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L'internationalisation de la fabrique de la ville, vers un produit politique : les investissements immobiliers des pays du Golfe au Caire / Internationalisation of contemporary Cairo's construction, a political product : real estate investments of Gulf countries in CairoSinno, Maïa 03 November 2017 (has links)
La question de l'internationalisation des financements de la ville s'avère centrale pour comprendre le fonctionnement des marchés internationaux et l'évolution du rôle de l’État dans les modes de gouvernance urbaine. Elle se présente également comme une grille de lecture pertinente pour étudier les impacts sur la production urbaine des fonctionnements néolibéraux des pays en développement et de leur dépendance aux partenaires internationaux. Car l'un des enjeux de la financiarisation de la ville est celui du rôle des acteurs, notamment à travers les modes de gouvernance : lorsque l'équilibre des projets de développement urbain n'est pas garanti, qui sont les acteurs qui jouent le rôle de régulateurs? Comment le risque financier est-il distribué et absorbé, alors que le temps long entre vente et achat dans l'investissement immobilier fait exister deux temporalités différentes : celle de la finance globale, qui obéit à des logiques de court terme afin de dégager des marges de rentabilité rapides; et celle du construit urbain, davantage étalée dans le temps. Or, plus le temps de résolution du capital dans l'immobilier est long, plus le montant des valeurs excédentaires est bas. La question de la distinction entre secteur public et secteur privé est également centrale dans l'étude de ce sujet, puisque qu'elle renvoie à la signification du retrait de l’État de la gouvernance urbaine en tant que moyen pour donner davantage de pouvoir aux investisseurs privés. Étudier cette distinction est un moyen de comprendre quels sont les mécanismes de régulation et d'équilibre des marchés liés à la production de la ville. La fabrique du Caire avant et après le soulèvement populaire de 2011 dans la vague des Printemps Arabes est un laboratoire pertinent pour l'analyse de ces questionnements. Au Caire, les modes de gouvernance spécifiques basés sur l'accumulation des richesses par une élite ont été remis en question par la révolution de 2011. La succession des régimes transitoires et les nombreux procès qui ont visé les cessions de terrain frauduleuses par les hommes d'affaires les plus puissants du pays ont semblé être une avancée dans les revendications pour le droit à la ville des révolutionnaires. La lutte pour davantage de justice a provoqué une redéfinition de l'assabiya dirigeante, communauté d'acteurs publics et privés basée sur des liens de mariage et de sang. Mais elle n'a pas ébranlé le système néolibéral reposant sur les rouages de la corruption et du bakchich ainsi que sur la dépendance de la croissance égyptienne aux aides occidentales et régionales, bien au contraire. Le nouveau régime reproduit grâce à une main de fer le système néolibéral d'avant la révolution : enrichir un noyau d'acteurs privés faisant partie d'une élite proche du régime. Cette élite rassemble des proches de l'ancien régime de Moubarak, dont certains ont fait l'objet de sanctions postrévolution, appliquées, levées ou adoucies de manière arbitraire par l’État qui affirme ainsi son pouvoir sur la communauté d'acteurs privés. L'émergence de l'institution militaire comme pouvoir gouvernemental en apparence unitaire n'a pas remis en question la position d'un État centralisé, alors que les pays du Golfe sont devenus incontournables : ce sont des créanciers qu'il faudra rembourser, en liquide ou en nature, et leur poids dans l'économie égyptienne est croissant, en particulier dans le secteur immobilier. La fabrique du Caire semble s'orienter vers une urbanité exclusive et participe à la création d'un arrière-pays du Golf. [...] / The issue of internationalization of financial involvement in Cairo's urban environment is fundamental in understanding the increasing role that international actors play in the region. Additionally, it enables a clearer perception of the State's increasing role through directive urban governance and is also central to any analysis of recent development of the city's social geography. This broad perspective is also a key to understanding the impact of neoliberal policies in developing countries and their increased dependence on international partnerships for urban development. One of the main explanation factors of the financialization of the city's construction is the evolving role of its various actors, through changing governance modes: who are the actors of large-scale real estate, when the balance of urban development project is not secured? One way of addressing this issue is through the question: "how is the risk distributed and absorbed where there exists two timescales, because of the mismatch between selling and buying in real estate investment?" These are the temporality of global finance, which obeys short term logics to serve specific interests and the temporality of the urban fabric which is over a much longer period of time. The longer the period for real estate return on investment, the lower the amount of profit for the investor. Distinction (or the lack of) between public and private sector interests and motivations remains the key parameter, since it refers to the State's withdrawal for urban governance as a way to give more power to private investors. The complex interference between public and private sector is therefore part of the very definition of the city financialization. This study is a way to understand mechanisms of regulation and balance of the markets related to the city production. The urban production of Cairo, before and after the Arab Spring popular uprising of 2011 is also a highly meaningful laboratory to analyze mobilization against financialization of urban production. ln Cairo, specific governance based on wealth accumulation by elite had been called into question by the 2011 revolution. The succession of transitory regimes and the numerous trials targeting fraudulent sales of some of the most powerful businessmen of the country could be viewed as a progress, in citizen's right to the city, of the revolutionaries. The fight for more justice caused a redefinition of the ruling assabiya, a community of public and private actors related by blood or marriage. But it did not destroy the corruption-based system, nor the dependence of Egyptian growth on occidental and regional aids, quite to the contrary. The specificity of the Egyptian neoliberal system is based on refusal of the state to let the contractors take control and on the interference of the public elite in contractors' activities. The new regime replicates with a heavier hand, this system from before the revolution. This enriches a core of actors belonging to an elite close to the regime. [...]
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Les nouveaux défis et enjeux de la politique étrangère de la France en Afrique francophone subsaharienne / The new challenges and issues of the foreign policy of France in French-speaking Sub-Saharan AfricaGomis, François 26 November 2014 (has links)
Des années 1960 jusqu’à la fin de la guerre froide, voire au-delà, l’influence voire la prépondérance de la France sur les territoires francophones d’Afrique noire est presque totale. Cependant, en ce XXIème siècle naissant, la compétition mondiale dans la recherche de nouveaux débouchés et de la sécurisation de l’approvisionnement énergétique amène inexorablement les grandes puissances à entrer en ‘‘conflit d’intérêts’’ par la pénétration réciproque des « arrière-cours ». Ceci est particulièrement vrai pour la France qui voit des pays tels que les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, le Brésil, la Turquie, les pays du Golfe, etc., faire une entrée fracassante dans une région géographique qu’elle considère depuis longtemps comme sa « chasse gardée » compte tenu des liens historique, linguistique et politique. Ces nouveaux défis et enjeux pour la politique africaine de la France se mesurent désormais, à l’aune des transformations à l’œuvre sur la scène internationale avec la mondialisation et l’émergence de nouvelles puissances du Sud. Les défis et les enjeux sont importants pour l’action extérieure de la France et sa place dans le monde, compte tenu de la concurrence féroce des nouveaux acteurs et des changements des sociétés africaines en cours. Néanmoins elle possède encore des atouts économiques, diplomatiques et stratégiques susceptibles de lui permettre d’élaborer, grâce à l’espace culturel francophone, un projet original, ambitieux et porteur d’espoir. Pour ce faire, il faudra répondre aux deux interrogations suivantes : Comment réformer cette politique traditionnelle basée sur des relations étroites et privilégiées avec les dirigeants africains sans toutefois compromettre les avantages comparatifs de la France sur place? Quelle stratégie politique mettre en œuvre pour identifier les véritables intérêts communs des Français et des Africains francophones, en tenant compte des opportunités et des menaces, et les développer dans un partenariat mutuellement bénéfique ? / From 1960s to the end of the cold war, even beyond, the influence even the supremacy of France in the French-speaking territories in Sub-Saharan Africa is almost total. However, in this 21st century, the world competition in the research of new markets and the security of the energy supply leads inexorably the great powers to enter in “conflict of interests” by the mutual penetration of the “back-yards”. This is particularly true for France which has countries such as the United States, China, India, Brazil, Turkey, the Gulf Arab States, etc., to make a dramatic entrance in a geographical area where she judged it for a long time as her “exclusive domain” considering the historical, linguistic and political links. These new challenges and issues for the African policy of France are measured from now on, in the light of the transformations at work in the world with the globalization and the emergence of new powers of the South. The challenges and the issues are important for the external action of France and its place in the World, considering the fierce competition between new stakeholders and the ongoing African society changes. Nevertheless it still has economic, diplomatic and strategic assets which enable him to elaborate, thanks to the francophone cultural center, an original project, ambitious and promising. With this aim in mind, it will be necessary to answer to the two following questions: How to reform this traditional policy based on close and privileged relationships with African leaders without compromising, however, the comparative advantages of France on the spot? Which political strategy has to be implemented in order to identify the real common interests of the French and the French-speaking Africans, by taking into account the opportunities and threats, and to develop them in a mutually beneficial partnership?
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