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Finitude et finalité chez Kant / Finitude and finality by KantPartene, Elena 25 November 2017 (has links)
La philosophie de Kant a souvent été lue comme une doctrine de l’objectivité visant à fonder la connaissance, telle qu’elle est mise en œuvre par la science. Le présent travail se propose à la fois d’éclairer l’autre aspect de la philosophie kantienne, à savoir le pôle de ce qui résiste au procès d’objectivation, et d’étudier l’articulation qu’entretiennent ces deux aspects, objectivation et inobjectivable, au sein de la philosophie kantienne. Il convient d’abord de revenir sur le sens et la spécificité du geste objectivant kantien en l’inscrivant, d’une part, dans la genèse du concept d’objet à partir de son inauguration scotiste et de sa prolongation cartésienne ; d’autre part, en déployant ses conditions d’émergence au sein de la problématique proprement kantienne. L’inobjectivable, que Kant thématise à partir de la Critique de la Faculté de juger se définit par la figure de l’excès, c'est-à-dire par la disproportion possible du concept et de l’intuition. Ce pôle inobjectivable, dont les caractères propres font écho à ceux qui définissent l’objectivité, contraint à élargir la définition du transcendantal pour y voir ce qui conditionne un sens plus existentiel de l’expérience, consistant en un dysfonctionnement et une disproportion. Cette discordance est attestée, au niveau phénoménologique, par l’expérience phénoménologique du beau et du sublime, liée à la représentabilité ; au niveau génétique, par l’idée d’un objet qui se nie comme objet : le vivant et l’événement historique de la Révolution française. / Kant's philosophy has often been perceived as a doctrine of objectivity, a theory for establishing scientific knowledge. In the present work, we attempt to shed light on the other pole of Kantian philosophy – what cannot be subjected to this objectivation – as well as to examine the interplay between objectivation and the inobjectifiable within Kantian philosophy. We start by examining the meaning and uniqueness of Kant’s objectivation process: first by retracing the concept of object from its Scotist genesis to its Cartesian development; then by detailing its conditions of emergence within Kant’s own philosophy. The inobjectifiable, which Kant begins conceptualising in the Critique of Judgment, is defined by the figure of excess, that is, by the possible disproportion of concept and intuition. This inobjectifiable realm, whose specific characteristics echo those which define objectivity, forces us to widen the notion of the transcendental to refer to what conditions a more existential sense of experience, consisting of dysfunction and disproportion. This discordance is demonstrated, at the phenomenological level, by the phenomenological experience of the beautiful and the sublime, linked to representability; at the genetic level, by the idea of an object that denies itself as object: the living and the historical event of the French revolution.
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