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Un antisémitisme latent ?La criminalisation du juif de Cureghem par la Sûreté Publique et ses institutions partenaires (1880 – 1930)Zian, Yasmina 03 May 2018 (has links)
En Allemagne, l’expérience de la Première Guerre mondiale a radicalisé les mouvements antisémites. La rancœur engendrée par la défaite a servi à cimenter la haine du juif .Mais qu’en est-il en Belgique ?Dans ce pays, pendant la période étudiée (1880-1930), aucun mouvement ne se déclare antisémite. De plus, le pays sortant victorieux de la Première Guerre mondiale, l’expérience de guerre n’apporte pas de l’eau au moulin des quelques défenseurs de l’antisémitisme comme idéologie. Pourtant des recherches révèlent la présence d’un antisémitisme latent en Belgique avant les années trente, pendant que d’autres indiquent que les attitudes des autorités belges pendant la Deuxième Guerre mondiale sont largement imprégnées d’un habitus xénophobe et de « réflexes parfois inconscients d’exclusion ou de marquage social ».Afin d’interroger ces résultats, cette thèse de doctorat a pour objectif d’approcher les mécanismes de criminalisation des étrangers juifs de Cureghem par la Sûreté publique. Pour ce faire, nous questionnons le concept d’antisémitisme latent à un niveau chronologique (avant, pendant et après la Première Guerre mondiale), social (les représentations présentes au sein de la police à l’égard des juifs étrangers) et politique (les pratiques et l’habitus de la police). Il s’agit donc d’analyser les représentations des agents sur ce groupe d’étrangers, de déceler les conséquences de ces dernières sur les pratiques policières pour finalement appréhender l’évolution de cet antisémitisme tout au long de la période 1880-1930.Cette thèse de doctorat met en évidence quatre constatations majeures :D’abord, la guerre a permis de complexifier et perfectionner l’appareil étatique de surveillance. Ensuite, l’hostilité de la police des étrangers à l’égard des étrangers d’origine juive ne s’exprime pas de façon systématique. En effet, les fonctionnaires de la police des étrangers mobilisent leurs préjugés dans des contextes particuliers. Malgré la présence d’une représentation négative du juif chez les fonctionnaires, ceux-ci peuvent également pratiquer une forme d’« abstention volontaire » dans l’expression de préjugés anti-juifs. Aussi, s’il atteste de la réalité d’une hostilité à l’égard des juifs, ce travail prouve également que les étrangers d’origine juive ne sont pas les seuls à connaître des discriminations. En fonction de l’époque et du lieu, il arrive à la police des étrangers de criminaliser différents groupes. Cette attitude est mise en évidence grâce à l’étude de groupe comme les Italiens colporteurs avant la guerre ou les Italiens antifascistes dans les années vingt.Enfin, ce travail révèle que les étrangers d’origine juive ne sont pas identifiés seulement comme étant juifs, mais aussi comme Polonais, Russes ou Hollandais. Les catégories nationales jouent un rôle prédominant dans la construction des représentations sur le juif. De même, le genre devient une catégorie pertinente quand il s’agit du contrôle, mais également de la punition d’un étranger. Un dernier élément important se dégage de cette recherche :cette thèse démontre que le terme « racisme institutionnel » (V. Sala Pala, 2010 ) peut être utilisé pour qualifier l’attitude de la police des étrangers. Ce qui, grâce à l’analyse de cette institution étatique dont la tâche est d’apprécier l’intérêt de la présence d’un étranger sur le territoire national, sert également à porter un certain éclairage sur l’actualité. / Doctorat en Histoire, histoire de l'art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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L'immigration, une main-d'oeuvre d'appoint temporaire? Marché du travail, politiques étatiques et trajectoires des travailleurs turcs recrutés pour l'industrie charbonnière belge, 1956-1980 / Immigration, a Temporary Extra Workforce? Labour Market, State Policies and Trajectories of the Turkish Workers recruited for the Belgian Coal Mine Industry, 1956-1980Khoojinian, Mazyar 19 December 2014 (has links)
L’objet principal de cette thèse porte sur l’immigration turque dans l’industrie charbonnière belge dans une séquence historique qui débute en 1956, année de la catastrophe du Bois-du-Cazier à Marcinelle (262 morts), de l’arrêt définitif de tout recrutement au départ de l’Italie pour ce secteur d’activité réputé pour sa dangerosité, de l’extension des bassins de prospection de l’industrie minière et de ses premières tentatives de recrutement en Turquie, et s’achève en 1980, année du rétablissement par les Etats membres du Benelux de l’obligation du visa d’entrée touristique pour les ressortissants turcs au lendemain de l’avènement d’un nouveau régime militaire en Turquie, annonciateur d’un nouvel afflux migratoire conséquent.<p>Plus largement, la thèse interroge la pertinence du postulat qui veut que les politiques migratoires conçues et mises en oeuvre par les pouvoirs publics, au cours des Golden Sixties, aient considéré les travailleurs migrants comme une main-d’oeuvre d’appoint temporaire.<p>La première partie de la thèse, qui porte sur la genèse de la politique d’immigration belge entre 1830 et 1960, recadre l’histoire de l’immigration turque dans l’industrie houillère belge et des politiques mises en oeuvre à son intention dans le contexte du double processus d’étatisation et de nationalisation des politiques migratoires au cours des XIXe et XXe siècles.<p>La seconde partie retrace la configuration des chaînes d’interdépendances qui relient les trajectoires migratoires des travailleurs migrants turcs recrutés par l’industrie charbonnière belge dans les années 1960 et 1970 aux dispositifs générés, séparément ou conjointement, par l’Etat belge, l’Etat turc, l’industrie charbonnière, les organisations syndicales et les services, associations et autres collectifs d’accueil et d’aide aux migrants pour organiser, stabiliser et intégrer cette immigration turque dans les régions minières du pays.<p>La troisième partie interroge le devenir de cette immigration turque au moment où les fermetures de charbonnages se succèdent et que de nouveaux besoins en main-d’oeuvre se font sentir dans les dernières sociétés charbonnières encore en activité. Elle esquisse en parallèle le processus d’étatisation des politiques d’intégration jusque-là principalement prises en charge par les modes de gestion paternalistes de l’industrie charbonnière.<p>Cette thèse aborde également, mais dans une moindre mesure, l’immigration originaire de Turquie avant 1960 et l’immigration turque qui se développe au cours des années 1960 et 1970, en marge de celle organisée en faveur de l’industrie charbonnière, à destination d’autres régions et secteurs d’activité du pays (Bruxelles, Anvers, Gand, Ardennes, etc.).<p>Son angle d’approche dépasse par ailleurs la seule immigration turque en Belgique et la seule politique migratoire belge. Elle s’intéresse ainsi, à travers des analyses comparées, au cas de l’immigration marocaine, qui lui est contemporain, ou encore à la politique migratoire néerlandaise, à l’origine d’un phénomène de désertion massive de l’industrie houillère belge par les ouvriers mineurs turcs. / Doctorat en Histoire, art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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