181 |
En terrains vagues : poétique de l’espace incertain dans le roman français et québécois contemporainVoyer, Marie-Hélène 20 April 2018 (has links)
Cette thèse porte sur la poétique de l’espace incertain dans le roman français et québécois contemporain (1990-2010). Les trois parties de notre analyse nous permettent de distinguer les espaces du « malaise » (partie 1), les espaces « reconfigurés par le rapport trouble au temps » (partie 2), puis les espaces « brouillés par les défauts de la perception » (partie 3). Si trois infléchissements tendent à être dégagés des textes étudiés, il apparaît malgré tout que plusieurs lignes de force contribuent à lier les œuvres de notre corpus et à les inscrire sous une poétique de l’espace plus englobante. En conclusion, nous proposons donc une synthèse de ses différents traits définitoires : ses figures spatiales emblématiques (la ruine, la prison, le bunker, le seuil, la frontière, le labyrinthe), ses motifs récurrents (retranchement, franchissement, égarement, effacement) et ses thèmes privilégiés (habitabilité, marginalité, exclusion). Nous montrons également comment les composantes de la diégèse (décor, objets, personnages) et comment les différents procédés narratifs et descriptifs contribuent à la représentation d’un espace d’une grande perméabilité, où se joue une contamination subtile entre les lieux, les temporalités, les corps, et la perception. Nous posons enfin l’hypothèse selon laquelle la représentation de l’espace incertain est assurée par la mise en scène d’un monde en déficit d’autorité (des frontières, des objets, des savoirs, de la mémoire, de la perception) et par la médiation d’une foule de « réévaluations » des oppositions spatiales canoniques (espace/temps, ici/ailleurs, haut/bas, intériorité/extériorité, tangible/intangible, visible/invisible). Dans les romans étudiés, la mise en scène de l’espace incertain atteste d’un monde sans repères stables et affirme la nécessité de repenser et de reconstruire nos rapports à l’espace dans des contextes d’instabilité ou de précarité. En ouverture, nous formulons la nécessité d’examiner davantage l’agir des personnages dans ces fictions où le rapport à l’espace ne va pas de soi. La ritualisation et le désir de destruction nous apparaissent comme des manifestations emblématiques de ces « tentatives de mise en ordre du monde » opérées par le sujet contemporain contraint à négocier avec des frontières poreuses, avec des lieux provisoires et malléables, et avec le caractère incertain de ses propres perceptions.
|
182 |
Histoire, développement et forme du quartier Limoilou de Québec : morphogénèse et morphologie d'un tissu résidentiel (1906-1950)Vachon, Geneviève 05 May 2022 (has links)
La présente recherche porte sur la lecture et l’analyse de la forme du tissu résidentiel d’un secteur du territoire de Limoilou, à travers l’histoire de son développement, soit de 1906 à 1950. La maison-triplex se prête comme unité d’observation et d’identification des caractères morphologiques invariants des formes urbaines typiques, à leur classement typologique et à la formulation des règles de leur agglomération dans le maillage urbain et ce, dans une perspective historique. Dans un premier temps, la recherche retrace l’influence des tracés anciens et d’autres forces externes, notamment celle de la spéculation immobilière, et identifie le degré de permanence du fonds parcellaire dans l’évolution du paysage urbain actuel. La morphogénèse du secteur à l’étude fait donc la lecture diachronique du processus de formation des éléments du maillage urbain (les voies, les îlots et les parcelles), et sur lesquels se fonde l’environnement construit, en particulier la maison-triplex. Dans un deuxième temps, la méthode typo-morphologique permet de formuler les règles syntaxiques qui caractérisent les relations entre diverses composantes du tissu résidentiel (depuis le système viaire et parcellaire jusqu’à l’unité bâtie) comme le produit d’un savoir organisé et cohérent. La maison-triplex, en tant qu’unité d’observation dans l’analyse des caractères formels du maillage, est le résultat d’un processus architectural et urbain qui affecte les propriétés fondamentales d’un type consacré. La recherche, finalement, fait état de la double influence des règles syntaxiques et des politiques de spéculation du tournant du siècle dans l’établissement d’un type construit, la maison-triplex, non pas seulement comme un idéal de l’héritage culturel mais aussi comme un modèle d’habitat planifié contemporain.
|
183 |
Analyse historiographique du rôle des femmes dans la résistance française : Lucie Aubrac et ses consoeurs vues par les historiensLangevin, Annie 25 April 2018 (has links)
La Deuxième Guerre mondiale est l'une des périodes ayant été le plus abondamment étudiées par les historiens. La Résistance au mouvement fasciste, notamment en France, est l'un de ses aspects les plus susceptibles d'alimenter les discussions. Quelle est l'importance accordée aux femmes dans l'historiographie de la Résistance française? Quelle est la vision des auteur(e)s s'intéressant au sujet des résistantes et de leurs rôles? Ce sont les questions principales posées dans ce mémoire. Certains facteurs entourant la publication des ouvrages influencent de manière variable l'importance accordée aux femmes dans une étude. Parmi ces facteurs figurent la date de parution, le sexe de l'auteur(e) et la définition donnée du concept de résistance. De ces facteurs, le troisième est le plus déterminant. Les deux autres, liés à l'histoire des femmes et à celle du féminisme, comptent aussi mais moins directement. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
|
184 |
L'expression de la conscience mythique chez Paul Claudel et Gatien LapointeMorissette, Jean-François 13 April 2018 (has links)
Le présent mémoire vise à démontrer que le projet des Cinq Grandes Odes de Paul Claudel et de l'Ode au Saint-Laurent de Gatien Lapointe est de retrouver, grâce à la parole poétique, une conscience mythique du monde, telle que définie par le philosophe Georges Gusdorf. Ces deux œuvres partagent en effet cette dimension fondamentale : enraciner l'être et la parole au cœur d'une expérience cosmogonique du langage et du réel. Nous expliquerons de manière plus générale ce qui fonde la spécificité de la parole poétique et en quoi elle rend possible l'expression de la conscience mythique. Cette réflexion préliminaire alimentera notre lecture de l'Ode au Saint-Laurent et des Cinq Grandes Odes. Nous tenterons de saisir les enjeux d'une poésie qui, chez Claudel comme chez Lapointe, puise la source de sa connaissance et son mouvement créateur au sein d'un imaginaire mythique.
|
185 |
Créer et se créer : la figure de l'homosexuel créateur dans la dramaturgie québécoise depuis 1980Aubin, Maxime 16 April 2018 (has links)
Ce mémoire tente de brosser un portrait de la figure de l'homosexuel créateur dans la dramaturgie québécoise depuis 1980. À travers l'examen de neuf pièces représentatives de ce corpus, il s'agit ainsi de démontrer en quoi l'expression de l'identité sexuelle des personnages est liée à la création (théâtre, écriture). En analysant comment les personnages homosexuels de ces pièces sont soumis au regard de la société, notamment en ce qui a trait à l'importance accordée aux rôles généralement dévolus aux genres (masculin/féminin), notre travail cherche à dégager l'influence de la condamnation de l'homosexualité dans le processus d'affirmation de l'identité sexuelle de ces personnages. Il s'agit ainsi d'étudier le mouvement qui mène de l'assignation d'un rôle déterminé à la réinvention de soi. Par ailleurs, le regard diachronique que propose ce mémoire permet d'observer la transformation de la représentation de la figure de l'homosexuel qui s'est opérée dans la dramaturgie québécoise depuis 1980.
|
186 |
Les mauvais genres de la droite pessimisme historique, hybridité générique et surenchère négative chez Paul Morand et Louis-Ferdinand CélineMartel, Jean-Philippe January 2009 (has links)
Paul Morand et Louis-Ferdinand Céline sont deux écrivains français du 20e siècle associés à la Collaboration, qui ont, sans doute à dessein, prétendu éviter l'idéologie en art. Dans le premier chapitre de chacune des parties de cette thèse (pour ainis dire symétriques : la première dévolue à l'oeuvre de Morand, la seconde à celle de Céline), un examen des thèmes et des motifs mis de l'avant dans leur oeuvre révélera la prégnance, chez eux, d'une vision de l'histoire et de la société centrée autour de valeurs exclusives comme le mépris des discours et de toute forme d'intellectualisme, la nation ou l'"ordre naturel" vision qui correspond par ailleurs à la nostalgie d'une époque révolue : la première moitié du 17e siècle dans le cas de Morand, le Moyen Âge de Rabelais et de Villon dans celui de Céline. Dans le deuxième chapitre, cette nostalgie pour un idéal passé, où l'homme trouverait"naturellement" à s'inscrire dans son milieu, sera envisagée d'un point de vue générique. Car, si l'idéal que Morand et Céline mettent de l'avant peut être rapproché du monde de l'épopée, la lecture qu'ils font de leur époque s'oppose point par point à ce dernier. Confrontés à cette impossible épopée moderne, ils privilégient, dans leur écriture, une grande hybridité générique, répondant de telle sorte, sur le plan formel, aux bouleversements de fond que connaît le 20e siècle. Enfin, dans le troisième chapitre, il sera question du traitement des énoncés à teneur idéologique, dans leur fiction. Morand appuie sur le caractère construit de la représentation historique, et appelle, dans ses textes de fiction, à une plus grande lucidité de la part du lecteur. Ces procédés ont pour principal effet de faire ressortir la fictivité de ses oeuvres et, par conséquent, de mettre en perspective leur portée idéologique. Céline, lui, mobilise, de manière de plus en plus évidente dans son oeuvre, des postures signalant un ordre naturel donné pour extérieur aux discours et contre-discours traditionnels. En misant de la sorte sur sa réputation personnelle, dans l'espace même de la fiction, le romancier procède à un brouillage énonciatif qui invite à dépasser les a priori idéologiques à partir desquels cette réputation est mise à mal. Ainsi, tant Céline que Morand récupèrent des éléments de discours et les organisent poétiquement en travestissant leur sens usuel, au profit d'une idée affranchie de l'idéologie et pourtant appuyée sur elle : la littérature.
|
187 |
Écriture et feu dans l'oeuvre de Jean-Paul Marcheschi : Un peintre actuel au langage poétique, philosophique et humainLuciani-Lucchesi, Denise 13 January 2011 (has links)
Jean-Paul Marcheschi (né en 1951) attire l’attention du public et des institutionnels par la rencontre de l’écriture et du feu dans son œuvre. Ce peintre-sculpteur français utilise les torches de feu en guise de pinceau ; les bougies de son outil forment de la suie, de la cire et créent des brûlures sur du papier recouvert d’écritures manuscrites. Depuis bientôt trente ans, cette technique lui permet de réaliser des œuvres figuratives et abstraites. Sa renommée a acquis une dimension européenne dès les années quatre-vingt-dix. L’objectif de cette thèse est de montrer comment l’écriture et le feu sont employés dans son art. Cette étude permet d’aborder notamment la question de la dissociabilité et/ou du caractère indissociable entre ces éléments. Même si ces deux moyens d’expression se rencontrent dans ses peintures, et même si leur combinaison se lit dans certaines de nos analyses picturales, ils sont traités toutefois séparément, car l’écriture est apparue dans ses œuvres avant le feu, et les premières expériences ignées n’ont pas demandé l’intervention d’écrits. Par ailleurs, la rencontre entre ces éléments ne concerne pas en majorité ses objets et ses sculptures. Cette thèse est d’ailleurs composée de deux parties : la première est consacrée à l’écriture et la deuxième est consacrée au feu dans sa production. / Jean-Paul Marcheschi (born in 1951) draws the attention of the public and the institutional by the meeting of the writing and the fire in his works. This French painter-sculptor uses the torches of fire by way of brush ; the candles of his tool form some soot, some wax and create burns on some paper covered with handwritten writings. For about thirty years, this technique allows him to realize figurative and abstract works. His fame acquired a European dimension from the years ninety. The objective of this thesis is to show how his art uses writing and fire. This study allows to approach in particular the question of the separable character andor the inseparable character between these elements. Even if these two means of expression meet in his paintings, and even if their combination is read in some of our pictorial analyses, they are however treated separately, because the writing appeared in his works before the fire, and the first experiments with the fire did not ask for the intervention of writings. Besides, the meeting between these elements does not concern for the greater part his objects and his sculptures. This thesis moreover consists of two parts : the first one is dedicated to the writing and the second is dedicated to the fire in his production.
|
188 |
Stephen Spender, Christopher Isherwood, W. H. Auden and the German World : Cultural Exchanges (1929–1988) / Stephen Spender, Christopher Isherwood, W. H. Auden et le monde allemand : échanges culturels (1929-1988)Alix-Nicolaï, Florian 14 January 2016 (has links)
Spender et Isherwood s’avèrent être des sources étonnamment fiables concernant l’histoire du monde allemand. Bien que recourant parfois aux clichés et à la stylisation, ils fournissent des informations précieuses sur des artistes allemands et autrichiens tels que Herbert List et Berthold Viertel. Isherwood a recours au mythe non seulement pour se poser en grand-père du mouvement pour les droits des homosexuels américains, mais aussi pour explorer les multiples avancées sur la sexualité en Europe pendant l’entre-deux-guerres. Ainsi, son récit fictif de la rencontre entre Gide et Hirschfeld défie la doxa critique et permet à Gide de prendre sa place légitime dans l’histoire de la libération homosexuelle.Isherwood fut également le premier à s’intéresser à l’impact de Viertel sur le cinéma britannique. Prater Violet met en valeur la contribution technique et artistique du réalisateur autrichien et révèle combien les studios anglais dépendaient des talents continentaux entre les deux Guerres mondiales. Bien qu’Isherwood, pour les besoins de l’intrigue, ait fait de Viertel un impuissant sur le plan politique dans son roman, il souligna plus tard le message anti-colonialiste audacieux que Viertel fit passer dans Rhodes of Africa. Le film nous invite à remettre en cause l’idée selon laquelle la censure fut toute puissante pendant les années trente.Les échanges de Spender et Auden avec le monde allemand démontrent un engagement continu pour le dialogue entre nations et contre la censure. Déjà, en 1939, Spender faisait son retour en politique, à travers ses traductions et ses critiques. Sa version des Élégies de Duino, qui fait autorité, et ses articles sur Goethe et Hölderlin ont permis de reprendre possession de l’héritage littéraire allemand confisqué par les nazis. Touchant un large lectorat, European Witness de Spender aida à renforcer cette tendance après la guerre, plaidant pour une acceptation de l’Allemagne au sein de la famille européenne.À une échelle plus modeste, Auden se battit pour la réhabilitation littéraire d’un grand auteur autrichien qui s’était compromis avec le régime nazi. Il considérait son élégie pour Weinheber comme un devoir public, appelant la traduction en prose qu’il avait préparée avec une amie « mon Gemeindepflicht » (mon devoir de citoyen).Après le retour d’Auden et Spender au libéralisme vers 1937, leurs échanges avec le monde allemand trahissent un intérêt surprenant pour les auteurs classés à droite, dû à des raisons esthétiques. Le fait qu’Auden prit la défense de Josef Weinheber nous rappelle qu’il s’est aussi battu pour la réhabilitation artistique de Wyndham Lewis, notamment en signant une pétition collective avec Spender. Spender, pour sa part, avoua une fascination embarrassante pour le Feuer und Blut d’Ernst Jünger et le Kampf um Berlin de Goebbels. Les deux poètes anglais ont adhéré au credo libéral en vertu duquel la critique littéraire et historique ne doit pas être handicapée par des considérations politiques.Bien que ce travail de recherche doive beaucoup à l’approche culturelle de la traduction développée par Susan Bassnett et André Lefevere, il montre également les limites de leur théorie. Elle est plus pertinente dans des situations particulières telles que la guerre (la traduction des Élégies de Duino par Spender à la veille de la Seconde Guerre mondiale en témoigne) ou l’exil (voir la traduction du Pastor Hall d’Ernst Toller par Spender). Dans les cas moins extrêmes, et lorsque l’auteur source n’est ni inconnu, ni « canonique » dans la culture cible, la subjectivité du traducteur redevient un facteur important. C’est ce que démontrent les traductions de Brecht par Auden. / Spender and Isherwood turn out to give surprisingly reliable accounts of the German world. While occasionally indulging in clichés and stylization, they provide rare information on German and Austrian artists such as Herbert List and Berthold Viertel. Isherwood uses myth not only to pose as the grandfather of the American gay rights movement, but also to explore the multiple sexual modernities in Europe between the wars. His mythical narrative of the meeting between Gide and Hirschfeld thus challenges critical doxa, allowing Gide to take his rightful place in the history of homosexual liberation.Isherwood was also one of the first to consider Viertel’s impact on British cinema. Prater Violet stresses the Austrian director’s technical and artistic contribution, revealing how much English studios depended on continental talent between the wars. Though Isherwood, for dramatic reasons, presented Viertel as politically impotent in the novel, he later pointed out that the director had conveyed a daring anti-colonial message in Rhodes of Africa. The film invites us to question the notion of an all-powerful censorship through the thirties.Their exchanges with the German world demonstrate an ongoing commitment to transnational dialogue and against censorship. Already in 1939, Spender was getting back, through the channels of translation and criticism, into politics. His authoritative version of the Duino Elegies and his articles on Goethe and Hölderlin reclaimed Germany’s literary heritage from its Nazi exponents. Spender’s widely read European Witness helped to strengthen this trend after the war, pleading for the acceptance of Germany into the European family.At a smaller scale, Auden fought for the literary rehabilitation of a major Austrian writer that had compromised himself during the Nazi era. He regarded the elegy to Weinheber as a public duty, calling the prose translation he prepared with a German friend ‘my civic duty’.After Auden and Spender’s return to liberalism in the late thirties, their exchanges with the German world betray a surprising interest in right-wing authors on aesthetic grounds. Auden’s defence of Josef Weinheber reminds us that he also strove for the artistic rehabilitation of Wyndham Lewis, co-signing a petition letter with Spender. Spender, for his part, admitted to an embarrassing fascination for Ernst Jünger’s Feuer und Blut and Goebbels’s Kampf um Berlin. The two English poets upheld the liberal credo that literary and historical criticism should not be hampered by political considerations.Although the present research owes much to Susan Bassnett and André Lefevere’s cultural approach to translation, it also exposes its limits. Their theory applies best to particular situations such as war (Spender’s rendering of the Duino Elegies on the eve of World War Two) or exile (his version of Ernst Toller’s Pastor Hall). In less extreme cases, and when the source author is neither unknown nor canonical in the target culture, the translator’s subjectivity becomes once again an important factor, as Auden’s renderings of Brecht demonstrate.
|
189 |
Rosaire Morin : portrait d'un militant nationaliste (1939-1999)Laveault, Jonathan January 2008 (has links) (PDF)
Le nationalisme au Québec a connu de nombreuses mutations au XXe siècle. Cependant, très peu d'études portent sur le cheminement de militants nationalistes qui ont vécu ces changements. Ce mémoire étudie le parcours de l'un de ces militants, Rosaire Morin. Celui-ci a commencé à s'impliquer dans le mouvement nationaliste en adhérant aux Jeunesses laurentiennes au début des années 1940. Par la suite, et jusqu'à son décès en 1999, Morin a été présent dans de nombreuses organisations nationalistes: l'Ordre de Jacques-Cartier, l'Ordre de Jean-Talon, les États généraux du Canada français et le Conseil d'expansion économique en plus d'écrire de nombreux livres et articles, dont plusieurs en tant que rédacteur en chef de L'Action nationale. Nous croyons que le cheminement de Rosaire Morin correspond aux tendances décrites par les différents auteurs qui ont analysé le nationalisme De plus, nous avançons l'hypothèse que la pensée de Morin suit les grands courants politiques, sociaux et économiques qui ont transformé le Québec. Militant nationaliste canadien-français à l'origine, Morin, à partir des années 1960, adopte le discours néo-nationaliste. Cela démontre que le changement de nationalisme ne doit pas être uniquement lié à une question générationnelle. Morin a su conjuguer sa réflexion avec les mutations qu'a connues la société québécoise. Ainsi, au cours des années 1960, il écrit au sujet des questions d'immigration et de réforme constitutionnelle, deux préoccupations de la société québécoise. L'élection du Parti québécois est l'occasion pour Morin de s'affirmer clairement comme indépendantiste alors que la crise de l'État-providence lui fait prendre conscience de la nécessité de lutter contre la pauvreté. Il est aussi permis de croire que l'étude du parcours individuel de RosaIre Morin reflète le cheminement de nombreux militants nationalistes. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Rosaire Morin, Nationalisme au Québec.
|
190 |
Stanley Bréhaut Ryerson (1911-1998) et l'analyse de sa pensée sur la question nationale au Québec de 1934 à 1991Bisaillon, Joël January 2008 (has links) (PDF)
Ce mémoire s'intéresse à l'analyse de la pensée et des positions intellectuelles de l'historien Stanley Bréhaut Ryerson (1911-1998) sur la question nationale au Québec, et cela dès l'amorce de son engagement communiste au début des années 1930 jusqu'en 1991. L'étude de la pensée de Ryerson s'avère profitable pour explorer la façon dont ce dernier a appliqué le matérialisme historique et la perspective marxiste pour rendre compte et analyser le fait national au Québec ou dit autrement, la « question nationale ». De plus, l'itinéraire professionnel et intellectuel de Ryerson est un cas d'étude d'un grand intérêt pour cerner la manière dont un intellectuel de gauche répond à l'évolution et aux multiples transformations du nationalisme québécois tout au long du XXe siècle.
Ryerson est né en 1911 à Toronto. C'est lors d'un séjour en France en 1931-1932 que Ryerson adhère au communisme. Il amorce décisivement son militantisme au sein du Parti communiste du Canada (PCC) en 1934 à Montréal. Tout au long d'un engagement de plus de trente-cinq ans dans ce Parti, Ryerson occupera des postes de direction et de responsabilité, étant dès la fin des années 1930 considéré comme l' « intellectuel du Parti » et ayant le statut de « révolutionnaire professionnel ». Il deviendra rapidement le spécialiste du Canada français et de la question nationale au Québec dans les rangs du Parti. Sur ces derniers sujets, ses analyses et ses réflexions contribuent grandement à définir et à orienter les positions et les politiques du PCC. Vers le milieu des années 1960, une transformation majeure de la pensée de Ryerson s'effectue. D'ailleurs, à partir de la fin de la décennie 1960, les positions de Ryerson sur la question nationale au Québec s'éloignent de celles du PCC. Les premiers signes de distanciation deviennent perceptibles. L'intervention armée des troupes du Pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie en 1968 en vue de mâter le « Printemps de Prague » constitue le point de rupture définitif entre Ryerson et la direction du PCC. En 1971, Ryerson quitte officiellement le Parti. Après cette date et jusqu'en 1991, il occupe le poste de professeur au département d'histoire de l'UQAM où il poursuit ses analyses sur la question nationale au Québec et sur les rapports Canada/Québec. Il décède en 1998 à Montréal à l'âge de quatre-vingt-sept ans. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Stanley Bréhaut Ryerson, Parti communiste du Canada (PCC), Communisme, Marxisme, Question nationale, Nationalisme, Historien, Québec, Canada.
|
Page generated in 0.056 seconds