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Prosodie et contact de langues : le cas du système tonal du français centrafricain / Prosody and language contact : the tonal system in central african frenchBordal Steien, Guri 16 November 2012 (has links)
L’objectif de cette étude est d’apporter une contribution aux recherches portant sur les effets prosodiques du contact de langues à travers l’étude du système prosodique du français centrafricain, une variété de français ayant émergé suite au contact avec une langue africaine à densité tonale maximale, le sango. La République centrafricaine est un pays extrêmement multilingue. Entre 60 et 100 langues y sont parlées, outre les deux langues officielles que constituent le sango – lingua franca, et le français – langue principale de l’enseignement et de l’administration publique. Dans la capitale, Bangui, le sango est la langue parlée d’ordinaire dans la vie quotidienne, tandis que le français s’utilise essentiellement dans des contextes professionnels. Cette étude se base sur des enregistrements de parole spontanée de 12 locuteurs francophones de Bangui. Des analyses acoustiques montrent que l’intonation du français centrafricain partage des caractéristiques communes avec le sango. La majorité de mots ont des patrons tonals qui restent inchangés quel que soit leur place dans l’énoncé, et chaque syllabe porte un ton. Le système se distingue ainsi considérablement du système intonatif du français européen où la courbe mélodique est contrainte au niveau post-lexical et dépend entre autres de facteurs rythmiques, syntaxiques et pragmatiques. La conclusion principale de cette étude est que le français centrafricain se classifie d’un point de vue typologique comme une langue à tons lexicaux. Il ressort que le système prosodique du français centrafricain est plus proche de celui du sango et que de celui du français européen. Les faits mis au jour dans cette thèse montrent que la prosodie peut changer de façon fondamentale dans une situation de contact de langue. / This study is concerned with prosody and language contact. The fact that language contact induces change is well documented, but few studies focus on the prosodic effects of contact-induced change. The aim of this study is to provide a case study of the prosodic system of the contact variety Central African French, which has emerged from the contact between French and the African tone language, Sango.The Central African Republic is a multilingual country with between 60 to 100 different regional languages spoken within its borders in addition to two official languages, the lingua franca Sango and French. French has been the main language of education and of public administration since colonial times. In the capital Bangui, Sango is the most used language in everyday communication whereas French is spoken in professional contexts. This study is based on recordings of spontaneous speech of 12 French-speaking informants from Bangui. Acoustic analyses of the recordings show that the prosody of Central African French shares with Sango some fundamental characteristics: most words have fixed tonal patterns independently of their position in the sentence and every syllable carries a static tone. This system greatly differs from the system of European varieties of French, where the sentence melody is determined at the post-lexical level and depends on factors such as rhythm, syntax and pragmatics. The main conclusion of this study is that Central African French may be classified as a tone language and thus is endowed with a prosodic system that is closer to Sango than to European French. This finding suggests that intonation might change radically in contact situations ; the change is not only superficial but concerns the underlying system.
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Ressources, territoires et conflits : élevage bovin et exploitation minière dans l'Ouest centrafricain / Resources, territories and conflicts : cattle farming and artisanal mining in the Central African WestBetabelet Wouloungou, Julie Roselyne 30 November 2018 (has links)
La République centrafricaine traverse depuis plusieurs décennies des crises sociopolitiques et militaires. Celles-ci ont atteint leur apogée en 2013 autour des affrontements entre la Séléka, une rébellion du nord et les AntiBalaka, un regroupement de milices locales. L’État n’a plus de contrôle sur l’ensemble de son territoire morcelé et tenu par des groupes armés. À partir du cas de l’Ouest centrafricain, cette thèse montre que les conflits armés ont des répercussions profondes sur les rapports des populations aux ressources et aux territoires. Ils ont un fort potentiel de destruction de certaines activités économiques telles que l’élevage bovin et la mine artisanale. Non seulement on assiste à une réorganisation des espaces de production des ressources pastorales et minières, mais le conflit induit également une trajectoire de décentralisation de l’accès aux ressources par les armes. Le contrôle par les armes a des incidences sur les acteurs, les réseaux et les flux de commercialisation. Nos travaux portent sur les dynamiques de l’Ouest centrafricain durant la période 2013-2017. Ils s’appuient notamment sur une étude de cas à l’échelle de la commune d’élevage de Niem-Yellewa, qui montre de quelle manière les ressentiments entre les groupes dominants, les luttes de pouvoirs entre les dirigeants locaux et les groupes armés en quête de ressources, s’agrègent pour générer, entretenir et faire perdurer un conflit local. / The Central African Republic has been experiencing sociopolitical and military crises for several decades. Those reached their peak in 2013 when clashes between the Séléka, a rebellion in the north and the AntiBalaka, a group of local militias, arose. The state no longer has control over the entire territory which is fragmented and held by armed groups. Presenting the casestudy of West Central African Republic, this thesis shows that armed conflicts have profound implications on people's relations to resources and territories. These conflicts also tend to destroy some economic activities such as cattle farming and artisanal mining. Not only it induces the reorganization of the production areas of pastoral and mining resources, but it also triggers a tendency for a decentralized access to resources via weapons. Such armed control impacts actors, networks and marketing flows. Our works focus on the dynamics of West Central Africa during the period 20132017. They are essentially based on a case study at the scale of the pastoral area of NiemYellewa, which shows how resentments between the dominant groups and power struggles between local leaders and the armed groups looking for resources, aggregate to generate, maintain and perpetuate a local conflict.
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Changements climatiques et productions agricoles dans l'Ouest de la République CentrafricaineDoukpolo, Bertrand 05 March 2014 (has links) (PDF)
La présente étude traite de la problématique des changements climatiques actuels et futurs et de leur incidence sur les productions agricoles dans l'Ouest de la République Centrafricaine. Les données d'observation, de simulation et de projection climatiques ont été analysées dans le but d'appliquer les résultats à l'estimation des rendements culturaux aux horizons temporels futurs. La démarche méthodologique est basée sur l'utilisation du modèle agronomique STICS, qui simule les rendements agricoles, décrit les physionomies climatiques futures ainsi que l'écart existant entre les situations climatiques de demain et celles connues (situation de référence). Les sorties agronomiques révèlent que les changements climatiques constituent une menace sérieuse pour le développement agricole dans l'Ouest de la Centrafrique. L'analyse des observations et des projections climatiques montre une variabilité des précipitations, une élévation des températures et une recrudescence des phénomènes météorologiques extrêmes. Les impacts des changements climatiques sur les productions agricoles sont d'ores et déjà évidents. En dépit de leurs incertitudes, les tendances futures des précipitations indiquent une baisse pouvant atteindre 20 à 42 % notamment dans les secteurs soudaniens et soudano-sahéliens de la région d'étude. La sévérité de la sécheresse qui s'en suivra pourrait engendrer une diminution des réserves en eau disponibles des terres cultivables et des modifications de la durée de la période de croissance végétative. Les effets attendus de ce changement seront les modifications de la durée des saisons de culture, la perturbation des cycles biologiques des cultures et autres micro-organismes utiles à l'environnement, des stress hydriques et thermiques plus intenses sur des périodes plus longues. Ce dysfonctionnement des saisons agricoles aura une grande influence sur la capacité des agriculteurs à planifier leurs activités. Des baisses de rendement des cultures céréalières et oléagineuses de l'ordre de 20 à 50 % sont attendues dans la région d'étude aux horizons futurs proches et lointains. L'analyse des rendements simulés et comparés à ceux observés indique, avec un scénario climatique pessimiste, une forte baisse des rendements, nécessitant ainsi des stratégies adaptives proactives plus appropriées afin de réduire la vulnérabilité agroalimentaire des populations. Les efforts sont désormais portés sur l'intégration de l'adaptation au changement climatique dans la planification au niveau tant régional, national que local. En matière d'adaptation, un large éventail d'expériences novatrices existant aujourd'hui est capitalisé, en particulier dans le domaine de la gestion durable des terres, des eaux et des forêts. La mise en œuvre à grande échelle nécessite des financements importants provenant des fonds d'adaptation et une coopération régionale et sous régionale soutenue.
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