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DANDYSME ET SOUCI DE SOI : ESSAIS DE SUBJECTIVATION CHEZ BALZACCalaça Galvão De Castro, Fausto 10 March 2010 (has links) (PDF)
Cette thèse analyse l'univers du " dandysme " dans La Comédie humaine d'Honoré de Balzac en mobilisant la notion de " souci de soi " forgée par Michel Foucault. Le travail s'inscrit dans le débat sur les processus de subjectivation à l'intérieur des études littéraires tout en privilégiant le point de vue de la lecture sociocritique. La notion de subjectivité est utilisée pour désigner un phénomène historique qui se trouve représenté par la littérature ; la notion de subjectivation cerne quant à elle " le processus par lequel on obtient la constitution d'un sujet, plus exactement d'une subjectivité, qui n'est évidemment que l'une des possibilités données d'organisation d'une conscience de soi " (Michel Foucault). Il s'agit donc d'envisager la subjectivité comme production du texte littéraire, et pour cela de cerner les " essais de subjectivation " chez Balzac : de voir comment le sujet balzacien constitue le produit provisoire - puisqu'il se trouve en mouvement permanent - de sa propre action dans le monde, motivée par son intérêt. Le dandysme est une " façon de vivre ", un " mode de vie " qui apparaît dans presque toute l'œuvre balzacienne ; le souci de soi est une notion utile pour penser l'histoire des processus de subjectivation dans la culture occidentale. La conjugaison de ces deux concepts - le dandysme comme le souci de soi porté à sa plus haute expression -, permet d'étudier chez Balzac la construction romanesque d'une nouvelle subjectivité et d'un nouveau sujet dans la première moitié du XIXe siècle. Sont cernés les changements effectués par le personnage de jeune homme sur lui-même, qu'il cherche à s'adapter aux exigences de la vie moderne ou y esquisse de nouvelles esthétiques de soi. La recherche repose ainsi sur l'analyse critique des dimensions sociales, politiques, artistiques et psychologiques des processus de subjectivation dans les scènes du dandysme balzacien : les " rituels " de souci de soi chez les personnages, l'expérience de la conscience de soi, les dilemmes moraux, les contradictions entre l'être de la vie publique et l'être de la vie privée. Le corpus est constitué de romans balzaciens répartis en quatre groupes. Le premier se constitue par la série des romans Le Père Goriot, Illusions perdues, Splendeurs et misères des courtisanes. Le personnage énigmatique Vautrin/Carlos Herrera - l'axe qui relie ces trois romans - est le " maître " de la formation du dandysme chez Rastignac et chez Lucien de Rubempré. Le deuxième groupe est formé par les romans La Fille aux yeux d'or et Le Contrat de mariage, où se déroulent les scènes du roi des dandys, Henri de Marsay, discutant avec l'élégant Paul de Manerville. Dans cette série, sont explorés les thèmes de l'amitié et de la notion balzacienne du Moi social. Les nouvelles La Maison du chat-qui-pelote et Un prince de la bohème sont placées dans le troisième groupe. L'artiste Théodore de Sommervieux illustre les premiers essais de la construction du dandysme chez Balzac, dans un contexte (l'Empire) où les héros dandys ne sont pas encore des héros romantiques. Dans Un prince de la bohème, le dandysme de la Monarchie de Juillet apparaît à travers les péripéties du dandy-tardif La Palférine. Quatrième groupe des ouvrages, deux essais balzaciens constituent les fondements de quelques notions-clés de la thèse : Traité de la vie élégante et Théorie de la démarche. En étudiant le parcours du personnage du dandy comme un processus dynamique de construction du sujet en société, nous soutenons l'hypothèse selon laquelle le dandysme balzacien est une représentation romanesque de l'un des moments du " souci de soi " dans l'histoire de la culture occidentale. Le dandysme balzacien ne se définit pas comme une catégorie sociale, un modèle de conduite, un trait ou une structure de personnalité, un type d'apparence ou une idéologie. Le dandysme balzacien est une occupation, une technique et une pratique du personnage romanesque sur lui-même. Le personnage créé par Balzac se met dans la condition de pouvoir être l'auteur de soi-même : le jeune homme de La Comédie humaine devient dandy au moment où il se prend comme objet d'une élaboration complexe. Le dandysme est une mise en scène du sujet moderne motivé par la construction (illusoire ?) pour lui-même du mode de vie souhaité.
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Déjouer la transgression : du dandysme au terrorisme des images littéraires, plastiques et cinématographiques / Thwarting Transgression : from Dandyism to Terrorism : Images in Literature, Art and FilmChantoiseau, Jean-Baptiste 19 November 2011 (has links)
Les représentations artistiques de la transgression aux XXe et XXIe siècles offrent souvent au regard un spectacle violent et macabre. Son intensité attesterait l’existence d’une "pulsion de mort" (Freud, 1920) tout comme elle scellerait ce lien entre l’érotisme et la mort dépeint par Georges Bataille. Déjouer un tel "terrorisme de la transgression", qui épuise aussi bien l’œuvre que son spectateur, invite à démasquer le conformisme et les falsifications de telles entreprises. Aux antipodes de ces postures, existent d’autres manières d’envisager la transgression en art afin de faire de celle-ci l’occasion d’un questionnement en profondeur, ébranlant toute certitude. Ce « dandysme de la transgression » engage un travail formel intense. L’analyse d’un vaste corpus, aussi bien littéraire (Wilde, Barbey d’Aurevilly, Bataille, Genet…) plastique (Blake, Cocteau…) que cinématographique (Visconti, Bresson…), révèle un spectre de stratégies visant à jouer, affronter ou dépasser la transgression. Seule une attention aiguë portée aux spécificités de ces univers artistiques permet le dévoilement de trajectoires singulières, aux enjeux opposés : là où l’émergence de la transgression pose parfois problème (Bresson), c’est ailleurs dans l’impossibilité de lui échapper que réside le drame (Lynch). À y regarder de plus près, le secret de l’esthétique et de l’éthique des œuvres, à l’ère contemporaine, se déchiffrerait tout particulièrement dans l’observation du sort réservé aux limites et aux interdits. Doit aussi être soutenue la thèse d’un rôle central non plus d’une hypothétique "pulsion de mort" mais de l’inceste au cœur de toute démarche transgressive authentique. / Artistic portrayals of transgression in the 20th and 21st centuries often present a violent, macabre spectacle. Its intensity would appear to simultaneously attest to a "death wish" (Freud, 1920) and forge a link between eroticism and death as depicted by Georges Bataille. Thwarting such "transgression terrorism", which exhausts both the work and the spectator, is an invitation to unmask the conformism and falsification involved in such endeavours. At the opposite extreme to these approaches exist other manners of envisaging transgression in art that seek to use it as an occasion for in-depth questioning or to shatter certitudes. This "transgression dandyism" involves intensive formal work. Analysis of a vast corpus, at once literary (Wilde, Barbey d’Aurevilly, Bataille, Genet…), plastic (Blake, Cocteau…) and cinematographic, reveals an array of strategies aiming to play on, confront or transcend transgression. Only on examination of the particularities of these artistic universes do singular trajectories with antithetical goals become manifest: whereas for one creative mind the emergence of transgression occasionally presents a problem (Bresson), for another the drama resides in the impossibility of escaping it (Lynch). On closer scrutiny, the secret of aesthetics and ethics in contemporary works might be elucidated by observing the fate reserved for limits and taboos. That the central role in any authentic transgressive approach is no longer played by a hypothetical "death wish" but by incest is also tenable.
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Paradoxes et silences : étude des statuts de l'écriture chez Albert Cossery / Paradox and silence : study of the writing status of Albert Cossery's literary workGeffroy, Cyril 17 June 2015 (has links)
Cette étude de l’œuvre d’Albert Cossery interroge les relations entre parole et silence qui la gouvernent. Sous cet angle, le paradoxe s’impose comme une clé de lecture essentielle. Il permet de questionner le statut d’une écriture suspendue à la menace de son extinction. Dans un premier temps, la thèse envisage la dimension existentielle de la création littéraire pour Cossery, ce qui soulève une triple problématique touchant l’autobiographie, le rapport au temps et l’inscription dans l’espace. A chaque fois, un même constat s’impose : écrire est aussi vital que subsidiaire, car le dandy Cossery entend faire de sa vie une œuvre, sublimer le monde tangible, et y affirmer sa liberté. En toute cohérence, ses huit récits principaux, que la deuxième partie analyse dans leur épaisseur diégétique, s’accordent à révéler l’imposture universelle, à promouvoir une résistance active à son règne avant de plaider pour une résistance passive. C’est une révolution solitaire qui se trouve proposée et qui redéfinit le rapport de l’individu au réel. Un tel parcours de création, orienté vers la paix intérieure et le silence littéraire, vise à l’épure. Dans la dernière partie, l’écriture de Cossery, examinée dans ses aspects historiques, génériques et stylistiques, apparaît promise à une esthétique de la faute, au risque de passer pour une faute d’esthétique. Sa finalité est, là encore, méta-discursive. Son but n’est plus de se multiplier en livres ni de se constituer en œuvre, mais de se taire et de se laisser vivre dans la réception. L’écriture fonde un pacte de lecture qui se résorbe dans sa propre finalité. En foi de quoi, elle dessine, dans sa progression, un mouvement spiralaire. Le silence qui suit l’écriture est celui d’un bonheur de vivre enfin réalisé. / To wonder about the writing status of Albert Cossery’s literary work and understand the connection between the words and the silence leads to three directions (autobiography, time, space) which come down to the same conclusion: it is as essential to write as it is to stop writing. The dandy Cossery turns his life into an art and transcends the world. Therefore, his eight main novels bring to light a universal deception, followed by an active resistance to face it and finally a passive resistance driving to freedom. It is an individual revolution that will help oneself to relocate within the world. This path to inner peace and literary silence is an outline. From a linguistic point of view (literary movement, genre and stylistic), Cossery’s writing includes deliberate errors that make it aesthetic. Its ending is here again outside literature. His intention is not only to build a literary work but to keep silent and live it the way it is perceived. In the end, three approaches of the writing have been presented and three similar and paradoxal conclusions have been found out: writing claims the end of its own writing. The overall theme of this thesis shapes it into a spiral. The silence that follows the writing enables the happiness of living.
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