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L'immigration péruvienne au Québec : insertion socioéconomique, réseaux sociaux et constructions identitairesLapointe, Geneviève 13 December 2024 (has links)
Depuis quelques années, les politiques québécoises d’immigration privilégient les immigrants instruits, jeunes et parlant le français, bref ayant un fort potentiel d’employabilité. Malgré cette immigration choisie, plusieurs immigrants ont davantage de difficulté que par le passé à trouver des emplois correspondant à leurs qualifications. La présente thèse propose d’examiner plus en détail ce paradoxe. Si plusieurs études ont abordé la question de l’intégration des immigrants à partir d’une perspective individualiste, mettant l’accent sur le capital humain des nouveaux arrivants, cette thèse propose plutôt de se pencher davantage sur le rôle de la société d’accueil pour mieux comprendre l’expérience migratoire. En s’inspirant de la théorie de l’intersectionnalité, l’analyse prend en compte les processus de racisation qui se manifestent à travers les discours et les pratiques de la société d’accueil. Pour ce faire, une étude qualitative a été réalisée, basée sur des entrevues auprès de 24 immigrants d'origine péruvienne habitant les villes de Québec et de Montréal. L’objectif est de mieux comprendre l’intégration des immigrants péruviens à la société québécoise en se penchant sur trois thèmes distincts, mais interreliés, soit l’insertion socioéconomique, la mobilisation de réseaux sociaux et les constructions identitaires des répondants. L'analyse des entretiens révèle que les Péruviens déploient diverses stratégies pour s'insérer socioéconomiquement, dont l'acceptation d'une certaine déqualification, la réorientation professionnelle et le retour aux études. S'inspirant des travaux sur le transnationalisme – mettant en lumière les liens sociaux entretenus au-delà des frontières nationales via l'Internet notamment – cette étude montre également que le maintien de liens transnationaux influe sur l'insertion socioéconomique des Péruviens, alors que ces derniers ont accès à davantage d'informations durant la période prémigratoire et à un soutien familial et social dans la nouvelle société. L’importance des divers réseaux sociaux mobilisés une fois au Québec est aussi abordée. Au plan identitaire, les répondants évoquent une nouvelle identité hybride – remaniée et reconstruite dans la nouvelle société et marquée par un sentiment d’appartenance envers le lieu d’origine et le lieu d’accueil. Cette construction identitaire est aussi marquée par une volonté résolue de « s’intégrer », malgré la discrimination et les obstacles rencontrés. / In recent years, Quebec’s immigration policies have favoured educated, young, and French-speaking immigrants – that is, those considered to have a strong potential for employability. Despite this selective immigration, many immigrants find it more difficult than in the past to find jobs that match their qualifications. This thesis proposes to examine this paradox in more detail. While several studies have addressed the issue of immigrant socioeconomic insertion from an individualistic perspective, focusing on the human capital of newcomers, this thesis proposes instead to focus on the role of the host society to better understand the migratory experience. Inspired by theories of intersectionality, the analysis considers processes of racialization that manifest themselves through the discourses and practices of the host society. A qualitative study was conducted, based on interviews with 24 international migrants of Peruvian origin living in the cities of Quebec and Montreal. The objective was to better understand the experience of Peruvian immigrants in Quebec by focusing on three distinct but interrelated themes: socioeconomic insertion, mobilization of social networks, and respondents’ identity constructions. The analysis of the interviews reveals that Peruvians deploy various strategies to integrate socioeconomically, which include accepting a certain deskilling, professional reorientation, and having to return to school. Based on various works on transnationalism – highlighting the social bonds that are maintained across national borders via the Internet for instance – this study also shows that the maintenance of transnational links influences the socioeconomic insertion of Peruvians, who have access to more information during the pre-migration period and to family and social support in the new society. The importance of the various social networks mobilized once in Quebec is also discussed. In term of identity, the respondents evoked a new hybrid identity – reworked and reconstructed in the new society – marked by a sense of belonging both to the place of origin and the host society. This process of identity construction is also characterized by a resolute desire to “integrate, ” despite the discrimination and obstacles encountered. / Desde hace algunos años, las políticas quebequenses sobre la inmigración privilegian a los inmigrantes instruidos, a los jóvenes, y a los que hablan francés; es decir, gente con un gran potencial de empleabilidad. A pesar de esta inmigración elegida, muchos inmigrantes enfrentan más dificultad que antes para encontrar un empleo que corresponda a sus cualificaciones. La presente tesis propone examinar esta paradoja con más detalle. Aunque varios estudios han abordado el tema de la inserción socioeconómica de los inmigrantes a partir de una perspectiva individualista, haciendo énfasis en el capital humano de los recién llegados, esta tesis propone más bien abordar el papel de la sociedad de acogida para comprender mejor la experiencia migratoria. Tomando como modelo las teorías de la interseccionalidad, el análisis toma en cuenta los procesos de racialización que se manifiestan a través de los discursos y de las prácticas de la sociedad de acogida. Para hacerlo, se realizó un estudio cualitativo basado en las entrevistas a veinticuatro migrantes internacionales de origen peruano que viven en las ciudades de Quebec y de Montreal. El objetivo es comprender mejor la experiencia de los inmigrantes peruanos en Quebec abordando tres temas diferentes pero interrelacionados; es decir, la inserción socioeconómica, la movilización en las redes sociales y la construcción identitaria de los encuestados. El análisis de las entrevistas revela que los peruanos utilizan diversas estrategias para integrarse socioeconómicamente, entre ellas, la aceptación de una cierta descualificación, la reorientación profesional y el regreso a los estudios. Inspirado en los trabajos del transnacionalismo —que ponen de relieve los lazos sociales mantenidos más allá de las fronteras nacionales principalmente por medio de Internet—, este estudio también demuestra que mantener lazos transnacionales influye en la inserción socioeconómica de los peruanos, aun cuando tienen acceso a más información durante el periodo premigratorio y a un apoyo familiar y social en la nueva sociedad. Se aborda igualmente la importancia de las diversas redes sociales utilizadas una vez en Quebec. En cuanto a la construcción identitaria, los encuestados evocan una nueva identidad híbrida, modificada y reconstruida en la nueva sociedad, marcada por un sentimiento de pertenencia hacia el lugar de origen y el lugar de acogida. Esta construcción identitaria también está marcada por una voluntad resuelta de “integrarse”, a pesar de la discriminación y de los obstáculos encontrados.
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Las politicas educativas hacia la poblacion indigena y la construccion de las identidades étnicas y de género : el caso de la region de Cuetzalan, Puebla, MéxicoMorales Ramírez, Claudia 12 December 2024 (has links)
Cette thèse se centre sur l'analyse des politiques éducatives, qui visent la population indigène au Mexique. Son objectif est de rechercher l'impact qu'elles ont sur les constructions identitaires, de genre et d’ethnie, chez les petites filles et les garçons mexicains náhuas. Il s'agit d'un travail de recherche depuis l'instrumentation des politiques éducatives (à partir des stratégies, des programmes et des actions) que réalise la Direction Générale d'Éducation Indigène (DGEI), une instance appartenant au Ministère d'Éducation Publique (SEP), pour analyser les processus générés dans les pratiques scolaires – et extrascolaires – et les signifiés construits par les sujets éducatifs. Pour accomplir cet objectif, nous avons réalisé un travail ethnographique fondé sur des concepts théoriques et méthodologiques de l'ethnographie institutionnelle et du féminisme. La recherche présentée est fondamentalement qualitative, générée à partir du point de vue de l'ethnographie institutionnelle sur les politiques publiques conçues et réalisées par la DGEI dans les entités fédératives. A cet égard, nous avons visité et analysé le cas de cinq écoles indigènes náhuas de la Sierra Norte, dans l'état de Puebla. La conception et la réalisation ont impliqué des considérations épistémologiques d’un type qualitatif, comme la participation des sujets par le biais de l'incorporation de leur voix, de leurs perceptions et apports, pour l'analyse ultérieure des textes et la composition des conclusions finales. Cette recherche tente de se positionner en pourvoyeuse de témoignages et de sens intersubjectifs construits sur la base de données empiriques, ensuite articulées avec les perceptions de celui qui analyse. Elle constitue une recherche féministe dans le sens où elle englobe et analyse l'implication du genre féminin à d'autres facteurs sociaux qui permettent d'expliquer la situation des sujets avec qui ces femmes interagissent. Il en va également de même pour les groupes sociaux qui vivent dans la périphérie comme la majorité d'entre elles, c’est-à-dire dans la marginalité et la subalternité; la présence masculine, quant à elle, est pleinement documentée. L’un des buts de cette recherche féministe est d'expliquer la relation entre exclusion et inégalité. L'exclusion semble s'étendre dans l'esprit de l'époque. Les processus de globalisation se caractérisent en effet par le fait d’approfondir et de multiplier les formes variées d'exclusion des majorités en faveur de l'hégémonie – politique, économique et culturelle – étendant son voile qui rend invisible toute diversité. Dans n'importe laquelle de ces modalités, le fait d’être différent amène à être recalé dans les marges, c'est-à-dire à vivre des formes spécifiques d'exclusion. À partir de ces idées, la thèse vise à caractériser les politiques éducatives comprises comme des processus politiques et idéologiques non neutres, en tant que phénomènes qui peuvent être considérés comme des mécanismes de classification et de construction des sujets: des professeurs, des indigènes, des étudiants… Et aussi, comme des codes de normes et valeurs qui articulent les principes organisant la société à travers des modèles qui conforment l'histoire et la culture de la société dans laquelle ils sont générés. La possibilité de combiner tous les niveaux d'appréciation du micro, du méso et du macro, de trouver et de documenter des processus nationaux et globaux de politiques publiques de la DGEI dans des espaces d'influence locaux et leurs effets dans la construction d'identités, constitue une des contributions principales de cette recherche. Considérer les politiques comme objet d'analyse permet d'examiner au moins trois dimensions : 1) Les perspectives idéologiques prédominantes dans les discours, 2) les pratiques des sujets destinataires de ces politiques, c'est-à-dire, – ceux qui assimilent les discours –, et 3) les systèmes alternatifs de résistance ou de complémentarité qui émergent localement (comme l'acceptation, la modification ou le rejet des discours). Partir de la conception selon laquelle la participation aux politiques (même au niveau des récepteurs de celles-ci) les rend publiques et permet, par ce seul fait, d’en dépasser le caractère gouvernemental. Une politique est réalisée uniquement quand le destinataire de celle-ci agit comme un élément réactif. En conséquence, il est fondamental que la recherche collecte les témoignages des sujets participants, c’est-à-dire des autorités éducatives et communautaires, des enseignants, des étudiants, des pères et des mères de famille, tout comme des acteurs sociaux. De cette manière, la politique peut être cohérente avec sa nature publique et répondre aux nécessités perçues localement, dépassant ainsi les buts abstraits des institutions. Les acteurs de l’éducation au niveau local et de l’État deviennent alors également des auteurs latents des politiques publiques. / Este trabajo se centra en el análisis de las políticas educativas que se dirigen a la población indígena en México. Su objetivo es indagar el impacto que tienen en las construcciones identitarias, de género y de etnia, en las niñas y niños náhuas mexicanos. Se trata de un trabajo de investigación desde la instrumentación de las políticas educativas (a partir de las estrategias, los programas y las acciones) que realiza la Dirección General de Educación Indígena (DGEI), instancia perteneciente a la Secretaría de Educación Pública (SEP), para analizar los procesos generados en las prácticas escolares – y aun las extraescolares – y los significados construidos por los sujetos educativos. Para cumplir con este objetivo, se llevó a cabo un trabajo etnográfico sustentado en conceptos teóricos y metodológicos de la etnografía institucional y del feminismo. La investigación que se presenta es fundamentalmente cualitativa, generada a partir del enfoque de la etnografía institucional sobre las políticas públicas diseñadas y llevadas a cabo por la DGEI en las entidades federativas, para ello, se visitó y se analizó el caso de cinco escuelas indígenas náhuas de la Sierra Norte en el estado de Puebla. El diseño y realización implicó consideraciones epistemológicas de corte cualitativo, como la participación de los sujetos a través de la incorporación de sus voces, percepciones y aportes, para el posterior análisis de los textos y la conformación de las conclusiones finales. Esta investigación pretende constituirse en proveedora de testimonios y sentidos intersubjetivos construidos con relación a datos empíricos y articulados con las percepciones de quien analiza. Constituye una investigación feminista al tratarse de un abordaje incluyente que analiza la implicación del género de las mujeres con otros ordenadores sociales que permite explicar la situación de los sujetos con quienes se relacionan, así como la de los grupos sociales que viven, como la mayoría de ellas, en la marginalidad, la subalternidad, en la periferia; por tanto la presencia masculina está plenamente documentada. Como investigación feminista una de sus finalidades es explicar cómo se da la relación entre exclusión y desigualdad. La exclusión es la marca de los tiempos, los procesos de globalización se caracterizan por profundizar y multiplicar las formas de exclusión de las mayorías en favor de la hegemonía – política, económica y cultural – que tiende un velo que invisibiliza todas las formas de diversidad. Encarnar la diversidad, en cualquiera de sus modalidades, significa vivir en los márgenes, es decir vivir formas específicas de exclusión. A partir de estas ideas, el trabajo está enfocado a caracterizar las políticas educativas entendidas como procesos políticos e ideológicos no neutrales, como fenómenos que pueden ser considerados mecanismos de clasificación y construcción de sujetos: maestros, indígenas, estudiantes… Asimismo, codificaciones de normas y valores que articulan principios organizadores de la sociedad a través de modelos que conforman la historia y la cultura de la sociedad en que se generan. La posibilidad de analizar los niveles micro, meso y macro, de localizar y documentar procesos nacionales y globales de política pública de la DGEI en espacios de influencia locales, constituye una de las principales contribuciones de esta propuesta de investigación. Considerar a las políticas como objeto de análisis permite examinar al menos en tres dimensiones: 1) las perspectivas predominantes en los discursos, 2) las prácticas de los sujetos destinatarios de las políticas – quienes asimilan los discursos –, y 3) los sistemas alternativos que emergen localmente (la aceptación, modificación o rechazo de los discursos). Partir de la concepción de que la participación en las políticas (incluso en el nivel de receptor de las mismas) las hace públicas posibilita trascender su carácter gubernamental. Por tal razón es fundamental que la investigación recupere los testimonios de los sujetos participantes (autoridades educativas y comunitarias, docentes, estudiantes, padres y madres de familia, actores sociales) y lograr con esto que la política sea coherente con su naturaleza pública y recupere las necesidades localmente percibidas que trasciende las metas abstractas de las instituciones. De esta manera los actores educativos locales y estatales también son hacedores de políticas públicas.
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La France et le Canada face à la crise des Rohingyas : quand agir devient nécessaire au regard de la compétence limitée de la Cour pénale internationaleZanga, Anne-Sophie 31 January 2025 (has links)
Ce mémoire de recherche en droit comparé est relatif à la crise des Rohingyas. Plus précisément, il vise à étudier le rôle que pourraient jouer la France et le Canada, d’un point de vue pénal, afin de juger les principaux responsables des crimes commis à l’encontre des Rohingyas au Myanmar, étant donné la compétence limitée de la Cour pénale internationale.
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Regard sur la communauté chinoise de Montréal à travers la photographieGao, Yuan 21 November 2024 (has links)
La présente recherche vise à observer et définir le rôle, les enjeux et les effets d'une expérience d'ateliers artistiques mise en œuvre au sein du Service à la Famille chinoise du Grand Montréal (SFCGM) au cours de l'année 2013/2014. Dans cette optique, il a fallu planifier et animer ces rencontres et également réaliser des entretiens semi-dirigés avec quelques immigrants chinois présents aux ateliers. Cette étude s'articule autour de la fonction relationnelle et de médiation de l'activité culturelle et artistique et de l'outil photographique en lien avec la communauté. Nous tenterons de démontrer en quoi l'espace de communication créé par l'intervention culturelle et artistique aide les participants à mieux définir leur identité individuelle et collective, à trouver un élan et une ouverture favorisant le rapprochement avec d'autres cultures, en particulier celle du pays d'accueil dans l'optique de leur intégration au sein de la société.
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«Négocier les interdépendances» : autonomie, action politique et identité au Henua 'EnanaPereira de Grandmont, Pascal-Olivier 12 December 2024 (has links)
Annexées par la France en 1842, les îles Marquises (Henua ‘Enana) font aujourd'hui partie de la Polynésie française, une Collectivité d'Outre-mer s'étendant sur un territoire aussi vaste que l'Europe. Elles se trouvent aujourd'hui encore sous la double tutelle de l'État français et du gouvernement polynésien situé à 1500 km, à Tahiti. Devant une forte centralisation et des velléités indépendantistes polynésiennes, une importante mouvance autonomiste marquisienne a appelé au « rattachement direct » de l'archipel à la France depuis au moins les années 1960. Ce mémoire explore les façons dont se pose la question de l'autonomie politique aux îles Marquises (Henua ‘Enana). Il examine les aspirations, revendications et visions d'avenir d'acteurs impliqués dans les milieux politique et culturel marquisiens. Il examine les structures mobilisatrices à travers lesquelles ces revendications se voient formulées, les diagnostics posés par ces acteurs sur la situation politique et économique actuelle, les différentes solutions qu'ils envisagent et les espoirs qu'ils entretiennent. Ce mémoire interroge les opportunités politiques qui ont façonné les trajectoires du courant autonomiste marquisien. Il souligne l'importance d'un nouvel acteur institutionnel, la Communauté de communes des îles Marquises (CODIM), dans la définition d'un projet d'avenir pour l'archipel qui adopte le langage du développement et de la modernité. Répondant aux espoirs de « rassemblement » et d'autonomisation par rapport au centre du courant autonomiste marquisien, celui-ci place au centre de sa démarche une double volonté de « développement économique » et de « préservation » du patrimoine culturel et environnemental marquisien. Or, les projets portés par l'institution et la perspective qu'elle défend sont loin de faire l'unanimité chez les acteurs rencontrés. Alors que certains critiquent les modalités et les impacts des projets portés par la CODIM, quelques voix discordantes remettent en question de façon plus profonde les principes qui les guident. Plus qu'à un développement mesuré, ceux-là aspirent à un « autre mode vie », à une véritable alternative à la modernité inspirée des anciens. Mots clés : Henua ‘Enana/Fenua ‘Enata (îles Marquises), autonomie politique, anthropologie politique, situation (post)coloniale, développement.
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Effets de l'intégration d'éléments relevant de la tradition orale dans la classe de français sur l'identité d'apprenant d'élèves innusDesgagné, Joanie 08 May 2024 (has links)
Notre recherche vise à comprendre comment l’intégration d'éléments relevant de la tradition orale, d'une culture d'oralité, dans la classe de français au sein d'une communauté innue peut influencer le rapport au savoir, voire l’identité d’apprenant des élèves. Nous avons ainsi cherché à intégrer divers fragments culturels autochtones, innus, dans l’apprentissage du français. En effet, la culture innue en est une d’oralité ; les élèves passent alors par une langue seconde pour accéder à la littératie et présentent ainsi souvent un retard difficile à combler en lecture et en écriture. Nous avons donc développé et expérimenté, en collaboration avec les élèves d’une classe de l’école primaire et des membres de la communauté innue, dont une conteuse innue, des moyens d’intégrer la culture d'oralité par la tradition orale – chants, mythes, légendes, poésie – dans la classe de français tout en suivant la Progression des apprentissages en français du Programme de formation de l'école québécoise. Les leçons qui se sont déroulées sur trois semaines s'inspiraient du modèle ethnologique des ateliers interculturels de l’imaginaire permettant aux élèves de construire leur compréhension des oeuvres choisies, de se les approprier et de voir l’impact sur leur rapport à la langue française et sur leur identité d’apprenant. Des entretiens semi-dirigés ont été réalisés auprès des élèves, et ce, avant et après l’expérimentation. L’identité d’apprenant des sujets à l’étude a connu une évolution puisque le regard de ceux-ci sur l’école et l’apprentissage du français notamment s’est vu modifié.
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¿Luchas indígenas por la tierra en Yucatán? : estudio sobre neoliberalismo y apropiación de la identidad maya en la región ex-henequeneraMagana Canul, Rolando 13 December 2024 (has links)
Au Mexique, les conflits entourant la défense des terres et des ressources naturelles ont considérablement augmenté avec les gouvernements néolibéraux des trois dernières décennies. La plupart de ces conflits ont lieu dans des régions peuplées par des groupes autochtones dont les territoires sont riches en biodiversité. Tenant compte de cette situation, la thèse présentée ici aborde le lien entre les luttes contemporaines pour la défense des terres communes et l'appropriation de l'identité maya dans l'État du Yucatán. Cette recherche est basée sur la méthode ethnographique. Elle se centre sur l'analyse de deux cas de luttes qui se sont déroulées à Oxcum et à Chablekal entre 2005 et 2014. Ces ejidos sont situés en périphérie de Mérida, ville et capitale de l'État du Yucatán ; plus précisément, ils se situent au centre de la région ex-henequenera. D'une part, la thèse examine les facteurs structurels liés à l'émergence des luttes pour la terre dans les deux ejidos, notamment la fermeture de l'agro-industrie du henequen au début de la période néolibérale, la réforme agraire de 1992, l’application du PROCEDE et l’imposition récente de projets de type urbain. Ceux-ci entraînent la destruction de terres communes ou l’utilisation intensive des ressources naturelles au détriment des conditions socioéconomiques et du mode de vie des habitants. D’autre part, le travail explique les réactions des personnes touchées à Oxcum et à Chablekal en ce qui concerne la perte de terres communes. En d’autres termes, je décris la manière dont les ejidatarios et les résidents de chaque ejido ont organisé leurs luttes, telles que la formation des groupes, les demandes d’intervention des autorités de l’État, les alliances avec d’autres acteurs, les stratégies et les actions collectives entreprises. Un élément qui ressort de ces luttes est qu’elles remettent en question la vision économiciste dominante de la terre et des autres ressources naturelles. En outre, contrairement à l'idée voulant qu'une identité « métisse » prédomine dans cette région, les acteurs, qui constituent la base sociale de ces luttes, revendiquent leur droit au territoire en tant que membres d'un peuple autochtone, les Maya-Yucatèques, en élevant leurs demandes devant les instances juridiques agraires. Loin de la simple adoption de discours globaux ou de l'élaboration de récits nostalgiques sur le « passé autochtone », la thèse souligne que la réappropriation de cette identité repose sur l'importance accordée aux zones boisées (Kax). Celles-ci ont encore une importance sur les plans matériel et symbolique pour la grande majorité des Mayas modernes de la région ex-henequenera. / Conflicts over the land defense and natural resource protection have increased significantly in Mexico with the neoliberal governments of the last three decades. The majority of these conflicts take place in indigenous-inhabited regions that are rich in biodiversity. Taking the above into account, this thesis focuses on the connection between contemporary struggles for the defense of common lands and the appropriation of Mayan identity in the state of Yucatán. The research is based on ethnographic method whereby I analyze two cases of struggle that occurred in Oxcum and Chablekal between 2005 and 2014. These ejidos are located in the periphery of Mérida, Yucatán's main city and capital, in the center of the region known as ex-henequenera. On the one hand, the thesis examines the structural factors linked to the emergence of land struggles in both ejidos, including the closure of the henequen agro-industry at the beginning of the neoliberal period, the 1992 agrarian reform, the implementation of PROCEDE and the recent imposition of urban-type projects, resulting in the overexploitation of common land. On the other hand, the work accounts for the reactions of the affected people in Oxcum and Chablekal to the loss of common lands. I provide a detailed account of how ejidatarios and residents of each ejido organized their own struggles. Such description spans a wide range of topics from how the group's identity was built, what supporting strategies were expected from the state authorities, how the alliances were formed, to how the collective actions were carried out. One of the findings of this study is that the mentioned struggles are highly challenging the mainstream economic framework of land and the natural resources. Moreover, unlike the idea that a mestizo" identity prevails in this region, the actors who make up the social basis of these struggles claim their right to the territory as members of an indigenous people, the Maya- Yucatec, by raising their demands within the jurisdiction of the agrarian authorities. Far from the simple adoption of global discourses or the elaboration of nostalgic narratives on the “indigenous past”, the thesis emphasizes that the basis of this re-appropriation of identity lies in the importance that the forest (Kax) still represents at the material and symbolic level for the vast majority of the modern Maya of the ex-Henequen region. / Los conflictos en torno a la defensa de la tierra y los recursos naturales aumentaron de manera significativa con los gobiernos neoliberales de las últimas tres décadas en México. La mayoría de estos conflictos tiene lugar en regiones habitadas por grupos indígenas y ricas en biodiversidad. Teniendo en cuenta esta situación, esta tesis aborda el vínculo entre las luchas contemporáneas por la defensa de las tierras comunes y la apropiación de la identidad maya en el estado de Yucatán. La base de la investigación es el método etnográfico y se centra en el análisis de dos casos de lucha ocurridos en Oxcum y Chablekal entre los años 2005 y 2014. Dichos ejidos se sitúan en la periferia de Mérida, ciudad y capital del estado de Yucatán, es decir, en el centro de la región conocida como exhenequenera. Por un lado, la tesis examina los factores estructurales ligados a la aparición de las luchas por la tierra en ambos ejidos, entre los que sobresalen el cierre de la agroindustria del henequén en los inicios del periodo neoliberal, la modificación a la Ley agraria en 1992, la aplicación del PROCEDE y la imposición reciente de proyectos de tipo urbano que generan la devastación de las tierras comunes o el uso intensivo de los recursos naturales en detrimento de las condiciones socioeconómicas y las formas de vida de los pobladores locales. Por otro lado, el trabajo da cuenta de las respuestas de la gente afectada en Oxcum y Chablekal por la pérdida de las tierras de uso común. En otras palabras, se expone la manera en que los ejidatarios y pobladores de cada ejido organizaron sus respectivas luchas, tales como el inicio de la conformación de los grupos, las demandas de intervención de las autoridades estatales, las alianzas creadas con otros actores, las estrategias y las acciones colectivas emprendidas. Un elemento destacado en el análisis de estas luchas es que cuestionan fuertemente las visiones economicistas predominantes sobre la tierra y otros recursos naturales. Además, a diferencia de la idea de que en esta región prevalece una identidad “mestiza”, los actores, quienes integran la base social de estas luchas, reivindican su derecho al territorio como miembros de un pueblo indígena, el mayayucateco, al plantear sus demandas dentro de las instancias jurídicas agrarias. Lejos de la adopción simple de discursos globales o de la elaboración de narrativas nostálgicas sobre el “pasado indígena”, la tesis destaca que la base de esta reapropiación identitaria radica en la importancia que los montes (Kax) todavía representan a nivel material y simbólico para la gran mayoría de los mayas modernos de la región ex-henequenera.
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La réception du hip-hop chez des rappeurs afro-québécois dans la ville de Québec : appropriation intersectionnelle de problématiques multidimensionnellesAtséna Abogo, Marie Thérèse 12 December 2024 (has links)
Cette thèse analyse les rappeurs afro-québécois des communautés de Limoilou (Limoilou Starz) et leurs amis de Montcalm comme des acteurs qui s’approprient des éléments identitaires, de lutte sociale et de survie économique, issus des problématiques globales et américaines du hip-hop, au service de leurs défis particuliers. Les divers mérites des luttes menées au moyen de leur art sont acquis par des formes spécifiques de capital. Ainsi les moyens utilisés par les rappeurs sont principalement les paroles de chansons, les prises de parole publique, dans les médias et sur scène, les campagnes d’affichage, l’utilisation des réseaux numériques, l’entreprise économique autonome (photographie, vidéographie, gestion des artistes, vente de vêtements). Ces moyens spécifiques se rattachent à d’autres principes et actions non explicités et sociohistoriquement ancrés. À partir d’une enquête ethnographique menée auprès de 31 participants dans la ville de Québec, j’utilise le concept de « réception différenciée » (Hall, 1980; Morley, 1980) pour décrire le processus de résistance des différents pratiquants et entrepreneurs de la musique aux dominations provenant de groupes divers. Trois principaux groupes de domination sont examinés : les agents d’institutions étatiques (comme les policiers du Service de Police de la Ville de Québec), les agents d’entreprises privées (comme les patrons de grandes boites de nuit et les propriétaires de labels musicaux indépendants) et les groupes et individus du milieu hip-hop, à travers leurs stratégies d’intimidation. a théorie « émergente » ou emergent-fit (Guillemette, 2006; Guillemette et Luckerhoff, 2009) permet d’entrevoir la musique hip-hop en amont comme une structure multidimensionnelle (sociale, identitaire, politique et économique) et intersectionnelle (intersection de plusieurs catégories interreliées, relatives au lieu de résidence, à la race et aux capacités économiques), et en aval comme un champ musical (Bourdieu, 1976 et 1989; Rimmer, 2010) renégocié. Cette structure a pris forme et s’est transformée grâce aux dispositions mentales et physiques (habitus) des acteurs étudiés. Les résultats de cette recherche montrent que certains rappeurs et leurs autres collègues artistes hip-hop— ainsi que quelques entrepreneurs— résistent à plusieurs sortes de domination. D’autres encore acceptent ces dominations sous forme d’idéologies, même en le reconnaissant explicitement. Par contre, une infime partie des acteurs étudiés les rejettent complètement. Ainsi, l’appropriation multidimensionnelle et intersectionnelle des sens dominants à travers le hip-hop mène à plusieurs formes de lecture de la domination et de la résistance. / This research analyzes the afroquebecer rappers of the community of Limoilou (Limoilou Starz) and their friends of Montcalm in Quebec City as actors who appropriate elements of identity, social struggle and economic survival from global and American hip-hop, to help solve their particular challenges. The merits of the various struggles through their art and specific techniques (lyrics, public speaking and in medias and stand-ups, branding campains, online networks) are acquired by multiple sociohistorically rooted forms of capital. From an ethnographic study conducted with 31 participants in the city of Quebec, the concept of "negociated reception" is used to describe the process of resistance of the meaning to these different dominations produced by the actors in positions of power. These modes of domination come from state institutions agents (such as Quebec City Police officers), corporations agents (such as managers of entertainment clubs and of major and independent music labels), and also from individual or groups of peers of hip-hop milieu, through bullying strategies. he “emergent-fit” theory (Guillemette, 2006; Guillemette and Luckerhoff, 2009 ) presents hip-hop music as a renogociated musical field (Bourdieu, 1976 and 1989; Rimmer, 2010), and a multidimensional structure (social, identity, political, and economic) that intersects (through multiple categories such as place of residence, race, and economic capacity), and take shape in and through the mental and physical dispositions (habitus) of the studied actors. The results of this research show that some rappers are "resistant'' to the dominations of their various oppressors. Some others are nevertheless accepting the domination from national ideologies, entrepreneurs and peers, although they are conscious of it. Finally, one small group of studied rappers rejects it completely. Thus, intersectional appropriation of dominant meaning through hip-hop music leads to multiple readings of domination and resistance.
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Le koinon ionien : étude sur l'unité d'une régionGagné, Pierre-Olivier 20 April 2018 (has links)
Les koina ont suscité passablement d’intérêts chez les chercheurs. Leurs institutions, leurs fonctionnements et leur importance politique ont été à maintes reprises analysés, mais les procédés qui ont mené à ces unions n’ont guère suscité l’intérêt qui leur était dû. Or, les mécanismes qui ont permis la formation des koina sont tous aussi importants que leur organisation. Ce mémoire propose de traiter des relations entre les poleis grecques qui influencèrent le façonnement des associations de cités. En ce sens, le cas du koinon des Ioniens se distingue des autres, car son historiographie concerne principalement l’inefficacité de ses institutions et son rôle restreint dans la vie politique de ses membres. La longue existence du koinon indique cependant qu’il devait répondre à des besoins. La présente étude se penchera donc sur la façon dont les relations entre cités structuraient les koina, notamment par l’utilisation d’une unité culturelle, militaire et politique. Le koinon des Ioniens constitue dans cet ordre d’idées un exemple type dans l’énonciation d’une méthode d'analyse des koina de l’époque classique comme de l’époque hellénistique.
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La déqualification des immigrantes universitaires : le rôle de l’origine ethniqueBellemare, Karine 09 1900 (has links)
Chicha (2009) constate un « trou noir » dans la littérature en ce qui a trait au processus qui engendre une plus forte déqualification à l’endroit des immigrantes universitaires. Ce « trou noir » est considéré comme problématique. D’une part, le gouvernement québécois tente de mettre en place des politiques d’immigration qui recrutent des immigrants ayant un capital humain élevé dans l’espoir qu’ils s’insèrent facilement sur marché de l’emploi. D’autre part, la présence plus marquée de déqualification de ce bassin de main d’œuvre démontre un écart entre la volonté politique et la situation réelle en emploi de ces immigrants. Il semble donc exister un problème de discrimination systémique lorsqu’il est question de déqualification des travailleuses immigrantes. Par souci d’équité et dans l’espoir d’avoir une meilleure compréhension du processus menant à la déqualification des immigrantes les objectifs de cette thèse sont de 1- mieux saisir le concept de discrimination en emploi et 2- mettre en place des mesures mieux adaptées pour s’attaquer à cette discrimination. Pour expliquer ce « trou noir », nous considérons que l’approche systémique est pertinente à cause de sa une vision holistique. Nous avons rencontré 52 immigrantes universitaires qui ont partagé leur parcours professionnel pré et post-migratoire. Les thématiques abordées touchaient à de nombreux sujets telles que leur formation, leur expérience professionnelle, leur stratégie d’unité familiale immigrante, leurs démarches concernant tant le processus de reconnaissance de leurs diplômes étrangers que leur insertion sur le marché de l’emploi, le climat de travail, etc. Les résultats de cette recherche indiquent que la discrimination en emploi est toujours présente sur le marché de l’emploi au Québec. De plus, l’origine ethnique, tel que la couleur de la peau, affecte les attitudes, comportements et propos des acteurs du milieu du travail à l’endroit des xiii immigrantes universitaires. L’application des typologies de Van Laer et Janssens (2011) et de Bonilla-Silva (2006) contribue à l’identification des attitudes, des comportements et des propos pouvant être considérés comme étant du racisme subtil. L’un des avancements de cette thèse est l’amélioration du cadre d’analyse systémique afin de mieux comprendre les difficultés à l’emploi des immigrantes universitaires. Les différentes théories empruntées de la psychologie sociale telles que les théories de similarité attraction, de catégorisation sociale et de qualité d’échanges entre subordonné et supérieur (Roberson et Block, 2001) permettent de peaufiner ce cadre d’analyse systémique, puisqu’il permet de mieux saisir les relations, parfois complexes, qui peuvent s’établir entre les différents acteurs et résulter en de la discrimination flagrante ou subtile. / Chicha (2009) observes a ‘’black hole’’ in publications regarding the process that allows for a a higher rate of employment deskilling of immigrant women with university education; a ‘’black hole’’ that is considered to be a real problem. On one hand, the Quebec government is trying to implement immigration policies to increase the recruiting of immigrants with higher human capital, in the hope that they will readily find employment. On the other hand, a higher rate of employment diskilling in this group of workers shows that there is a dichotomy between their actual situation on the job market, and the government’s political objectives. Therefore, there appears to be systemic discrimination on the subject of employment diskilling targeting immigrant workers. In order to address this social justice issue and in the hope of getting a better understanding of the process that leads to employment diskilling of immigrant women, we hope this thesis will better define the concept of discrimination in employment and set the table for implementing more efficient policies that will effectively fight this particular type of discrimination. We consider that the holistic views that caracterize the systemic approach make it the best way to explain this ‘’black hole’’. We have met with 52 university-educated immigrant women; they have shared with us their professional work experience prior to and following their emigration to Canada. We addressed numerous issues such as their education; their professional experience; their planing for the migration of their family; the active steps they took both for the recognition of their foreign university degrees and for getting a job; their workplace experience, etc. The results of our research reveal that discrimination remains an issue in the job market in xv Quebec. Furthermore, issues relating to ethnic origin and skin color still permeate attitudes, behaviors and language, targeting immigrant women with university education in the job market. Van Laer & Janssens (2011) typologies were useful for identifying attitudes, behaviors and comments which could be considered subtle racism. We hope that one of the contributions of the present thesis will be the improvement of the systemic analysis framework , which will lead to a better understanding of university-educated immigrant women. Diverse theories pertaining to social psychology such as similarity attraction theory; social categorisation theory, LMX, (Roberson & Block, 2001) make it possible to refine this systemic analysis framework, and allow for a better understanding of the sometimes complex relations that can develop between individuals and result in open or subtle racism.
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