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Les femmes dans Beyrouth en guerre (1975-1990). Une approche géocritique des "Beirut Decentrists" / Women in Wartime Beirut (1975-1990). A Geocritical Approach to the "Beirut Decentrists"

Thomas Mansour, Émilie 15 February 2019 (has links)
La guerre du Liban (1975-1990) a vu émerger dès son commencement une littérature féminine caractérisée par le décentrement du regard et de la représentation, qui inspira le nom donné par Miriam Cooke aux auteures femmes ayant écrit la guerre à Beyrouth : les "Beirut Decentrists". Ces dernières sont à l’origine d’un corpus prolifique et hétérogène, dont les œuvres, pour la grande majorité hybrides et polyphoniques, se rejoignent dans une interrogation sur l’espace urbain comme protagoniste, et sur la place occupée par l’auteure dans un paysage en perpétuel devenir. Ce travail de recherche, qui s’inscrit dans la géocritique, se propose d’explorer les espaces investis par ces femmes pendant la guerre. Que peuvent-ils nous apprendre sur la ville en guerre ? Surtout, quelles Beyrouth(s) possibles peuvent naître après la tentative organisée d’un urbicide par la société de milices qui a contrôlé la ville pendant quinze ans ? Le corpus couvre la totalité de la durée de la guerre, mais il comprend aussi des textes écrits dans les années qui ont suivi, indiquant la prégnance de la guerre dans le temps de l’après-conflit. En quoi le point de vue des "Beirut Decentrists" peut-il contribuer à la construction de la mémoire dans un pays qui cultive l’amnésie tout en croulant sous un « excès de mémoire » ? Ces territoires traversés et transgressés où ville, écriture et expérimentation poétique s’entrecroisent, nous permettent de mettre en perspective les notions de frontières et les considérations binaires de centre et de périphérie. En proposant une lecture géographique des textes des Beirut Decentrists, nous espérons renouveler la perspective sur la guerre, sur les femmes dans la guerre, sur la perception de la ville et la façon de faire avec la mémoire de celles-ci. / When the Lebanese war broke out in 1975, many women scattered in Beirut started writing about their feeling of being decentered. Miriam Cooke called them the "Beirut Decentrists". Their texts about the war in Beirut experiment with a variety of literary genres and devices such as hybridity and polyphony, yet all intersect around one interrogation: urban space as a protagonist and the woman writer’s role in this ever-changing landscape. This research inspired by geocriticism explores the spaces wandered by these women during the war. What can we learn about the war-torn city? Moreover, is it possible for new Beirut(s) to emerge from a fifteen-year militia-lead organized urbicide? Our corpus covers the entire war along with texts written during the postwar years. The latter giving us precious indications of how war still influences the conflict’s aftermath. What contribution can the "Beirut Decentrists" unique perspective bring to the construction of a collective memory in a country where amnesia and an excess of memory still coexist? Urban landscape, writing and poetic experimentation intersect and blend in these traveled and transgressed territories, thus allowing us to challenge the notion of border and binary narratives of center and periphery. Through a geographical reading of the Beirut Decentrists’ texts, we wish to renew the perspective on the war, on women in war, as well as the perception of the city and the ways to deal with memory.
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Le mal dans les récits français des années 1950 : terreur et rhétorique / Evil in French stories of the Fifties : terror and rhetoric

Coudurier, Perrine 26 November 2014 (has links)
Notre travail porte sur le traitement de la question du mal dans des récits français publiés entre 1945 et 1962, soit entre deux procès ayant interrogé la spécificité du mal et de la culpabilité, celui de Nuremberg d’une part, celui d’Eichmann d’autre part. Ces écrits sont des récits de l’après publiés par des écrivains qui ont participé à la guerre (comme Simon ou Camus) ou qui n’en ont reçu que des échos lointains (comme Butor ou Bataille). Le fil conducteur de notre analyse s’appuie sur l’essai de Paulhan, Les Fleurs de Tarbes ou la terreur dans les lettres, lequel nous a permis d’étudier le mal non seulement dans son versant historique au prisme de la terreur nazie et de ses conséquences, mais aussi dans son versant littéraire, entendant alors le terme de terreur dans le sens métaphorique que lui accordent Paulhan et Sade avant lui. La terreur est contrebalancée en permanence dans ces écrits et dans notre travail par son opposé, la rhétorique, et engendre la constitution d’une génération de romanciers « antimodernes » qui accèdent à une modernité esthétique sans renier la tradition romanesque du XIXe. L’approche du mal en termes de terreur et de rhétorique nous permet ainsi de concevoir la spécificité du traitement du mal chez Sartre, Bataille ou dans la littérature de témoignage, mais également de réinterroger sur nouveaux frais le statut du Nouveau Roman au prisme d’une historicité souvent déniée par la critique et de marquer l’oscillation de ce groupe de romanciers entre terreur et rhétorique. Cherchant l’hermétisme, l’exception, les nouveaux romanciers sont par ailleurs en quête d’une rhétorique fédératrice, capable de refonder une communauté brisée par la guerre. / Our work relates to the question of evil in French stories published between 1945 and 1962, therefore between two trials that have questioned the specificity of evil and guilt, namely the Nuremberg trial and the Eichmann trial. These stories, written after the war, were published by writers who either directly took part in the fight (like Simon or Camus), or simply had echos of it (like Butor or Bataille). The heart of our study is the essay of Jean Paulhan entitled Les Fleurs de Tarbes ou la terreur dans les lettres. This essay enabled us to analyse evil, not only in terms of History — by referring to the Nazi terror and its consequences — but also in literary and metaphorical terms, therefore considering the term ‘terror’ according to the definition of Paulhan and Sade. In both these stories and our work, terror is constantly offset by its opposite, rhetoric, which constitutes the basis for a generation of ‘anti-Modern’ writers who aim at esthetical modernity without denying the importance of the novelistic tradition of the 19th Century. The question of evil through the notions of terror and rhetoric leads us to specify the approach of evil in Sartre and Bataille’s novels, or in testimonies. These notions allow us to analyse the status of the Nouveau Roman from an historical perspective, often denied by critics, and to show the constant wavering of this group of writers between terror and rhetoric. The nouveaux romanciers are not only looking for exception, abstruseness, but they are also seeking a common rhetoric, capable of recreating a community otherwise broken by the war.

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