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L’inscription du corps dans les quartiers disparus de Montréal : Lullabies for Little Criminals de Heather O’Neill et Morel de Maxime Raymond BockDufour, Juliette 08 1900 (has links)
Le présent mémoire entend offrir une analyse du rapport entre corporalité et ville dans Lullabies for Little Criminals (2006) de Heather O’Neill et Morel (2021) de Maxime Raymond Bock. Ces deux romans contemporains mettent en scène des quartiers montréalais disparus, démolis lors des efforts de revitalisation urbaine qui ont marqué les années 1950 et 1960 à Montréal, contexte également connu sous le nom de « lutte aux taudis ». En orientant ma lecture de ces textes spécifiquement vers le corps des personnages, dans leur inscription textuelle et urbaine, je souhaite réfléchir sur la manière dont les corps issus de milieux précaires à la fois subissent les transformations urbaines et y contribuent. Ces récits corporels et humains de la modernisation jettent un regard neuf sur l’histoire de la ville, ainsi que sur le passé de ces quartiers, disparus du paysage et de la mémoire urbaine.
Si l’espace urbain est inscrit de rapports de force et de domination, il est également lieu de savoirs urbains et de tactiques de résistance. Marqués par l’exploitation, la répression, par la précarité des lieux, les sujets marginalisés et dépossédés des deux œuvres à l’étude parviennent en retour à transformer leur environnement par et dans leur corps. La sociologie de l’espace et du quotidien (Lefebvre, De Certeau, Sibley), les travaux d’Elizabeth Grosz sur la corporalité et le féminisme, ainsi que ceux de Walter Benjamin sur la mémoire et la modernité, me permettent de situer la posture adoptée tout au long de ce mémoire. Par l’analyse littéraire de ces expériences corporelles de la ville moderne, ce travail cherche à repenser les formes historiques de la mémoire urbaine, en privilégiant des récits de transitions, de transformations, de mutations. / This thesis examines the relationship between corporeality and the city in Heather O’Neill’s Lullabies for Little Criminals (2006) and Maxime Raymond Bock’s Morel (2021). These two contemporary novels each take place in “vanished” Montreal neighborhoods, areas that were demolished during the urban revitalization of the 1950s and 1960s, a context also known as the “war on slums”. By orienting my reading of these texts toward the textual and urban embedment of the characters’ bodies, I seek to reflect on how bodies from precarious backgrounds both undergo and contribute to the processes of urban transformation. These bodily and human narratives of modernization cast new light on the history of the city and of neighborhoods which have now vanished from both the landscape and from civic memory.
If urban space is marked by relations of power and domination, it is also the site of the urban knowledges of city dwellers and of tactical resistance. Marked by exploitation, repression, and precariousness of place, the marginalized and dispossessed subjects of the two works under study manage in turn to transform their environment both with and within their bodies. To construct the theoretical lens used throughout this dissertation, I draw upon the sociology of space and of the everyday (Lefebvre, De Certeau, Sibley), Grosz’s examination of corporeality and feminism, and Benjamin’s work on memory and modernity. Through literary analysis of the embodied experiences of the modern city, this dissertation seeks to rethink historical forms of urban memory by focusing upon narratives of transition, transformation, and mutation.
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Histoires de langues : Montréal, a once-divided city ; La logeuse d'Eric Dupont ; et Heroine de Gail ScottMoreau, Annabelle 04 1900 (has links)
Ayant recours aux théories de la «surconscience linguistique», du «choc des langues» et des «zones de contact» telles que développées par Lise Gauvin, Sherry Simon et Catherine Leclerc, ce mémoire a pour objectif de développer une littérature montréalaise activée par la langue et les langues dans un contexte contemporain. S'inspirant des débats entourant la littérature anglo-québécoise, et la place accordée à l'imaginaire anglo-montréalais et à ses représentants dans l'histoire, deux romans sont analysés du point de vue des langues : La logeuse d'Eric Dupont et Heroine de Gail Scott. À la lumière d'une interdiction formulée par Gilles Marcotte dans « Neil Bissoondath disait… », célèbre brûlot qui prohibe l’analyse conjointe des littératures de langue française et anglaise, l'approche adoptée dans ce mémoire vise par l'intermédiaire des romans à dépasser les propos de Marcotte afin de créer une spécificité montréalaise orientée par des préoccupations linguistiques. Ce mémoire démontre que les propos de Gilles Marcotte sont intenables dans le contexte actuel où les langues ne sont plus une source de division, mais bien un prétexte à joindre dans un propos qui les englobe et les dépasse les corpus de langue anglaise et française dans le contexte montréalais. La logeuse et Heroine témoignent d'un imaginaire et de préoccupations linguistiques comparables et de ce fait, permettent de définir les contours d'une littérature montréalaise activée par les langues. Enfin, ce mémoire se questionne sur l'équation entre langue et culture, mais également entre littérature et culture afin qu'une langue montréalaise, à l'instar d'une littérature montréalaise, prenne forme. / Refering to the theories of Lise Gauvin, Sherry Simon and Catherine Leclerc on «linguistic superconsciousness» (surconscience linguistique), «impact of languages» (choc des langues), and « contact zones» (zones de contact), this thesis produces a Montreal literature which is based on languages, French and English, in a contemporary context. Motivated by the debates around anglo-quebec literature and anglo-quebec writers, this thesis analyses two novels from the points of view of languages : Eric Dupont's La logeuse and Gail Scott's Heroine. The main objective of this study is to show that the concept developed by Gilles Marcotte in « Neil Bissoondath disait » which forbids comparisons between French an English texts, is obsolescent following the reading of the two novels. This thesis shows that in the context of Montreal, languages can create a specificity when they are not anymore a pretext to division, but the sign of a reconciliation.
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Histoires de langues : Montréal, a once-divided city ; La logeuse d'Eric Dupont ; et Heroine de Gail ScottMoreau, Annabelle 04 1900 (has links)
Ayant recours aux théories de la «surconscience linguistique», du «choc des langues» et des «zones de contact» telles que développées par Lise Gauvin, Sherry Simon et Catherine Leclerc, ce mémoire a pour objectif de développer une littérature montréalaise activée par la langue et les langues dans un contexte contemporain. S'inspirant des débats entourant la littérature anglo-québécoise, et la place accordée à l'imaginaire anglo-montréalais et à ses représentants dans l'histoire, deux romans sont analysés du point de vue des langues : La logeuse d'Eric Dupont et Heroine de Gail Scott. À la lumière d'une interdiction formulée par Gilles Marcotte dans « Neil Bissoondath disait… », célèbre brûlot qui prohibe l’analyse conjointe des littératures de langue française et anglaise, l'approche adoptée dans ce mémoire vise par l'intermédiaire des romans à dépasser les propos de Marcotte afin de créer une spécificité montréalaise orientée par des préoccupations linguistiques. Ce mémoire démontre que les propos de Gilles Marcotte sont intenables dans le contexte actuel où les langues ne sont plus une source de division, mais bien un prétexte à joindre dans un propos qui les englobe et les dépasse les corpus de langue anglaise et française dans le contexte montréalais. La logeuse et Heroine témoignent d'un imaginaire et de préoccupations linguistiques comparables et de ce fait, permettent de définir les contours d'une littérature montréalaise activée par les langues. Enfin, ce mémoire se questionne sur l'équation entre langue et culture, mais également entre littérature et culture afin qu'une langue montréalaise, à l'instar d'une littérature montréalaise, prenne forme. / Refering to the theories of Lise Gauvin, Sherry Simon and Catherine Leclerc on «linguistic superconsciousness» (surconscience linguistique), «impact of languages» (choc des langues), and « contact zones» (zones de contact), this thesis produces a Montreal literature which is based on languages, French and English, in a contemporary context. Motivated by the debates around anglo-quebec literature and anglo-quebec writers, this thesis analyses two novels from the points of view of languages : Eric Dupont's La logeuse and Gail Scott's Heroine. The main objective of this study is to show that the concept developed by Gilles Marcotte in « Neil Bissoondath disait » which forbids comparisons between French an English texts, is obsolescent following the reading of the two novels. This thesis shows that in the context of Montreal, languages can create a specificity when they are not anymore a pretext to division, but the sign of a reconciliation.
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