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Encadrer les crises biographiques irréversibles.<br />Les contradictions dans la prise en charge des personnes âgées dépendantesRimbert, Gérard 23 November 2006 (has links) (PDF)
A la fin du 19ème siècle, la gestion collective de la vieillesse était essentiellement une forme particulière d'encadrement de l'indigence. La généralisation des systèmes de retraite a ensuite permis la constitution d'un « troisième âge », consacrant une sorte de renaissance après la vie active. Mais certaines personnes âgées voient leurs facultés physiques et mentales, et donc leur autonomie au quotidien se dégrader, entrant ainsi dans la « dépendance ». Ces crises biographiques ont pour effet de reposer la question de l'encadrement des vieux « inutiles au monde », mais dans les catégories de pensée issues du troisième âge, qui impliquent l'humanisation des pratiques d'accompagnement (« respect », « projet de vie », « individualisation des soins », « bientraitance », etc.). Dans les structures d'encadrement des personnes âgées dépendantes, cette évolution se manifeste par une tension entre, d'une part, l'enchantement qui conduit à percevoir l'activité d'accompagnement de la dépendance comme l'occasion de nouer des liens affectifs et/ou de satisfaire une « fibre » humaniste et, d'autre part, le « sale boulot » auprès des grabataires dont l'état rend problématique cet enchantement. Cette tension semble d'autant plus caractéristique de la gestion institutionnelle de la vieillesse qu'elle s'observe dans des univers aussi différents qu'une maison de retraite privée médicalisée et qu'une association (les petits frères des Pauvres) proposant aux personnes âgées isolées des vacances encadrées par des bénévoles. Si elle peut parfois habiter l'activité d'une même personne, cette tension s'organise principalement autour de groupes qui transgressent la frontière entre salariés (ou bénévoles) et personnes âgées dépendantes. Les personnes âgées se différencient en fonction de leur état physiologique. Interprétés et pris en main de façon différenciée selon l'appartenance sociale, les divers cas de figure observables se structurent selon l'opposition entre une attitude qui valorise le sacrifice de l'intimité en échange du maintien d'une sociabilité courtoise ; et une autre qui consiste à défendre par la force et les cris les frontières de l'espace intime, fut-ce au prix d'un effondrement des chances de maintenir des relations « sympathiques » avec le personnel. Et les personnes âgées qui acceptent de voir une intrusion dans leur intimité tendent à maintenir une certaine distance avec les autres. De son côté, le personnel d'encadrement se différencie selon que le travail consiste ou non en un gardiennage des corps, entendu comme simple entretien des fonctions vitales de l'individu. Ce penchant est en partie déterminé par le niveau de qualification et la position institutionnelle (qui oriente vers les vieillards d'un type plutôt que de l'autre). Ces facteurs laissent pourtant une marge de manœuvre : alors que la dépendance a tout d'une situation désespérée, certains individus se comportent en réparateurs, considérant qu'« il y a toujours quelque chose à faire ». En définitive, il apparaît que la conviction dans une possible réparation – dans un contexte d'accompagnement de crises biographiques pourtant irréversibles – peut être autre chose qu'une simple vision enchantée si elle prend appui sur l'atténuation de la division des tâches entre prescripteurs et exécutants ainsi que sur le rassemblement d'individus prédisposés à recevoir des « primes de désintéressement » (que ce soit par philosophie religieuse ou par plaisir pris aux échanges affectifs) et suffisamment ajustés entre eux pour produire une définition consensuelle de l'intérêt des personnes âgées.
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La théorie des humeurs chez Heidegger : esquisse des fondements dans Sein und ZeitEthier-Delorme, Keith January 2015 (has links)
Résumé : « Wege, nitch Werke ».
L’exergue de la Gesamtausgabe donne une indication précieuse pour quiconque souhaite lire et comprendre la pensée de Heidegger. Son œuvre se distingue des classiques de la tradition philosophique par le fait qu’elle ne cherche pas à établir une doctrine. Elle vise plutôt à reprendre à bras-le-corps une seule et même question : la Seinsfrage. Heidegger l’a retournée de maintes façons, parfois en puisant dans les préjugés au sujet de l’Être, parfois en empruntant des chemins de pensée plutôt inexplorés, mais à chaque fois il étonne. Le lecteur habitué à la rigidité conceptuelle, aux évidences cartésiennes et aux règles logiques de l'esprit, trouve peut-être en Heidegger son plus grand défi parce qu’il adhérait à une pensée-en-chemin (Zu Denken Wege) qui accueille l'errance et la pause, le silence et le tournant. Il invite le lecteur à prendre le pas, à risquer les chemins qui ne mènent nulle part ― Holzwege ―, à ne pas hésiter à faire un pas en arrière (Schritt zurück). La Gesamtausgabe oblige un certain inconfort pour la pensée.
Ce mémoire de maîtrise est consacré à l’examen de la fonction phénoménologique des humeurs (Stimmungen) et à l’importance que leur accorde Heidegger, à partir d’une lecture de Sein und Zeit, tout particulièrement. La recherche a pour hypothèse de travail qu’on y retrouve une théorie des humeurs appréciable, bien que ne lui soit pas réservée une analyse systématique dans l’œuvre. Malgré cela, ce mémoire fait la démonstration, en quelques chapitres, que Sein und Zeit contient des éléments théoriques qui permettent de fonder cette théorie. Au final, le mémoire explore brièvement les humeurs analysées par Heidegger. C’est l’occasion de voir comment la théorie des humeurs s’inscrit véritablement dans la pensée du philosophe. La thèse défendue dans ce mémoire pourrait être reprise et approfondie par une étude doctorale, ce qui donnerait peut-être une clef supplémentaire pour contribuer à l'élaboration d'une lecture intégrale de la Gesamtausgabe. / Abstract : The highlight of the Gesamtausgabe gives a valuable indication for anyone who wants to read
and understand Heidegger's thought. His work part from the philosophical tradition in that does
not seek to establish a doctrine. Rather, it is intended to tackle the question of Being (Seinsfrage).
Heidegger has posed it in many ways, sometimes by challenging our common sense about the
“Being”, sometimes by exploring new paths of thinking, each time surprising us. Someone
familiar with rational assertion, methodological pattern and logical rule, may find Heidegger
really hard to understand because he assumes what he calls a « thought-in-way » (Wege Zu
Denken), which welcomes silence and wandering. Heidegger invites the reader to try pathways
that lead nowhere at first sight — Holzwege —, and sometimes to take a step back (Schritt
zurück) from what he thinks. The Gesamtausgabe is definitively a challenge for the thought.
The main goal of this master’s thesis is to examine the phenomenological function of moods
(Stimmungen) and the importance we should give to them, from a reading of Sein und Zeit,
especially. The aim is to find in it a theory of moods, even if Heidegger did not analyze them
systematically. Nevertheless, this essay outlines, in just a few chapters, the reasons why we can
pretend there is a such theory and why the moods have a significant phenomenological function.
Finally, we explore the moods analyzed by Heidegger so we can see how his theory is truly
embodied. This research could be taken further in a doctoral study, which would perhaps
contribute to a more comprehensive interpretation of the Gesamtausgabe.
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L'avocat et l'argent (1790-1972) / Lawyers and money (1790-1972)Lamarque, Marie 02 December 2016 (has links)
Depuis l’antiquité, les avocats entretiennent avec l’argent une relation particulière.Jouant à la fois un rôle sur le plan social et professionnel, il constitue un élémentdéterminant de la profession.Le XIXe et le XXe « siècles de l’argent », symboles de la révolution industrielle,des mutations sociales et de l’avènement de la bourgeoisie ne peuvent qu’influencer lesrapports entre l’avocat et l’argent. Toutefois, si elles demeurent toujours très proches, laprofession à travers sa déontologie tente d’éloigner ces deux notions en instaurant leconcept du désintéressement et l’idée de mission sociale.Mais c’est sans compter sur la force et la puissance des transformations sociétales.Refuser de vivre avec son temps expose aux critiques et attise la suspicion. Plus quejamais il est l’heure pour les avocats de considérer leur profession comme un métier etde lever le voile sur des siècles de mystère dans ce lien les unissant à l’argent. / Since antiquity, lawyers have a special relationship with money. As a key elementof the profession, it plays both a social and a professional role in it.The 19th and 20th « money centuries », symbols of the industrial revolution, ofdeep social changes and of the advent of the middle class, obviously influenced thelinks between lawyers and money. However, as close as these two notions may remain,the profession tries, through its deontology, to keep a distance between them, institutingthe concept of disinterest and the idea of social mission.But it has to take into account the strength and power of societal changes.Refusing to move with the times can only raise criticisms and stir suspicion. More thanever, it is time for lawyers to consider their profession as a metier and to lift the veilfrom centuries of mystery about their links with money.
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