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« Nous on se sauve nous-mêmes… ». Sécularisation et identité paysanne en France de 1940 à nos jours : le cas de l’agriculture paysanne / « We are our own saviors… ». Secularization and peasant identity in France, from 1940 until today : the case of peasant farming

Gervais, Mathieu 04 November 2015 (has links)
Quelle place occupe la religion dans l'engagement des agriculteurs-paysans français, soucieux de la nature ? Pour répondre à cette question, nous déployons une approche sociologique historicisée de la construction d'une identité paysanne militante depuis la fin des années 1940. À partir de la philosophie de Jacques Maritain, une pensée nouvelle de la modernité infuse le mouvement paysan via l'Action catholique. Contre le traditionalisme s'élabore une personnalisation de l’engagement chrétien et paysan, moteur de la modernisation des campagnes dans une mise à distance d'un ordre naturel, politique et social lié au catholicisme. Plus tard, sous l’influence majeure d’un marxisme diffusé et retravaillé par des traducteurs chrétiens, une partie des agriculteurs progressistes radicalise ses analyses politiques et se rapproche de nouvelles luttes et de nouveaux acteurs sociaux tels que l’écologie. Dans ce rapprochement, les institutions religieuses et le discours qu’elles entretiennent sur la nature se trouvent mis à distance. Toutefois, les conceptions politiques, sociales et économiques embrassées – conceptualisées dans l’agriculture-paysanne – conservent la trace d’un héritage religieux de plus en plus éthicisé. Cette éthique prend comme objet central le respect de la vie, et légitime des pratiques agricoles alternatives selon le primat du spirituel contre l'anomie moderne. Autour de ce thème se fédèrent des profils variés, enfants d'agriculteurs et néoruraux, catholiques, agnostiques et adeptes de spiritualités diverses. / What part does religion play in the practices of farmers concerned about the environment? To answer this question, we shall employ a sociological yet historical approach to the building of an activist peasant identity since the end of the 1940s. At the time, based on the philosophical perspective developed by Jacques Maritain, a new understanding of modernity influenced the peasant movement via the Catholic Action. In reaction to traditionalism, this approach soon gave way to a more personal and individual conception of peasant and Christian activism, providing a new impetus for the modernisation of rural areas while marginalizing the natural, political and social order inherited from Catholicism. Later, under the significant influence of a revised version of Marxism spread by Christian translators, some progressive farmers radicalised their political analyses and showed a growing interest in new battles and new social operators such as ecology. As a consequence, this new interest edged out religious institutions and their positions about nature. Yet, today, the intertwined political, social and economic conceptions–conceptualised all together in peasant-farming–still retain the mark of a religious heritage in an increasingly ethical way. This ethical stance considers the right to life a core value, and finds legitimacy in alternative farming approaches on the basis of the prevalence of spirituality over modern anomie. This topic brings together people from various horizons, such as farmers’ children, neo-rural individuals, Catholics, agnostics and spiritually diverse people.
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Les créatifs culturels : regard sur un nouveau profil de chercheur spirituel à l’ère de l’ultramodernité

Itel, Julia 05 1900 (has links)
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In Satan we trust : le temple satanique entre mouvement social et religion

Colin, Mathieu 08 1900 (has links)
Fondé aux États-Unis fin 2012 par Malcolm Jarry et Lucien Greaves et se voyant comme une évolution de l’Église de Satan, groupe fondé par Anton LaVey en 1966, le Temple Satanique est à la croisée entre satanisme, sécularisme et religion non-théiste, en plus de s’appuyer sur un activisme politique explicite en faveur de la séparation entre Églises et État. Il s’appuie sur une lecture non-théiste de la figure de Satan comme symbole de libre-pensée et de compassion, inspirée notamment des lectures romantiques et de La Révolte des anges (1914) d’Anatole France. En se positionnant comme religion dans la sphère publique, l’organisation souhaite contrer l’hégémonie du christianisme et assurer le respect d’un réel pluralisme religieux, qui prendrait en compte les récentes mutations démographiques et culturelles américaines. Cette thèse emploie une approche interdisciplinaire. Sur le plan théorique, elle analyse ce groupe se disant religieux à l’aide de l’histoire des idées ainsi que d’une analyse sociologique, politique et médiatique. Elle met en œuvre une méthodologie qualitative et quantitative, documentant plusieurs aspects du groupe à l’aide d’entretiens et d’un questionnaire qualitatif en ligne. Les principales innovations de cette thèse sont les suivantes. Nous analysons le Temple Satanique comme un mouvement social mettant en avant le concept de communauté, et nous situons l’organisation dans un paradigme ultramoderne (concept de Jean-Paul Willaime), selon lequel un certain nombre de sous-cultures sont générées, cherchant à créer des ressources de sens. Ces sous-cultures émergent comme des systèmes de sens identitaires et politiques s’alimentant à des sources mythiques et esthétiques pour élaborer du sens, puisant largement dans les domaines religieux et spirituels. Il s’agit d’un laboratoire d’étude de la complexification du milieu séculariste et de ses profondes divisions, ainsi que du satanisme moderne et contemporain. Sa particularité est de proposer un satanisme politique rationaliste. Notre recherche se situe au croisement de trois champs d’études : celui des nouveaux mouvements religieux, celui du satanisme et de l’ésotérisme, ainsi que celui de la religion digitale. Cette religiosité, largement diffusée sur Internet, redéfinit les cadres institutionnels et de croyances, les adeptes ayant accès à des ressources presque illimitées, informant un mode du croire caractérisé par son individualité et sa méfiance institutionnelle, mettant en exergue une tension constante entre individualité et communauté. Par ses procédés ultramodernes, le groupe se pose en contre-mythe, afin de questionner l’héritage chrétien américain revendiqué par la Droite chrétienne comme une religion civile. En effet, par l’usage du symbole de Satan, l’organisation met en tension l’identité nationale américaine en posant la question de l’intégration des populations non-chrétiennes au sein d’un cadre culturel fortement imprégné de christianisme. Le Temple Satanique pose ainsi la question de l’intégration des communautés marginalisées, comme les athées, ou la population des sans-religion, dans la sphère publique, à l’heure où elles deviennent des forces politiques potentielles. C’est sans doute pour cette raison qu’il compte déjà des antennes dans d’autres pays. Le Temple essaye de dépasser l’aporie entre religion et mode de vie séculariste, en mettant en avant une religion non-théiste s’appuyant sur des valeurs partagées au sein d’une communauté. / Founded in the US by Malcolm Jarry and Lucien Greaves at the very end of the year 2012 and thought as an evolution of The Church of Satan, the first satanic organization created by Anton LaVey in 1966, The Satanic Temple is both a non-theistic religion, a secularist group and a satanic group fighting for the strict separation of Church and State. Drawing especially on romantic and Anatole France’s Revolt of the Angels (1914) readings of Satan as an embodiment of freedom, justice and science, The Satanic Temple uses its position as a religion in the public sphere to denounce what is considers the marks of Christian hegemony within public institutions or places, and stands for other discriminated groups by defending a respectful and inclusive religious pluralism for all faiths, and taking into account the recent cultural and demographic changes in the US. This dissertation uses an interdisciplinary approach. In order to analyze this aspiring religious group, it combines a sociological analysis, the study of history of ideas as well as political and media studies. It also uses a quantitative and qualitative methodology to understand several dimensions of the group, with interviews and an online survey. The main innovations of the dissertation are the following. The Satanic Temple is a social movement building a community of like-minded people and transforming the concept of religion. I consider it a direct result of the ultramodern paradigm described by Jean-Paul Willaime that gives birth to a number of subcultural movements that struggle to create sense for their members. I analyze these subcultural movements as political meaning systems creating a sense of identity. They draw on mythical and aesthetical sources to create meaning by using religious and spiritual resources. This paradigm enables us to analyze the increasingly complex secular milieu and its divisions, as well as the evolution of modern and contemporary Satanism. Political rationalist Satanism is one of its new developments. Our research stands at the crossroad of three areas of studies: new religious movements studies, esoteric and satanic studies, and digital religion studies. I shall analyze the individualization of religious beliefs on the Internet, and the growing mistrust towards institutions or the process of formalization, perceived as threats to the unlimited religious resources offered by digital platforms. The tension between individuality and community is constantly at stake for a group such as The Satanic Temple. As an ultramodern movement, The Satanic Temple takes the stance as a counter-myth in order to question the Christian legacy of the country claimed by movements, such as the Christian Right, that want to turn it into the one and only possible civil religion. Indeed, The Satanic Temple aims at raising the question of the integration of non-Christians as respectful and respected citizens within the public sphere, thus negotiating the tensions at the core of the American national identity and of its civil religion, both heavily influenced by Christianity, with the help of Satan’s symbol. The rise of the « nones » as a new political force also raises the issue of their integration, as The Satanic Temple asks the tough question of taking into account marginalized communities that want their voice to be heard in a changing public sphere. Despite being primarily US-based, the organization has chapters in other countries such as Canada, and in Europe.

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