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«La stratégie autofictionnelle de Chloé Delaume», étude, suivie de «Rose Cochon», autofiction

Racicot, Isabelle January 2014 (has links)
Ce mémoire de maîtrise se divise en trois parties : une étude critique, un texte de création et une autoréflexion. Le premier volet, « La stratégie autofictionnelle de Chloé Delaume », s’intéresse à la pratique d’écriture de Delaume au moyen de trois œuvres : l’autofiction « Dans ma maison sous terre » (2009) et les essais « S’écrire mode d’emploi » (2008) et « La règle du Je » (2010). L’écrivaine préconise une autofiction « expérimentale » grâce à laquelle elle provoque des faits et prend le contrôle de son récit. Longtemps écrite par d’autres, l’auteure-narratrice cherche à se réapproprier son identité et à reconstruire son « Moi saccagé ». Le texte se donne à voir comme un espace privilégié au sein duquel Delaume s’éprouve et se transforme à l’aide des mots et du pouvoir qu’ils ont sur le réel. Le deuxième volet, « Rose cochon », est une autofiction mettant en scène une jeune femme de trente ans, Isabelle, qui entreprend de se connaître par l’écriture. Le texte explore les thèmes de la solitude, de l’enfance, de l’amour et témoigne d’un rapport à soi et au monde problématique. « Rose cochon », tel que développé dans le troisième volet, s’inscrit dans la foulée des recherches menées sur Chloé Delaume. L’auteure-narratrice choisit de prendre la parole à travers un récit autofictionnel constitué, comme chez Delaume, d’une tension entre un sentiment tragique et une manière ludique de l’exprimer. Isabelle est un sujet souffrant qui s'allie le langage à la fois pour se cacher et pour se montrer. Ainsi, dans les trois parties du mémoire, nous voyons apparaître une auteure-narratrice à l’identité vacillante qui tente, par la pratique de l’autofiction, de prendre sa place et de transformer son réel.
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La Sociétose suivi de L’illusion du média en direct dans Les Sorcières de la République de Chloé Delaume

Théroux, Alain 05 1900 (has links)
Ce mémoire propose une analyse de la dystopie féministe et mémorielle Les Sorcières de la République de Chloé Delaume, en s'intéressant particulièrement à l’illusion du média en direct que l'autrice y met en scène. Notre but sera de déterminer quel effet cette illusion peut produire dans le format statique d’un récit littéraire imprimé, ainsi que fut notre intention scripturale avec La Sociétose, court roman d’anticipation présenté dans ce mémoire. Seront entre autres convoqués dans la réalisation de ce projet, les philosophes Giorgio Agamben et Tzvetan Todorov, qui guideront notre réflexion, dans le premier cas, sur les intentions critiques de Chloé Delaume, puisque nous posons le postulat que le dispositif encadrant son récit mène à une dénonciation des institutions contemporaines, par la profanation, et que cette critique se veut forte grâce à un direct spectaculaire destiné à servir l'histoire. Dans un second volet réservé aux stratégies langagières, le critique Todorov nous fera voir comment l'enjeu de la parole magique pimente les tribulations croisées des personnages centraux. Notre projet créatif rejoint les Sorcières de Chloé Delaume à maints égards. La Sociétose raconte l'histoire d'une anthropolinguiste mondialement connue pour avoir créé un idiome inclusif, que le gouvernement nomme, sans raison apparente, en 2067, à la tête d'un organisme de haute instance destiné à éradiquer cette langue. Tout au long du récit, cette femme au cheminement contradictoire, fera l'objet d'une série d'émissions spéciales menées en direct dans le contexte de vifs débats linguistiques qui étouffent l'espace public alors que gronde la menace d'opérations subversives. Les deux récits au cœur de notre travail en recherche/création ont cours dans le futur, et à leur manière de « direct littéraire » mettent en scène des voix qui luttent contre leur effacement. / This project offers an analysis of the feminist and memorial dystopia Les Sorcières de la République, a novel by Chloé Delaume focusing on a live media broadcast staged by the author. Our goal will be to determine what effect this illusion can produce in the static format of a book, as was our scriptural intention with La Sociétose, a short anticipatory novel presented in this essay. Among others, the philosophers Giorgio Agamben and Tzvetan Todorov, will guide our reflection, in the first case, on what we supposed to be the critical intentions of Chloé Delaume, towards contemporary institutions, in a goal of denunciation by profanation. In a second section underlining language strategies, the Bulgarian critic Todorov will show us how magic speech intervene in the course of the central characters. Our creative project joins Les Sorcières of Chloé Delaume in many ways. La Sociétose tells the story of an anthropolinguist, Milénia Bernard, known worldwide for having created an inclusive language. For no apparent reason the government appoints Milénia, in 2067, to manage a high-level state organization intended to eradicate this language. Throughout the story, this contradictory character will be the subject of a series of special live programs in the context of fiery linguistic debates while a riot is to be prepared by fanatics. The two stories, La Sociétose an Les Sorcières complete each other in our research and creation work
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Le jeu littéraire : appropriation et transformation discursive et textuelle dans Certainement Pas de Chloé Delaume ; suivi de Jouer le je

Younsi, Dalia 04 1900 (has links)
Dans Certainement Pas, je m’intéresserai à la problématique du jeu littéraire dans son rapport à la contrainte. Comment Chloé Delaume réussit-elle dans un premier temps à s’approprier un certain nombre de discours culturels et de formes a priori extralittéraires pour ensuite les transformer? Dans un second temps, comment s’y prend-elle pour « phagocyter » dans son écriture une pléthore de références littéraires? Conséquemment, quelle conception de la littérature livre-t-elle? Veut-elle, par l’aspect ludique de son roman, rendre un hommage filial aux auteurs d’hier et ainsi adopter une position empreinte de dévotion? Essaye-t-elle, au contraire, de « déchiqueter-dégurgiter » ces textes paternels et agir en iconoclaste? En procédant de cette façon, détruit-elle ou non le mythe de l’originalité en littérature? Finalement, comment s’effectue la réception de son texte ? Jouer le je est un projet d’écriture prolongeant les réflexions sur la place du jeu et de la contrainte dans la littérature. Prenant la forme d’une pièce de théâtre, il cherche à travailler la problématique de l’automatisme langagier actuel et devient une tentative de destruction de celui-ci. Ce texte met en scène deux personnages. La protagoniste principale, une jeune femme de vingt-cinq ans nommée Plume Liddell, étudiante en immunologie souffrant de dyslexie linguistique, participera à six séances de psychothérapie au cours desquelles elle parlera d’elle-même. L’autre personnage: la psychologue, restera muette ou presque tout au long des séances. / In Certainement Pas, I will be focusing on the problematic of the literary game and its relation to the constraint. First, how does Chloé Delaume manage to appropriate multiple extra-literary cultural discourses and forms a priori, in order to then transform them? Second, how is she able, within her style of writing, to "phagocyte" a vast quantity of literary references? Consequently, what concept of literature does she provide the reader? Does she aspire, by modeling her novel on a game, to filially acknowledge past authors, thus adopting a devoted position? Or, does she conversely attempt to "dissect/ regurgitate" these paternal texts in order to act iconoclastically? In this manner, does she succeed in destroying the myth of originality in literature? Last but not least, how is her text interpreted and received by the reader? Jouer le je is a literary project which broadens and pushes the boundaries of reflections on the role that the game and the constraint play in literature. Written as a play, the text seeks to hone the problematic of linguistic automatism, thus becoming a tool of the latter's destruction. The text features two characters. The principal protagonist, a young twenty-five year old woman named Plume Liddell studying immunology and suffering of linguistic dyslexia, shall participate in six psychotherapy sessions during which she will describe herself. The second character, the psychologist, will not speak for the greater part of the sessions.
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Le jeu littéraire : appropriation et transformation discursive et textuelle dans Certainement Pas de Chloé Delaume ; suivi de Jouer le je

Younsi, Dalia 04 1900 (has links)
Dans Certainement Pas, je m’intéresserai à la problématique du jeu littéraire dans son rapport à la contrainte. Comment Chloé Delaume réussit-elle dans un premier temps à s’approprier un certain nombre de discours culturels et de formes a priori extralittéraires pour ensuite les transformer? Dans un second temps, comment s’y prend-elle pour « phagocyter » dans son écriture une pléthore de références littéraires? Conséquemment, quelle conception de la littérature livre-t-elle? Veut-elle, par l’aspect ludique de son roman, rendre un hommage filial aux auteurs d’hier et ainsi adopter une position empreinte de dévotion? Essaye-t-elle, au contraire, de « déchiqueter-dégurgiter » ces textes paternels et agir en iconoclaste? En procédant de cette façon, détruit-elle ou non le mythe de l’originalité en littérature? Finalement, comment s’effectue la réception de son texte ? Jouer le je est un projet d’écriture prolongeant les réflexions sur la place du jeu et de la contrainte dans la littérature. Prenant la forme d’une pièce de théâtre, il cherche à travailler la problématique de l’automatisme langagier actuel et devient une tentative de destruction de celui-ci. Ce texte met en scène deux personnages. La protagoniste principale, une jeune femme de vingt-cinq ans nommée Plume Liddell, étudiante en immunologie souffrant de dyslexie linguistique, participera à six séances de psychothérapie au cours desquelles elle parlera d’elle-même. L’autre personnage: la psychologue, restera muette ou presque tout au long des séances. / In Certainement Pas, I will be focusing on the problematic of the literary game and its relation to the constraint. First, how does Chloé Delaume manage to appropriate multiple extra-literary cultural discourses and forms a priori, in order to then transform them? Second, how is she able, within her style of writing, to "phagocyte" a vast quantity of literary references? Consequently, what concept of literature does she provide the reader? Does she aspire, by modeling her novel on a game, to filially acknowledge past authors, thus adopting a devoted position? Or, does she conversely attempt to "dissect/ regurgitate" these paternal texts in order to act iconoclastically? In this manner, does she succeed in destroying the myth of originality in literature? Last but not least, how is her text interpreted and received by the reader? Jouer le je is a literary project which broadens and pushes the boundaries of reflections on the role that the game and the constraint play in literature. Written as a play, the text seeks to hone the problematic of linguistic automatism, thus becoming a tool of the latter's destruction. The text features two characters. The principal protagonist, a young twenty-five year old woman named Plume Liddell studying immunology and suffering of linguistic dyslexia, shall participate in six psychotherapy sessions during which she will describe herself. The second character, the psychologist, will not speak for the greater part of the sessions.
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Le blog d'écrivain : la littérature à l'épreuve d'Internet / The Internet and the challenge of literature : case-studies on writer blogs

Ruiz, Ugo 06 February 2015 (has links)
Ce travail se propose d’étudier les effets d’Internet sur la littérature : le web se prête-t-il à l’activité littéraire ou représente-t-il pour elle au contraire une limite, voire une menace pour son avenir ? Nous menons notre interrogation à partir de l’analyse de trois blogs d’écrivain dont les auteurs publient aussi des romans dans des maisons d’édition reconnues : François Bon, Éric Chevillard et Chloé Delaume. À l’aide d’outils empruntés au domaine de l’analyse du discours, nous abordons des problèmes théoriques relatifs aux effets du support numérique sur la perception des genres et sur la notion d’auteur. Tout d’abord, nous montrons que le web ne permet pas l’émergence d’œuvres littéraires, puisque ce processus repose sur le circuit éditorial et la hiérarchie imposée par les catégories textuelles. La toile compromet également le statut d’auteur au sens fort du terme, dans la mesure où les écrivains sont amenés à établir un contact direct avec leurs lecteurs. Nous mettons en évidence que cet exercice d’écriture est ainsi soumis à une double contrainte : la notoriété de leurs blogs se fait au détriment d’une pratique littéraire gratifiante à laquelle les écrivains ne veulent pourtant pas renoncer. Cette situation ressort dans la manière dont les écrivains introduisent leur projet littéraire sur Internet : Bon veut mettre l’œuvre sur la toile, Chevillard se pose en défenseur de la « bonne » littérature et Delaume crée son salon littéraire. / This study focuses on three blogs kept by writers who have published novels in renowned publishing houses: François Bon, Éric Chevillard and Chloé Delaume. This new writing practice raises the question of whether literature can be transferred to the Internet: does this medium admit literary activity or, on the contrary, does it represent a limit or even a threat to the future of literature? By using theoretical tools from the field of discourse analysis, the study discusses theoretical problems related to the impact of digital media on the perception of genres and on the notion of authorship. First, the study shows that the web does not allow the emergence of literary works, because this process is based on the editorial circuit and the hierarchy between textual categories. The existence of authors in the strongest meaning of the term is also compromised by the web, since the writers establish direct contact with their readers. The writer blog thus implies a dilemma: its success is necessarily to the detriment of a rewarding literary practice that the writer does not want to give up. This double bind is apparent in the way the writers use their blog: Bon wishes to open the literary field to the Internet, Chevillard is defending ”good” literature and Delaume intends to make her blog a performance.
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Le chant du mycélium ; suivi de Le monologue polyphonique dans la pièce Éden Matin Midi et Soir de Chloé Delaume

Pulido, Clélia 05 1900 (has links)
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Écrire la souffrance de l’enfant au tournant du XXIe siècle : le récit à l’épreuve de l’innommable

Brière, Émilie 07 1900 (has links)
Thèse réalisée en cotutelle avec l’Université Charles-de-Gaulle – Lille-3 pour l'obtention du diplôme de doctorat en Langue et littérature françaises. / Cette thèse est consacrée à l’analyse de six récits parus en France dans les quinze dernières années et qui se donnent pour objet la souffrance de l’enfant : Viol de Danièle Sallenave (1997), L’Enfant éternel de Philippe Forest (1997), Le Cri du sablier de Chloé Delaume (2001), Tom est mort de Marie Darrieussecq (2007), Les Mains gamines d’Emmanuelle Pagano (2008) et Un petit viol de Ludovic Degroote (2009). Si l’enfance malheureuse est, de longue date, représentée dans la fiction romanesque, les récits qui composent le corpus de cette thèse se signalent par le déplacement singulier qu’ils opèrent dans le traitement de ce thème. Prenant acte de son caractère radicalement insensé, les auteurs de ces textes cherchent moins à rendre raison de ce scandale qu’à inventer les moyens linguistiques, stylistiques et narratifs qui permettent de l’exprimer sans en atténuer la part d’insondable et d’inouï. Tous différemment, ils cherchent à reproduire dans la matière textuelle ce vacillement de la raison, à introduire du flottement là où l’axiologie commande des jugements définitifs. Pour eux, la souffrance de l’enfant, avant d’être dénoncée, doit encore trouver les moyens d’être énoncée. Si bien que la représentation de l’enfance souffrante en vient à constituer une pierre de touche sur laquelle s’éprouvent la parole, la langue, le récit – enfin, la littérature. L’étude de ce corpus requiert de mener, dans un premier temps, des analyses minutieuses qui font appel à des outils et concepts puisés dans diverses théories et méthodes – la linguistique, la stylistique, la rhétorique, la pragmatique, la sémiotique, la narratologie –, afin de mettre en lumière les déplacements sémantiques et sémiologiques effectués par ces six auteurs sur le lexique et les modes usuels de signification. Dans l’esprit de la perspective sociocritique, le résultat de ces analyses sera ensuite projeté sur les structures actuelles de l’imaginaire social français, de manière à évaluer la pertinence épistémologique et la singularité de ces formalisations littéraires en regard des autres pratiques discursives contemporaines. / This thesis is dedicated to the analysis of six novels published in France during the last fifteen years that explore childhood suffering : Viol by Danièle Sallenave (1997), L’Enfant éternel by Philippe Forest (1997), Le Cri du sablier by Chloé Delaume (2001), Tom est mort by Marie Darrieussecq (2007), Les Mains gamines by Emmanuelle Pagano (2008) and Un petit viol by Ludovic Degroote (2009). Although the unhappy childhood has long been addressed in fiction, these novels operate a unique deflection in their treatment of the theme. While acknowledging that this scandal defies reason, the authors of these texts, rather than attempting to explain, seek to invent the linguistic, stylistic and narrative means by which to express childhood suffering, without diminishing its unfathomable nature. In diverse ways, each looks to reproduce within the text this failure of reason, to question where axiology commands definitive judgments. According to these authors, the suffering of the child, before it can be denounced, must first be announced. In this way, the treatment of this theme may be perceived as a touchstone for speech, language, narrative – literature itself. The study of this corpus first requires meticulous analyses that employ tools and concepts drawn from diverse theories and methods – linguistics, stylistics, rhetoric, pragmatics, semiotics, narratology –, in order to shed light on the semantics and semiotic displacements operated by the six authors on the lexicon and the usual modes of signification. In the spirit of the sociocritical perspective, the results of these analyses will then be projected upon the French imaginaire social for the purpose of assessing the epistemological pertinence and the uniqueness of these literary strategies in regard to other contemporary discursive practices.
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Écrire la souffrance de l’enfant au tournant du XXIe siècle : le récit à l’épreuve de l’innommable

Brière, Émilie 07 1900 (has links)
Cette thèse est consacrée à l’analyse de six récits parus en France dans les quinze dernières années et qui se donnent pour objet la souffrance de l’enfant : Viol de Danièle Sallenave (1997), L’Enfant éternel de Philippe Forest (1997), Le Cri du sablier de Chloé Delaume (2001), Tom est mort de Marie Darrieussecq (2007), Les Mains gamines d’Emmanuelle Pagano (2008) et Un petit viol de Ludovic Degroote (2009). Si l’enfance malheureuse est, de longue date, représentée dans la fiction romanesque, les récits qui composent le corpus de cette thèse se signalent par le déplacement singulier qu’ils opèrent dans le traitement de ce thème. Prenant acte de son caractère radicalement insensé, les auteurs de ces textes cherchent moins à rendre raison de ce scandale qu’à inventer les moyens linguistiques, stylistiques et narratifs qui permettent de l’exprimer sans en atténuer la part d’insondable et d’inouï. Tous différemment, ils cherchent à reproduire dans la matière textuelle ce vacillement de la raison, à introduire du flottement là où l’axiologie commande des jugements définitifs. Pour eux, la souffrance de l’enfant, avant d’être dénoncée, doit encore trouver les moyens d’être énoncée. Si bien que la représentation de l’enfance souffrante en vient à constituer une pierre de touche sur laquelle s’éprouvent la parole, la langue, le récit – enfin, la littérature. L’étude de ce corpus requiert de mener, dans un premier temps, des analyses minutieuses qui font appel à des outils et concepts puisés dans diverses théories et méthodes – la linguistique, la stylistique, la rhétorique, la pragmatique, la sémiotique, la narratologie –, afin de mettre en lumière les déplacements sémantiques et sémiologiques effectués par ces six auteurs sur le lexique et les modes usuels de signification. Dans l’esprit de la perspective sociocritique, le résultat de ces analyses sera ensuite projeté sur les structures actuelles de l’imaginaire social français, de manière à évaluer la pertinence épistémologique et la singularité de ces formalisations littéraires en regard des autres pratiques discursives contemporaines. / This thesis is dedicated to the analysis of six novels published in France during the last fifteen years that explore childhood suffering : Viol by Danièle Sallenave (1997), L’Enfant éternel by Philippe Forest (1997), Le Cri du sablier by Chloé Delaume (2001), Tom est mort by Marie Darrieussecq (2007), Les Mains gamines by Emmanuelle Pagano (2008) and Un petit viol by Ludovic Degroote (2009). Although the unhappy childhood has long been addressed in fiction, these novels operate a unique deflection in their treatment of the theme. While acknowledging that this scandal defies reason, the authors of these texts, rather than attempting to explain, seek to invent the linguistic, stylistic and narrative means by which to express childhood suffering, without diminishing its unfathomable nature. In diverse ways, each looks to reproduce within the text this failure of reason, to question where axiology commands definitive judgments. According to these authors, the suffering of the child, before it can be denounced, must first be announced. In this way, the treatment of this theme may be perceived as a touchstone for speech, language, narrative – literature itself. The study of this corpus first requires meticulous analyses that employ tools and concepts drawn from diverse theories and methods – linguistics, stylistics, rhetoric, pragmatics, semiotics, narratology –, in order to shed light on the semantics and semiotic displacements operated by the six authors on the lexicon and the usual modes of signification. In the spirit of the sociocritical perspective, the results of these analyses will then be projected upon the French imaginaire social for the purpose of assessing the epistemological pertinence and the uniqueness of these literary strategies in regard to other contemporary discursive practices. / Thèse réalisée en cotutelle avec l’Université Charles-de-Gaulle – Lille-3 pour l'obtention du diplôme de doctorat en Langue et littérature françaises.
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Manières de voir et d’être vue : l’impact des regards télévisuels dans Acide sulfurique d’Amélie Nothomb et Les Sorcières de la République de Chloé Delaume

Leduc, Marie 06 1900 (has links)
Depuis 1984 (1949) de George Orwell, la télévision et les regards (panoptiques et synoptiques) qu’elle engendre constituent un leitmotiv du genre dystopique. Dans les dystopies Acide sulfurique (2005) d’Amélie Nothomb et Les Sorcières de la République (2016) de Chloé Delaume, ils occupent une place centrale. Imposant une façon de voir au moyen du cadrage de la caméra et transmettant le contenu filmé à un nombre illimité de téléspectateurs, ils sont responsables de l’horrible traitement des protagonistes. Les héroïnes, Pannonique et la Sybille, sont exposées sans leur accord sur les écrans des habitants de leur pays qui se divertissent de leurs malheurs. Les œuvres des autrices à l’étude critiquent toutes deux, chacune à leur manière, la « société du spectacle » (Guy Debord, 1967) qu’encourage la télévision. Suivant des perspectives intermédiales et féministes, ce mémoire s’intéresse aux conséquences de la contamination non seulement des personnages féminins mais également du genre romanesque lui-même par les regards télévisuels. Il semble avant tout qu’ils aient un effet non négligeable sur les protagonistes, puisqu’elles sont jugées selon leur apparence par les téléspectateurs et que leur sexe conditionne l’image qui leur est attribuée (la sorcière, la vierge, l’amoureuse, etc.). Or, l’impact des regards télévisuels ne se limite guère à l’intrigue des romans, puisqu’ils contaminent aussi la forme, la structure et la narration des œuvres. Acide sulfurique et Les Sorcières de la République apparaissent comme des « livres-écrans » qui font adopter la position de téléspectateur à leur lectorat et accueillent simultanément le virus télévisuel au sein du livre, tout en le combattant de l’intérieur. / Since George Orwell’s 1984 (1949), television and the (panoptic and synoptic) gazes that it generates have been a leitmotif of dystopian fiction. In the dystopian novels Acide sulfurique (2005) by Amélie Nothomb and Les Sorcières de la République (2016) by Chloé Delaume, they play a central role. By imposing a way of seeing through the framing of the camera and by transmitting the filmed content to an unlimited number of viewers, televisual gazes are responsible for the horrible treatment of the protagonists. The heroines, Pannonique and Sybille, are exposed without consent on the screens of fellow citizens who are entertained by their misfortunes. The works by the two authors examined both critique, each in their own way, the “society of the spectacle” (Guy Debord, 1967) that television encourages. From an intermedial and a feminist perspective, this research analyses the televisual gazes’ contamination of the novel that occurs through the portrayal of the female characters, but also through the form of the works themselves. Firstly, it seems that they have a significant effect on the protagonists, since they are judged by the viewers according to their appearance and because their sex conditions the image assigned to them (the witch, the virgin, the lover, etc.). However, the impact of televisual gazes is not limited to the intrigue of the novels : they also contaminate the form, structure and narration of the works. Acide sulfurique and Les Sorcières de la République appear as “screening books” inviting readers to adopt a viewer’s role and hosting televisual gazes like a virus, all while fighting them from the inside.
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À la cheville des temps : la construction du présent dans la littérature narrative française au tournant du XXIe siècle

Letendre, Daniel 07 1900 (has links)
Cette thèse de doctorat met en lumière les stratégies narratives déployées dans le récit français actuel pour représenter et construire son présent. L’hypothèse principale que cette recherche vérifie est la suivante : la littérature narrative d’aujourd’hui, par le recours à une énonciation entremêlant discours et narration ainsi que par une utilisation critique et pragmatique du passé, réplique au « présentisme » observé par François Hartog, cette perspective sur les temps dont le point d’observation et le point observé sont le présent. Les écrivains contemporains mettent en place un régime de temporalités où passé et avenir sont coordonnés au présent pour pacifier le rapport entre les trois catégories temporelles et faire apparaître un présent qui, sinon, demeure narrativement insaisissable ou soumis à l’autorité d’un passé ou d’un avenir qui dicte ses actions. En distinguant leurs textes du genre romanesque et du mode narratif qui le compose, Pierre Bergounioux, François Bon, Olivier Cadiot, Chloé Delaume, Annie Ernaux, Jean Echenoz et Olivier Rolin, entre autres, s’inscrivent dans la tradition énonciative du récit, ici entendu comme genre littéraire où l’énonciation et le texte en formation sont à eux-mêmes leur propre intrigue. Le sujet d’énonciation du récit contemporain cherche à élucider son rapport au temps en ayant recours à des scènes énonciatives qui ont à voir avec l’enquête et l’interlocution, de manière à ce que d’une anamnèse personnelle et intellectuelle, de même que de la confrontation d’une mémoire avec son récit jaillissent les caractéristiques d’une expérience du présent. Or, une des caractéristiques du présent expérimenté par le sujet contemporain semble être une résistance à la narration et au récit, rendant alors difficile sa saisie littéraire. Cette opposition au récit est investie par des écrivains qui ont recours, pour donner à voir l’immédiateté du présent, à la note et au journal, de même qu’à des genres littéraires qui mettent en échec la narration, notamment la poésie. En dépit de leurs efforts énonciatifs pour extraire le présent de l’opération qui le transforme en passé, ces écrivains font tout de même l’expérience répétée de la disparition immédiate du présent et de leur incapacité à énoncer littérairement un sentiment du présent. Le seul moyen d’en donner un aperçu reste alors peut-être de chercher à construire le présent à partir du constat répété de l’impossibilité d’un tel accomplissement. / This doctoral thesis highlights present-day French authors’ narrative strategies used to illustrate and conceive the present. Our central hypothesis is that through an act of utterance intermeshing discourse and narration, as well as the critical and pragmatic use of references to the past, today’s narrative literature offers a counterpoint to the “presentism” described by François Hartog (i.e. a retrospective look at eras in which the present is both the vantage point and the point under observation). By so doing, contemporary authors offer a system of historicities where the past and the future are linked to the present in order to reconcile the link between the three temporal categories and reveal a present which, otherwise, would remain narratively elusive or subrogated to the authority of a past or a future that dictates its behaviour. By distancing their works from the fictional genre and from the narrative form it embodies, Pierre Bergounioux, François Bon, Olivier Cadiot, Annie Ernaux, Chloé Delaume, Jean Echenoz and Olivier Rolin, amongst others, are part of the enunciative tradition of the narrative, considered here as a literary genre in which the enunciation and the text in gestation are, in and of themselves, their own intrigue. In the contemporary narrative, the aim of the enunciation subject is to clarify its relationship to time by using enunciative scenes having to do with this quest and the conversation so that from a personal and intellectual anamnesis, as well as from the clash of a memory with its recounting, emerge the characteristics integral to the present experience. And yet, one of the characteristics of the present that the contemporary subject experiences seems to be a resistance to narration and to storytelling, which makes it almost impervious to literary analysis. Authors take up this opposition to storytelling by using, in an effort to bring the immediacy of the present to the foreground, the note, the journal entry, and literary genres that thwart narration, such as poetry. In spite of their enunciative efforts to distil the present from the operation that transforms it into the past, these authors are nevertheless faced, time and again, with having to live the immediate dissipation of the present and their inability to capture in a literary form its essence. Perhaps the only way to offer a glimpse of this is to try to create the present by repeatedly showing the impossibility of such an achievement.

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