont écrits et publiés depuis l’exil ou depuis des centres de détention.Considérant ce phénomène spécifique dans son temps, cette étude s’attache à identifier les figures de la mémoire dans le langage poétique à partir de la figuration de la violence, telle qu’elle s’exprime dans la production de six poètes, qui s’étend sur une période de quarante ans (1950-1980). L’analyse de ces œuvres met en évidence la capacité du langage poétique à transcender la codification d’un contexte aussi important qui n’est pourtant pas l’unique évènement marquant de violence d’Etat dans l’histoire du Chili. L’analyse d’un corpus de textes écrits par Nicanor Parra, Enrique Lihn et Jorge Teiller, références majeures de la poésie de Gonzalo Millán, Tomás Harris et Rodrigo Lira, est présentée selon une double perspective, linguistique et socio-littéraire. La première partie de cette thèse mobilise le concept de « sujet en procès », emprunté à la théorie du langage de Julia Kristeva, Cette perspective a pour ambition d’analyser dans quelle mesure et comment la figuration de la violence constitue une parole de la mémoire et un questionnement sur l’identité nationale dans la poésie chilienne. La deuxième partie s’appuie sur la perspective de la « théorie des champs » et du « pouvoir symbolique » tel que l’envisage Pierre Bourdieu pour analyser l’impact du discours historique de l’identité nationale et sa représentation de l’exercice de la violence dans les champs de la production politique et littéraire.Envisagées dans une perspective moins restreinte à leur contexte socio-historique immédiat de production, les relations qu’entretiennent le langage, la violence et le pouvoir figurent ainsi au cœur de cette recherche. / The dictatorship of the military junta in Chile (09.11.1973-1990), the violence of which is all the more striking as it covers a very recent period in the history of this country, questions the autonomy of the symbolical system of the literary texts produced in this context. Indeed,it is the first time in the history of Chilean literature such an amount of texts have been written and published from exile or detention centres.Taking into account that this phenomenon is specific to its period, this study aims at studying the representations of memory in poetic language. It starts from the figuration of violence as it is expressed over a period of forty years (1950-1980) in six poets' production.The analysis of these works highlights the ability of poetic language to transcend the codification of so important a context, which is not, however, the only striking event of State violence in the history of Chile.The analysis of a collection of texts written by Nicanor Parra, Enrique Lihn and Jorge Teiller, major references of Gonzalo Millán, Tomás Harris and Rodrigo Lira 's poetry, is presented according a double perspective, linguistic as well as socio-litterary. The first part of this thesis focuses on the concept of the « subject in process », taken from Julia Kristeva's theory of language.This perspective aspires to analyze to what extent and how the representation of violence constitutes an expression of memory and a questioning about national identity in the Chilean poetry.The second part is based on the perspective of the theory of fields and the symbolic power as seen by Pierre Bourdieu in order to analyze the historical speech about national identity, and its representation of the exercise of violence in the fields of political and litterary production.Considered in a perspective which is less limited to their immediate socio-historical context of production, the relations maintained by language, violence and power, appear at the heart of this research. / Una época tan violenta e históricamente cercana como la de la dictadura de La Junta Militar (11 de septiembre de 1973 / 1990), problematiza, entre otras, la autonomía del sistema simbólico de los textos literarios producidos dentro de ese contexto. A partir de lo anterior, nuestro estudio se interesa en la identificación de la memoria en el lenguaje poético desde la figuración de la violencia, principalmente aquel de seis poetas que abarca un periodo de cuarenta años (1950-1980). El interés del análisis versa sobre la capacidad del lenguaje poético para trascender la especificidad de un contexto tan importante y significativo, que sin embargo no es el único hito de violencia de Estado en la historia de Chile. La relación entre lenguaje poético y violencia se vuelve así central para la presente investigación.El estudio de textos de Nicanor Parra, Enrique Lihn y Jorge Teillier, como antecedentes poéticos mayores para la poesía de Gonzalo Millán, Tomás Harris y Rodrigo Lira, se presenta bajo una doble perspectiva : lingüística y socio-literaria. La primera parte del análisis implica un concepto de lenguaje poético acorde a la teoría del « sujeto en proceso » de Julia Kristeva. Esta perspectiva ambiciona verificar si las figuras de la violencia constituyen un discurso de memoria y de identidad en la poesía chilena. La segunda parte, se basa en la « teoría de campos » y del « poder simbólico » de Pierre Bourdieu, para analizar el impacto del discurso histórico de identidad nacional y la representación del ejercicio de la violencia en los campos de producción política y literaria.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016USPCA130 |
Date | 03 December 2016 |
Creators | Folch Maass, Nicolas |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Le Corre, Hervé |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0016 seconds