À travers une lecture du discours sur la littérature canadienne-française des Pamphlets de Valdombre (1936-1943) de Claude-Henri Grignon, l'auteur de ce mémoire analyse la rencontre entre deux genres, la critique et le pamphlet. La première prend une place importante dans le développement de la littérature nationale, alors que le second, peu répandu au Québec, est certainement le symptôme de bouleversements sociopolitiques et culturels. Claude-Henri Grignon, acteur important du champ littéraire québécois des années 1930, revêt le masque du pamphlétaire Valdombre et forge un ethos, une image de soi forte à laquelle il veut que le lecteur s'identifie. Il amorce un combat, laisse-t-il croire, pour défendre la « vérité » et la « lumière » sous la double identité du justicier et du prophète. Or, si cet ethos cadre bien avec le discours politique qu'il véhicule, il semble plus difficile à maintenir lorsqu'il est question de littérature. Le pamphlétaire, en défendant certaines valeurs éthiques et esthétiques, en vient parfois à la contradiction. Valdombre contourne alors ces contradictions en développant une mise en scène critique dans laquelle il prête des rôles d'adjuvants, mais plus souvent d'opposants, à certains acteurs du champ littéraire et à certains discours. En ce sens, les Pamphlets intègrent une forme de fictionnalité inhérente à la construction de l'ethos valdombrien et hors du commun dans l'histoire de la littérature québécoise. Lorsque Valdombre critique une oeuvre littéraire, celle-ci devient une scène qui permet de mettre en valeur l'image du pamphlétaire. Ce mémoire vise ainsi à montrer comment les exigences du pamphlet et celles du moi travestissent le discours littéraire dans Les Pamphlets de Valdombre et rendent la critique tributaire de la construction d'un ethos qui doit être le point de départ, mais surtout le point d'arrivée du discours. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Pamphlets, Critique littéraire, Claude-Henri Grignon, Ethos, Littérature canadienne-française, 1930.

Paru à Francfort en 1845, le Struwwelpeter de Heinrich Hoffmann se présente comme le précurseur des albums illustrés pour la jeunesse, ayant pour principal objectif d'amuser l'enfant : le texte est conçu sous forme de comptines, et accompagné d'illustrations qui permettent à son destinataire de comprendre l'histoire même s'il n'est pas en âge de lire. L'œuvre, destinée au jeune lecteur (ou auditeur), n'est pas dépourvue d'enseignement moral ni de cruauté ; au contraire, les scénarios surprennent par leur violence, celle-ci étant justement fonction du comique. Ce que montre notre mémoire, c'est comment les manifestations de la corporéité, mise en mots comme en images, créent cette émergence du comique à travers le plaisir pulsionnel (sadisme, oralité, castration, etc.). Dans un premier chapitre, nous jetons un regard sur la manière dont la poésie enfantine d'Hoffmann déclenche le comique par sa mise en scène de la corporéité, par ses effets de répétition. Des jeux de langage tels que les rimes, les onomatopées, les assonances et les allitérations sont omniprésents dans le Struwwelpeter, et il est nécessaire d'observer leur fonctionnement pour voir à quel point la forme est prédominante, ou, pour le dire comme Bergson, à quel point « le corps pren[d] le pas sur l'âme ». De même, nous analysons les images en concordance avec le discours, pour montrer que les personnages illustrés, aux allures de marionnettes ou d'automates, désamorcent la violence des récits pour laisser place au rire. Le deuxième chapitre fait quant à lui ressortir le côté irrévérencieux du comique d'Hoffmann, en inversant le haut et le bas corporel (Bakhtine). Notre objet présente ce caractère grotesque du corps qui fascine l'enfant : images caricaturales, extrémités prolongées et exagérées, postures scatologiques et hygiène négligée, et nous voyons que c'est aussi le grobianisme, pendant germanique du grotesque, qui est mis à l'œuvre dans le Struwwelpeter. Enfin, le dernier chapitre s'attarde à la transgression des tabous, qui passe elle aussi par la question du corps : corps morcelé, battu, castré, enterré... et pourtant drôle. Nous voyons à partir des théories freudiennes que la sexualité, la mort et la violence occupent toutes trois des places de choix dans l'album, et qu'en représentant ces thèmes de façon aussi explicite, Hoffmann suscite le plaisir d'une transgression de l'interdit, d'autant qu'il daube dans son œuvre certains rites et cérémonials associés au deuil. Cette levée de nombreux tabous a soulevé des questions chez plusieurs critiques, mais elle n'en reste pas moins la raison première du succès rapide et durable du Struwwelpeter auprès des enfants d'Allemagne et d'ailleurs, bien qu'il reste encore méconnu au Québec. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Struwwelpeter, Crasse-tignasse, Pierre l'ébouriffé, littérature pour la jeunesse, album illustré, comique, sadisme, corporéité, culture germanique.

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Despite significant differences in the why, how and what of their interpretations of religious, our three authors (Muhammad Abu Zahrah, 'Abd-Allah Diraz and Ahmad Shalabi) understand religions, and in Diraz's case the religious phenomenon in general, through categories specific to an Islamic worldview. Their use of Western scientific methods to apprehend the study of religion is not systematic. It varies from Abu Zahrah's limited use to Shalabi's exuberant use, both being highly subservient to polemical intentions. Only Diraz shows familiarity and appreciation for scientific methods, without however subscribing to the epistemology of science which underlies them. The resulting relationship between the scientific study of religion and the Islamic study of religion, as epitomized in the fusion of my own commitments to the former and my authors' commitments to the latter, proves ultimately irreconcilable. Our respective epistemologies remain answerable to different centres of authority; the subjective self in the first instance and the objectified God, Allah, in the second.

This is a study of what I argue is a neglected side of Aestheticism. A standard definition of Aestheticism is that its practitioners turn away from the general current of modernity to protest its utilitarian and materialistic values, but this generalization ignores the profound influence of contemporary philosophical and scientific thought on such major figures of British Aestheticism as Walter Pater and Oscar Wilde. This study focuses on Aesthetes who are not in flight from modernity. I call their type of Aestheticism "Epicurean Aestheticism" and argue that since this temperament is characterized by a willingness to engage with the flux of modern times it must be distinguished from the more familiar, escapist form of Aestheticism I call "Platonic Aestheticism." I propose that Aestheticism be viewed as a spectrum with Epicurean Aestheticism on one side and the Platonic variety on the other. While Platonic Aesthetes like W. B . Yeats and Stephane Mallarme continue the Romantic project of trying to counter modernity with various idealist and absolutist philosophies, Epicurean Aesthetes adopt materialist and relativistic strategies in their desire to make the most of modern life. I argue that the first unmistakable signs of Epicurean Aestheticism are to be found in Thomas De Quincey, that the sensibility is fully formulated be Pater, continued by Wilde, and finds a current representative in Tom Stoppard. All Aesthetes are dedicated to the pursuit of beauty, but Platonic Aesthetes seek beauty in an eternal and transcendent realm, while Epicurean Aesthetes have given up such absolutist habits of thought. Pater writes: "Modern thought is distinguished from ancient by its cultivation of the "relative" spirit in place of the "absolute." Epicurean Aesthetes want a new aesthetic that will parallel the paradigm shift from absolutism to relativism. While a nostalgic, quasi-religious longing for a purely ideal realm characterizes Platonic Aesthetes, Epicurean Aesthetes accept that the high, idealistic road to eternal beauty is closed. Instead of lamenting this fact, they start looking for beauty among the uncertainties of the phenomenal world: by viewing life as an aesthetic spectacle to be observed and experimented on with playful detachment they become Epicureans of the flux of modernity.

The rise in feminist consciousness and the growth of Women's Studies has brought Yiddish women writers into sharp focus. Kadye Molodowsky was one of the most prominent of the modern Yiddish women poets. / Her biography is a typical summary of the modernization of Eastern European Jewry in the early twentieth century. / Molodowsky was a leading figure in Yiddish cultural life in interbellum Poland. As a writer, her primary affiliation was with the Literarishe bleter (Literary Leaves, 1924--1939). This periodical, founded by prominent Yiddish intellectuals in Warsaw, became the world tribune of secular Yiddish culture. Molodowsky's association with this high-profile publication placed her at the centre of the vibrant Jewish literary, cultural, and social life of the time. / What follows, is an annotated bibliography of her publications and work about her in Literarishe bleter, from her debut there in 1925 until her departure for the US in 1935.

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By examining the process of production and reception of the works of Walter Pater and Oscar Wilde, this thesis explores the ways in which both conceptions of audience and actual audiences shaped these works. As proponents of "aestheticism," a philosophy which required the development of a highly specialised mode of perception and critical awareness, Pater and Wilde wrote with a fairly select audience in mind. Confronted, however, with actual readers who did not always meet the "aesthetic" criteria (even if they were supporters), they were forced to rethink their conceptions of audience. Pater's and Wilde's developing understandings of audience can be traced in their works, as they experiment with style and genre in an attempt to communicate effectively with their readers. Although at base Pater and Wilde advocated a similar "aesthetic" philosophy, their distinct conceptions of audience played a significant role in determining the nature of their particular versions of aestheticism.