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Les nations indiennes du sud-est des Etats-Unis (1815-1861) : identité, souveraineté et stratégie mimétique à l'épreuve du déplacement / The southeastern indian nations (1815-1861) : identity, sovereignty and strategic mimesis through the ordeal of removal

Habran, Augustin 09 December 2017 (has links)
Les nations indiennes du sud-est des États-Unis — les Choctaws, Chickasaws, Creeks, Séminoles et Cherokees — constituent une exception dans le paysage étatsunien du début du XlXème siècle, du fait de leur remarquable acculturation. Depuis l'ère coloniale, les Autochtones font le choix stratégique d'adopter certains traits culturels du colonisateur afin de s'imposer dans le dialogue économique et diplomatique avec ce dernier. Lorsqu'il met en place le programme de « civilisation », à un moment où l'assimilation des Indiens à la société américaine est envisagée, l'État fédéral s'appuie sur cet héritage de transformation culturelle. En prenant le concept de « mimétisme stratégique » comme point de départ, de façon à mettre en lumière le rôle des Indiens dans la redéfinition de leur propre identité, cette étude entend analyser la manière dont s'exprime l'agentivité des nations du Sud-Est dans la construction globale de la jeune république, en étudiant la place que prend cette stratégie d'imitation dans le rapport de force entre les nations indiennes et l'État fédéral, entre 1815 et 1861. Malgré les tensions internes impliquées par cette transition identitaire, il apparaît que les nations du Sud-Est se sont réinventées pendant la période, en adoptant notamment l'arsenal politique de création d'un État au sens large. Dans ce contexte, le déplacement vers l'Ouest imposé aux nations par AndrewJackson en 1830 semble impliquer un processus inédit. L'appropriation de la culture et des institutions états-uniennes fait que les nations participent à une certaine élaboration de l'Ouest, qui impose aux États-Unis de se poser la question de sa construction et de son expansion. / At the beginning of the nineteenth century, the southeastern Indian nations — the Choctaws, Chickasaws, Creeks, Seminoles and Cherokees—were an exception in the American landscape because of their outstanding acculturation. Ever since the colonial era, the Indians strategically adapted their culture to that of the colonists so they could weigh in the economic and diplomatic interplay that took place between the two communities. When the federal government implemented the so-called "civilization" program, based on the idea that Indians could be integrated to American society, it relied on this long-standing cultural adaptation. Taking the notion of "strategic mimesis" as a starting point, in order to highlight the role played by the Indians themselves in redefining their own identity, this study aims at analyzing the agency of the southeastern Indians in the making of the early American republic. More specifically, the extent to which this strategic imitation developed by the Indians had an impact on the federal Indian policy between 1815 and 1861 is here discussed. Despite the tensions that appeared within the nations, due to this phenomenon of cultural transformation, it seems that the Indian nations reinvented themselves during the period studied here, in adopting a state-making institutional apparel. In this context, Indian removal, initiated by Andrew Jackson in 1830, implied an unprecedented process. While appropriating American culture and institutions, the relocated Indian nations also partook of the making of the West, and had the United States reflect on its very construction and expansion.
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Centre, périphérie, conflit et formation de l'État depuis Ménélik II : les crises de et dans l'État éthiopien

Bach, Jean-Nicolas 24 October 2011 (has links) (PDF)
Cette thèse revient sur les caractéristiques des conflits armés éthiopiens contemporains(nature et manifestations) à partir d'une réflexion sur la trajectoire historique de l'État,héritier de l'empire construit par Ménélik II à la fin du XIXe siècle et dont les frontièresn'ont que peu varié depuis (hormis l'indépendance de l'Érythrée en 1993). L'expérienceimpériale est également à l'origine d'une perception de l'espace politique éthiopien entermes de " centre " et de " périphérie ". Perception qui demeure dominante au sein desétudes éthiopiennes, notamment dans l'étude de conflits perçus comme opposant le" centre " (assimilé à l'" État moderne ") à ses " périphéries " conquises durant la périodeimpériale (assimilées aux " sociétés traditionnelles "). La réflexion est donc construite àpartir de l'articulation des trois grands thèmes suivants : la formation de l'empire et del'État éthiopien, les conflits armés, et le thème centre-périphérie. Le thème centrepériphériese situe en effet au coeur des interprétations de la formation des empires etdes États. Le rapport entre ce deux thèmes (formation de l'État et thème " centrepériphérie") est ici reformulé à partir des notions de " secteur politique central " et de" secteur politique périphérique " (Coulon 1972). L'État est alors défini comme unprocessus historique produit par la formation (formelle, symbolique et cognitive) de cesdeux secteurs politiques central et périphérique. Ces deux secteurs interdépendants, dontles caractéristiques évoluent en fonction des reconfigurations économiques, sociales etpolitiques, sont à comprendre au sein d'un même ensemble produisant l'État éthiopien etson identité, sa nation.Cette thèse analyse donc le rapport entre la formation de ces deux secteurs politiques etles conflits armés en vue d'en offrir une grille de lecture renouvelée et dépassant lalecture dominante opposant le " centre " à ses " périphéries ". L'étude de trois régionsconflictuelles (Érythrée, Gambella, Afar) et de leur rapport à l'État éthiopien font alorsapparaître non plus une, mais trois grandes tendances de conflit (toujoursinterdépendantes et parfois cumulatives), à savoir : le conflit entre les deux secteurspolitiques, le conflit à l'intérieur du secteur politique central, et le conflit à l'intérieur dusecteur politique périphérique. Enfin, ce travail défend l'idée selon laquelle ces conflitsémanent d'une double crise de l'État éthiopien : une crise " de " l'État (remise en cause del'État éthiopien lui-même), et une crise " dans " l'État (remise en cause du régime et dugouvernement éthiopien, mais pas de l'État en lui-même). De cette double crise, héritéede la période impériale et qui éclot lors du Second règne d'Hailé Sélassié (1941-1974),dérivent les conflits éthiopiens contemporains.
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Centre, périphérie, conflit et formation de l’État depuis Ménélik II : les crises de et dans l’État éthiopien / Center, periphery, conflict and state formation since Menelik II : the Crisis of and within the Ethiopian State.

Bach, Jean-Nicolas 24 October 2011 (has links)
Cette thèse revient sur les caractéristiques des conflits armés éthiopiens contemporains(nature et manifestations) à partir d’une réflexion sur la trajectoire historique de l’État,héritier de l’empire construit par Ménélik II à la fin du XIXe siècle et dont les frontièresn’ont que peu varié depuis (hormis l’indépendance de l’Érythrée en 1993). L’expérienceimpériale est également à l’origine d’une perception de l’espace politique éthiopien entermes de « centre » et de « périphérie ». Perception qui demeure dominante au sein desétudes éthiopiennes, notamment dans l’étude de conflits perçus comme opposant le« centre » (assimilé à l’« État moderne ») à ses « périphéries » conquises durant la périodeimpériale (assimilées aux « sociétés traditionnelles »). La réflexion est donc construite àpartir de l’articulation des trois grands thèmes suivants : la formation de l’empire et del’État éthiopien, les conflits armés, et le thème centre-périphérie. Le thème centrepériphériese situe en effet au coeur des interprétations de la formation des empires etdes États. Le rapport entre ce deux thèmes (formation de l’État et thème « centrepériphérie») est ici reformulé à partir des notions de « secteur politique central » et de« secteur politique périphérique » (Coulon 1972). L’État est alors défini comme unprocessus historique produit par la formation (formelle, symbolique et cognitive) de cesdeux secteurs politiques central et périphérique. Ces deux secteurs interdépendants, dontles caractéristiques évoluent en fonction des reconfigurations économiques, sociales etpolitiques, sont à comprendre au sein d’un même ensemble produisant l’État éthiopien etson identité, sa nation.Cette thèse analyse donc le rapport entre la formation de ces deux secteurs politiques etles conflits armés en vue d’en offrir une grille de lecture renouvelée et dépassant lalecture dominante opposant le « centre » à ses « périphéries ». L’étude de trois régionsconflictuelles (Érythrée, Gambella, Afar) et de leur rapport à l’État éthiopien font alorsapparaître non plus une, mais trois grandes tendances de conflit (toujoursinterdépendantes et parfois cumulatives), à savoir : le conflit entre les deux secteurspolitiques, le conflit à l’intérieur du secteur politique central, et le conflit à l’intérieur dusecteur politique périphérique. Enfin, ce travail défend l’idée selon laquelle ces conflitsémanent d’une double crise de l’État éthiopien : une crise « de » l’État (remise en cause del’État éthiopien lui-même), et une crise « dans » l’État (remise en cause du régime et dugouvernement éthiopien, mais pas de l’État en lui-même). De cette double crise, héritéede la période impériale et qui éclot lors du Second règne d’Hailé Sélassié (1941-1974),dérivent les conflits éthiopiens contemporains. / This work deals with contemporary Ethiopian armed conflicts (nature and forms) out of areflexion on the state trajectory. The Ethiopian state is to be studied in the continuity ofthe empire built by Menelik II at the end of the XIXth century, whose borders haveremained almost unchanged since then (except the Eritrean independence in 1993). Theparticular perception of the Ethiopian political space studied in terms of “centre” and“periphery” is also embedded in this imperial period. A perception which remainscharacteristic of Ethiopian studies, considering the Ethiopian armed conflicts as opposinga “centre” (considered synonymous with “modern state”) to its “peripheries” inheritedfrom the imperial conquests (seen as “traditional societies”). The thesis is thus built outof these three following themes which represent the core of the reflexion: the Ethiopianempire- and state formation, armed conflicts, and the centre-periphery relation. In fact,the centre-periphery relation has been determinant in the theories dealing with empiresandstate-formation. Here, I aim at redefining the relationship between state-formationand the centre-periphery theories by using the notions of “central political sector” and“peripheral political sector” (Coulon 1972). The State shall then be considered as ahistorical process produced by the formation (formal, symbolical, and cognitive) of thesesectors. The sectors are dependent of each other and their characteristics derive fromconstant economic, social and political reconfigurations. They shall be considered in asame whole which produces the Ethiopian state and its identity, its nation.The thesis analyses the relationship between the formation of these two political sectorsand armed conflicts in order to rethink the dominant view considering conflicts as acentre conflicting against its peripheries. Illustrated by the study of three regions (whichhave been experiencing armed conflicts since the imperial period, i.e. Eritrea, Gambellaand Afar), and focusing on their constant and changing relations (formal or perceived)with the Ethiopian state, this work confirms the existence of three main conflict trends(interdependent and sometimes cumulative): the conflict between the two sectors, theconflict within the central sector, and the conflict within the peripheral sector. Finally, Iargue that the current Ethiopian conflicts derive from a dual state crisis: a crisis “of” theEthiopian state (the radical refusal of the state), and a crisis “within” the Ethiopian state(refusal of the regime or the government, but not the State itself). This dual crisisinherited from the imperial period took form during the second reign of Haile Selassie(1941-1974). The roots of contemporary armed conflicts in Ethiopia have to be situated insuch a crisis, and their continuation in its resilience.

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