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Vers une nature sombre de la couleur : relations et significations de la couleur et du corps dans Le torrent d'Anne HébertMérida Ramos, Diana 19 April 2018 (has links)
On continue à parler de l’œuvre hébertienne en raison de l’originalité de ses pages. Dans cette occasion, son premier recueil en prose a attiré notre attention. Le Torrent (1950) fait éclater, sur plusieurs plans, les formes traditionnelles du panorama littéraire canadien d’expression française en produisant une profonde mutation dans la sensibilité qui, dès lors, se fraie des chemins vers le monde intérieur. Dans le cadre de notre mémoire, nous nous intéressons à la couleur, cette donnée sensible ancrée sur « le foyer perceptif » de François Perrault, personnage central du recueil. L’étude de la perception sera abordée dans le cadre de la sémiotique de la présence étant donné que « percevoir » implique, au dire de Jacques Fontanille, la reconnaissance d’une présence située par rapport à la nôtre. Nous essayerons de montrer, par la suite, comment le sensible, dans sa forme condensée, intègre le somatique. / We continue talking about Hebertien works because of their originality In this paper, we are focusing on her first masterwork in prose. The Torrent (1950) broke with the traditional forms of the French-Canadian literary panorama on different levels, producing a profound mutation in sensibility, focusing henceforth on the internal world. This analysis is interested in colour, a phenomenon anchored in the perception of François Perrault, the main character of the story. The study of perception will be carried out by a semiotic of presence because « to perceive » implies, according to Fontanille, to recognize a presence in relationship to our own. We will try to demonstrate, later, how a sensory phenomenon, in a condensed form, is connected with the somatic.
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Le théâtre dans Le premier jardin d'Anne Hébert : étude d'une odyssée mémorielle portée par la convocation et l'empriseHébert Doyon, Marie-Pier 23 April 2018 (has links)
Ce mémoire vise à mettre en lumière l’influence qu’exerce le théâtre dans le roman Le premier jardin d’Anne Hébert. Il s’efforce de démontrer que l’intrigue s’articule autour d’une dichotomie fondamentale entre la remémoration d’un passé collectif, où la protagoniste participe en tant que comédienne, et la résurgence de souvenirs où elle devient spectatrice de son propre passé qui envahit et détracte le présent. Ainsi, cette étude révèle comment les thèmes de la convocation et de l’emprise investissent l’odyssée mémorielle de Flora Fontanges et parvient également à dégager la vision de l’Art et de la création qui anime le roman tout comme le parcours de l’auteure.
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Tourments et dépossessions dans le récit Est-ce que je te dérange? d'Anne HébertOuellet, Joanie 16 April 2018 (has links)
Le récit Est-ce que je te dérange? d'Anne Hébert met en scène des personnages démunis, dépossédés du monde et d'eux-mêmes par un passé douloureux qui ne cesse de ressurgir et d'entraver leur rapport au monde. La présente étude, fondée sur une approche à la fois sociocritique et formelle, vise justement à cerner les diverses modalités d'expression de cette dépossession dans le récit. Elle montre d'abord comment les protagonistes, prisonniers d'un discours confus et empreint d'une rhétorique trouble, sont dépossédés au niveau narratif et énonciatif. Ensuite comment, pour différentes raisons qui tiennent à leur mode de vie marginal, ils le sont également sur le plan social. L'analyse se penche en dernière partie sur la dimension psychologique de leur dépossession qui provoque un chevauchement spatio-temporel du passé et du présent, de l'ici et de l'ailleurs et qui les ramène sans cesse aux confins de leur mémoire enfouie.
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Ève et le cheval de grève : (contribution à l'étude de l'imaginaire d'Anne Hébert)Nazair Garant, France, Nazair Garant, France 10 May 2024 (has links)
Notre thèse de maîtrise, Eve et le cheval de grève (Contribution à l'étude de l'imaginaire d'Anne Hébert), entreprise sous la direction de Jacques Blais, démontre l'importance d'une figure fondamentale chez Anne Hébert, figure qui apparaît dans toute son œuvre (poésie, roman, théâtre): le cheval. "Un grand cheval noir court sur les grèves (. . .)" (1).Dans une démarche qui va de l'ordre au désordre (chaos), nous proposons trois grands mouvements:I. les chevaux du travail quotidien ou l'ordre des choses, II. les chevaux du jeu et du rêve ou la fragilité de l'ordre, III. les chevaux du chaos ou l'ordre renversé. Il appert alors que ce motif correspond à un éclatement des forces primitives qui se révoltent contre l'ordre traditionnel des choses et qui incitent à se libérer de l'aliénation. Cette revendication est d'autant plus authentique et constante que dans son dernier roman, Les Fous de Bassan (Prix Fémina), Anne Hébert a créé vin être délirant qui hurle en courant sur les grèves et dont le nom, Perce- val Brown, rappelle, en échos multiples, celui du cheval du Torrent.1."Je suis la terre et l'eau", Poèmes, Editions du Seuil, I960, p. 87.Le thème du cheval, jusqu'à maintenant méconnu, véhicule, au niveau de l'imaginaire, des réseaux d'images riches et profondes où se cachent des forces inconscientes puissantes. C'est ce que nous soulignons au cours de notre étude. Précisons toutefois que cette thèse est avant tout une lecture, au sens bachelardien du terme, et que cette lecture s'inspire justement des découvertes de Gaston Bachelard en littérature pour explorer l'imaginaire d'Anne Hébert. Par le biais du thème que nous avons privilégié, nous effectuons un retour aux origines ainsi qu'un retour à la femme originelle, Eve. Eve, mère première. Et voici qu'Eve est complice du cheval. Des complices dans le chaos qui s'impose avant que naisse un monde nouveau où l'ordre aurait des lois non plus traditionnelles et monotones, mais plus fidèles aux aspirations de la rêverie profonde. Nous suivons cette rêverie non pas de façon chronologique mais au gré des images, au gré des mots et de leur envol. Dans ce désordre apparent se tissent des liens incontestables qui éclairent des lieux cachés. Explorer l'imaginaire d'Anne Hébert, c'est réunir des visions fragmentaires , c'est oser nommerl'innommable.
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Mathilde et Flore ; : suivi de Vieillesse et agentivité chez Flora Fontanges, dans Le premier jardin d'Anne Hébert, et chez Marie-Desneige, dans Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne SaucierLemieux, Marie, Lemieux, Marie 04 August 2022 (has links)
Aujourd'hui octogénaire, Mathilde n'est pas de celles qu'on assoit sagement en retrait de l'action. Cette créatrice de mode a été à la tête d'une maison de haute couture pendant plus de quarante ans. Après avoir affronté vents et marées pour s'imposer et survivre en affaires, voilà que le regard des autres lui renvoie l'image de sa vieillesse, dressant un mur de préjugés pour freiner sa soif d'aller de l'avant. Dorénavant, ses relations avec les autres sont empreintes d'ambiguïté. Alors qu'on la prétend faible et vulnérable, on continue de s'appuyer sur elle et de réclamer son soutien. Ainsi sa locataire, affectée par une grave dépression, s'en remet entièrement à elle pour son déménagement. Mathilde doit aussi croiser le fer avec son fils qui veut la placer dans une résidence pour aînés, afin de toucher un profit sur la vente de sa maison. Sa fille et ses petits-enfants continuent de chercher appui et conseils auprès d'elle. Mais on oublie que Mathilde n'est pas que mère, grand-mère et amie, bien que vieille, elle est encore femme et bien vivante. On la retrouve là où on ne l'attendait pas, comme à la tête d'un groupe de protestataires et sur une scène de théâtre, en dépit de l'incrédulité et de la désapprobation de son entourage. Et qu'en est-il de sa relation avec le metteur en scène... Mathilde est vieille et bien déterminée à vivre jusqu'à son dernier souffle. Notre essai propose une relecture des romans Le premier jardin d'Anne Hébert et d'Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne Saucier, du point de vue des personnages principaux, Flora Fontanges et Marie-Desneige, en utilisant la notion de vieillesse et le concept d'agentivité. Nous démontrons que c'est du haut de leur expérience et de leur ressenti qu'elles jettent un regard sur ce qu'elles vivent, ce que nous lisons est la perspective de femmes qui ont du vécu. Vieillesse et agentivité se conjuguent tout au long de leur parcours. Elles jouissent de beaux moments de « reverdie » au cœur de leur vieillesse, leur procurant l'élan de vie qui les prédispose à l'action. À cela s'ajoute leur détermination à prendre leur vie en main. Elles avancent donc vers leur destin, volontaires et déterminées à ne pas s'en laisser imposer. Elles poursuivent leur vie à leur façon, à leur rythme, jusqu'à la fin.
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Mathilde et Flore ; : suivi de Vieillesse et agentivité chez Flora Fontanges, dans Le premier jardin d'Anne Hébert, et chez Marie-Desneige, dans Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne SaucierLemieux, Marie 13 December 2023 (has links)
Aujourd'hui octogénaire, Mathilde n'est pas de celles qu'on assoit sagement en retrait de l'action. Cette créatrice de mode a été à la tête d'une maison de haute couture pendant plus de quarante ans. Après avoir affronté vents et marées pour s'imposer et survivre en affaires, voilà que le regard des autres lui renvoie l'image de sa vieillesse, dressant un mur de préjugés pour freiner sa soif d'aller de l'avant. Dorénavant, ses relations avec les autres sont empreintes d'ambiguïté. Alors qu'on la prétend faible et vulnérable, on continue de s'appuyer sur elle et de réclamer son soutien. Ainsi sa locataire, affectée par une grave dépression, s'en remet entièrement à elle pour son déménagement. Mathilde doit aussi croiser le fer avec son fils qui veut la placer dans une résidence pour aînés, afin de toucher un profit sur la vente de sa maison. Sa fille et ses petits-enfants continuent de chercher appui et conseils auprès d'elle. Mais on oublie que Mathilde n'est pas que mère, grand-mère et amie, bien que vieille, elle est encore femme et bien vivante. On la retrouve là où on ne l'attendait pas, comme à la tête d'un groupe de protestataires et sur une scène de théâtre, en dépit de l'incrédulité et de la désapprobation de son entourage. Et qu'en est-il de sa relation avec le metteur en scène... Mathilde est vieille et bien déterminée à vivre jusqu'à son dernier souffle. Notre essai propose une relecture des romans Le premier jardin d'Anne Hébert et d'Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne Saucier, du point de vue des personnages principaux, Flora Fontanges et Marie-Desneige, en utilisant la notion de vieillesse et le concept d'agentivité. Nous démontrons que c'est du haut de leur expérience et de leur ressenti qu'elles jettent un regard sur ce qu'elles vivent, ce que nous lisons est la perspective de femmes qui ont du vécu. Vieillesse et agentivité se conjuguent tout au long de leur parcours. Elles jouissent de beaux moments de « reverdie » au cœur de leur vieillesse, leur procurant l'élan de vie qui les prédispose à l'action. À cela s'ajoute leur détermination à prendre leur vie en main. Elles avancent donc vers leur destin, volontaires et déterminées à ne pas s'en laisser imposer. Elles poursuivent leur vie à leur façon, à leur rythme, jusqu'à la fin.
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Parages poétiques : Remembrance et poésie dans Kamouraska d'Anne Hébert et L'Amant de Marguerite DurasTremblay, Katheryn 02 October 2024 (has links)
Ce mémoire a pour objectif d'examiner la part de poésie contenue dans les romans Kamouraska (1970) d'Anne Hébert et L'Amant (1984) de Marguerite Duras. Alors même que ces oeuvres sont souvent qualifiées de poétiques par la critique, la question générique se trouve formulée par les auteures elles-mêmes, qui remettent en cause le partage entre récit et poésie dans leur production. En mobilisant dans un premier temps le modèle théorique du récit poétique de Jean-Yves Tadié, puis en se livrant dans un deuxième temps à un examen de certaines spécificités stylistiques des oeuvres retenues, le présent mémoire s'efforce de mener à la fois une interrogation sur la possibilité d'une hybridation entre narration et poésie et une recherche des traces de pareil phénomène dans les romans hébertien et durassien. Il procède, par le fait même, à une réflexion sur le modèle de Tadié, l'analyse réalisée permettant d'en questionner les modalités.
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Entre expression de l'aliénation et écriture de la libération : réappropriation féministe du conte de fées dans Les fous de Bassan d'Anne Hébert et Les Sangs d'Audrée WilhelmyPearson, Simon 27 January 2024 (has links)
Ce mémoire propose une analyse de la réappropriation du conte opérée dans Les fous de Bassan d'Anne Hébert (1982) et Les sangs d'Audrée Wilhelmy (2013), deux romans qui réinvestissent des motifs et des figures empruntés à des contes de fées connus pour raconter des morts violentes de femmes tout en permettant à une narration au féminin de se déployer, ce qui en fait des textes dans lesquels se construit un féminisme ambigu. Nous nous appuyons d'abord sur une approche théorique du conte en allant voir du côté des critiques féministes et de l'histoire sociale du genre pour démontrer que le conte possède à la fois le pouvoir de renforcer des normes sociales conservatrices et un potentiel subversif, deux aspects sur lesquels s'élabore le féminisme à l'œuvre successivement Les sangs et Les fous de Bassan dans notre corpus. Ensuite, nous étudions en démontrant que ces deux textes soulignent le fait que les rôles sociaux genrés (c'est-à-dire différents pour les hommes et les femmes) et conservateurs mis de l'avant par le conte sont la source d'une certaine violence. Cependant, les libertés narratologiques que ces romans prennent par rapport au conte (notamment, l'accès à la narration des personnages féminins) leur permettent de réinvestir le potentiel libérateur du conte, ce qui se traduit par une révolte ou par une résistance des personnages féminins, qui arrivent à s'élever au statut de sujets de la narration, de l'action et du désir. Malgré ces ressemblances dans les deux romans, nous arrivons à la conclusion que Les sangs se range davantage du côté de l'expérimentation ludique : explorant l'hypothèse que les femmes de « La Barbe Bleue » aient consenti à leur propre meurtre, ce roman met en scène des personnages qui rejettent les valeurs traditionnelles au profit d'une quête du plaisir sadomasochiste. Les fous de Bassan, quant à lui, adopte une posture plus critique, dénonçant la violence culturelle que les sociétés traditionnelles et patriarcales font peser sur les individus.
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L'appropriation de la mémoire collective dans deux romans des Amériques : Le premier jardin, d'Anne Hébert et Los Niños se despiden, de Pablo Armando FernándezArchambault, Héloïse January 2009 (has links) (PDF)
Ce travail consiste en une étude comparative de deux romans des Amériques, Le premier jardin, d'Anne Hébert, et Los niños se despiden, de Pablo Armando Fernández, sur la problématique de l'appropriation de la mémoire collective chez les protagonistes. L'objectif du travail est d'analyser les différentes stratégies narratives employées par les auteurs pour mettre en scène l'imaginaire collectif et sa fonction dans l'oeuvre québécoise et dans l'oeuvre cubaine. Le premier chapitre aborde la mémoire sous les angles historique, sociologique, et littéraire. D'une part, l'étude porte sur les formes générales, d'appropriation de la mémoire collective chez les nations québécoise et cubaine, ce qui constitue la mémoire d'un peuple. D'autre part, le travail porte sur l'intertextualité et son traitement, ce qui relève de la mémoire du texte. Ces deux formes de mémoire mettent en lumière l'importance du temps-zéro chez Fernández et de l'inscription dans la tradition européenne chez Hébert. Comme la mémoire collective s'articule selon des composantes spatiales et temporelles, le deuxième chapitre est entièrement consacré à l'étude de ces paramètres. Le recours à la notion de chronotope sert à établir les liens pertinents entre temps et espace, entre mémoire personnelle et mémoire collective. Les systèmes chronotopiques diffèrent pour chaque oeuvre, mais indiquent chaque fois une dynamique particulière des forces mnémoniques en présence et contribuent à dégager les manifestations et les fonctions particulières de la mémoire. L'étude de l'ailleurs au troisième chapitre complète le travail amorcé sur les relations entre spatialité et temporalité. L'exil hébertien et l'utopie fernandienne constituent deux modalités de l'ailleurs. Bien que ces hors-temps et hors-lieux se déploient différemment dans les deux romans, ils témoignent chaque fois de l'importance que les protagonistes accordent à la mémoire de leur collectivité. L'étude de l'intertextualité, des formes d'appropriation de l'imaginaire collectif, de la spatio-temporalité et de l'ailleurs confirment une constante qui se dégage de l'étude de ce corpus multiculturel : un même désir des protagonistes de s'approprier l'imaginaire de leur collectivité, mais dans un dessein différent. Chez Hébert, le désir d'inscription dans une longue généalogie justifie le recours à une histoire peuplée de femmes glorieuses; chez Fernández, construire des assises solides à une nouvelle société plus équitable nécessite une appropriation massive d'éléments constitutifs d'une mémoire collective. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Américanité, Anne Hébert, Chronotope, Cuba, Exil, Intertextualité, Mémoire, Mémoire collective, Pablo Armando Fernandez, Québec, Utopie.
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L'énonciation de l'exil et de la mémoire dans le roman féminin francophone : Anne Hébert, Aminata Sow Fall, Marguerite DurasDiouf, Mbaye 16 April 2018 (has links)
Peut-on envisager une analyse des productions littéraires des femmes au lendemain des années 60 affranchie de la tutelle féministe? Quelles (ré)flexions des problématiques de l'exil et de la ·mémoire·dans le roman féminin francophone? Quels lieux de rencontre entre le texte africain et le texte occidental? Ces questions ont toute leur pertinence dans la perspective d'un travail qui associe dans une même étude des auteures aussi différentes de style, de parcours, d'objets et de cultures que Anne Hébert, Aminata Sow Fall et Marguerite Duras, et provenant de pays aussi éloignés et différents que le Québec, le Sénégal et la France. Questions pertinentes, mais édulcorées par des aspects communs aux trois auteures tels que la langue d'écriture, les liens coloniaux avec la France, une vague de changements sociaux à partir des années 60 et, surtout, une pratique littéraire inscrite dans un contexte de modernité historique et esthétique. S'appuyant sur une approche sociopragmatique, cette recherche démontre qu'un certain nombre de romans d'Anne Hébert, d'Aminata Sow Fall et de Marguerite Duras, publiés à partir des années 70, interrogent une condition humaine déterminée par l'exil intérieur de l'être, et réécrivent des discours sociaux dominants de l'époque et.encrés dans la mémoire commune. L'approche sociopragmatique, qui inspire les trois parties de la thèse, réunit la sociologie institutionnelle et des théories du discours, et établit une interrelation dynamique entre le texte et son contexte de production. La première partie retrace la trajectoire sociale des trois auteures en termes de dispositions, de positions et de prises de positions. Elle met à jour les éléments majeurs de leurs habitus, notamment la jouissance d'un capital social et symbolique élevé, un décentrement prudent vis-à-vis des pôles dominants et un investissement esthétique total. La Deuxième partie analyse le fonctionnement narratif et énonciatif de l'exil intérieur dans les romans. Les personnages sont d'abord des sujets clivés, intérieurement divisés et socialement décalés. Les indices de leur exil sont perceptibles dans les discours autoréférentiels (ou prodomiques), les incipits et les monologues intérieurs. Ils dévoilent une écriture auto graphique qui dégénère dans une polyphonie énonciative, obscurcie la fonction onomastique et défait les bases du roman. La Troisième Partie étudie les figurations du "discours social" tel que défini par Marc Angenot. Ayant partie liée avec les faits de mémoire, le discours social se spécifie par ses caractères "polysémique", "polémique" et "dialogique", et emploie des relais médiatiques et institutionnels réels à travers lequels il occupe la sphère sociale pendant un temps donné. Cependant, la mise en texte des discours de la charité musulmane et de l'immigration (Sow Fall), de la Shoa (Duras) et de l'aliénation identitaire (Hébert) s' effectue de "manière spécifique". Elle dévoile tour à tour une refiguration intertextuelle, une resémantisation ironique et une déstructuration narrativeé En conclusion, la recherche prouve qu'une analyse comparée des productions littéraires francophones est possible, à condition qu'elle transcende tout préjugé lié au genre ou à l'essence. Pour se faire, la romancière francophone et son roman appellent à être considérés pour ce qu'ils sont d'abord: une écrivaine et un texte littéraire.
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