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Une littérature sous tension : poétique du fragmentaire dans l'oeuvre de Pierre MichonRiva, Magali 09 1900 (has links)
Ce mémoire porte sur la poétique du fragmentaire dans trois ouvrages de Pierre Michon, soit "Trois auteurs", "Maîtres et serviteurs" et "Corps du roi". Plus qu’une préoccupation d’ordre formel, le fragmentaire y apparaît avant tout comme un champ de tensions, qui se manifeste à la fois sur le plan narratif, discursif et énonciatif. Une approche essentiellement poétique, à la jonction de la linguistique, de la rhétorique et de la narratologie, permet de réfléchir au fragmentaire dans ses effets, mais aussi dans ses affects. La recherche s’articule autour de trois grands axes : la généricité, la discontinuité et la représentation.
Dans un premier temps, le fragmentaire est abordé par le prisme de la généricité, qui se traduit, dans l’œuvre de Michon, par une oscillation constante entre le biographique et le romanesque. La tension entre continuité et discontinuité est ensuite étudiée : marquée par les répétitions et variations, elle se manifeste à la fois sur le plan formel (le recueil) et stylistique (la syntaxe, les figures de style). Cette tension est également à comprendre sur le plan temporel, par une prédilection pour l’instant plutôt que pour la durée. Finalement, ce mémoire interroge la répercussion du fragmentaire sur la notion de représentation, qui subit alors un infléchissement : le récit n’est plus envisagé comme représentation, mais comme figuration, cette notion étant à comprendre à la fois comme posture énonciative et dans son rapport à l’image. La figuration est étudiée à partir des scènes romanesques essaimées dans les récits du corpus. / This thesis focuses on the poetics of the fragmentary in the work of Pierre Michon ("Trois auteurs", "Maîtres et serviteurs" and "Corps du roi"). More than a concern of a formal nature, the fragmentariness is first and foremost an area of tensions, revealed through narrative, discursive and enunciative schemes. A poetic approach, at the junction of linguistic, rhetoric and narratology, enables to reflect on the fragmentariness in its effects, but also in its affects. The research is structured around three axes : genericity, discontinuity and representation.
The fragmentariness is first discussed through the lens of the genericity which, in the work of Michon, constantly oscillate between the biographical and the novelistic. The tension between continuity and discontinuity is then studied. Marked by repetitions and variations, this tension presents itself in the formal and stylistic forms. It is also to be understood on a temporal level, with a preference for instantaneity rather than for continuity. Finally, this thesis questions the impact of the fragmentariness on the notion of representation, which undergoes a reorientation : the story is no longer considered as a representation, but as a figuration, which is to be understood both as an enunciative position and in its relation to image. The figuration will be studied from the scenes punctuating Michon’s work.
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Une littérature sous tension : poétique du fragmentaire dans l'oeuvre de Pierre MichonRiva, Magali 09 1900 (has links)
Ce mémoire porte sur la poétique du fragmentaire dans trois ouvrages de Pierre Michon, soit "Trois auteurs", "Maîtres et serviteurs" et "Corps du roi". Plus qu’une préoccupation d’ordre formel, le fragmentaire y apparaît avant tout comme un champ de tensions, qui se manifeste à la fois sur le plan narratif, discursif et énonciatif. Une approche essentiellement poétique, à la jonction de la linguistique, de la rhétorique et de la narratologie, permet de réfléchir au fragmentaire dans ses effets, mais aussi dans ses affects. La recherche s’articule autour de trois grands axes : la généricité, la discontinuité et la représentation.
Dans un premier temps, le fragmentaire est abordé par le prisme de la généricité, qui se traduit, dans l’œuvre de Michon, par une oscillation constante entre le biographique et le romanesque. La tension entre continuité et discontinuité est ensuite étudiée : marquée par les répétitions et variations, elle se manifeste à la fois sur le plan formel (le recueil) et stylistique (la syntaxe, les figures de style). Cette tension est également à comprendre sur le plan temporel, par une prédilection pour l’instant plutôt que pour la durée. Finalement, ce mémoire interroge la répercussion du fragmentaire sur la notion de représentation, qui subit alors un infléchissement : le récit n’est plus envisagé comme représentation, mais comme figuration, cette notion étant à comprendre à la fois comme posture énonciative et dans son rapport à l’image. La figuration est étudiée à partir des scènes romanesques essaimées dans les récits du corpus. / This thesis focuses on the poetics of the fragmentary in the work of Pierre Michon ("Trois auteurs", "Maîtres et serviteurs" and "Corps du roi"). More than a concern of a formal nature, the fragmentariness is first and foremost an area of tensions, revealed through narrative, discursive and enunciative schemes. A poetic approach, at the junction of linguistic, rhetoric and narratology, enables to reflect on the fragmentariness in its effects, but also in its affects. The research is structured around three axes : genericity, discontinuity and representation.
The fragmentariness is first discussed through the lens of the genericity which, in the work of Michon, constantly oscillate between the biographical and the novelistic. The tension between continuity and discontinuity is then studied. Marked by repetitions and variations, this tension presents itself in the formal and stylistic forms. It is also to be understood on a temporal level, with a preference for instantaneity rather than for continuity. Finally, this thesis questions the impact of the fragmentariness on the notion of representation, which undergoes a reorientation : the story is no longer considered as a representation, but as a figuration, which is to be understood both as an enunciative position and in its relation to image. The figuration will be studied from the scenes punctuating Michon’s work.
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Murs, rues et quartiers en devenir : les transformations de l'imaginaire parisien du XXIe siècleAstier-Perret, Sandrine 12 1900 (has links)
Dans son essai Le mal de Paris paru en 2014, Régine Robin diagnostique un
assèchement sémiotique des représentations de la capitale française, lesquelles seraient
figées dans un registre passéiste et nostalgique. Or le travail d’excavation des mises en scène
de Paris présentes dans un corpus du XXIe siècle encore peu défriché — notamment 75
(Anna-Louise Milne), 209, rue Saint Maur, Paris Xe (Ruth Zylberman), Éloge des bâtards
(Olivia Rosenthal), Crue (Philippe Forest) et Le Grand Paris (Aurélien Bellanger) — révèle
des transformations et des déplacements aptes à revivifier cet imaginaire parisien sclérosé.
Les textes profilent ainsi une autre ville. Ces œuvres, lesquelles recourent à des dispositifs
formels très divers, exercent un travail critique sur les représentations sociopolitiques et
culturelles de Paris, notamment sur la valorisation patrimoniale de la ville, sur les
célébrations de sa gentrification, sur ses fétichisations touristiques et sur ses récits
mémoriels officiels.
Cette thèse vise à décrire les mises en texte d’un (Grand) Paris en interaction avec un
imaginaire social conjoncturel, ce qui indique qu’elle s’inscrit dans le cadre heuristique de la
sociocritique. Mes travaux mobilisent plusieurs outils critiques et théoriques des études
littéraires, afin de décortiquer l’organisation interne des textes, et engagent un dialogue avec
un corpus étendu portant sur l’urbanisme, la sociologie, l’histoire, la géographie et la
philosophie. Cette thèse convoque notamment les concepts d’imaginaire social (Pierre
Popovic), de chronotope (Mikhaïl Bakhtine) et de chronotype (Claudia Bouliane, Pierre
Popovic) ainsi que les travaux critiques de Walter Benjamin. Elle s’articule en trois parties :
le premier chapitre est consacré au développement de la notion d’espace flou ; le second à la
descendante du flâneur moderne ; le troisième au récit d’enquête autour d’un immeuble
haussmannien. Enfin, cette thèse privilégie d’une part l’analyse des éléments d’urbanité liés
à l’habitat et à l’habitation par rapport à d’autres travaux plus centrés sur la mobilité, et
d’autre part l’examen de réflexions portant sur l’idée d’une mémoire urbaine menacée de
disparition. / In her essay Le mal de Paris published in 2014, Regine Robin diagnoses a semiotic
drying-up of the French capital representations, which would be frozen in a backwardlooking and nostalgic register. However, the excavation work of the Paris stagings present in
a corpus of the 21st century still little studied — in particular 75 (Anna-Louise Milne), 209,
rue Saint Maur, Paris Xe (Ruth Zylberman), Éloge des bâtards (Olivia Rosenthal), Crue
(Philippe Forest) and Le Grand Paris (Aurélien Bellanger) — reveals transformations and
displacements capable of reviving this sclerotic Parisian imaginary. The texts thus profile
another city. These works, which use a variety of formal mechanisms, work critically on the
socio-political and cultural representations of Paris, notably on the city’s heritage promotion,
on the celebrations of its gentrification, on its touristic fetishizations and on its official
memorial narratives.
This thesis aims to describe the text settings of a (Grand) Paris in interaction with a
conjunctural social imaginary, which indicates that it is part of the heuristic framework of
sociocriticism. My work mobilizes several critical and theoretical tools of literary studies, in
order to dissect the internal organization of texts, and engage a dialogue with an extensive
corpus on urban planning, sociology, history, geography and philosophy. This thesis
summons in particular the concepts of social imaginary (Pierre Popovic), chronotope
(Mikhaïl Bakhtine) and chronotype (Claudia Bouliane, Pierre Popovic) as well as the critical
work of Walter Benjamin. It is divided into three parts: the first chapter is devoted to the
development of the concept of fuzzy space; the second to the descendant of the modern
flâneur; the third to the investigation narrative around a Haussmann building. Finally, this
thesis focuses on the analysis of the elements of urbanity related to housing and dwelling as
opposed to other work more focused on mobility, and also on the examination of reflections
on the idea of an urban memory threatened with disappearance.
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Écrire la souffrance de l’enfant au tournant du XXIe siècle : le récit à l’épreuve de l’innommableBrière, Émilie 07 1900 (has links)
Thèse réalisée en cotutelle avec l’Université Charles-de-Gaulle – Lille-3
pour l'obtention du diplôme de doctorat en Langue et littérature françaises. / Cette thèse est consacrée à l’analyse de six récits parus en France dans les quinze dernières années et qui se donnent pour objet la souffrance de l’enfant : Viol de Danièle Sallenave (1997), L’Enfant éternel de Philippe Forest (1997), Le Cri du sablier de Chloé Delaume (2001), Tom est mort de Marie Darrieussecq (2007), Les Mains gamines d’Emmanuelle Pagano (2008) et Un petit viol de Ludovic Degroote (2009). Si l’enfance malheureuse est, de longue date, représentée dans la fiction romanesque, les récits qui composent le corpus de cette thèse se signalent par le déplacement singulier qu’ils opèrent dans le traitement de ce thème. Prenant acte de son caractère radicalement insensé, les auteurs de ces textes cherchent moins à rendre raison de ce scandale qu’à inventer les moyens linguistiques, stylistiques et narratifs qui permettent de l’exprimer sans en atténuer la part d’insondable et d’inouï. Tous différemment, ils cherchent à reproduire dans la matière textuelle ce vacillement de la raison, à introduire du flottement là où l’axiologie commande des jugements définitifs. Pour eux, la souffrance de l’enfant, avant d’être dénoncée, doit encore trouver les moyens d’être énoncée. Si bien que la représentation de l’enfance souffrante en vient à constituer une pierre de touche sur laquelle s’éprouvent la parole, la langue, le récit – enfin, la littérature.
L’étude de ce corpus requiert de mener, dans un premier temps, des analyses minutieuses qui font appel à des outils et concepts puisés dans diverses théories et méthodes – la linguistique, la stylistique, la rhétorique, la pragmatique, la sémiotique, la narratologie –, afin de mettre en lumière les déplacements sémantiques et sémiologiques effectués par ces six auteurs sur le lexique et les modes usuels de signification. Dans l’esprit de la perspective sociocritique, le résultat de ces analyses sera ensuite projeté sur les structures actuelles de l’imaginaire social français, de manière à évaluer la pertinence épistémologique et la singularité de ces formalisations littéraires en regard des autres pratiques discursives contemporaines. / This thesis is dedicated to the analysis of six novels published in France during the last fifteen years that explore childhood suffering : Viol by Danièle Sallenave (1997), L’Enfant éternel by Philippe Forest (1997), Le Cri du sablier by Chloé Delaume (2001), Tom est mort by Marie Darrieussecq (2007), Les Mains gamines by Emmanuelle Pagano (2008) and Un petit viol by Ludovic Degroote (2009). Although the unhappy childhood has long been addressed in fiction, these novels operate a unique deflection in their treatment of the theme. While acknowledging that this scandal defies reason, the authors of these texts, rather than attempting to explain, seek to invent the linguistic, stylistic and narrative means by which to express childhood suffering, without diminishing its unfathomable nature. In diverse ways, each looks to reproduce within the text this failure of reason, to question where axiology commands definitive judgments. According to these authors, the suffering of the child, before it can be denounced, must first be announced. In this way, the treatment of this theme may be perceived as a touchstone for speech, language, narrative – literature itself.
The study of this corpus first requires meticulous analyses that employ tools and concepts drawn from diverse theories and methods – linguistics, stylistics, rhetoric, pragmatics, semiotics, narratology –, in order to shed light on the semantics and semiotic displacements operated by the six authors on the lexicon and the usual modes of signification. In the spirit of the sociocritical perspective, the results of these analyses will then be projected upon the French imaginaire social for the purpose of assessing the epistemological pertinence and the uniqueness of these literary strategies in regard to other contemporary discursive practices.
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Vues imprenables ; suivi de Paradoxes du voir et de l'aveuglement dans Ceux d'à côté de Laurent MauvignierMichaud-Lapointe, Alice 08 1900 (has links)
Vues imprenables est un récit où se succèdent les monologues de six personnages se trouvant dans un hôtel de luxe le temps d’une fin de semaine. À travers les détours discursifs que chaque personnage emprunte, les mécanismes textuels qu’il ou elle utilise pour éviter de dire et de se confronter aux réminiscences de ses fautes passées, la question du voir et de l’aveuglement se lie étroitement à celle du passage à l’acte. Quels forfaits ces hommes et ces femmes ont-ils commis ? Sont-ils capables de « se voir » réellement ? Quelle est la portée du regard sur le geste qu’ils ont antérieurement posé ? S’inspirant, entre autres, du jeu de société Clue, des Dix Commandements et de l’esthétique du film The Shining, Vues imprenables interroge la notion de repentir, cherchant à savoir jusqu’où le « voile » de la parole peut dissimuler certains actes, jusqu’à quel point le voir peut se révéler insaisissable. L’essai intitulé « Paradoxes du voir et de l’aveuglement dans Ceux d’à côté de Laurent Mauvignier » tisse également des liens avec Vues imprenables : en questionnant les limites et les possibilités du voir dans le roman de Mauvignier, il s’agit en effet d’analyser comment l’avènement de la vue, dans ce récit, laisse en tout temps présager sa possible perte, mais aussi de quelles façons le geste criminel devient « aveugle » au moment même où il est perpétré. En revisitant certains des plus grands mythes grecs, tels ceux d’Œdipe, de Tirésias et de Gorgô, cet essai étudie plus particulièrement la figure de l’alter ego, ce « moi à côté », tantôt coupable tantôt témoin, qui hante le récit de Mauvignier et il propose une réflexion sur les paradoxes du rapport au vu à partir des travaux d’Hélène Cixous, de Georges Didi-Huberman, de J.-B. Pontalis et de Maurice Merleau-Ponty. / Vues imprenables is a fictional narrative that explores the standpoints of six characters residing as guests in a luxury hotel for the weekend. Through discursive detours, and textual devices used by each character to avoid facing up to his faults and confronting the reminiscence of past sins, the questions of sight and blindness are closely intertwined with actions being carried out [passage à l’acte]. What are the characters’ failings ? Are they truly able to “see” through their own self? What part did the gaze play in their past actions? Inspired by the game Clue, The Ten Commandments and the aesthetics of the movie The Shining, Vues imprenables explores the notion of repentance, and by doing so attempts to determine to what extent the veil of words can conceal certain acts, and how sight reveals itself to be forever elusive. The essay entitled “Paradoxes du voir et de l’aveuglement dans Ceux d’à côté de Laurent Mauvignier” also establishes close ties with Vues imprenables, as it probes the limits and possibilities of the seeing in the storytelling. Moreover, the study analyses the meanders in which the advent of sight takes place in Mauvignier’s story, how it always foresees its imminent loss, and also traces the many ways by which the criminal act “turns a blind eye” at the very moment it is perpertrated. Revisiting some of the great tales of Greek mythology (Œdipus, Tiresias, Medusa), the analysis focuses on the particular aspects of the alter ego—“the other I,” at times guilty, at times a witness, who haunts Mauvignier’s novel. The multiple paradoxes of vision are thus scrutinized through a close reading of major writers and philosophers, such as Hélène Cixous, Georges Didi-Huberman, J.-B. Pontalis and Maurice Merleau-Ponty.
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Écrire la souffrance de l’enfant au tournant du XXIe siècle : le récit à l’épreuve de l’innommableBrière, Émilie 07 1900 (has links)
Cette thèse est consacrée à l’analyse de six récits parus en France dans les quinze dernières années et qui se donnent pour objet la souffrance de l’enfant : Viol de Danièle Sallenave (1997), L’Enfant éternel de Philippe Forest (1997), Le Cri du sablier de Chloé Delaume (2001), Tom est mort de Marie Darrieussecq (2007), Les Mains gamines d’Emmanuelle Pagano (2008) et Un petit viol de Ludovic Degroote (2009). Si l’enfance malheureuse est, de longue date, représentée dans la fiction romanesque, les récits qui composent le corpus de cette thèse se signalent par le déplacement singulier qu’ils opèrent dans le traitement de ce thème. Prenant acte de son caractère radicalement insensé, les auteurs de ces textes cherchent moins à rendre raison de ce scandale qu’à inventer les moyens linguistiques, stylistiques et narratifs qui permettent de l’exprimer sans en atténuer la part d’insondable et d’inouï. Tous différemment, ils cherchent à reproduire dans la matière textuelle ce vacillement de la raison, à introduire du flottement là où l’axiologie commande des jugements définitifs. Pour eux, la souffrance de l’enfant, avant d’être dénoncée, doit encore trouver les moyens d’être énoncée. Si bien que la représentation de l’enfance souffrante en vient à constituer une pierre de touche sur laquelle s’éprouvent la parole, la langue, le récit – enfin, la littérature.
L’étude de ce corpus requiert de mener, dans un premier temps, des analyses minutieuses qui font appel à des outils et concepts puisés dans diverses théories et méthodes – la linguistique, la stylistique, la rhétorique, la pragmatique, la sémiotique, la narratologie –, afin de mettre en lumière les déplacements sémantiques et sémiologiques effectués par ces six auteurs sur le lexique et les modes usuels de signification. Dans l’esprit de la perspective sociocritique, le résultat de ces analyses sera ensuite projeté sur les structures actuelles de l’imaginaire social français, de manière à évaluer la pertinence épistémologique et la singularité de ces formalisations littéraires en regard des autres pratiques discursives contemporaines. / This thesis is dedicated to the analysis of six novels published in France during the last fifteen years that explore childhood suffering : Viol by Danièle Sallenave (1997), L’Enfant éternel by Philippe Forest (1997), Le Cri du sablier by Chloé Delaume (2001), Tom est mort by Marie Darrieussecq (2007), Les Mains gamines by Emmanuelle Pagano (2008) and Un petit viol by Ludovic Degroote (2009). Although the unhappy childhood has long been addressed in fiction, these novels operate a unique deflection in their treatment of the theme. While acknowledging that this scandal defies reason, the authors of these texts, rather than attempting to explain, seek to invent the linguistic, stylistic and narrative means by which to express childhood suffering, without diminishing its unfathomable nature. In diverse ways, each looks to reproduce within the text this failure of reason, to question where axiology commands definitive judgments. According to these authors, the suffering of the child, before it can be denounced, must first be announced. In this way, the treatment of this theme may be perceived as a touchstone for speech, language, narrative – literature itself.
The study of this corpus first requires meticulous analyses that employ tools and concepts drawn from diverse theories and methods – linguistics, stylistics, rhetoric, pragmatics, semiotics, narratology –, in order to shed light on the semantics and semiotic displacements operated by the six authors on the lexicon and the usual modes of signification. In the spirit of the sociocritical perspective, the results of these analyses will then be projected upon the French imaginaire social for the purpose of assessing the epistemological pertinence and the uniqueness of these literary strategies in regard to other contemporary discursive practices. / Thèse réalisée en cotutelle avec l’Université Charles-de-Gaulle – Lille-3
pour l'obtention du diplôme de doctorat en Langue et littérature françaises.
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Dynamique de l'aveu et de la dénonciation dans les récits du sida d'Hervé GuibertBrault, Anne-Véronique 08 1900 (has links)
Les répercussions du sida sur la communauté intellectuelle préfiguraient un changement certain dans l’esthétique littéraire contemporaine. Le témoignage de l’expérience individuelle de l’écrivain, à cet instant de désarroi collectif et de répression sociale à l’égard de la communauté homosexuelle, cherchait à provoquer une reconfiguration de l’espace de l’aveu par la projection du sujet privé dans la sphère publique. Cette posture de mise à nu avait déjà vu le jour dans les écrits féministes des années 70, mais elle a subi dans les années 80 et 90 une transformation importante puisque c’est le sujet masculin qui s’est exposé par la médiation du corps dans le récit de la maladie à l’heure du sida. Les discours de l’intime tentaient de rapprocher les espaces social et littéraire tout en affirmant des formes définies par des éthiques et des esthétiques hétérogènes.
La période d’écriture de la maladie, qui clôt l’oeuvre de Guibert, est caractérisée par l’ancrage du contexte social de l’épidémie du sida. Par conséquent, les trois récits qui la fondent, soit À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie (1990), Le protocole compassionnel (1991) et Cytomégalovirus (1992), constituent le triptyque sur lequel s’appuiera ma réflexion, auquel s’ajoute le journal tenu par Guibert depuis son adolescence jusqu’à sa mort, Le mausolée des amants (2001), qui a été publié dix ans après la disparition de l’auteur. Cette oeuvre s’inscrit en partie dans cette mouvance du témoignage de la maladie, qui prend place entre 1987 et 1991, période pendant laquelle l’écrivain sent sa vulnérabilité sur le plan de sa santé. Il est proposé d’étudier à travers ces écrits l’écriture de l’aveu et de la dénonciation, telle qu’elle est pensée chez Guibert. Il s’agira de réfléchir sur les stratégies et les fonctions du témoignage littéraire d’une telle expérience à travers la mise en récit du sujet. Une problématique traverse toutefois cette posture de mise en danger individuelle où la nécessité de se révéler est l’objet d’un non-consensus. Or, cette recherche d’intensité par l’aveu, qui repose sur la maladie, la sexualité et la mort, veut dépasser sa dimension apocalyptique en tentant d’inscrire l’oeuvre dans une éthique sociale. De ce fait, le dévoilement, sur le mode de la dénonciation, s’oriente sur la dimension collective en prenant à partie la société et la communauté. / The impact of Aids on the intellectual community anticipates an important change in contemporary literature’s aesthetics. Testimony of the writer’s experience, in an epoch of collective disarray and social repression towards homosexuals, strived to create a new context for self-confession by prospecting the personal subject into public sphere. This mode of self-exposure was already manifest in feminine texts from the 70’s, but it underwent an important transformation in the 80’s and 90’s. In the age of Aids, it is the masculine subject that, by means of the body, unveils itself in narratives about the disease. Discourses about personal intimacy attempted to bring social and literary spaces closer by elaborating forms of heterogeneous ethics and aesthetics.
The closing period of Guibert’s work, which focuses on illness is anchored in the social context of the Aids epidemic. Consequently, the three texts, À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie (1990), Le protocole compassionnel (1991) and Cytomégalovirus (1992) constitute the central subject of my reflection, along with the personal diary that Guibert kept from his teenage years until his death, Le mausolée des amants (2001). To a certain extent, this journal bears witness to the encroaching disease, which evolved between the years 1987 and 1991, the period during which the writer felt a growing vulnerability regarding his health.
This study will focus on Guibert’s thinking about confession and denunciation. It will be a matter of reflecting on the strategies and functions of literature bearing intensity to the subjective experience of Aids. Moreover, the quest for achieving intensity by self-confession which concerns telling the story of illness, sexuality and death, seeks to go beyond an apocalyptic dimension by inscribing the work in a social and ethical context. In this way, self-exposure holds forth the collective aspect by confronting society and community.
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Dynamique de l'aveu et de la dénonciation dans les récits du sida d'Hervé GuibertBrault, Anne-Véronique 08 1900 (has links)
RÉSUMÉ
Les répercussions du sida sur la communauté intellectuelle préfiguraient un changement certain dans l’esthétique littéraire contemporaine. Le témoignage de l’expérience individuelle de l’écrivain, à cet instant de désarroi collectif et de répression sociale à l’égard de la communauté homosexuelle, cherchait à provoquer une reconfiguration de l’espace de l’aveu par la projection du sujet privé dans la sphère publique. Cette posture de mise à nu avait déjà vu le jour dans les écrits féministes des années 70, mais elle a subi dans les années 80 et 90 une transformation importante puisque c’est le sujet masculin qui s’est exposé par la médiation du corps dans le récit de la maladie à l’heure du sida. Les discours de l’intime tentaient de rapprocher les espaces social et littéraire tout en affirmant des formes définies par des éthiques et des esthétiques hétérogènes.
La période d’écriture de la maladie, qui clôt l’oeuvre de Guibert, est caractérisée par l’ancrage du contexte social de l’épidémie du sida. Par conséquent, les trois récits qui la fondent, soit À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie (1990), Le protocole compassionnel (1991) et Cytomégalovirus (1992), constituent le triptyque sur lequel s’appuiera ma réflexion, auquel s’ajoute le journal tenu par Guibert depuis son adolescence jusqu’à sa mort, Le mausolée des amants (2001), qui a été publié dix ans après la disparition de l’auteur. Cette oeuvre s’inscrit en partie dans cette mouvance du témoignage de la maladie, qui prend place entre 1987 et 1991, période pendant laquelle l’écrivain sent sa vulnérabilité sur le plan de sa santé. Il est proposé d’étudier à travers ces écrits l’écriture de l’aveu et de la dénonciation, telle qu’elle est pensée chez Guibert. Il s’agira de réfléchir sur les stratégies et les fonctions du témoignage littéraire d’une telle expérience à travers la mise en récit du sujet. Une problématique traverse toutefois cette posture de mise en danger individuelle où la nécessité de se révéler est l’objet d’un non-consensus. Or, cette recherche d’intensité par l’aveu, qui repose sur la maladie, la sexualité et la mort, veut dépasser sa dimension apocalyptique en tentant d’inscrire l’oeuvre dans une éthique sociale. De ce fait, le dévoilement, sur le mode de la dénonciation, s’oriente sur la dimension collective en prenant à partie la société et la communauté. / ABSTRACT
The impact of Aids on the intellectual community anticipates an important change in contemporary literature’s aesthetics. Testimony of the writer’s experience, in an epoch of collective disarray and social repression towards homosexuals, strived to create a new context for self-confession by prospecting the personal subject into public sphere. This mode of self-exposure was already manifest in feminine texts from the 70’s, but it underwent an important transformation in the 80’s and 90’s. In the age of Aids, it is the masculine subject that, by means of the body, unveils itself in narratives about the disease. Discourses about personal intimacy attempted to bring social and literary spaces closer by elaborating forms of heterogeneous ethics and aesthetics.
The closing period of Guibert’s work, which focuses on illness is anchored in the social context of the Aids epidemic. Consequently, the three texts, À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie (1990), Le protocole compassionnel (1991) and Cytomégalovirus (1992) constitute the central subject of my reflection, along with the personal diary that Guibert kept from his teenage years until his death, Le mausolée des amants (2001). To a certain extent, this journal bears witness to the encroaching disease, which evolved between the years 1987 and 1991, the period during which the writer felt a growing vulnerability regarding his health.
This study will focus on Guibert’s thinking about confession and denunciation. It will be a matter of reflecting on the strategies and functions of literature bearing intensity to the subjective experience of Aids. Moreover, the quest for achieving intensity by self-confession which concerns telling the story of illness, sexuality and death, seeks to go beyond an apocalyptic dimension by inscribing the work in a social and ethical context. In this way, self-exposure holds forth the collective aspect by confronting society and community.
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La plainte du chien battu, ou la poésie désenchanteresse (1991-2013) de Michel HouellebecqSultan, Martin 08 1900 (has links)
Ce mémoire propose une étude des poésies de Michel Houellebecq menée dans le respect des visées et du cadre théorique de la sociocritique (Duchet, Robin, Popovic). Chacun de ses trois chapitres explore un thème de recherche qui s’est imposé par sa prégnance dans l’œuvre étudiée : la vie urbaine, la vie sociale, les altérités de la ville. L’hypothèse principale est que l’écriture houellebecquienne capte des signes, des actes de langage, des représentations qui circulent dans la société française contemporaine, et qu’elle le fait de manière dynamique, c’est-à-dire en les soumettant à un travail scriptural qui critique leur usage et qui en modifie le sens. La « mise en texte » (Duchet) de la vie urbaine (premier chapitre) met à jour une domination de la ville et de ses habitants par les seules lois économiques. Elle décrit ainsi un monde qui n’est plus que marchand. Celle de la vie sociale et des liens interpersonnels (deuxième chapitre) démontre leur étonnante facticité et atteste que leur organisation restreint de plus en plus les libertés individuelles. Ce qui était un acquis de la modernité sociale : pouvoir bénéficier de « temps libre » pour prendre soin de soi et des proches, devient de plus en plus impossible. Enfin, celle des altérités de la ville (banlieue, province, nature – troisième chapitre), prouve que ces dernières n’offrent aucune alternative à l’hostilité du monde urbain et à la règle du chacun pour soi. Malgré ce diagnostic désolant, la poésie cherche à déceler ici ou là des traces d’espoir et de solidarité. / This master’s dissertation is a study of Michel Houellebecq’s poetry according to the theoretical framework of sociocritic (Duchet, Robin, Popovic). Urban life, social life and alterities of the city are the most present themes in the poetical work of the author. The main hypothesis is that the writing mobilizes and take over signs, linguistic acts and representations which float around in the French contemporary society, but in a dynamic way: the scriptural act of writing modifies their meaning and criticizes their common use. In the first chapter, we will discuss the “putting into text” (literal translation of the « mise en texte » concept by Duchet, which is the action of putting something into the form of a literary text) of urban life, which shines a light on how much the economic laws rule the city and its inhabitants. It describes a market world where money reigns. In the second chapter, the “putting into text” of social life and people-to-people ties shows how surprisingly artificial they are and certifies that their organization shrinks individual liberties more and more. Having free time to spend with your loved ones was once a given of social modernity but is now becoming difficult to manage. In the third and last chapter, the putting into text of the othernesses of the city (suburbs, province, nature) reveals that they offer no alternative to the hostility of the urban world and the fact that it is, and it will always be, every man for himself. Despite this distressing diagnosis, poetry tries to detect here and there hints of hope and solidarity.
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Pauline Delabroy-Allard: Ça raconte Sarah. Překlad románového debutu a uvedení díla mladé francouzské autorky na český knižní trh / Pauline Delabroy-Allard - Ça raconte Sarah. Translation of a Literary Debut and Introduction of the Work of a Young French Author to the Czech Literary ScenePazderová, Vendula January 2021 (has links)
The aim of this master's thesis is to create a translation of the first half of the literary debut Ça raconte Sarah written by the French author Pauline Delabroy-Allard and to connect it with a study that provides a commentary on the translation of the novel itself, as well as on the process of introducing the literary work to the book market. The first part offers a presentation of the work Ça raconte Sarah - details about the original text, its author and publisher, critical reviews and stylistics. The second and crucial part presents the translation of the first half of the novel. The translation is followed by a commentary on the most complicated extracts and chosen translation technique. Key words: annotated translation, literary translation, Pauline Delabroy-Allard, translation analysis, translation methods, translation strategy, translation problems, reception of literary work, reception of French contemporary literature, book market.
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