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Les généalogies foucaldiennes / Foucauldian genealogiesPonton, Ivan 29 March 2019 (has links)
L’objet de ce travail est d’analyser les différentes formes de généalogie qui scandent l’itinéraire foucaldien de pensée. Si l’on appelle généalogie la démarche consistant à remettre en cause la prétention de certains discours à l’autonomie, discours de savoir, discours moraux, politiques ou esthétiques, en les ancrant dans des rapports de force au sein desquels ils se constituent, alors il s’agit en effet de montrer que la pensée foucaldienne est de bout en bout animée par un effort généalogique. Il s’agit, par une analyse s’efforçant de ressaisir dans leur détail, leur singularité et leur enchaînement, les différents dispositifs généalogiques successivement mobilisés par Foucault, de montrer que sa pensée ne cesse, explicitement ou non, de se confronter au schème généalogique, de se heurter aux problèmes qu’il pose, d’en proposer des élaborations déterminées, d’entrer à cette fin en débat avec d’autres modèles de généalogie, et de se livrer à de multiples reconfigurations.Ce travail doit ainsi permettre de faire apparaître la généalogie, non plus comme une sorte de méthode générale bien connue, caractérisant une simple « période » de la pensée foucaldienne, mais comme un schème spécifique, fondamental pour comprendre les formes et les évolutions si singulières de cette pensée. Mais il doit également, en faisant apparaître l’œuvre foucaldienne comme un véritable laboratoire pour la généalogie, permettre de mettre en évidence que celle-ci déborde largement la pensée de Foucault ou même celle de Nietzsche, et constitue un des schèmes principaux innervant la pensée depuis Kant, celui permettant sans doute les remises en question les plus radicales, mais aussi celui dont, paradoxalement, l’évidence est la moins questionnée. Une étude des généalogies foucaldiennes doit ainsi pouvoir initier, dans son mouvement même, une réflexion générale sur les formes susceptibles d’être prises par le motif généalogique et sur les types de problèmes qu’il pose. Elle a l’ambition de poser les premières bases d’une épistémologie de la généalogie ou encore d’une grammaire généalogique, préalable indispensable au renouvellement de ce schème si singulier. / The purpose of this work is to analyze the different forms of genealogy that mark the Foucauldian path of thought. If we call genealogy the process of challenging the claim of certain discourses to autonomy, knowledge discourses, moral, political or aesthetic discourses, by anchoring them in the power relations within which they are constituted, then it is indeed a question of showing that Foucault's thought is animated from beginning to end by a genealogical effort. It is a question, by an analysis trying to describe and understand in their detail, their singularity and their sequence, the different genealogical devices successively mobilized by Foucault, to show that his thought doesn’t stop, explicitly or not, to confront the genealogical scheme, to confront the problems it poses, to propose specific elaborations, to enter for this purpose into debate with other models of genealogy, and to engage in multiple reconfigurations.This work should thus make it possible to reveal genealogy, no longer as a kind of well-known general method, characterizing a simple "period" of Foucaultan thought, but as a specific scheme, fundamental to understand the very singular forms and evolutions of this thought. But it must also, by making the Foucault's work appear to be a true laboratory for genealogy, make it possible to highlight that this approach goes well beyond the thinking of Foucault or even that of Nietzsche, and constitutes one of the main schemes innervating thought since Kant, the one that undoubtedly allows the most radical questioning, but also the one whose evidence is paradoxically the least questioned. A study of Foucauldian genealogies must thus be able to initiate, in its very movement, a general reflection on the forms that can be taken by the genealogical motif and on the types of problems it poses. It aims to lay the first foundations of an epistemology of genealogy or a genealogical grammar, an essential prerequisite for the renewal of this unique scheme.
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Ressources numériques à l'Ecole : vers un glissement de la prérogative politique chez les acteurs de l'éducationInaudi, Aude 07 November 2008 (has links) (PDF)
Les ressources numériques éducatives, au coeur d'une multitude de discours, deviennent une évidence sociale et politique. Autour d'elles se construit une image prétendument neutre, a- politique qui disqualifie, a priori, toute tentative critique. Ce phénomène relève de l'impensé. Sa conséquence est le glissement de la prérogative politique de l'Etat vers les acteurs qui détiennent les clés du financement et/ou du fonctionnement des ressources numériques. La posture épistémologique retenue, une lecture sémio-politique, s'inscrit dans la complexité. La grille de lecture croise la sémiotique des écrits d'écran avec les symptômes de l'impensé. Le décryptage sémiotique, par le biais de leur organisation et leur énonciation éditoriales, révèle la prégnance dans les discours, de l'évidence technologique et de la confiance, dans un contexte de rationalisation du système éducatif. La recherche effectuée révèle donc un glissement pluriel de la prérogative politique : l'effacement des frontières des compétences propres à chacun des acteurs de l'Education, la territorialisation de la politique éducative nationale, la dispersion des responsabilités concernant la gestion des données personnelles des usagers de l'Ecole, le rôle quasi- prescripteur de certains organismes internationaux en matière de politique éducative.
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Entre archives et archive : l’espace inarchivé et inarchivable du cinéma de réemploiWinand, Annaëlle 09 1900 (has links)
Entre les archives, telles que définies par l’archivistique, et l’archive comme concept, tel qu’utilisé en dehors de la discipline, il existe un écart sémantique, conceptuel et théorique. D’un côté, les archives représentent des rassemblements documentaires issus des activités d’une personne ou d’un organisme ; de l’autre, il est question d’un outil conceptuel permettant d’exprimer une variété d’idées liées à l’histoire ou à la mémoire. Toutefois, cet intervalle entre archives et archive est particulièrement fertile. C’est dans cet espace que les utilisateurs non traditionnels des archives, comme les cinéastes de réemploi (dont les œuvres sont constituées d’images en mouvement préexistantes), trouvent leur inspiration. À travers leurs mises en récit, ces derniers montrent ce qui n’est pas visible dans les archives. De la décomposition des matières filmiques, aux dynamiques de pouvoir derrière le geste d’archivage et leurs récits tacites, en passant par les émotions et l’affect véhiculés par les documents, les œuvres nous confrontent à une double dimension inarchivée (ce qui n’est pas archivé) et inarchivable (ce qui ne peut pas être archivé), qui est constitutive de ce que sont les archives et de comment elles se construisent. En étudiant les archives qui constituent les œuvres de réemploi à partir de leur exploitation, c’est-à-dire leurs diverses utilisations et l’ensemble de leurs utilisations potentielles, il est possible de catégoriser ce qui se trouve dans l’inarchivé et l’inarchivable. Ainsi, trois principales modalités émergent des analyses : l’absence, qui relève de la lacune, du fragment et de l’incomplétude ; l’interdit qui se manifeste dans les archives comme traces matérielles ; et l’invisible qui participe de ce qui ne se montre pas. Ces trois catégories relèvent d’un impensé archivistique, c’est-à-dire d’un état de la discipline qui reflète l’inconcevabilité ou l’omission, volontaire ou non, de certains de ses aspects théoriques ou pratiques. C’est en investissant l’impensé, en étudiant l’archivistique à partir des pratiques en marges, qu’il est possible renouveler les discours sur la discipline. / Between archives, as defined by archival science, and the archive as a concept used outside of the discipline, there is a semantic, conceptual and theoretical gap. On one side archives represent the documentary by-product of human activity retained for their long-term value. On the other the archive has become a conceptual and critical tool to address a variety of ideas linked to memory and history. However, this interval between archives and archive is particularly fertile. In this space, nontraditional archives users, such as found footage filmmakers (whose works consist in reusing pre-existing footage) find inspiration. Through the narratives of their work, they show what is not always visible in archives. From the decomposition of film stock to the power dynamics behind archiving and its tacit narratives, through emotions and affect conveyed by records, the artworks confront us with a double unarchived and unarchivable dimension (what is not archived and what cannot be archived), constituent of how archives are created. Studying the archives that are part of found footage works through their usage (exploitation), namely their uses and potentials uses, it is possible to categorize the composition of the unarchived and the unarchivable. Three main divisions emerge from this analysis: the absence, linked to gaps, fragments and incompleteness; the forbidden that manifests in archives as material traces; the invisible that takes part in what is not shown. These three categories have to do with an unconceived (impensé): a state of the archival field reflecting the intentional or unintentional inconceivability or omission of some of its theoretical or practical aspects. In investing in the unconceived, in other words studying archival science from practices on the margins, it is possible to renew ideas and discourses inside the discipline.
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