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Francisco de Quevedo y François Rabelais : imágenes deshumanizantes y representación literaria del cuerpo = Francisco de Quevedo et François Rabelais : images déshumanisantes et représentation littéraire du corps / Francisco de Quevedo et François RabelaisArtal, Susana Graciela 16 April 2018 (has links)
L'étude de la représentation littéraire du corps humain dans les oeuvres de François Rabelais et de Francisco de Quevedo offre de très riches possibilités, pas seulement à cause de l'indéniable importance du sujet dans leurs oeuvres et de l'extraordinaire créativité linguistique dont leurs discours comiques témoignent, mais aussi parce que la représentation littéraire du corps humain est un terrain où l'on peut observer avec une spéciale clarté la synthèse que chacun d'eux a produite entre une vaste formation culturelle de base humaniste et leur attachement à l'héritage de la culture comique traditionnelle. L'absence d'études comparatives entre ces deux écrivains et la presque inexistence d'études sur la réception de Rabelais chez les hispanophones ont déterminé le besoin de commencer le travail par la considération de ces problèmes. Comme complément, pour une meilleure connaissance des problèmes de réception de l'oeuvre de Rabelais chez les hispanophones, on a aussi présenté un panorama des traductions en espagnol de ses livres, depuis 1905 (date de publication. de la première version de Gargantua) jusqu'à nos jours. Dans la deuxième partie de cette thèse, on a examiné l'apport de Mikkail Bakhtine en ce qui concerne la représentation du corps dans les oeuvres comiques de l'époque, (incontournable pour nos objectifs, du moment que ce thème occupe une place exceptionnelle dans l'ensemble du système sémiotique qu'il présente), et la façon dont les sciences naturelles et les préceptives artistiques de cette période se proposent de décrire le corps pour y découvrir les liens de ressemblance qui, tout en l'unissant à l'ensemble du macrocosme, permettent d'y déceler les plans divins. A partir de ces considérations et du relèvement, dans les oeuvres de Quevedo et de Rabelais, des images où le corps humain est mis en rapport avec des éléments non humains, on les a décrites et proposé une classification des images déshumanisantes, qui établissent des relations analogiques (de ressemblance ou d'identité) entre deux termes appartenant aux classes humain/non humain, pas seulement différentes mais encore complémentaires du point de vue logique. On a ensuite analysé les effets d'ensemble de ce système dans les grandes lignes compositives du portrait (transformisme et fragmentation) pour différencier l'attitude de chacun des auteurs étudiés vis à vis de ce qui concerne la vie matérielle de l'homme.
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L'ekphrasis photographique et le rapport au biographique chez Annie Ernaux et Patrick Modiano : le cas d'Une femme et de Chien de printempsMorand-Dupuis, Marie-Hélène 19 June 2024 (has links)
L'objectif de ce mémoire consiste à comparer le rapport au photographique et au biographique dans l'œuvre d'Annie Ernaux et celle de Patrick Modiano. Nous pensons que ces deux auteurs ont une conception similaire de l'écriture qu'une telle étude, centrée sur Une femme et Chien de printemps, permet de mettre de l'avant. Notre analyse a révélé que ces deux œuvres remettent en question le caractère référentiel du photographique et du biographique. Les ekphraseis photographiques et la dimension biographique des textes soulignent l'impossibilité de récupérer le passé dans son intégralité. En plus d'interroger le rapport à l'objet photographique et biographique, les deux auteurs interrogent le rapport au sujet photographique et biographique. Le narrateur de chacun des récits s'assimile peu à peu au sujet dont il relate le vécu, de sorte que la dimension biographique des textes prend une tournure autobiographique. De plus, l'obsession des narrateurs pour les traces du passé et leur désir de ressusciter les êtres sans histoire les amènent à nier la perte qui est à l'origine de leur travail d'écriture. Ils sont cependant partagés entre ce désir et celui de témoigner de l'expérience de ces individus pour les sortir de l'oubli, désir qui implique une reconnaissance de la perte initiale. Enfin, les deux auteurs insistent sur la dimension collective du photographique et du biographique. Ils s'inspirent du caractère fragmentaire du photographique, qui rappelle le fonctionnement de la mémoire, pour proposer une alternative au récit traditionnel comme modalité d'écriture de l'Histoire. Ainsi, le photographique et le biographique dans leurs limites mêmes sont significatifs puisqu'ils permettent de livrer une représentation du passé qui est davantage de l'ordre de la recherche que de l'ordre de l'affirmation d'une vérité.
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Les yeux vivants : suivi de l'essai Écrire la mortBenoit, Sophie 20 April 2018 (has links)
Il y a la Mort qui parcourt le monde, sabots aux pieds, en accomplissant elle-même sa nécessaire besogne et celle qui confie à l’Ankou, son serviteur, la tâche de transporter l’âme des morts dans sa charrette. Entre ces deux histoires, il existe tout un monde réel, quotidien, beau ou laid, peuplé de personnages qui ont pour caractéristique commune d’être… mortels. J’ai tenté, à travers mes écrits, de présenter ces gens que la mort frôle, guette ou, parfois, évite. L’essai qui accompagne ma création cherche à réfléchir à la difficile question d’écrire sur cette ultime inconnue qu’est la mort – celle qu’on ne regarde toujours qu’avec des yeux vivants. Parallèlement à mes propres histoires, je tente d’observer la présence de la mort chez Jules Supervielle et Roch Carrier, deux auteurs qui la mettent en scène dans leurs contes, mais de façon subtile, presque en filigrane. C’est cette manière d’écrire que je cherche à mettre en lumière dans la portion réflexive de ce mémoire. / In the beginning, we find Death walking around the world, completing her unappreciated task by herself. By the end, she has the help of her servant on Earth, the one the Bretons call l’Ankou. Between these two stories, there is a whole world – trivial, beautiful or ugly, but real – inhabited by people whose main similarity is that they can, and one day will, die. I have tried to write short stories that explore the lives of these people who Death observes, touches or even, sometimes, forgets. The essay that accompanies my creation attempts to address the challenges awaiting someone who wants to write about death, which we always look at with living eyes. Along with discussing my own stories, I also study death’s subtle presence in the work of Jules Supervielle and Roch Carrier. It is their way of writing that I seek to examine in the reflective portion of my project.
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En terrains vagues : poétique de l’espace incertain dans le roman français et québécois contemporainVoyer, Marie-Hélène 20 April 2018 (has links)
Cette thèse porte sur la poétique de l’espace incertain dans le roman français et québécois contemporain (1990-2010). Les trois parties de notre analyse nous permettent de distinguer les espaces du « malaise » (partie 1), les espaces « reconfigurés par le rapport trouble au temps » (partie 2), puis les espaces « brouillés par les défauts de la perception » (partie 3). Si trois infléchissements tendent à être dégagés des textes étudiés, il apparaît malgré tout que plusieurs lignes de force contribuent à lier les œuvres de notre corpus et à les inscrire sous une poétique de l’espace plus englobante. En conclusion, nous proposons donc une synthèse de ses différents traits définitoires : ses figures spatiales emblématiques (la ruine, la prison, le bunker, le seuil, la frontière, le labyrinthe), ses motifs récurrents (retranchement, franchissement, égarement, effacement) et ses thèmes privilégiés (habitabilité, marginalité, exclusion). Nous montrons également comment les composantes de la diégèse (décor, objets, personnages) et comment les différents procédés narratifs et descriptifs contribuent à la représentation d’un espace d’une grande perméabilité, où se joue une contamination subtile entre les lieux, les temporalités, les corps, et la perception. Nous posons enfin l’hypothèse selon laquelle la représentation de l’espace incertain est assurée par la mise en scène d’un monde en déficit d’autorité (des frontières, des objets, des savoirs, de la mémoire, de la perception) et par la médiation d’une foule de « réévaluations » des oppositions spatiales canoniques (espace/temps, ici/ailleurs, haut/bas, intériorité/extériorité, tangible/intangible, visible/invisible). Dans les romans étudiés, la mise en scène de l’espace incertain atteste d’un monde sans repères stables et affirme la nécessité de repenser et de reconstruire nos rapports à l’espace dans des contextes d’instabilité ou de précarité. En ouverture, nous formulons la nécessité d’examiner davantage l’agir des personnages dans ces fictions où le rapport à l’espace ne va pas de soi. La ritualisation et le désir de destruction nous apparaissent comme des manifestations emblématiques de ces « tentatives de mise en ordre du monde » opérées par le sujet contemporain contraint à négocier avec des frontières poreuses, avec des lieux provisoires et malléables, et avec le caractère incertain de ses propres perceptions.
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Parages poétiques : Remembrance et poésie dans Kamouraska d'Anne Hébert et L'Amant de Marguerite DurasTremblay, Katheryn 02 October 2024 (has links)
Ce mémoire a pour objectif d'examiner la part de poésie contenue dans les romans Kamouraska (1970) d'Anne Hébert et L'Amant (1984) de Marguerite Duras. Alors même que ces oeuvres sont souvent qualifiées de poétiques par la critique, la question générique se trouve formulée par les auteures elles-mêmes, qui remettent en cause le partage entre récit et poésie dans leur production. En mobilisant dans un premier temps le modèle théorique du récit poétique de Jean-Yves Tadié, puis en se livrant dans un deuxième temps à un examen de certaines spécificités stylistiques des oeuvres retenues, le présent mémoire s'efforce de mener à la fois une interrogation sur la possibilité d'une hybridation entre narration et poésie et une recherche des traces de pareil phénomène dans les romans hébertien et durassien. Il procède, par le fait même, à une réflexion sur le modèle de Tadié, l'analyse réalisée permettant d'en questionner les modalités.
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La résilience des corps ; : Suivi de Femmes sans enfant : une impossibilité? : analyse de "La lune dans un HLM" de Marie-Sissi Labrèche et d' "Un léger désir de rouge" d'Hélène LépineMuller, Marie-Ève 02 October 2024 (has links)
Ce mémoire en recherche-création s’articule en deux parties, soit un roman et un essai. La résilience des corps, roman à double narration, met en scène Clara et Romain, un couple dont l’avenir est ébranlé par une grossesse surprise. Dans les chapitres s’alternent les voix des deux personnages, tant dans le passé que dans le présent. La voix de Clara se démultiplie, elle qui souffre de schizophrénie. L’essai Femmes sans enfant : une impossibilité? Analyse de La lune dans un HLM de Marie-Sissi Labrèche et d’Un léger désir de rouge d’Hélène Lépine répond à un questionnement soulevé durant l’écriture du roman, soit « Une femme peut-elle dire, sans se justifier, qu’elle ne veut pas d’enfant? ». Les romans La lune dans un HLM de Marie-Sissi Labrèche et Un léger désir de rouge d’Hélène Lépine sont analysés avec une perspective féministe, de façon à faire ressortir la thématique du refus de la maternité dans le discours et dans les actes des personnages. / This master’s thesis in research and creative writing is divided in two parts – a novel and an essay. The former, La résilience des corps [The Resilience in Us], is a dualnarrative novel told from the perspectives of Clara and Romain, a couple whose plans for the future are turned upside-down by an unexpected pregnancy. Through the chapters, the protagonists take turns in the narrator’s seat, going back and forth between their past and present, while Clara’s voice multiplies under the grip of schizophrenia. The essay, titled Femmes sans enfant : une impossibilité? Analyse de La lune dans un HLM de Marie-Sissi Labrèche et d’Un léger désir de rouge d’Hélène Lépine [Women Without Children: An Inconceivable Prospect? An Analysis of Marie-Sissi Labrèche’s La lune dans un HLM and Hélène Lépine’s Un léger désir de rouge], answers a question that arose in the writing process of La résilience des corps: can a woman say « I do not want children » without having to justify her choice? Both novels are analyzed from a feminist perspective as to highlight the theme of motherhood in the characters’ words and action.
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Les représentations végétales dans la céramique apulienneMoisan, Monique 25 April 2018 (has links)
Les scènes décorant la céramique apulienne contiennent de nombreuses représentations de plantes qui semblent suffisamment réalistes pour faire l'objet d’une identification botanique. Pour procéder à toute identification, il était nécessaire de réaliser la description de ces représentations et leur classification en groupes homogènes pour obtenir la typologie des motifs végétaux dans la céramique apulienne. Le premier chapitre de ce mémoire explique la méthode utilisée pour décrire et classifier les représentations. Les deux chapitres suivants présentent la typologie des motifs identifiés, en signalant au passage certaines ressemblances avec des plantes connues, sans toutefois proposer d'identifications botaniques formelles. La conclusion de ce mémoire est suivie du catalogue des vases apuliens observés lors de la constitution du répertoire. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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La honte comme matériau d'écriture dans La place d'Annie Ernaux et Un amour impossible de Christine AngotNoiseux-Germain, Bénédicte 13 December 2023 (has links)
Titre de l'écran-titre (visionné le 5 juin 2023) / Par une analyse sociolittéraire des récits La place (1983) de Annie Ernaux et Un amour impossible (2015) de Christine Angot puisant aux théories de Pierre Bourdieu et Didier Eribon, ce mémoire propose d'analyser l'importance que possède la honte dans l'écriture des deux autrices. Pour les deux protagonistes, l'éloignement du milieu familial pour aller vers les cercles de la bourgeoisie provoque un séisme qui mettra à mal des relations autrefois sereines. Par un retour généalogique permettant de cerner l'origine de la honte, l'analyse du phénomène de passation qui traverse les générations permet de voir les constantes négociations entre soumission et résistance à la classe dominante. Puis, une étude de la transformation de la prise de parole montre comment la honte cerne les êtres dans une posture d'hypervigilance et d'auto-censure. Finalement, l'engagement littéraire des autrices, dont les modalités varient, se rejoignent dans une visée commune de faire d'une matière vécue une offrande littéraire intelligible à l'expérience d'autrui.
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Mathilde et Flore ; : suivi de Vieillesse et agentivité chez Flora Fontanges, dans Le premier jardin d'Anne Hébert, et chez Marie-Desneige, dans Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne SaucierLemieux, Marie 13 December 2023 (has links)
Aujourd'hui octogénaire, Mathilde n'est pas de celles qu'on assoit sagement en retrait de l'action. Cette créatrice de mode a été à la tête d'une maison de haute couture pendant plus de quarante ans. Après avoir affronté vents et marées pour s'imposer et survivre en affaires, voilà que le regard des autres lui renvoie l'image de sa vieillesse, dressant un mur de préjugés pour freiner sa soif d'aller de l'avant. Dorénavant, ses relations avec les autres sont empreintes d'ambiguïté. Alors qu'on la prétend faible et vulnérable, on continue de s'appuyer sur elle et de réclamer son soutien. Ainsi sa locataire, affectée par une grave dépression, s'en remet entièrement à elle pour son déménagement. Mathilde doit aussi croiser le fer avec son fils qui veut la placer dans une résidence pour aînés, afin de toucher un profit sur la vente de sa maison. Sa fille et ses petits-enfants continuent de chercher appui et conseils auprès d'elle. Mais on oublie que Mathilde n'est pas que mère, grand-mère et amie, bien que vieille, elle est encore femme et bien vivante. On la retrouve là où on ne l'attendait pas, comme à la tête d'un groupe de protestataires et sur une scène de théâtre, en dépit de l'incrédulité et de la désapprobation de son entourage. Et qu'en est-il de sa relation avec le metteur en scène... Mathilde est vieille et bien déterminée à vivre jusqu'à son dernier souffle. Notre essai propose une relecture des romans Le premier jardin d'Anne Hébert et d'Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne Saucier, du point de vue des personnages principaux, Flora Fontanges et Marie-Desneige, en utilisant la notion de vieillesse et le concept d'agentivité. Nous démontrons que c'est du haut de leur expérience et de leur ressenti qu'elles jettent un regard sur ce qu'elles vivent, ce que nous lisons est la perspective de femmes qui ont du vécu. Vieillesse et agentivité se conjuguent tout au long de leur parcours. Elles jouissent de beaux moments de « reverdie » au cœur de leur vieillesse, leur procurant l'élan de vie qui les prédispose à l'action. À cela s'ajoute leur détermination à prendre leur vie en main. Elles avancent donc vers leur destin, volontaires et déterminées à ne pas s'en laisser imposer. Elles poursuivent leur vie à leur façon, à leur rythme, jusqu'à la fin.
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Au-delà de l'omniscience : étude du narrateur-constructeur dans L'année de la mort de Ricardo Reis de José Saramago et le diptyque Un an et Je m'en vais de Jean EchenozBélanger, David 19 April 2018 (has links)
Cette étude de la narration hétérodiégétique contemporaine se penche avant tout sur une figure narrative particulière : le narrateur-constructeur. Ce dernier révèle certaines caractéristiques qui ressemblent aux stratégies du narrateur omniscient mais sans lui correspondre complètement. Surprésent dans son discours, usant d’ironie envers ses personnages ainsi qu’envers le narrataire, le narrateur-constructeur propose un rapport nouveau aux règles de la vraisemblance et révèle par là une manière particulière de faire valoir son autorité narrative. Afin d’éclairer cette figure, l’étude intègre des concepts issus de l’analyse des discours ; l’ethos sert ainsi à structurer la représentation discursive du narrateur-constructeur et à l’amener au plus près d’une conception interactionnelle de la narration. Dans le but d’asseoir cette étude sur des bases concrètes, les œuvres de Jean Echenoz (Un an et Je m’en vais) et de José Saramago (L’année de la mort de Ricardo Reis) servent à montrer la structure discursive de ces narrations.
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