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Aux frontières du mercenariat : éléments de contexte et trajectoires de trois «affreux» français de la sécession katangaise (1960-1963)Barnay, Martin 08 1900 (has links)
Ce mémoire étudie les origines de l’engagement des combattants de nationalité française en faveur de la sécession du Katanga (1960-63), au moment de l’indépendance du Congo belge. Recrutés pour s’opposer à l’Armée nationale congolaise et aux Casques bleus de l’ONU qui cherchent à faire réintégrer la province par la force, ces hommes aguerris par quinze années de guerre contre-insurrectionnelle vont s’avérer être les éléments clefs du dispositif militaire katangais. Centrée sur les « conditions objectives » de l’action plutôt que sur ses « fondements psychologiques », notre étude vise à mettre en lumière les « forces profondes » au gré desquelles l’intervention des « affreux » a pris forme. Elle s’intéresse en particulier à la trajectoire de trois figures remarquables du point de vue de l'historiographie de l'engagement armé international : Roger Trinquier, Roger Faulques et Bob Denard.
Inspirée de la sociologie du champ intellectuel et militant dont elle contribue à montrer la pertinence pour l’étude du fait militaire transnational, notre recherche soutient que le sens de l'engagement ne peut être saisi qu'en replaçant la trajectoire de ces hommes au sein des différents niveaux de contexte dans lesquels elle s’est réalisée. Notre mémoire montre que le recours aux « affreux » coïncide avec le recul des vieilles puissances coloniales sur la scène internationale et avec l'affirmation des nouveaux acteurs que sont les États-Unis, l'URSS et l'ONU. L'engagement de ces hommes, dépourvus de statut officiel, apparaît pour la France comme un moyen détourné de maintenir en Afrique des intérêts et une influence contraire à la dynamique des indépendances. / This thesis studies the case of three French combatants engaged in favor of the secession of Katanga (1960-1963), in the wake of Belgian Congo’s independence. These men were recruited to fight against the Congolese army and UN peacekeepers as those latter sought to reintegrate by force the province into a united Congo. Hardened by a decade of counter-insurgency warfare, the few dozens of French “affreux” proved to be key figures in the Katangese military apparatus.
The thesis is informed by recent work in the sociology of intellectual and activist fields, and confirms the relevance of these methodologies in the study of transnational military service. Focusing on the objective conditions that structure practice rather than on the psychological dimensions of action, this research highlights the “deep forces” according to which the intervention of the “affreux” was shaped. The trajectories of these men are examined across the varying levels of context within which they took place: the history of decolonization and of the Cold War; the rapports between old European nations and emerging world powers regarding Africa; the principles, rules and rationale characterizing the foreign policy of France under the Fifth Republic.
Our thesis reveals that the use of the “affreux” coincides with the decline of old colonial powers and with the affirmation of new players such as the United States, the Soviet Union and the UN on the international stage. The engagement of these men, without any official status, appears to France as a roundabout way to keep in place some of its interests and influence in Africa.
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Régime d'historicité et historiographie en France et au Québec, 1956-1975. Michel de Certeau, Fernand Dumont et François FuretPoitras, Daniel 12 1900 (has links)
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Langues de bois, de pierre et de verre : Histoire du langage épigraphique et de son passage du latin au français (Ouest de la France, XIIe-XIVe siècles) / Language in Wood, Stone and Glass : History of Epigraphical Language and Its Shift from Latin to French (Western France, XIIth-XIVth c.)Ingrand-Varenne, Estelle 29 March 2013 (has links)
À la croisée des études historiques et linguistiques, cette recherche vise à saisir le fonctionnement du langage et des langues dans les inscriptions médiévales, en tant qu'institution et pratique sociale, angle sous lequel elles n'avaient jamais été abordées. Les méthodes sociolinguistiques et d'analyse de discours y sont privilégiées pour traiter un corpus de 678 textes épigraphiques des XIIe-XIVe siècles de l'Ouest de la France. Les inscriptions sont un moyen de communication écrite avec un but de conservation de la mémoire et de transmission de l'information au public large, prenant place dans un matériau le plus souvent durable. À cette fin, elles utilisent des moyens langagiers et graphiques (des codes) qui leur sont propres et qui permettent de parler d'un « discours épigraphique ». Ces codes sont la brièveté, l'emploi des formules, des déictiques et l'usage des majuscules. En parallèle, le discours épigraphique a recours aux éléments de la rhétorique, montre une recherche esthétique et élabore une pragmatique. Au cours des XIIe- XIVe siècles, ce discours, jusque là en latin, accueille la langue romane, comme les autres sources écrites. Cette période est un « tuilage », car les deux langues cohabitent. Le français apparaît d'abord dans des mots isolés, puis à l'échelle de textes entiers, selon des chronologies variables suivant les régions. Ce changement linguistique est dû à de nouveaux acteurs de la communication, plus nombreux et plus diversifiés : les laïcs. Par l'entremise des inscriptions, le français pénètre publiquement et durablement dans des espaces où il n'était qu'oral, ceux de la sphère religieuse, et modifie ainsi son statut sociolinguistique. / This dissertation examines twelfth-to-fourteenth-century inscriptions in the west of France in order to understand how language was used, both as an institution and as social practice. The theoretic background is drawn from linguistic trends such as discourse analysis and sociolinguistics, and as a result, it is situated at the intersection of history and linguistics. Inscriptions, as a form of written communication, present durable messages preserved in stone, glass, metal, wood... These epigraphic messages use specific linguistic and graphic means (codes) that may be understood as a type of "epigraphic discourse." The codes consist of brevity, formulae, deictic words, and the use of capital letters. At the same time, the authors of inscriptions demonstrate an aesthetic and pragmatic use of rhetorical figures. Latin is the predominant language. However, a few noteworthy examples of inscriptions in French begin to appear in the twelfth century. The use of French for inscriptions becomes a widespread phenomenon from the second half of the thirteenth century onwards, but Latin does not disappear. At first, only a few words of an inscription are in French. Then, the vernacular is used for the entire text. This linguistic shift from Latin to French suggests the introduction of new actors in written communication: lay people. As the use of French for inscriptions increased, vernacular epigraphic texts begin to appear in ecclesiastical spaces, where the vernacular had only been used orally. Epigraphy allowed for sustainable exhibition of the vernacular language and, thus, provided French with a prestige that increased the language's perceived sociolinguistic status.
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Les tendances commémoratives contemporaines à travers l’évolution des monuments aux morts en OccidentFreytag, Bérénice 08 1900 (has links)
Pour respecter les droits d’auteur, la version électronique de ce mémoire a été dépouillée de ses documents visuels. La version intégrale du mémoire a été déposée au
Service de la gestion des documents et des archives de l'Université de Montréal / Ce mémoire propose d’étudier les caractéristiques thématiques, formelles, structurelles et fonctionnelles des monuments commémoratifs du XXe siècle. Basée sur un corpus précis d’œuvres exemplaires et illustratrices des tendances contemporaines de représentations, notre recherche portera sur la transformation idéologique de la commémoration en Occident. En effet, au cours de ce siècle, nous assistons au passage d’une célébration des victoires à la commémoration de drames, relatifs aux conflits mondiaux. Nous développerons en un premier temps notre réflexion en analysant le travail des artistes qui eurent la charge de cristalliser et de maintenir la mémoire collective, de l’Antiquité à la Première Guerre mondiale. En un deuxième temps, à l’aide des écrits de James E. Young, nous étudierons les perspectives nouvelles apparues au début des années 1980, du concept de contre-monument à celui du monument-musée, qui tentent de répondre à la crise de la représentation des évènements tragiques du siècle dernier. / This thesis proposes a study of thematic, formal structural and functional features of twentieth century commemorative monuments. Based on a specific corpus of exemplary and illustrative works about the contemporary trend of representation, our research will focus on the ideological transformation of commemoration in the Western world. During the last century, a shift from the celebration of victory to the commemoration of tragedies related to international conflicts has been observed. In a first instance, an analysis will be developed around works made by artists whose task was to maintain and crystallize collective memory. The works studied will cover the period from Antiquity to World War One. Then, using as case studies James E. Young’s works, we will study the new perspectives that appeared at the beginning of the 1980s. This period has witnessed a transition from the concept of counter-monument to the monument-musée, which offers an answer to the representative crisis caused by the tragic events of the last century.
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Le développement des biotechnologies cubaines de la Révolution de 1959 jusqu'au milieu des années 2000Girard, Chloé 06 1900 (has links)
Depuis les années quatre-vingt-dix Cuba développe et commercialise des vaccins et méthodes en biotechnologies médicales dont certains sont des premières mondiales. L'île est alors encore considérée comme un pays en voie de développement et est la cible d’un embargo imposé par les États-Unis depuis plus de trente ans. Or les biotechnologies sont une science aussi coûteuse en matériel qu'en ressources humaines très spécialisées et elles sont de ce fait réservées aux pays de la sphère scientifique centrale. Ces réussites suggèrent la mise en place d'un potentiel scientifique et technique réel autant qu'elles peuvent constituer un artéfact dans un secteur moins développé ou moins pérenne
qu'il n'y paraît.
Quel est le vrai visage des biotechnologies cubaines au milieu des années deux-mille ? C'est à cette question que tente de répondre cette étude. Elle consiste dans un premier temps à retracer les paramètres du développement des institutions de recherche en biotechnologies dans un contexte qui connaît peu de répit depuis l'avènement de la Révolution : indicateurs socio-économiques bas, embargo, planification socialiste, isolement géopolitique, crises économiques mondiales, dissolution du bloc soviétique...
Elle se poursuit avec une analyse bibliométrique permettant de donner un visage quantitatif des réalisations cubaines dans le domaine : au-delà des réalisations mises de l'avant, dans quelles revues et dans quels domaines les chercheurs cubains en biotechnologie publient-ils ? Avec quels pays collaborent-ils et par quels pays sont-ils cités ? Quelle est leur place dans le monde ? Nous exploiterons l'ensemble de ces indicateurs et de ces éléments historiques pour conclure, au tournant des années deux-mille, à l'existence d'un potentiel scientifique et technique développé mais d'une science aux ressources maigres constamment tenue de rapporter un certain capital économique aussi bien que politique. En cohérence avec la dialectique socialiste propre à l'île, les sciences cubaines, depuis 1959, ne constituent jamais une fin en soi mais restent un moyen politique et social.
En 2006 elles le sont encore. Malgré leurs réalisations elles touchent aux limites de la planification et réclament leur indépendance face au politique afin d'exploiter pleinement leur potentiel, bien réel. / Since the 1990s, Cuba has developed and marketed vaccines and medical biotechnology methods of which some have been the first in the world. At that time, the island was considered a developing country and had been the target of an embargo imposed by the United States for more than thirty years, as it still is now. Yet biotechnology is a costly science both in terms of material resources and in terms of highly specialized human resources, and for this reason it is usually exclusive to the world’s leading scientific countries. These successes in Cuba thus suggest the creation of a real scientific and technical potential in country, as much as they constitute an artifact in a sector that is less developed or less established than might seem to be the case.
What is the true face of Cuban biotechnologies at the turn of the millennium? This is the question that this study seeks to answer. The study first retraces the parameters of the development of Cuban research institutions in biotechnology in the context of the difficult circumstances that the country has experienced since the Revolution: low socio-economic indicators, the American embargo, socialist planning, geopolitical isolation, world economic crises, and the dissolution of the Soviet bloc.
The study then presents a bibliometric analysis, which offers a quantitative vision of Cuban achievements in biotechnology. In which periodicals and in which domains have Cuban researchers in biotechnology published their results? To which countries do the researchers who have collaborated with them or cited them belong? What is their place in the world?
We will use these indicators and historical elements to conclude that a developed scientific and technical potential exists in Cuba at the turn of the millennium but that the Cuban sciences remain relatively poor in resources and remain constantly pressured to yield political as well as economic capital. In accordance with the socialist dialectic proper to the island, the Cuban sciences since 1959 have never constituted an end in themselves but have been a means to achieve political and social goals. This remains the case in 2006. Despite their achievements, they remain subject to the limits of socialist planning. They require independence from political concerns in order to fully exploit their potential, which is very real
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Des exceptions qui confirment les règles? L'entrepreneuriat féminin à Montréal, 1920-1980Gallez, Philomène 01 December 2017 (has links) (PDF)
La présente thèse a pour objet d’étude les entrepreneures montréalaises du XXe siècle, entendues au sens strict de propriétaires principales d’au moins une entreprise privée de production ou de distribution de biens ou de services. Il s’agit, plus précisément, de définir et d’analyser les caractéristiques personnelles de ces femmes et celles de leurs entreprises, d’examiner les enjeux qu’elles affrontent collectivement, d’explorer les récits tenus à leur sujet par elles-mêmes ou par autrui et de situer les transformations de ces différents éléments dans le contexte urbain de Montréal de la période 1920-1980. Il est question, plus fondamentalement, de porter un regard critique sur la perception de ce phénomène et sur ce que nous considérons être la construction discursive de son caractère exceptionnel.L’analyse quantitative des recensements du Canada et des annuaires de commerce Lovell met en lumière l’existence, largement minoritaire par rapport au groupe des hommes, de femmes à la direction d’entreprise entre 1920 et 1980, leur concentration dans les commerces de détail et les services et la croissance exponentielle de ce groupe à partir des années 1960. Cette tendance apparaît comme la conséquence de l’entrée massive des femmes, et notamment des femmes mariées, sur le marché du travail salarié, mais aussi de la tertiarisation de l’économie à partir de la Seconde Guerre mondiale. Une petite minorité de ces femmes qui occupent des postes de gestion sont propriétaires de leur entreprise. Elles exercent leur profession principalement dans les petits commerces de détail d’alimentation, de mode ou encore de salons de beauté, sont mariées, tiennent leur boutique au cœur des quartiers montréalais à majorité francophone, et ce, pendant moins de 8 ans. La croissance et la décroissance de ce groupe avec l’année 1940 comme date charnière s’expliquent principalement par une activité entrepreneuriale féminine temporaire pendant les années de crise économique.Une certaine élite de cette collectivité d’entrepreneures montréalaises a, conjointement avec d’autres femmes salariées, formé les rangs de l’Association des femmes d’affaires de Montréal (de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste), du Business and Professional Women’s Club ou du Committee of Trades, Business and Professions for Women (du Montreal Local Council of Women). Ces groupements sont principalement des lieux de réseautage et de socialisation pour leurs membres. Ils se sont, cependant, aussi engagés pour améliorer la situation des femmes en affaires. Les francophones, surtout actives pendant la première moitié du siècle, ont défendu un enseignement commercial pour les femmes et soutenu les modistes face aux pressions des commerces de gros, des manufactures et des employées du secteur. Les anglophones, de leur côté, se sont principalement concentrées sur la défense du travail salarié des femmes et se sont plutôt positionnées, à partir des années cinquante, en faveur de l’accès des femmes aux postes à responsabilité tant dans le secteur privé que public et tant comme propriétaires que comme gestionnaires salariées. Après la Seconde Guerre mondiale, quelques femmes francophones intègrent aussi le bastion masculin de la Chambre de commerce du district de Montréal (CCDM). Entre 1957 et 1971, cette institution met en place un comité qui rassemble les forces vives de l’entrepreneuriat, de la direction d’entreprise ou du salariat féminin. La question de la dépendance de ce regroupement aux autorités (masculines) de la CCDM génère rapidement des tensions et reste tangible tout au long des quinze années d’existence du Conseil des femmes membres (CFM) de la CCDM. En effet, l’analyse des activités du CFM de la CCDM proposées exclusivement à ses membres (féminins) ou menées de concert avec les autres membres (masculins) de la CCDM et des discours prononcés au sujet de l’intégration des femmes au sein de cette institution démontre la persistance, dans cet univers, d’une stricte conception genrée des rôles dans le monde des affaires francophone. Enfin, seul un nombre restreint d’entrepreneures qui ne connaissent que des « succès » commerciaux et correspondent à la définition de la « féminité » — soit des entrepreneures « exceptionnelles » — a une visibilité dans les revues populaires, les documents des fédérations d’associations de femmes et de la CCDM. Ces femmes n’agissent que dans les domaines « féminins » du vêtement, de la beauté ou du petit commerce spécialisé. Elles sont rapidement reconnues sur le marché montréalais, provincial, national, voire international. Si elles n’en sont pas originaires, elles se forment en France ou aux États-Unis et y séjournent régulièrement pour se procurer leurs matériaux. Elles offrent des produits et des services de qualité, adaptent leurs prix aux origines de leur clientèle (toujours féminine) et dirigent un personnel (souvent des femmes). Elles ne connaissent que rarement l’échec. Elles conjuguent, de plus, leurs obligations maternelles et professionnelles à la perfection, soignent leurs commerces « comme des maîtresses de maison » et exercent leurs activités à domicile. Au contraire, lorsqu’elles osent intégrer des bastions « masculins », elles connaissent la discrimination et de très grandes difficultés. La Chambre de commerce de Montréal, quant à elle, initialement silencieuse sur l’entrepreneuriat féminin, ajoute, au tournant des années soixante, dans un contexte favorable à l’entrepreneuriat francophone et aux empires familiaux, une caractéristique supplémentaire à cette entrepreneure idéale, celle d’être l’héritière d’une entreprise florissante d’un père ou d’un mari. Ce modèle, s’il s’adapte au contexte spécifique des francophones de Montréal et se transforme lors des moments de rupture de 1945 et 1960, reste, fondamentalement identique tout au long du XXe siècle et conditionne notre perception de l’entrepreneuriat féminin.Ultimement, l’analyse et la confrontation de ces données quantitatives et discursives forcent à poser, plus largement, un regard critique sur la question de la constante « exceptionnalisation » de l’entrepreneuriat féminin. Il ressort de cette analyse que les femmes qui s’adonnent à ce type d’activités professionnelles sont, elles-mêmes, profondément influencées par ces différents schémas de pensée pour se définir et agir, mais, surtout, que les discours qui véhiculent des informations relatives aux entrepreneures montréalaises en sont aussi fondamentalement inspirés. Or, cette caractéristique apparaît surtout comme une construction discursive, intrinsèquement liée aux idéologies capitaliste, patriarcale et, pour les francophones de Montréal, nationaliste. Il semble donc nécessaire de la relativiser et de la démystifier.Cette thèse s’inscrit dans l’historiographie nord-américaine et européenne qui, en croisant les réflexions issues de l’étude de l’histoire économique et des affaires, des femmes et des théories du genre, a, depuis les années 1980, dévoilé les activités financières et commerciales de femmes dans d’autres contextes urbains jusqu’au milieu du XXe siècle et mis en exergue le biais genré de l’histoire des affaires. Ces recherches soulignent les spécificités des rapports qu’entretiennent les femmes avec la propriété privée et la gestion d’entreprise et, plus largement, leurs contributions au développement économique urbain. Le présent texte y ajoute des données montréalaises de la période 1920-1980 ainsi qu’une réflexion critique sur les discours émis à ce sujet par les femmes d’affaires elles-mêmes, par le monde commercial ou par autrui. / This doctoral thesis examines business women from Montreal in the 20th century, that is, the primary owners of at least one private business manufacturing or distributing goods and/or services. We will define and analyze these women’s individual characteristics and those of their businesses, consider the issues they face collectively, explore the the stories told about them, by themselves or others, and situate the transformations of these different elements in the urban context of Montreal in the years 1920-1980. In short, we will, take a critical look at the perception of this phenomenon as well as the discursive construction of its exceptional character.Quantitative analysis of Canadian censuses and of Lovell business directories show a minority presence of women, compared to men, in the management of businesses between 1920 and 1980, and a high concentration of women in retail businesses and services, as well as exponential growth of this group, starting in the 1960s. This tendency appears as a consequence of the massive arrival of women, especially married women, on the wage labor market, but also of the tertiarization of the economy, beginning during the Second World War. A small minority of these women in management positions were owners of their business. They worked principally in small retail businesses, in the food, fashion, or beauty salon industries, were married and owned their businesses in French-speaking neighborhoods of Montreal, for less than 8 years. With the year 1940 as a pivotal date, the growth and decline of this group can be explained mainly by a temporary feminine business activity during the years of economic plight.An elite of this group of Montreal's businesswomen, together with other salaried women, formed the ranks of the Association des Femmes d'affaires de Montréal de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste, of the Business and Professional Women’s Club or of the Committee of Trades, Business and Professions for Women of the Montreal Local Council of Women. These groups were essentially places of networking and socialization for their members. They were, however, also committed to improving the situation of women in business. The French-speakers, especially active during the first half of the century, fought for a business education for women and supported the milliners when they faced pressure from wholesalers, manufacturers, and employees in the sector. The English-speakers, for their part, focused mainly on defending wage labor for women and from the 50s onwards, positioned themselves in favor of access for women to management positions, both in the private and public sectors. After the Second World War, a few French-speaking women became members of the Chambre de commerce du district de Montréal (CCDM), a male stronghold. Between 1957 and 1971, this organization implemented a committee that brought together the driving forces of entrepreneurship, of company management as well as women wage-earners. The question of the dependence of this group to the male authorities of the CCDM quickly generated tensions and remained tangible throughout the fifteen years of existence of this CFM of the CCDM. Indeed, the analysis of the activities of the CFM of the CCDM offered exclusively to its members (female) or carried out together with the other (male) members of the CCDM and speeches made about the integration of women in this institution demonstrated the persistence, in this setting, of a strict gendered conception of roles in the Francophone business world.Finally, only a limited number of business women who were always «successful» and who suited the definition of «feminity» - in other words, «outstanding» businesswomen – had a visibility in popular magazines, papers of federations of women associations and of the CCDM. These women were only active in the «feminine» fields of fashion, beauty or of small specialized business. They were easily recognizable on the Montreal, provincial, national and even international markets. If they were not from this city, they usually received their training in France or in the United States and they stayed there often to get materials. They offered good quality products and services, adapted their prices to the origins of their (always female) clientele and managed a staff (often women). They only rarely failed. They also combined their maternal and professional obligations perfectly, looked after their businesses “like housewives” and worked from home. When they dared to penetrate masculine “strongholds,” they experienced discrimination. The Montreal Chamber of Commerce, initially silent on women's entrepreneurship, added, at the turn of the 1960s, in a context favorable to Francophone entrepreneurship and family business empires, a characteristic additional to this ideal entrepreneur, that is, to be the heir of a flourishing business established by a father or a husband. Although this model was adapted to the specific context of Montreal French-speakers and evolved during the decades immediately following the Second World War, remained fundamentally similar throughout the 20th century and determined our perception of women's entrepreneurship.Ultimately, the analysis and the confrontation of these quantitative and discursive data force us to pose, more broadly, a critical look at the question of the supposed exceptional nature of women’s entrepreneurship. It emerges from this analysis that women who engaged in this type of professional activities were, themselves, deeply influenced by these different patterns of thought in order to define themselves and influence their actions, but above all, that the discourses that concerned Montreal's businesswomen were also deeply influenced by these patterns. This characteristic appeared above all as a discursive construct intrinsically linked to capitalist, patriarchal, and, for the Francophones of Montreal, nationalist ideologies. It therefore seemed necessary to put it into perspective and to demystify the discursive construct.This thesis is part of the North American and European historiographies that, by gathering reflections emerging from the study of economic and women's business history and gender theory, have, since the 1980's, revealed financial and commercial activities of women in other urban contexts until the middle of the 20th century as well as highlighted the gender bias in business history. These studies point out the specificities of the relationships that women have with private property and business management and, more broadly, their contributions to economic urban development. The thesis adds data from Montreal from the period 1920-1980, as well as a critical reflection about the discourses of the businesswomen themselves, by the commercial world or by others. / Doctorat en Histoire, histoire de l'art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Les cultes des eaux douces à Rome d’après les sources de la République tardive et du Haut-Empire : une idiosyncrasie culturelle?Buruiana, Traïan 05 1900 (has links)
Cette thèse de doctorat en histoire étudie les rapports religieux entre les Romains de l’Antiquité et les eaux douces avec lesquelles ils ont vécu en proximité. Cette étude part du constat que les Romains sont connus pour leurs savoirs techniques des eaux et leurs aqueducs. Toutefois, les croyances religieuses associées à l’eau n’ont pas encore été examinées dans leur ensemble et demeurent éparpillées à travers l’historiographie. Dans le but de combler cette lacune, cette étude présente une synthèse des cultes dédiés à l'eau par les Romains à partir des sources littéraires, archéologiques et épigraphiques, datant en majorité de la République tardive et du Haut-Empire (Ier siècle av. n. è au IIIe siècle). / This doctoral thesis in history focuses on the religious relationship between the ancient Romans and the
freshwater which they lived nearby as inhabitants of a river town. This study starts from the observation
that Romans are known for their technical knowledge of water and their aqueducts. However, religious
beliefs associated with water have yet to be fully examined and remain scattered throughout historiography.
To fill this gap, this study presents a synthesis of the aquatic cultures of the Romans from literary,
archaeological, and epigraphic sources, dating mostly from the Late Republic and the High Empire (1st
century BC. 3rd century)
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La France - la race - les colonies : une analyse historiographique en trois tempsFoucher, Maxime 08 1900 (has links)
Ce mémoire a pour objectif d’analyser et de répertorier les productions historiographiques sur la race et le racisme dans l’Atlantique français au XVIIIe siècle. À travers nos lectures, nous avons pu constater que l’historiographie sur les colonies françaises, de plus en plus abondante, et l’approche privilégiant l’espace atlantique ont pris beaucoup d’importance depuis les vingt dernières années et cela a grandement influencé notre choix de diviser les productions historiographiques en trois catégories qui seront les trois chapitres de ce mémoire. Dans un premier temps, nous traiterons des travaux portant plus spécifiquement sur la race et le racisme où nous présenterons le débat quant à l’origine temporelle du racisme. Par la suite, nous présenterons certains travaux en histoire de l’esclavage dans l’Atlantique français qui relient le développement de l’esclavage et celui de la pensée raciale. Finalement, nous aborderons la question du racisme dans la métropole française au XVIIIe siècle en analysant les études qui ont été faites sur les questions des minorités noires et juives en France ainsi que les études sur la question coloniale à l’heure de la Révolution française. Par ailleurs, nous allons aussi présenter le désaccord qu’il y a entre les historiens quant à l’authenticité de la croyance des philosophes des Lumières en leur idéologie prônant la tolérance. Avec les nouvelles productions en histoire atlantique, il est évident que la conception de la race en France est le résultat d’une multitude de facteurs : culturels, scientifiques, économiques et politiques. / This thesis aims to analyse and categorize the historiography on race and racism in the French Atlantic in the eighteenth century. The increasing weight of historical productions on the colonies and especially on the French Atlantic in the past 20 years is clear and influenced our decision to divide the historiography into three categories corresponding to the three chapters of this thesis. First, we will discuss the work relating more specifically to race and racism and present the debate concerning the period in which racism first arose. Second, we will present historical works on the intersection of slavery and race in the French Atlantic. Finally, we will address the issue of racism in the French metropolis in the eighteenth century by analyzing studies concerning Black and Jewish minorities in France, on political debates during the French Revolution and on race in Enlightenment thought. Taken together, these studies show that ideas about race in France were the result of a multitude of factors, from scientific and intellectual to economic and political.
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Histoire d'une profession disparue: les puéricultrices du Québec, 1925-1985Noël, Julie 07 1900 (has links)
Ce mémoire porte sur l’évolution de la profession de puéricultrice au Québec entre 1925 et 1985. Il cherche plus spécifiquement à éclairer les raisons de la disparition de cette profession. Celle-ci prend racine dans le contexte de la lutte contre la mortalité infantile et de la médicalisation croissante de la maternité, ce dernier phénomène connaissant de profondes modifications au cours du XXe siècle. En parallèle, les systèmes de santé et d’éducation québécois connaissent d’importants bouleversements. Comment la profession de puéricultrice évolue-t-elle devant ces changements ? Comment tentera-t-elle de faire sa place dans le monde des spécialistes des soins et de l’enfance ? Par ailleurs, quelle place la société, plus spécifiquement le monde médical et l’État, lui réservera-t-elle au fil du temps et pour quelles raisons ? Qu’est-ce qui explique sa disparition ? Voilà les questions auxquelles ce mémoire cherche à répondre.
Afin de bien ancrer les origines de la profession, notre analyse s’est d’abord penchée sur les raisons de la création des premières formations en puériculture et des stratégies de professionnalisation des puéricultrices. Notre recherche s’est ensuite intéressée aux discours des acteurs s’étant prononcés sur le sort des puéricultrices à la suite des grandes réformes des années 1960-1970 ainsi qu’au discours des puéricultrices qui cherchent à s’inscrire dans ce nouveau système de santé étatisé. Nous émettons l’hypothèse que la profession de puéricultrice a été victime de plusieurs facteurs dont les multiples réorganisations du système de santé ainsi que de la compétition entre les professions de la santé, mais plus profondément d’une conception de la maternité qui se modifie considérablement au cours de la période étudiée. / This memoir examines the evolution of the occupation called “baby nurse” (puéricultrice in French), in Québec, between 1925 and 1985. It aims more specifically at shedding light on the reasons why this occupation disappeared. This occupation builds on the fight against child mortality and the growing medicalization of maternity, the latter phenomenon undergoing considerable modifications throughout the XXth century. Simultaneously, the health care and education systems in Québec experience significant upheavals. How does the baby nurse occupation evolve in light of these changes? How will it try to establish itself in this world of child care specialists? Furthermore, what place will society, more specifically the medical community and the government, leave for it throughout time, and for what reasons? How can we explain it disappearance? Those are the questions this memoir will try to answer.
To ensure that the origins of this occupation are well anchored, our analysis examined the reasons why the first baby nurse programmes were created and strategies were developed for this occupation’s professionalization. Then, our research focused on the messages being conveyed by the actors involved following the major reforms that occurred in 1960-1970, and that of the baby nurse trying to get included this new government-owned health care system. We make the assumption that the baby nurse occupation was a victim of several factors, including the multiple reorganisations of the health care system, and the competition between health care occupations, but more deeply of a conception of maternity that will be greatly modified during the studied period.
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Bougainville, Lévis, Vaudreuil : trajets dans les historiographies de la guerre de Sept AnsJalbert, Andréanne 09 1900 (has links)
Les études sur la mémoire, qui connaissent une grande popularité depuis les années 1980, ont mené à un intérêt pour l’histoire de l’histoire et pour la création de figures héroïques. Ce mémoire de maîtrise s’inscrit dans ces courants de recherche en étudiant le sort qu’une historiographie plurinationale a réservé à trois officiers français du théâtre nord-américain de la guerre de Sept Ans. Nous observerons comment les ouvrages britanniques, français, américains, canadiens-anglais et canadiens-français ont traité de Vaudreuil, Bougainville et Lévis. Nous pourrons ainsi exploiter la richesse de l’historiographie relative à cette guerre, qui date du XVIIIe siècle jusqu’à aujourd’hui. Il s’agira de suivre les regards croisés que les historiens des différentes époques et allégeances nationales ont porté sur nos personnages. C’est que ces trois hommes incarnent trois postures que l’historiographie interprétera de façon variable. En effet, comme cette production historique est surtout marquée par des rivalités entre les personnages qui prennent des allures de conflits nationaux, nos héros seront surtout jugés selon une perspective nationale. Vaudreuil, le gouverneur canadien né dans la colonie y devient donc le champion de son «pays», Bougainville, le métropolitain critique des conditions coloniales, futur navigateur et homme des Lumières, est jugé en fonction de ses propos sur le Canada, alors que Lévis, le métropolitain discret dans ses écrits, sera surtout jugé en fonction de sa victoire à Sainte-Foy en 1760. / Very popular since the 1980s, studies on collective memory have stimulated interest in historiography and especially in the construction of heroic figures. The thesis follows this trend in studying how a multinational historiography treated three French officers of the Seven Years’ War’s North American theatre. We observe how Vaudreuil, Bougainville and Lévis have fared at the hands of historians from Great Britain, France, the United States and English and French Canada, from the eighteenth century to the present. The purpose of the study is to isolate the varying perspectives from which historians of different times and national allegiance have examined the three figures. In the end, the three men were seen to incarnate three contrasting, variously interpreted postures. Since historians were particularly sensitive to what they saw as national conflicts, they judged their heroes accordingly. Vaudreuil, the Canadian-born governor of Canada, thus became the champion of his “country”; Bougainville, French-born future navigator and protagonist of the Enlightenment who wrote disparagingly about the colony, was judged on these opinions; while Lévis, a Frenchman who was more discreet in his writings, was evaluated above all as the victor of the battle of Sainte-Foy in 1760.
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