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Les paradoxes du travail social en regard de la théorie de la complexité : comment recréer le travail social au-delà de ses aberrationsBoily, Pierre-Yves 20 April 2018 (has links)
Cette thèse a pour objet la philosophie du Travail Social, ses paradigmes et ses valeurs contradictoires. La mise en perspective des prémisses souvent implicites des praticiens avec les défis éthiques et les contraintes organisationnelles auxquels ils se disent confrontés ouvre un champ important de réflexion sur la définition même du Travail Social. Peut-on reconnaître un sens (une intelligence de la situation) aux contradictions et paradoxes contenus dans les valeurs, les définitions et les pratiques du Travail Social? Ou doit-on se contenter de les déplorer ou de les assumer comme le lot quotidien de la mission des travailleurs sociaux? Un constat: le Travail Social, comme profession et comme discipline, est en déficit d'une lecture permettant de faire des liens entre ses praxis, ses discours éthiques et ses paradigmes. Une éthique désincarnée, un éclectisme des cadres théoriques, une instrumentalisation des pratiques font partie des manifestations de ce déficit. La praxis locale, nationale et internationale explore de nombreuses directions sans réussir jusqu'ici à cerner un paradigme commun susceptible d'opérer une synthèse des pratiques et des valeurs. Notre présomption: la théorie de la complexité offre une épistémologie permettant la compréhension, l'intégration et le dépassement des contradictions et paradoxes éthiques et paradigmatiques du Travail Social. À partir de la proposition de définition de Richard Ramsay, la théorie de la complexité est mise à l'épreuve dans la compréhension, l'intégration et le dépassement des paradoxes en Travail Social. Dans une discussion trialectique entre les types de praxis, les discours éthiques et les paradigmes évoqués en Travail Social, la théorie de la complexité transfigure les paradoxes du Travail Social en en faisant une de ses forces essentielles plutôt qu'une de ses limites. Cette proposition contribuera au débat sur la formulation de la définition du Travail Social. Mots-clés: Travail social, paradoxes, complexité, définition, éthique, cadres théoriques, paradigme. / The object of this thesis is to examine the philosophy of Social Work, its paradigms and contradictory values. Shedding new light on the premises put forth by practitioners, often too implicitly, along with the day-to-day ethical struggles and organisational constraints which they face has allowed for a new dimension of thought on the very definition of Social Work. Do the contradictions and paradoxes reflected in the values, practices, and definitions of Social Work make any sense? Are there any other options than to denounce or even assume such double-binds as the expected load of social workers? Our observation: Social Work as a profession and as a discipline lacks a framework that would allow interactions to take place between interventions, ethics, and paradigms. Disembodied ethics, theoretical frameworks lost in the shuffle as well as an instrumentation of practices are but a few of the examples showing how such deficit manifests. Local, national, and international definitions and praxis have made several unsuccessful attempts to establish a common paradigm that would be conducive to the full integration of practices and values. We submit that the Complexity Theory offers an epistemology that allows understanding, integrating, and going beyond the ethical and practical contradictions and paradoxes specific to Social Work. In light of the definition put forward by Richard Ramsay, the Complexity Theory is further tested in understanding, integrating, and transcending the paradoxes arising from Social Work practices and praxis. In a discussion involving the various types of practices, ethical discourses, and paradigms addressed in Social Work, the Complexity Theory takes paradoxes that could limit the scope of Social Work and transforms them into an essential professional force. This is our contribution to the debate on the definition of Social Work. Keywords: Social Work, paradoxes, Complexity, definition, ethics, paradigms, theoretical frameworks.
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Les présupposés du libéralisme politique : quelle justification? : John Rawls et l'hypothèse herméneutiqueDesmons, Ophelie 20 April 2018 (has links)
Pour de nombreux architectes du libéralisme politique contemporain, la neutralité constitue une caractéristique définitionnelle du libéralisme politique. Il est pourtant clair que ces nouvelles formulations du libéralisme ne sont pas exemptes de tout présupposé substantiel. Le libéralisme politique de Rawls, par exemple, accorde de la valeur aux notions de liberté, d'égalité et d'équité. Comment la présence de tels présupposés substantiels est-elle conciliable avec la prétention à la neutralité ? Tel est le problème qui est à l'origine de ce travail de recherche. Pour le résoudre, un vaste travail d'explicitation des présupposés du libéralisme, et plus particulièrement du libéralisme politique de John Rawls, ainsi qu'une étude critique du terme « neutralité » ont été réalisés. Avec Rawls, contre une conception procédurale de la neutralité, je défends la neutralité des justifications et démontre qu'elle constitue la conception de la neutralité la plus plausible. Une justification neutre est définie comme justification fondée sur des conceptions communes, c'est-à-dire partagées. Se pose alors la question de la justification de ces présupposés substantiels tenus pour communs. J'indique comment, chez Rawls, la question de la justification reçoit une réponse conceptuelle. Rawls résout cette question en soutenant une conception cohérentiste de la justification et en développant un certain nombre de concepts innovants, au premier rang desquels l'équilibre réfléchi, dont je défends une conception extensive. Si puissants que soient ces outils conceptuels, dans la mesure où les présupposés du libéralisme sont considérés comme étant implicites dans la culture politique publique, ces présupposés semblent néanmoins appeler une autre forme de justification : une justification herméneutique. Si les présupposés du libéralisme sont le résultat d'une interprétation, il faut être capable de rendre raison de cette interprétation. La deuxième partie de ce travail se met en quête d'une telle justification herméneutique, en se fondant sur l'hypothèse qu'elle est disponible dans les travaux que Rawls consacre à l'histoire de la philosophie : les Lectures on the History of Moral Philosophy et les Lectures on the History of Political Philosophy. / Many supporters of political liberalism consider that neutrality is part of the definition of liberalism. Yet, it is obvious that these new forms of liberalism are not free from substantive presuppositions. Rawls's political liberalism, as an example, values freedom, equality and fairness. But how can such substantive commitments be compatible with the claim for neutrality? This problem is the starting point of this thesis. To solve it, I work to make the presuppositions of liberalism explicit, especially those of Rawls's political liberalism, and I carry out a critical study of the word “neutrality”. With Rawls and against a procedural conception of neutrality, I support a conception of neutrality as justificatory neutrality, which I consider the most believable conception of neutrality. A neutral justification is defined as a justification which is based on shared conceptions. So, the question to be answered is the question of the justification of these substantive presuppositions, which are taken for shared. I study how Rawls gives a conceptual answer to the question of justification. Rawls answers this question supporting a coherentist conception of justification and developing innovative concepts, such as the concept of reflective equilibrium, of which I support an extensive conception. However convincing these concepts may be and because Rawls considers that the liberal presuppositions are implicit in the public political culture, it seems to me that these presuppositions call for another form of justification: a hermeneutic justification. If the presuppositions are the final result of an interpretation, this interpretation has to be justified. The second part of this thesis looks for such a hermeneutic justification. Its main assumption is that such a justification can be found in Rawls's works on the history of philosophy: the Lectures on the History of Moral Philosophy and the Lectures on the History of Political Philosophy.
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Entre histoire et vérité : Paul Ricœur et Michel Foucault : généalogie du sujet, herméneutique du soi et anthropologieBourgoin-Castonguay, Simon 20 April 2018 (has links)
Tableau d'honneur de la Faculté des études supérieures et postdorales, 2014-2015 / Cette thèse cherche, par le biais des concepts d’histoire et de vérité, à placer en position de dialogue deux des plus grands philosophes français contemporains : Paul Ricœur et Michel Foucault. L’hypothèse avancée est que l’histoire du concept de subjectivité oscille entre la volonté de savoir et le désir de comprendre. Ces deux postures, irréductibles l’une à l’autre, inaugurent les deux méthodes à l’étude : une généalogie du sujet relevant d’une historicisation de la volonté de vérité (Foucault) et une herméneutique du soi érigée dans le besoin d’interpréter notre finitude (Ricœur). Alors que Ricœur élabore une anthropologie philosophique voulant prendre en charge la capacité interprétative de l’homme, Foucault développe pour sa part une critique de notre « âge anthropologique de la raison » (la modernité). Mais en dépit de cet écart apparent, tant l’herméneutique que la généalogie demeurent fondées dans une pensée de la finitude. Celle-ci motive une critique de la philosophie de l’histoire ainsi qu’une critique de son corollaire, la philosophie de la conscience : Foucault et Ricœur proposent ainsi deux images inversées d’une même problématisation historique du rapport à soi. Il s’agit en bref de poser la question de la subjectivité en évitant de la réduire à la « volonté de savoir » caractérisant les sciences humaines. La compréhension du rapport à soi passe avant tout par la reconnaissance, qui est ici tenue pour le fondement anthropologique de la subjectivation. Une analyse comparative des pratiques de véridiction (aveu, promesse, parrêsia) sert à cet effet de terrain commun sur le plan de l’éthique. Mais cette comparaison ne cherche pas la réconciliation. Il s’agit plutôt de relever, chaque fois, une tache aveugle rendant ces deux pensées complémentaires dans ce qui les oppose : faire jouer la distance, tel pourrait être le leitmotiv de cette recherche. Mots-clés : Michel Foucault ; Paul Ricœur ; histoire ; vérité ; herméneutique ; généalogie ; anthropologie philosophique ; épistémologie ; ontologie ; critique ; modernité ; structuralisme ; objectivation ; interprétation ; compréhension ; soi ; sujet ; subjectivité ; subjectivation ; pouvoir ; éthique ; reconnaissance ; capacité ; véridiction ; attestation ; aveu ; confession ; parrêsia ; promesse ; souci. / Through a philosophical analysis of the concepts of history and truth, this dissertation aims at creating a dialogue between the works of two of the most important contemporary French philosophers: Paul Ricœur and Michel Foucault. Our main hypothesis is that through its history, the concept of subjectivity fluctuates between the will to know and the desire of understanding. These two positions, irreducible to one another, reveal the two methods under study: a genealogy of the subject ensuing from a historicization of the will of truth (Foucault) and a hermeneutics of the self based on a universal need for interpreting our finitude (Ricœur). Whereas Ricœur develops a philosophical anthropology focusing on the interpretive capacity of man, Foucault, for his part, criticizes our ‘anthropological age of the reason’ (i.e. modernity). Despite this apparent gap, however, both hermeneutics and genealogy prove to be based on a philosophy of finitude. The latter motivates a critical analysis of both the philosophy of history and its corollary, the philosophy of consciousness: Foucault and Ricœur thus offer opposite views of a common historical problematizing of subjectivity. In short, the purpose of this work is to investigate the notion of subjectivity without restraining it to the will to know which characterizes the humanities. We argue that the comprehension of the self depends above all on acknowledgment, which is considered here to be the actual anthropological foundation of ‘subjectivation’. To this end, a comparative analysis of different ‘veridiction’ practices (confession, promise, parrhesia) acts as a common ground in terms of ethics. However, this comparison does not aim at reconciliation. The idea is rather to reveal a blind spot by which it becomes possible to grasp the complementary aspects of these thoughts through what actually separates them: therefore, this thesis could be considered as a playful use of the distance. Key-words : Michel Foucault ; Paul Ricœur ; history ; truth ; hermeneutics ; genealogy ; philosophical anthropology ; epistemology ; ontology ; critic ; modernity ; structuralism ; objectivation ; interpretation ; comprehension ; self ; subject ; subjectivity ; subjectivation ; power ; ethics ; acknowledgement ; capacity ; veridiction ; testimony ; confession ; parrhesia ; promise ; care.
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La théorie platonicienne des idées et sa critique par AristoteLacroix, Francis 20 April 2018 (has links)
Ce mémoire a d’abord pour but de présenter la théorie platonicienne des Idées, pour ensuite évaluer si, et le cas échéant dans quelle mesure, sa critique par Aristote est justifiée. À cette fin, nous avons tenté de bien comprendre la théorie des Idées à travers les différents dialogues de Platon. Nous avons par la suite identifié certaines critiques qu’Aristote a adressées à son maître en Métaphysique A, et évalué chacune d’entre elles en tentant d’offrir une réponse appropriée à partir des dialogues de Platon. Nous concluons de ce débat entourant la théorie des Idées qu’il faut maintenir l’hypothèse des Idées, malgré les difficultés considérables qu’elles laissent subsister.
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Une interprétation formaliste de la signification et du statut logique de la critique quinienne de la distinction analytique-synthétiqueTardif, Pier-Alexandre 20 April 2018 (has links)
L'auteur entreprend dans ce mémoire de proposer une interprétation formaliste de la signification et du statut logique de la critique que mène Quine, dans son article Two Dogmas of Empiricism de 1951, à l'encontre de la distinction classique en philosophie entre les énoncés analytiques et synthétiques. Contre l'interprétation standard qui persiste à concevoir cette critique comme un rejet catégorique de la distinction, l'auteur reconstruit la théorie de la signification quinienne afin de relever la distinction renouvelée qu'introduit Quine entre "analytique" et "synthétique" dans son dernier ouvrage, From Stimulus to Science. Par une étude comparative de la conception de Quine et de celles de Churchland et Searle sont spécifiés le sens et le statut que l'on doit assigner à sa notion de "signification". Réinterprétée à la lumière de ces considérations, la critique quinienne se révèle être une remise en question de niveau métaépistémologique de la pratique philosophique de l'empirisme logique. / In this dissertation, the author proposes a formalist interpretation of the meaning and logical status of the critique that Quine put forward against the classical philosophic distinction between analytic and synthetic statements in his 1951 article Two Dogmas of Empiricism. Against the standard interpretation that prevails in the literature, according to which this critique is categorical and without appeal, the author undertakes to rationally reconstruct Quine's theory of meaning in order to reveal the renewed distinction between "analytic" and "synthetic" as it was introduced in his last book, From Stimulus to Science (1995). The meaning and logical status that ought to be assigned to his notion of "meaning" are specified by means of a comparative study between Quine's own conception and that of Churchland and Searle. Reinterpreted in the light of these considerations, the Quinian critique proves to be a metaepistemological reassessment of the logical empiricism's philosophical practice.
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Vers une compréhension post-ontologique du social - Les défis posés par le débat Luhmann – HabermasPemjean Letelier, Jorge Andrés 20 April 2018 (has links)
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2014-2015 / Ce travail de maîtrise a pour but de confronter les théories sociales de Niklas Luhmann et de Jürgen Habermas, afin d’éclairer les défis que le monde contemporain pose à la pensée philosophique. À la suite d’un examen approfondi, qui nous mènera à revisiter les traditions classique (Weber et Durkheim) et moderne (Parsons) de la sociologie, il sera possible de mettre en évidence les implications qui s’ensuivent pour les concepts de société, de rationalité et de normativité. Plutôt que de prendre parti pour l’une des théories en question, nous décèlerons leur signification philosophique en exposant la manière dont elles abordent le phénomène de la complexité. Nous discutons enfin de la place qu’occupe l’humanisme au sein de la théorie sociale contemporaine. / This M.A. thesis compares the social theories of Niklas Luhmann and Jürgen Habermas. Its main goal is to cast light upon the problems that philosophical thinking encounters in its attempt to understand modern society. The Luhmann-Habermas debate is presented from a comparative perspective, which will then lead into key problems of both classical (Weber and Durkheim) and modern (Parsons) traditions of sociology. It is our contention that this debate reveals two alternative standpoints from which the concepts of society, rationality, and normativity can be conceived. Instead of endorsing one theory or the other, this thesis would rather display their philosophical significance by addressing the manner in which they deal with complexity. Finally, the place of humanism within contemporary social theory is examined.
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Phénoménologie des kinesthèses et ontologie du geste : constitutions originaires du monde et de la chair chez HusserlHardy, Jean-Sébastien 20 April 2018 (has links)
Cette thèse se donne pour tâche d’expliciter et de déployer, à partir de l’œuvre de Husserl, les diverses significations directrices du concept phénoménologique de mouvement qui, avec celui d’affectivité, aura déterminé le concept phénoménologique traditionnel de chair (Leib). En un premier temps, nous cherchons à préciser le contexte d’origine du concept de "kinesthèse", élaboré une première fois à l’été 1907 dans le cadre des leçons de Husserl sur la chose et l’espace. L’importance de cette découverte paraît alors tenir à ce que Husserl y découvre l’activité du Je jusque dans les couches les plus profondes de la sensibilité, permettant de cette façon de couper définitivement court à toute conception réceptive de cette dernière. En un deuxième temps, il nous apparaîtra nécessaire d’élargir la signification que possède le se-mouvoir dans la phénoménologie statique de la perception, afin de prendre en compte le mouvement en tant qu’action pratique du sujet dans divers horizons du monde (ergonomique, architectural, etc.). La lecture de certains textes relevant de la phénoménologie génétique d’une part et de celle de la constitution du monde primordial d’autre part semble alors permettre de parler d’une co-constitution pratique entre la mobilité de la chair et la choséité, et ainsi de considérer à neuf l’hypothèse d’une historicité de la chair. Dans un troisième et dernier temps, il s’agira d’opérer une radicalisation de la compréhension du mouvement de la chair, afin de la ressaisir comme "geste", c’est-à-dire non plus seulement comme officiant des projets intentionnels de l’ego, mais bien comme origine et support des structures cardinales du monde. La lecture croisée de divers textes tardifs de Husserl et de Heidegger nous permet alors de dégager une compréhension ontologique, et non plus strictement sensualiste ou pratique, de la mobilité de la chair. Au travers de ces études, le mouvement se révèle originairement impliqué dans les divers niveaux de la constitution de l’objectité (pratique, esthétique, juridique, etc.) et de la mondanéité (monde vécu, monde de la science, monde du travail, etc.), et l’apparaître semble devoir être pensé comme un certain appel adressé à la mobilité.
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