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Raisonnement causal : quelle place occupe la mise en évidence du changement?Sacy, Michel 19 April 2018 (has links)
Le raisonnement causal est une opération cognitive centrale pour l’être humain. C’est par ces opérations qu’on en vient à comprendre qu’un aliment nuit à notre santé, que certains propos peuvent causer un malaise chez les autres ou, tout simplement, qu’un logiciel ralentit le fonctionnement de notre ordinateur. Plusieurs facteurs qui influencent le raisonnement causal (p. ex. contiguïté temporelle et contingence entre cause potentielle et effet) sont identifiés dans la littérature. Cependant, la plupart de ces facteurs, avant d’être testés dans des études empiriques de psychologie, ont été évoqués par des philosophes. La thèse a pour objectif de tester un facteur dont plusieurs auteurs et philosophes ont traité, mais qui n’a jamais été mis à l’épreuve empiriquement : la prégnance du changement dans le cours des évènements. Dans cette optique, l’Étude 1 révèle que l’augmentation de la prégnance du changement, tant par le format de présentation que par une description des informations comme provenant d’une seule entité, plutôt que plusieurs, permet une évaluation plus adéquate de la force causale. L’Étude 2 poursuit l’objectif de cette thèse en comparant les évaluations des participants face à des informations provenant de séquences temporelles dont certaines permettent l’observation du changement alors que d’autres ne le permettant pas. Les résultats révèlent qu’une majorité de participants perçoivent que ces deux types d’informations ne sont pas équivalents pour favoriser une bonne évaluation. Les participants jugeant que les séquences temporelles permettant l’observation du changement sont plus pertinentes offrent d’ailleurs des évaluations plus adéquates face à ce type d’information.
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Alternance de tâches concurrente à l’estimation temporelle : parallélisme et partage de ressourcesViau-Quesnel, Charles 19 April 2018 (has links)
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2013-2014. / L’estimation temporelle prospective est la capacité à estimer la durée d’un stimulus alors que celui-ci est présenté. L’estimation du temps prospective (ci-après nommée estimation du temps) est sensible au partage de ressources cognitives. La réalisation d’une tâche concurrente à l’estimation du temps provoque un effet d’interférence qui affecte le processus d’accumulation d’informations temporelles (voir Brown, 1997, 2008, 2010; Block, Hancock, & Zakay, 2010). Des travaux antérieurs ont démontré que l’effet d’interférence est obtenu quand la tâche secondaire à l’estimation temporelle requiert l’implication de ressources attentionnelles (voir par exemple Brown, 1997, Fortin & Massé, 2000) ou encore la manipulation d’information en mémoire à court terme (Barouillet, Bernardin, Portrat, Vergauwe, & Camos, 2007; Fortin, Champagne, & Poirier, 2007; Fortin, Chérif, & Neath, 2005; Fortin & Rousseau, 1998). Outre l’attention et la mémoire, des auteurs se sont intéressés à l’interférence entre des tâches dites exécutives et l’estimation temporelle. Certains auteurs suggèrent en effet que l’estimation temporelle implique des ressources de contrôle exécutif. Brown (2006) rapporte une interférence entre l’estimation du temps et une tâche de génération aléatoire de nombres, une tâche qui impliquerait le contrôle exécutif. Zakay et Block (2004) rapportent un effet similaire avec l’alternance de tâches, un paradigme employé afin d’étudier le contrôle cognitif. Cependant, Fortin, Schweickert, Gaudreault, & Viau-Quesnel (2010) ne trouvent pas d’effet d’alternance avec une tâche d’estimation temporelle concurrente. L’objectif général de la présente thèse est d’étudier l’impact de différentes manipulations au paradigme d’alternance de tâches dans une situation de double tâche avec estimation temporelle. Plus spécifiquement, l’influence de la valence des stimuli, la préparation et le recours à un paradigme d’alternance volontaire sont étudiés. Les présents travaux visent ainsi à mieux définir les processus exécutifs impliqués dans l’estimation de temps et, du même coup, permettront d’apporter un éclairage nouveau en ce qui à trait aux mécanismes qui expliquent le coût d’alternance de tâches, un effet classique mais dont les modèles explicatifs sont encore l'objet d'études et de tests empiriques. Pour ce faire, deux expériences employant un paradigme d’alternance bivalent et permettant la manipulation d’intervalles de préparation (Chapitre II) et trois expériences employant un paradigme d’alternance de tâches volontaire (Chapitre III) sont effectuées. Dans toutes les expériences de la thèse, deux conditions, temps de réaction et production temporelle, permettent de déterminer si le paradigme développé génère des coûts d’alternance en condition de tâche seule (condition temps de réaction) et en condition de double tâche concurrente à une tâche de production d’intervalle temporel (condition production temporelle). De plus, une manipulation de la charge en mémoire entre les essais permet de comparer l’effet d’alternance à celui de la recherche en mémoire, un effet qui devrait théoriquement interférer avec l’estimation temporelle concurrente (Fortin, Champagne, & Poirier, 2006). Les résultats des expériences du Chapitre II montrent que l’alternance de tâches bivalente génère des coûts d’alternance en situation de tâche seule et que ces coûts d’alternance diminuent asymptotiquement avec la préparation. Cependant, dans la condition avec production temporelle, l’effet d’alternance n’est pas obtenu, suggérant que l’alternance avec des stimuli bivalents n’interfère pas avec l’estimation temporelle. De plus, la manipulation de l’intervalle indice-cible, qui permet la préparation, n’est pas associée avec une augmentation des productions temporelles, mais, au contraire, avec une diminution de la sous-estimation du temps qui passe, c’est-à-dire une amélioration de la performance à l’estimation du temps pendant l’intervalle de préparation. Les résultats du Chapitre II suggèrent donc que l’alternance de tâches et l’estimation temporelle ne partagent pas de ressources cognitives. Le Chapitre III s’intéresse à un paradigme novateur dans le domaine de l’alternance de tâches : le paradigme d’alternance volontaire. Développé par Arrington et Logan (2004; 2005), ce paradigme a pour objectif de forcer l’implication de contrôle descendant en retirant les indices qui identifient la tâche à effectuer par le participant. Dans ce paradigme, les consignes au participant sont d’alterner approximativement une fois sur deux et au hasard. Les résultats du Chapitre III démontrent que le paradigme d’alternance volontaire génère des coûts d’alternance tant dans la condition de tâche seule que dans la condition de double tâche avec l’estimation temporelle. Ces résultats suggèrent d’une part que l’alternance volontaire se distingue de l’alternance involontaire et, de plus, suggèrent que l’alternance volontaire sollicite des ressources cognitives qui sont également impliquées dans l’estimation temporelle. Il appert donc que l’estimation du temps dépend de ressources dites exécutives, mais que ces ressources ne sont pas unitaires ni homogènes. Spécifiquement, les présents travaux permettent de postuler que les ressources de contrôle descendant soient impliquées dans l’estimation temporelle, mais pas les processus de contrôle ascendant qui émergent des indices contextuels. / Prospective timing is the capacity to estimate the duration of a stimulus as it is presented. Prospective timing (hereafter referred to as timing) is sensitive to resource-sharing. In dual task paradigms, timing performance diminishes when resources involved in timing are also involved in the secondary task (interference effect, see Brown, 1997, 2008, 2010; Block, Hancock, & Zakay, 2010). Previous work has shown that an interference effect is obtained when timing is done concurrently with a task which requires the involvement of attentional resources (e.g. Brown, 1997, Fortin & Massé, 2000) or the manipulation of information in short term memory (Barouillet, Bernardin, Portrat, Vergauwe, & Camos, 2007; Fortin, Champagne, & Poirier, 2007; Fortin, Chérif, & Neath, 2005; Fortin & Rousseau, 1998). Apart from attentional and memory resources, authors have studied the interference effect with executive tasks. Some authors suggest that timing involves executive resources. Brown (2006) found an interference effect between timing and a random number generation task, a task which involves executive control. Zakay and Block (2004) observed a similar effect in a dual task experiment with timing and concurrent task switching, a paradigm often used to study cognitive control (see Monsell, 2003, for a concise review). However, Fortin, Schweickert, Gaudreault and Viau-Quesnel (2010) found no interference between task switching and concurrent timing, using a local measure of switch costs. The general objective of this thesis is to study the impact of manipulations and variations of the task switching paradigm in a dual task condition with concurrent timing. Specifically, stimuli valence, preparation and voluntary task switching are studied. The present thesis aims to better define executive processes involved in timing and, at the same time, shed new light on the nature of the processes which account for the task switch cost, a robust effect for which explanatory models remain uncertain. To this end, two experiments manipulating stimuli valence and preparatory intervals (see Chapitre II) and three experiments using a voluntary task switching paradigm (see Chapitre III) were run. In all experiments of the thesis, two conditions, reaction time and time production, allow to determine if the task switching paradigm generates switch costs in a single task condition (reaction time condition) and in a dual task condition with concurrent timing (time production condition). Also, a manipulation of memory load between trials allows comparing the effects of task switching and of memory load, the latter having been shown to interfere with concurrent timing in previous research (Fortin, Champagne, & Poirier, 2006). Results in the first article of the thesis show that bivalent task switching causes switch costs in a single task condition and that switch costs diminished asymptotically with preparation. However, in the time production condition, the effect of task switching is not significant, suggesting that task switching with bivalent stimuli does not interfere with concurrent timing. Furthermore, a manipulation of the cue-stimulus interval, which allows for preparation to task switches, did not interfere with concurrent timing. To the contrary, longer cue-stimulus intervals led to reduced over-productions of time intervals, meaning that performance in the timing task improved with longer cue-stimulus intervals. Results in the first article of the thesis suggest that timing and task switching do not share cognitive resources. In the second article of the thesis, voluntary task switching is studied. The voluntary task switching paradigm was developed by Arrington and Logan (2004; 2005) and had for objective to ensure that participants had to engage top-down cognitive control resources. This was done by removing task identifying cues and replacing them by instructions which asked participants to switch tasks randomly on approximately half trials. Results in the second article show that voluntary task switching led to switch costs in both the single task (reaction time) and dual task (time production) conditions. These results suggest that voluntary task switching engages different cognitive resources than cued task switching. Results also imply that voluntary task switching elicits resources which are required in timing. It therefore seems that timing requires executive resources, but not bottom-up processes which are involved in cued task switching.
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Rôle des croyances a priori et de la contiguïté temporelle dans une tâche de raisonnement causalWalsh, Sébastien 19 April 2018 (has links)
Afin de s'adapter au monde qui l’entoure, l’humain doit comprendre les relations de causes à effet présentes dans son environnement. Bien que des auteurs aient tenté d'expliquer théoriquement cette habileté, plusieurs questions subsistent quant au rôle des nombreux facteurs impliqués dans ce type de raisonnement. Cette thèse explore le rôle et l’interaction de deux facteurs peu étudiés ensemble dans la littérature, soit les croyances a priori et la contiguïté temporelle de la cause et l’effet. Notamment, les résultats obtenus par plusieurs études ne confirment pas systématiquement une proposition populaire dans la littérature pour décrire l'interaction entre ces facteurs, à savoir que les gens devraient percevoir des liens de causalité plus forts lorsque le délai observé entre des évènements concorde avec le délai attendu entre ceux-ci. La présente thèse postule que cette proposition est probablement valide, mais nécessite des ajustements méthodologiques afin d'être confirmée empiriquement. Ainsi, les participants de cette thèse ont été invités à évaluer un lien causal potentiel entre des évènements à partir de données présentées sous une forme novatrice, soit les tableaux-synthèses. Les tableaux indiquent le degré d'association et la contiguïté temporelle des évènements à évaluer. De plus, les attentes des participants sont manipulées grâce à des scénarios présentés au début de l'expérience. L’Expérience 1 montre que, en l’absence de toute suggestion a priori, la force du lien causal perçue entre la cause et l’effet par les participants diminue lorsque la durée du délai entre cause et effet augmente. Toutefois, cet effet est contrecarré lorsque la présence d'un délai entre la cause et l'effet est suggérée a priori. L’Expérience 2 teste l’effet de la concordance de la durée du délai suggérée et de la durée du délai présente dans les données. Les résultats montrent que la force causale perçue par les participants est plus élevée lorsque les durées des délais suggérées et observées sont semblables, alors que la force causale perçue est plus faible si les durées sont différentes. Les implications théoriques et pratiques de ces résultats sont abordées en lien avec un modèle d’architecture cognitive récent du raisonnement causal. / To understand the world he is living in, a human being needs to understand the causal relations that are present in his environment. Even though some researchers recently tried to describe and modelize this ability, the role of the numerous factors implied in this kind of reasoning has yet to be defined more thoroughly. Thus, this thesis aims to explore the interaction between two factors that are not generally studied together, i.e. time contiguity between a cause and its effect and someone’s a priori beliefs. Notably, it is commonly believed that someone should perceive a stronger causal link between a cause and an effect when the time lap between the events is in accordance with his expectations. Unfortunately, results from the literature fail to systematically confirm such a claim. This thesis asserts that this proposition would be empirically confirmed, given that a new methodology is used to test it. Consequently, participants in the present study were asked to judge the strength of a potential causal link between the use of an insecticide and the change of color of the leaves of palm trees. The presentation of information at the beginning of the experience was used to manipulate participant's expectations. The information to be evaluated was presented in a table format. These tables illustrate how many trees, vaporized or not with the insecticide, underwent a change of color in the 5 days following the vaporization. The tables also indicate at what moment, for each affected trees, the change occurred. Experiment 1 shows that, when no expectations are suggested to participants, the strength of the perceived causal link between two events decreases when the time lap between these events increases. However, this phenomenon does not occur if the presence of a delay is suggested at the beginning. Experiment 2 explores all the possible interactions between time contiguity of the events and a priori expectations. It reveals that the perceived strength of the causal link is systematically stronger when the observed time lap between the events is in accordance with someone’s expectation about this time lap, as opposed to non-accordant time laps. These results are discussed in the light of a recent architectural model of causal reasoning.
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Évaluation des symptômes liés au cancer, leur regroupement et leur trajectoire jusqu'à 18 mois après la chirurgieTrudel-Fitzgerald, Claudia 19 April 2018 (has links)
Cette thèse doctorale s’intéresse à l’évolution des symptômes liés au cancer localisé, à leur regroupement et leurs interrelations. Lors de la période péri-opératoire ainsi que 2, 6, 10, 14 et 18 mois plus tard, 828 patients ont complété plusieurs questionnaires. Le premier objectif de cette thèse consiste à examiner l’évolution de cinq symptômes fréquents, soit l’anxiété, la dépression, l’insomnie, la fatigue et la douleur, et ce, selon les types de cancer et les traitements reçus. Les résultats indiquent que la sévérité des symptômes varie de façon importante pendant la trajectoire de soins oncologiques, et ce, particulièrement sur le plan des symptômes d’anxiété, qui diminuent de façon considérable dans les premiers mois suivant la chirurgie. Les résultats suggèrent également que le protocole de traitements adjuvants influencerait davantage l’évolution des symptômes que le type de cancer. Le deuxième objectif vise l’identification de profils de patients ayant des niveaux de symptômes similaires et leur association avec des caractéristiques médicales (type de cancer, traitements) et de certaines conséquences possibles (faible qualité de vie, altération du fonctionnement). Les analyses révèlent que le profil « Faible niveau de symptômes » est le plus fréquent dans l’échantillon, présente les meilleurs scores de qualité de vie et de fonctionnement, et est souvent retrouvé chez les hommes atteints d’un cancer de la prostate et les patients traités par chirurgie seulement. Les profils présentant des niveaux élevés de symptômes psychologiques sont liés à un moins bon fonctionnement, alors qu’un profil composé de nausées et vomissements prédominants est le moins commun. Le troisième objectif a pour but d’explorer les relations temporelles entre les symptômes et de déterminer si certains symptômes prédisent de façon significative le niveau de sévérité ultérieur d’autres symptômes, à l’aide d’analyses par équations structurelles. Le modèle final montre que le meilleur prédicteur de la sévérité d’un symptôme est son niveau au temps de mesure précédent. Par ailleurs, la fatigue et l’anxiété sont des prédicteurs importants des niveaux subséquents de dépression, d’insomnie et de douleur durant la trajectoire de soins oncologiques. Dans l’ensemble, les résultats obtenus permettent de mieux comprendre l’évolution et l’interaction entre les symptômes liés au cancer.
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Difficultés subjectives de sommeil chez les personnes âgées présentant ou non un trouble cognitif sans démenceAdam, Anne-Marie 19 April 2018 (has links)
Les difficultés de sommeil sont fréquentes chez les personnes âgées à risque de développer une démence. Elles ont cependant été peu caractérisées jusqu'à maintenant. Le premier objectif de ce mémoire doctoral est de comparer des personnes âgées ayant un Trouble cognitif sans démence (TCSD ; condition qui accroît le risque de développer une démence) et des personnes sans trouble cognitif (non-TCSD) par rapport à plusieurs caractéristiques subjectives de sommeil. Le deuxième objectif consiste à étudier ces paramètres selon le sexe des participants. L'échantillon populationnel aléatoire est constitué de 2287 personnes franco-québécoises âgées de 65 à 96 ans. Les personnes avec un TCSD ont été identifiées sur la base d'un résultat au Mini-Mental State Examination inférieur au 15e percentile comparativement à un sous-groupe comparatif de participants stratifié selon le sexe, l'âge et le niveau de scolarité. Le Pittsburgh Sleep Quality Index (PSQI) a été utilisé pour obtenir des mesures subjectives de sommeil. Les variables potentiellement confondantes (âge, niveau de scolarité, nombre de maladies chroniques, troubles de l'humeur, troubles anxieux et utilisation de psychotropes) ont été contrôlées statistiquement. Des tests t de Student ont été effectués pour comparer, chez les hommes et les femmes séparément, les caractéristiques de sommeil des individus avec un TCSD et sans TCSD. Ensuite, l'association entre le TCSD et chaque variable de sommeil a été mesurée par des rapports de cotes obtenus sur la base de régression logistiques. Les résultats révèlent que, tant pour les hommes que pour les femmes, aucune différence significative n'est obtenue entre les personnes avec un TCSD et sans TCSD en ce qui concerne les difficultés de sommeil. Également, aucune association significative n'est obtenue entre la présence d'un TCSD et les différents paramètres de sommeil du PSQI, et ce, tant pour les hommes que pour les femmes. Dans l'ensemble, ces résultats suggèrent que les mesures subjectives de sommeil ne différencient pas les personnes à risque de développer une démence de celles présentant un fonctionnement cognitif normal.
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Étude de la réponse cérébrale à la douleur d'autrui et de l'empathie auprès d'échantillons populationnel et clinique d'hommes présentant des traits psychopathiquesMarcoux, Louis-Alexandre 19 April 2018 (has links)
Une caractéristique centrale des individus psychopathiques est leur disposition réduite à l’empathie. Au cours des dernières années, l’étude neurophysiologique de la perception de la douleur d’autrui s’est avérée une avenue pertinente à l’exploration neuroscientifique de l’empathie. Plusieurs études ont démontré que les systèmes cérébraux impliqués dans les dimensions affectives et sensorielles de la douleur le sont également au cours de la perception de la douleur d’autrui. Le fonctionnement du système sensoriel demeure toutefois méconnu chez les individus psychopathiques. Ainsi, par le biais de l’électroencéphalographie (EEG), la présente thèse propose deux études portant sur l’évaluation des réponses somatosensorielles à la perception de la douleur d’autrui et du lien unissant ces réponses aux traits psychopathiques. Une première étude a été réalisée auprès d’étudiants masculins et une seconde au sein d’un groupe clinique de patients présentant un trouble sévère de la personnalité narcissique. Cette thèse avait également comme objectif de faire le pont entre la recherche en neurosciences sociales et le champ de la pratique clinique auprès des troubles de la personnalité par l’entremise d’un article théorique intégrateur. Les résultats des deux études démontrent une modulation plus importante de la réponse somatosensorielle au cours de l’observation de la douleur d’autrui chez les individus présentant des traits psychopathiques en dépit d’une plus faible disposition à l’empathie. La première étude montre plus particulièrement l’existence d’une relation entre les traits associés à la dimension interpersonnelle et affective de la psychopathie et la réponse somatosensorielle. La seconde étude met en lumière une modulation plus importante de la réponse somatosensorielle durant la phase anticipatoire à la douleur d’autrui chez les patients narcissiques présentant des traits psychopathiques. L’ensemble des résultats suggère que le modèle de la perception de la douleur d’autrui appliqué aux individus psychopathiques puisse être considéré en terme d’hyperactivation du système somatosensoriel. En conjonction avec d’autres données empiriques, cette plus grande activation du système somatosensoriel pourrait traduire une hyporéactivité du système impliqué dans la réponse affective à la douleur d’autrui. Finalement, les résultats de la présente thèse contribuent au raffinement du modèle de l’empathie appliqué à la psychopathie et à une meilleure compréhension des composantes de l’empathie. / At the core of psychopathic individuals is their reduced disposition for empathy. Over the last few years, the neurophysiological investigation of pain perception in others has become an interesting pathway to study empathy from a neuroscientific point of view. Numerous studies have shown that the affective and sensory systems involved in the experience of pain are also triggered by the perception of pain in others. However, the functional mechanisms underlying the sensory system in psychopathic individuals remain misunderstood. Using EEG, this thesis proposes two studies aimed at assessing the somatosensory responses during pain perception in others and evaluating the link between these responses and psychopathic personality traits. A first study was realized with a community sample of male college students and a second one using a clinical sample of high psychopathic traits narcissistic patients. This thesis also aimed at bridging the gap between the fields of social neurosciences and personality pathology from a clinical perspective via an integrative theoretical paper. Results from both studies suggest a significantly stronger modulation of somatosensory responses during pain perception in participants showing high psychopathic traits despite their lower disposition for empathy. Furthermore, the first study critically showed that interpersonal and affective dimension of psychopathy is related to this somatosensory response. Data from the second study point out to a stronger modulation of somatosensory responses during the anticipation of pain perception in others in high psychopathic traits narcissistic patients. Overall, the data suggests that the pain perception model applied to psychopathic individual could be considered in term of a hyperactivation of the somatosensory system. In conjunction with others empirical evidences, this stronger activation of the somatosensory system might be explained by a hyporeactivity of the system involved in the affective response to the pain of others. In sum, results contribute to refine the empathy model related to psychopathy and help better disentangle the components of empathy.
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Précision diagnostique de l'inventaire d'organisation de la personnalité et sensibilité à la violence conjugaleBlais-Bergeron, Marie-Hélène 19 April 2018 (has links)
La thèse s’intéresse à l’Inventaire d’organisation de la personnalité (IPO), un questionnaire autorapporté visant l’opérationnalisation de l’organisation limite de la personnalité selon la conceptualisation de Kernberg. À travers deux études, elle explore ses capacités de dépistage diagnostique et sa sensibilité à la violence conjugale, dans un paradigme longitudinal. La première étude vise à mesurer, dans un échantillon formé de 35 couples dont la femme souffre de trouble de la personnalité limite (TPL), la force de la relation de l’IPO avec l’échelle TPL de la Structured Clinical Interview for DSM-IV Axis II (SCID-II). Les résultats montrent que toutes les échelles de l’instrument ainsi que son score total prédisent significativement le nombre de critères remplis à l’échelle TPL du SCID-II et le statut diagnostique. Les résultats mettent en lumière l’utilité de l’IPO comme outil de dépistage diagnostique rapide et des points de rupture préliminaires sont suggérés à cette fin. La deuxième étude de la thèse vise à documenter, auprès de 372 couples de la communauté, l’existence d’une relation longitudinale bidirectionnelle entre la violence conjugale physique, psychologique ainsi que sexuelle et l’organisation limite de la personnalité, telle que mesurée par l’IPO. Seule une relation unidirectionnelle entre les variables est confirmée par des analyses acheminatoires, menées selon un modèle d’interdépendance acteur-partenaire. Ces dernières révèlent qu’une moindre violence conjugale rapportée par l’un des deux conjoints prédit significativement une plus faible détérioration de l’organisation de la personnalité chez ce même conjoint. Le niveau de pathologie de la personnalité ne prédit pas significativement les comportements violents du conjoint, ni ceux du partenaire, lorsqu’ils sont mesurés un an plus tard. Les résultats de la thèse appuient d’abord l’utilisation d’une version brève de l’IPO comme instrument de dépistage du TPL et comme mesure de l’organisation de la personnalité en tant que concept dimensionnel. Ils mettent également en lumière la contribution de la violence conjugale dans l’évolution longitudinale de la personnalité pathologique. Des recherches futures pourront permettre, entre autres, de mesurer l’influence à long terme de comportements violents spécifiques et d’autres types d’interactions conjugales sur la personnalité.
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Travailler avec un interprète : représentations sociales de médecins de familleLaforest, Karine 19 April 2018 (has links)
Cette étude vise à explorer les représentations sociales des médecins au sujet du travail avec un interprète. Des entrevues ont été conduites avec des médecins expérimentés (n=17), des résidents (n=15) et des étudiants (n=8) et des vignettes vidéo leur ont été présentées. Les données ont fait l'objet d'une analyse métaphorique et thématique afin d'en dégager les représentations sociales et de les comparer entre les catégories. Il semble que la perception des médecins du travail avec un interprète est une vision objectivante de l'interprète qu'ils voient comme neutre et détaché. Alors qu'il se dégage des ressemblances dans leur discours, leur perception semble se cristalliser au fil de leur cheminement autour d'un rapport de force où ils ont l'impression de perdre leur pouvoir. Les médecins pourraient bénéficier d'améliorer par le biais d'une formation leur capacité à travailler avec un interprète, ce qui risquerait d'améliorer la qualité des soins prodigués.
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Représentations d'attachement et détresse conjugale chez des couples de la communauté et en psychothérapiePaquin, Sarah 19 April 2018 (has links)
La présente thèse se propose d’évaluer le rôle des représentations d’attachement comme déterminant de la détresse conjugale chez des couples adultes. L’atteinte de cet objectif a nécessité la réalisation de deux études empiriques indépendantes. La première vise à vérifier, de façon longitudinale, la nature et la direction du rapport de causalité entre l’attachement et la satisfaction conjugale. Les résultats des analyses d’équations structurelles effectuées selon un Modèle d’interdépendance acteur-partenaire, auprès d’un échantillon de 372 couples adultes de la population, révèlent la présence de liens longitudinaux. Ainsi, sur une période de 12 mois, lorsque l’ajustement dyadique évolue favorablement, les représentations d’attachement des conjoints deviennent plus sécurisantes. Également, il existe un lien non récursif ou bidirectionnel entre ces deux phénomènes, mais il précise que l’évitement de la proximité entraîne une amélioration de la satisfaction conjugale. Ce dernier résultat est inattendu. Enfin, les tests de distinguabilité révèlent que les rapports entre les représentations d’attachement et la détresse conjugale ne varient pas selon le genre des participants. La seconde étude traite de la prévalence de différents types de pairages des représentations d’attachement chez des couples en psychothérapie, en plus de déterminer si ces pairages sont associés à des variations de la détresse conjugale des partenaires. Les résultats révèlent, conformément aux hypothèses de départ, qu’une majorité de couples présentent un pairage de représentations d’attachement insécurisantes et que, parmi ceux-ci, il y a une prévalence élevée des représentations d’attachement détachées et craintives. Cette étude démontre également que la détresse conjugale s’accroît sensiblement quand ces pairages contiennent des individus craintifs et détachés. Cet effet du type de pairage ne diffère que très peu selon le genre des partenaires.
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Évolution de la victimisation durant le primaire selon la perspective des enseignants et rôle de l'agressivité réactive comme facteur de prédispositionBissonnette, Catherine 19 April 2018 (has links)
Certains enfants tendent à vivre de la victimisation durant tout le primaire. L’identification des victimes de même que les caractéristiques pouvant les prédisposer à être exposés de façon répétée à la victimisation apparaît importante. Cette recherche a évalué la validité de la perspective des enseignants comme source d’information, a documenté l’évolution de la victimisation durant tout le primaire et a évalué le rôle de l’agressivité réactive comme déterminant de la victimisation. L’échantillon composé de jumeaux monozygotes et dizygotes provient de l’Étude des jumeaux nouveau-nés du Québec. Les associations entre la perspective des enseignants, des pairs, des auto-évaluations avec le rejet par les pairs entre la maternelle et la quatrième année ont d’abord été examinées. Le jugement des enseignants a présenté la plus forte association avec le rejet par les pairs en maternelle et première année. Des trajectoires de victimisation avec des modèles semi-paramétriques entre la maternelle et la sixième année ont ensuite été estimées. Trois trajectoires ont été identifiées dont une plus élevée qui s’est révélée constante à travers le temps mais qui a présenté un niveau de victimisation modéré (1 É.T. de la moyenne). Ce résultat évoque une difficulté possible des enseignants à cibler les enfants sévèrement victimisés. Les enfants appartenant à chacune des trajectoires se sont différenciés quant à leur score de victimisation et de rejet mesurés selon la perspective des pairs suggérant une cohérence entre le jugement des enseignants et celui des pairs. Des analyses génétiques basées sur des modèles d’équations structurelles ont été effectuées. La trajectoire de victimisation élevée a présenté une héritabilité de 67% laissant entendre que des caractéristiques héritables de l’enfant peuvent le prédisposer à vivre de façon répétée de la victimisation. Une étiologie génétique commune expliquant 37% de la variance génétique partagée a été observée entre l’agressivité réactive et la victimisation. Ce résultat suggère que ce type d’agressivité peut expliquer en partie l’héritabilité de la victimisation et prédisposer un enfant à être exposé de façon chronique à des difficultés interpersonnelles durant le primaire.
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