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Territorialisation culturelle et poïétique d'un espace intercommunal : le cas d'Ouest Provence et la régie culturelle Scènes et CinésPamart, Émilie 07 1900 (has links) (PDF)
Dans un contexte de complexité territoriale où les référents spatiaux se multiplient, se fragmentent, se recomposent et entrent en concurrence, aborder la question de la territorialisation culturelle comme un processus communicationnel est le moyen par lequel ce travail contribue à la réflexion sur les phénomènes de requalification et de recomposition des territoires. Par emprunt de la notion de territorialisation à la Science politique et à la Géographie, notre posture s'appuie sur une boîte à outils (théorique et méthodologique) capable de construire un regard oblique dont le principe est celui de l'indissociabilité des composants d'un même phénomène. En effet, l'originalité de cette recherche se situe principalement dans l'articulation d'approches habituellement considérées comme irréconciliables étant donné le caractère polyphonique des discours qui participent de cette poïétique territoriale - les modalités de la (re)génération d'un territoire - : l'approche identificationnelle matérialisée par les discours des acteurs politiques, et l'approche appropriationnelle qui s'intéresse aux récits de pratiques territoriales des habitants et des usagers. L'enjeu scientifique de cette thèse réside donc dans la compréhension du fonctionnement de ce processus communicationnel et de sa capacité à enchanter, par la médiation des discours, un espace intercommunal. Pour la compréhension de ce processus, nous avons pris appui sur le cas d'Ouest Provence, ancienne « ville nouvelle » située sur les rives de l'étang de Berre, au nord-ouest de Marseille, marqué par une imposante activité industrielle et polluante. Cette agglomération se trouve aujourd'hui dans une phase de normalisation, après avoir bénéficié, pendant quarante ans, du régime exceptionnel de ce projet de développement urbain initié et soutenue par l'État. À partir d'une approche ethno-sémiotique, nous avons constitué et analysé un corpus hétérogène de discours circulants (discours d'inauguration de l'identité nouvelle d'Ouest Provence, extrait du numéro inaugural du journal intercommunal, toponyme, logotypes, programmes et éditoriaux de saison de la régie culturelle SCOP), et de discours provoqués (entretiens ethnographiques auprès des acteurs politiques, administratifs et culturels, et auprès des spectateurs-abonnés de la régie culturelle SCOP). L'objectif étant de mettre au jour le travail d'obturation d'une partie du champ de vision de l'habitant et de l'usager que mènent les acteurs politiques, par une restructuration de leurs pratiques ou du moins de leurs effets, afin d'enchanter leur imaginaire territorial. Et c'est par l'intermédiaire d'un opérateur, le dispositif de la régie culturelle Scènes et Cinés, que se met en place cette stratégie. Effectivement, la pratique de sortie au théâtre est donc décrite comme une pratique de mobilisation des habitants et des usagers de manière à leur faire croire en cette « communauté imaginée » qu'incarne Ouest Provence. Mais à côté de ces discours d'élus, l'analyse des récits des pratiques des abonnés de Scènes et Cinés laisse entrevoir une territorialité dont les trois régimes que esquissés (le sentiment du chez-soi, l'engagement, et l'attachement à un être-ensemble) sont motivés par un rapport sensible au territoire. Cette dimension de la pratique de sortie au théâtre nous semble fondamentale en ce qu'elle révèle la nature du rapport individuel et collectif des spectateurs à leurs espaces de pratiques culturelles qui est, avant tout, façonné par la sensation et l'émotion. La territorialité spectatorielle constitue ainsi une expérience qui participe, tout au moins momentanément, du processus d'enchantement territorial.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : territoire(s), territorialité, intercommunalité, villes nouvelles, identité, communication territoriale, discours, énonciation, spectacle vivant, représentation, Ouest Provence.
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Modes d'habiter et territorialités autochtones contemporains : le cas de la nation Nisga'a en Colombie-BritanniqueGagnon, Justine 02 1900 (has links) (PDF)
Les Nisga'a de la Colombie-Britannique expérimentent un nouveau modèle de gouvernance socio-territoriale, en partie inspiré de la territorialité de la majorité allochtone occidentale. Ils sont les premiers à avoir conclu, en 1998, au sein de cette province canadienne, un traité qui leur donne depuis 2009 l'accès à la propriété privée. Nous souhaitons réfléchir, dans ce mémoire, sur les reconfigurations politiques, culturelles et identitaires que peut entraîner ce nouveau rapport au territoire, alors que la propriété privée transcende son expression juridique pour s'articuler à un niveau symbolique et infère, par le fait même, un mode d'habiter qui lui est propre. Nous proposons d'explorer l'hypothèse selon laquelle la propriété privée, bien qu'elle participe d'un rapport individuel et matériel avec le territoire, largement promulgué par la société canadienne et ses institutions, permet aux Autochtones d'y réaffirmer certaines dimensions de leur identité, car elle leur accorde une plus grande liberté politique et économique. Afin de vérifier notre postulat, nous avons interrogé 17 membres de la nation nisga'a et 1 non-Nisga'a œuvrant au sein de leur gouvernement. L'analyse des résultats révèle que la propriété privée, en générant une occidentalisation des territoires résidentiels en vertu d'un mode de gestion essentiellement calqué sur celui de la société majoritaire, participe d'une distanciation croissante entre les différentes échelles qui composent le territoire nisga'a et les référentiels identitaires et culturels qui s'y rattachent. Cette distanciation a deux conséquences : elle permet aux territorialités plurielles, voire hybrides des Nisga'a de s'exprimer, mais participe également d'un habiter moins harmonieux alors que les dimensions matérielle et immatérielle qui structurent leur territorialité se trouvent en quelque sorte davantage dissociées. Ainsi, bien que pareil mode d'habiter puisse répondre à certains des besoins géo-identitaires des Nisga'a, il remet en cause divers fondements de leurs rapports Humanité/Nature et Territoire/Culture, témoignant ainsi du difficile équilibre à atteindre entre le développement économique et la réaffirmation culturelle des Autochtones au Canada.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Territorialités autochtones, identité, régimes fonciers, propriété privée, autodétermination, gestion du territoire, développement économique.
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Québec-sur-Mer : maritorialité en LaurentieBoucher, Alain 16 May 2024 (has links)
Titre de l'écran-titre (visionné le 9 janvier 2024) / Au Québec, pour nombre de personnes, l'évidence topographique qu'est le Saint-Laurent à la surenchère de superlatifs est dotée d'un puissant genius loci en apparence bien ancré dans l'espace et le temps. Une certaine superficie de ses rives humanisées, portion de Laurentie, est également baignée d'une atmosphère variablement maritime, héritée ou construite, mais difficilement qualifiable et moins encore quantifiable. Délicate à circonscrire, mais assurément de culture maritime, la Laurentie est à la fois lieu -- la rive, vue de la terre -- et concept -- la combinaison du Saint-Laurent et de ses côtes, vues de la mer. Néanmoins, individuellement et collectivement, et à l'inverse de leur prise de la terre, de la forêt, d'autres ressources et récemment du Nord, les gens du Québec semblent ne s'y adjoindre et se la représenter que timidement et sans consensus. Manifestement, dans une apparente ignorance généralisée des qualités laurentines essentielles, ceux-là sont contraints d'un accès physique improbable dans un contexte de propriété incertaine et de règlementation à l'extrême, politique, économique, technique et culturelle. Des concepts géographiques sont à introduire et à mettre en œuvre afin d'étudier scientifiquement cette relation au Saint-Laurent, les manières contemporaines qu'ont ces acteurs terrins de généralement ne pas revendiquer leur mer pourtant si prégnante, et même de lui tourner le dos. La maritorialité est un domaine d'étude nouveau et inexploré en géographie humaine. En contexte spécifique de « territorialité maritime », elle construit et interroge les modalités des relations d'homme-à-la-mer, de liens humains individuels et collectifs avec un espace érémal inhabitable et inhabité, bien qu'humanisé et faiblement anthropisé. La Laurentie prend alors des dimensions conceptuelles au delà de son simple locus maritorial déjà évoqué, en matière de perceptions, de représentations, de conceptions et d'affections, depuis sa pure esthétique jusqu'au contrôle de ses mobilités à diverses échelles micro, méso et macro. Remarquons que l'objet d'étude est bien la maritorialité et non la maritimité, qui désigne plutôt un résultat de maritimisation des politiques, économie, usages et pratiques de la mer par l'État et l'industrie. Les théories du cadre géographique structuraliste -- dont la spatialisation des phénomènes à l'objet et celles de l'interdit initial de propriété et de la forme urbaine -- serviront à modeler un nécessaire domaine d'océanologie humaine, afin d'exposer le processus de la génération de l'espace océanologique humanisé du Saint-Laurent et de la Laurentie. Dans cette génération s'assemblent en séquence des savoirs et les valeurs axiologiques, déclencheurs de désirs et fondements de normativités, puis la catégorisation de l'espace en domaines et les discontinuités qui les joignent, et jusqu'aux contrôles des mobilités et des positions de ses utilisateurs. Les gens du Québec tournent-ils vraiment le dos à la Laurentie? Comment et pourquoi cela se pourrait-il? Quelque détour de leur géographie et de leur histoire les en aurait-il déviés? Le Saint-Laurent fait-il partie du territoire du Québec? La recherche raisonnera de façon inédite les causes et les effets d'une exclusion ou d'une privation de ce maritoire laurentin, pourtant réputé patrimonial et fondateur d'identité, et tentera de trouver réponse à la question à qui appartient le Saint-Laurent? / In Quebec, for many people, the topographical certainty of the St. Lawrence, with its one-upmanship of superlatives, is endowed with a powerful genius loci seemingly well anchored in space and time. Some area of its humanized shores, considered as part of Laurentia, is also bathed in a variably maritime atmosphere, inherited or constructed, but difficult to qualify and still less quantifiable. Delicate to circumscribe, but certainly of maritime culture, Laurentia is both place -- the shore, seen from land -- and concept -- the combination of the St. Lawrence and its coasts, seen from the sea. Nevertheless, individually and collectively, and in contrast to their taking of the land, the forest, other resources and recently the North, the people of Quebec seem to be only timidly joining in and representing Laurentia, and without consensus. Obviously, in an apparent general ignorance of the essential Laurentine qualities, these are constrained from an improbable physical access, in a context of uncertain property and extreme political, economic, technical and cultural regulations. Geographical concepts must be introduced and implemented to scientifically study this relationship to the St. Lawrence, the contemporary ways in which these terrine actors generally do not claim their sea, yet so significant and even turn their backs on it. Maritoriality is a new and unexplored field of study in human geography. In specific context of “maritime territoriality”, it constructs and questions the modalities of human-to-the-sea relations, of individual and collective human ties with an uninhabitable and uninhabited space, albeit humanized and weakly anthropized. Laurentia then takes conceptual dimensions beyond its simple maritorial locus already mentioned, in terms of perceptions, representations, conceptions and affections, from its pure aesthetics to the control of its mobility, at various micro, meso and macro scales. Do consider that the object of study is indeed maritoriality and not maritimity, which refers rather to a result of the maritimization of the policies, economy, uses and practises of the sea by the State and the industry. The theories of the structural geography framework -- including the spatialization of phenomena to object and those of the initial prohibition of property and the urban form -- will be used to model a necessary field of human oceanology, conducive to exposing the process of the generation of humanized oceanological space of the St. Lawrence and Laurentia. Assembled in sequence in this generation are knowledge and axiological values, triggering desires and founding normativities, then categorization of space into domains and the discontinuities that join them, and up to the controls of the mobility and positions of its users. Are the people of Quebec really turning their backs on Laurentia? How and why could this happen? Has some detour in their geography and history led them astray? Is the St. Lawrence part of Quebec's territory? This unprecedented research will examine the causes and effects of an exclusion or deprivation of this Laurentine maritory, yet reputed patrimonial and identity builder, and will attempt to find answers to the question: to whom does the St. Lawrence belong?
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Hétérotoponymie et onomastique (dé)possessive : l'enjeu territorial dans les conflits post-guerre froide / Hétérotoponymie et onomastique dépossessiveMouhamadou, Ibrahim Radjouloul-Salame 22 May 2024 (has links)
L'érosion du système westphalien est devenue un *lieu commun* du discours contemporain et de la littérature savante sur les métamorphoses de l'État, de la souveraineté, de la guerre, du territoire, etc. S'inscrivant dans cette brèche, ce mémoire met le curseur sur le rôle des acteurs territoriaux non-étatiques dans la fragmentation de la souveraineté et la segmentation du territoire, à travers l'étude des territorialités émergentes qui décrivent un seuil d'indétermination entre des formes politiques pré-westphaliennes et westphaliennes. L'avènement post-westphalien, en réalité, confond parfois ses traits avec des formes politiques pré-étatiques et des techniques de gouvernement pré-westphaliennes. Sur un premier versant, l'étude des guerres intraétatiques post-guerre froide dans le Sud global a permis de diagnostiquer une prolifération d'entités territoriales non-étatiques, ces *hétérotopies de l'État* territorial westphalien, doublement symptomatique de la saillance de l'enjeu territorial. D'une part, l'émergence de ces formes ontologiquement hybrides, parfois mimétiques et souvent antagoniques, trahit la faiblesse de la greffe de l'importation de l'État westphalien dans le Sud global. D'autre part, la genèse de ces entités émergentes dans des contextes de guerre de déconsolidation des États postcoloniaux plaide en faveur d'une lecture contingente de la thèse belliciste de la formation de l'État de Charles Tilly. Le MNLA au Mali, le PYD en Syrie et Al Shabaab en Somalie ont fait l'objet de l'étude de cas multiple ayant permis d'établir que la puissance performative des toponymes et les vertus pharmacologiques de la guerre -- c'est-à-dire qu'elle est le *pharmakon* de l'État (à la fois son *poison* et son *antidote*). Sur un autre versant, au creux des *actes de discours* des acteurs territoriaux non-étatiques, une relation positive a été nouée entre la mobilisation discursive de toponymes et la prégnance de l'enjeu territorial dans les théâtres de conflits étudiés. La performativité hétérotoponymique a permis de lier l'effectuation discursive du toponyme et le champ des pratiques politiques, à travers les modalités de l'appropriation, de la conquête et du contrôle de territoires que les acteurs non-étatiques parviennent à soustraire à l'empire des États du Sud global en échec de monopole souverain. / The erosion of the Westphalian system has become a *commonplace* in contemporary discourse and scientific literature on the metamorphoses of the State, sovereignty, war, territory, etc. In accordance with this rupture, this dissertation focuses on the role of territorial non-state actors (TNSAs) in the fragmentation of sovereignty and the segmentation of territory, through the study of emerging territorialities which describe a threshold of indetermination between pre-Westphalian and Westphalian political forms. Indeed, the post-Westphalian world sometimes confuses its characteristics with pre-state political forms and pre-Westphalian governing techniques. On the one hand, the study of post-Cold War intra-state conflicts in the countries of the Global South has made it possible to diagnose a proliferation of territorial non-state entities (TNSEs). These *heterotopias* of the Westphalian territorial states are doubly symptomatic of the salience of the territorial issue since the end of the great world wars. Firstly, the emergence of these ontologically hybrid forms, sometimes mimetic and often antagonistic, betrays the weakness of the imported Westphalian state into the global South. Secondly, the genesis of these emerging entities in contexts of war of deconsolidation of postcolonial states pleads in favor of a contingent reading of the bellicist theory of state formation by Charles Tilly. The MNLA in Mali, the YPD in Syria and Al-Shabaab in Somalia were subjected to the multiple case study that established the *performative power* of toponyms and the *pharmacological virtues of war* -- namely as the state's *pharmakon* (both *poison* and *antidote*). On another side, amid the *speech acts* of non-state territorial actors, a positive relationship has been established between the discursive mobilization of the territory and the significance of the territorial issue in the studied theaters of conflicts. The heterotoponymic performativity made it possible to link the discursive effectuation of toponymy to the field of political practices, through the modalities of appropriation, conquest and control of territories that non-state actors subtract from the empire of States of the global South in failure of sovereign monopoly.
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Rangs : une approche systémique du territoireLehmann, Mériol 24 April 2018 (has links)
La deuxième moitié du vingtième siècle a vu se réaliser d’importants changements de paradigmes avec le passage de la société industrielle — l’ère de la machine — à la société postindustrielle — l’ère de l’information. Ces bouleversements ont été à la source de révolutions artistiques, scientifiques et culturelles. La transformation majeure subie par le domaine de l’art à cette époque, passant ainsi de l’art des objets à l’art des idées, s’inscrit directement dans l’esthétique systémique mise de l’avant par Burnham comme théorie générale de l’art, et trouve son application jusque dans les pratiques contemporaines. La présente recherche s’intéresse plus spécifiquement aux pratiques des photoconceptualistes, notamment ceux ayant fait partie de l’exposition New Topographics, qui marque la rupture entre une vision moderniste de la photographie de paysage et une approche photographique systémique du territoire. Comme dans le cas de l’art contemporain, ce paradigme demeure pertinent dans les pratiques actuelles liées au territoire, dans lesquelles s’inscrit justement mon travail artistique. Finalement, la dimension intrinsèque de l’interdisciplinarité dans la pensée systémique m’a mené à étudier le territoire sous un angle géographique. Ceci a permis de m’interroger sur la façon dont ma pratique artistique fait partie du système territorial dans son sens le plus large, en participant aux systèmes de représentation qui forgent à la fois la connaissance et la conception qu’ont les acteurs du monde qui les entoure, et particulièrement dans sa dimension sensible, donc esthétique. / From the machine age of the industrial society to the information age of the post-industrial society, the second half of the twentieth century witnessed important paradigmatic changes, constituents of broad social transformations that led to artistic, scientific and cultural revolutions. In art, the major shift from object-based to ideas-based practices, identified by Heinich as the paradigm of contemporary art, belonged to the realm of Burnham’s theoretical proposal of “system aesthetics”. Within this research realm, I am particularly interested in the photoconceptualists, especially those who were part of New Topographics show, a breakthrough event that marked the rupture between Ansel Adams’ modernist vision of the landscape, and a systems-based approach about the landscape. As in the case of contemporary art, this paradigm remains relevant in current practices related to territory, a notion that is central to my personal artistic practice. Finally, the essential aspect of interdisciplinarity in systemic thinking led me to study the territory from the point of view of geography, thus enabling me to establish how my artistic practice is situated in this broader territorial system, participating in the forms of representation that forge both knowledge and idea, bringing an aesthetic dimension to the representative systems of the world around us.
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Retour sur un projet du siècle : Hydro-Québec comme vecteur des représentations symboliques et identitaires du Québec, 1944 à 2005Savard, Stéphane 16 April 2018 (has links)
Dans cette thèse, il est question d'étudier la nature et les variations des représentations symboliques et identitaires véhiculées par les responsables politiques et les dirigeants d'Hydro-Québec lorsqu'ils interviennent entre 1944 et 2005 pour orienter ou pour instrumentaliser la société d'État et le développement énergétique au Québec. L'analyse historienne s'appuie principalement sur trois types de sources : les débats de l'Assemblée législative ou nationale du Québec; les allocutions présentées par les responsables gouvernementaux et les dirigeants de l'entreprise publique; de même que les documents promotionnels traitant des politiques étatiques ou des projets énergétiques. Dans cette perspective, Hydro-Québec peut être considérée comme un vecteur à partir duquel trois catégories de représentations sont véhiculées : celles qui touchent à l'espace approprié, à la modernité ainsi qu'à l'idée de faire société. Les représentations symboliques et identitaires étudiées subissent plusieurs transformations significatives sur une période de soixante ans. Dans un premier temps, l'espace approprié. Le rapport à la nature passe d'un contrôle "viril" des éléments naturels à la prédominance des valeurs de développement durable, en transitant par une ouverture à l'endroit de la protection de l'environnement. D'une manière plutôt similaire, la conception du territoire et de ses régions se modifie en trois temps : l'ouverture d'espaces nordiques vécus, la conquête de territoires septentrionaux utilitaires et le développement des régions nordiques partagées. En second lieu, la modernité. Le rapport à la modernité économique touche d'abord à la tentative de diversifier les pôles industriels pour l'exploitation des ressources premières, avant de se pencher sur l'émancipation économique grâce à l'industrialisation autochtone et, plus tard, de se tourner vers la mise en place des valeurs néo-libérales de rentabilité et de performance. Quant au rapport à la modernité technologique et scientifique, le rattrapage du savoir-faire laisse place à un éloge de l'ingéniosité québécoise source de fierté, avant de favoriser un virage technologique fondé sur de nouvelles technologies intégrées à l'économie. Enfin, l'idée de faire société. Des valeurs communautaires canadiennes-françaises centrées sur la solidarité sociale ainsi que la religion catholique, les composantes mises de l'avant pour faire société se transforment et mettent l'accent sur une émancipation économique, sociale et politique des Québécois francophones avant de s'assurer, plus tard, d'établir une continuité mémorielle avec les idéaux de la Révolution tranquille. Quant au rapport à l'Autre autochtone, il évolue selon quatre phases progressives : ignorance, reconnaissance, coopération et partenariat.
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Migrations et transparencesBasanes, Alejandra 18 April 2018 (has links)
La recherche création que j'ai effectuée s'intitule « Migrations et transparences », elle s'est articulée autour de mon expérience de la migration. La migration m'a permis de vivre un autre temps spatial : une autre vie. Ce changement de pays est lié à un rôle déstabilisateur dans ma vie. Au début de mes cours de maîtrise, je ne pensais pas investiguer des phénomènes dans lesquels j'étais moi-même immergée. Les recherches m'ont conduite à parcourir le sentier de la migration comme sujet de recherche où je me trouve totalement immergée. Pour moi, non seulement l'exil est-il une blessure qui marque le déroulement subséquent de mon existence — une fracture structurante en quelque sorte — mais l'exil est aussi un arrachement (déracinement) du lieu des origines, suivi d'une intégration (enracinement) dans une nouvelle société qui vient nourrir mon discours des appartenances multiples. Ma recherche m'a fait, par la suite, remettre en question mes moyens de production et certaines notions et concepts par rapport à mon travail précédent. Différents concepts y sont abordés, tels que la migration, le territoire et sa représentation (la carte). Je me suis intéressée à développer une réflexion sur les possibles combinaisons de différents moyens, plus concrètement: la fusion entre le dessin, la photographie numérique, la manipulation de l'image et l'estampe sur verre en transition vers des installations. J'ai approfondi le concept de migration d'une façon telle qu'il m'a permis d'ajuster mon discours et aussi de l'approcher de ma pratique artistique. Ma recherche se conclut avec une installation que je nomme « Migrations et transparences ». Ce travail de création m'a amené à m'interroger finalement sur des concepts qui concernent l'organisation spatiale: l'espace, le territoire, le mouvement dans cet espace, la carte, la grille, la distance et le vide.
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Contribution empirique à l'appréciation du capital social dans un territoireMartin-Caron, Laurence 19 April 2018 (has links)
La pertinence de l'appréciation du capital social des territoires est déjà reconnue par plusieurs théoriciens/praticiens québécois de l'organisation communautaire et de l'analyse de communauté. Toutefois, aucun outil d'appréciation à la fois efficace, utile à l'intervention, économique et permettant l'objectivation des données ne semble exister au Québec. La présente étude est une contribution empirique à l'appréciation du capital social dans un territoire. Cette contribution consiste en premier lieu à présenter une synthèse des connaissances théoriques et empiriques actuelles sur le capital social. On y présente les évolutions multiples du terme, la polysémie qui en découle ainsi que les constantes qui, à notre avis, transcendent la plupart des définitions. Pour l'essentiel, la notion de capital social retenue pour l'étude se rapporte aux réseaux sociaux à travers lesquels transigent des normes sociales qui régissent les interactions entre acteurs et la circulation des ressources permettant l'atteinte de buts individuels et collectifs. En second lieu, notre contribution consiste en la création d'un outil de mesure du capital social territorial. Une première version de l'outil fut créée en s'appuyant sur la littérature méthodologique produite depuis trois décennies. Les critères d'efficacité, d'utilité, d'économie des ressources et d'objectivation des résultats ont guidé les choix d'activités de mesure pour l'outil d'appréciation du capital social. L'outil ainsi construit fut expérimenté dans le quartier Saint-Roch de la Ville de Québec. Une version finale de l'outil, enrichie de constats sur les défis à relever dans la pratique, est présentée dans l'étude afin d'outiller les intervenants/chercheurs désirant reconduire l'expérience dans leur localité. Le troisième volet de notre contribution est l'analyse du capital social du quartier Saint-Roch de la Ville de Québec. En cohérence avec le choix de cadre conceptuel et de méthodologie, un portrait du capital social du quartier a été dressé en quatre sections : (1) la composition sociale de la communauté et le degré d'organisation des groupes sociaux (2) les normes de réciprocité, le contrôle social informel et la confiance chez les groupes sociaux et dans la communauté en général (3) la structure associative de la communauté (4) l'information et la communication chez les groupes sociaux et dans la communauté. La démarche a permis de dresser un portrait des dynamiques sociales influençant les interactions entre différents acteurs du quartier Saint-Roch.
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Maturation économique et dynamiques familiales : l'évolution des modèles résidentiels du Haut-Saguenay entre 1851 et 1911 / Évolution des modèles résidentiels du Haut-Saguenay entre 1851 et 1911Bournival, Jean-Sébastien 05 August 2024 (has links)
Malgré un peuplement tardif comparativement à d'autres régions, le Saguenay prendra le tournant de l'industrialisation et de l'urbanisation dans les premières décennies du 20$^e$ siècle. Nous cherchons à observer l'organisation spatiale des familles dans un contexte de maturation économique qui poussera la région à s'ouvrir à un marché extrarégional. Nous posons l'hypothèse qu'il existe des patrons distinctifs entre les milieux pionnier, rural et urbain. Les recensements du Saguenay entre 1851 et 1911 ainsi que les registres d'état civil sont utilisés pour suivre les familles dans le temps et dans l'espace. La méthodologie alterne entre analyses descriptives et statistiques pour documenter la problématique de cette thèse. Sur le plan de la proximité, la parenté se décline en cercles concentriques, les liens biologiques les plus forts (parents et enfants) étant généralement ceux que l'on retrouve le plus près. Sur le plan socioéconomique, les résultats suggèrent que le mode de reproduction typique du modèle agraire, soit celui d'établir les enfants sur des terres avoisinantes, domine largement durant la période. Nous avons observé que même pour les dyades éloignées, les membres sont plus susceptibles de vivre dans des milieux similaires, ce qui renforce l'idée de transmission de patrimoine, mais aussi de valeurs et de réplication du mode de vie. Les dimensions sociales, familiales et économiques des Saguenayens demeurent fortement superposées jusqu'en 1911. Il faut noter un certain attrait pour le milieu urbain avec le temps, mais, malheureusement pour nous, les réels changements semblent survenir après 1921, période à partir de laquelle l'écoumène se sature et que la structure socioprofessionnelle se diversifie davantage. Les conclusions demeurent intéressantes. Dans un contexte de colonisation et d'expansion comme le Saguenay durant la période observée, la spatialisation des familles semble suivre un patron unique. Toutefois, à une échelle plus fine et sur la base de réseaux mieux définis que par les seuls liens biologiques, d'autres patrons de solidarités nous semblent définitivement observables. / Despite a late settlement compared to other regions, Saguenay took the turn of industrialization and urbanization in the first decades of the 20th century. We seek to observe the spatial organization of families in a context of economic maturation that will push the region to open up to an extra-regional market. We hypothesize that there are distinctive patterns between pioneer, rural and urban environments. The censuses of Saguenay between 1851 and 1911 as well as civil status registers are used to follow families in time and space. The methodology alternates between descriptive and statistical analyzes to document the problem of this thesis. In terms of proximity, kinship occurs in concentric circles, with the strongest biological ties (parents and children) generally being those found closest. On the socio-economic level, the results suggest that the mode of reproduction typical of the agrarian model, that of establishing children on neighboring lands, largely dominated during the period. We observed that even for distant dyads, members are more likely to live in similar environments, which reinforces the idea of transmission of heritage, but also of values and replication of lifestyle. The social, family and economic dimensions of the Saguenay inhabitants remained strongly superimposed until 1911. It should be noted that there was a certain attraction for the urban environment over time, but, unfortunately for us, the real changes seemed to occur after 1921, a period from which the ecumene saturated and the socio-professional structure became more diversified. The conclusions remain interesting. In a context of colonization and expansion like the Saguenay during the period observed, the spatialization of families seems to follow a unique pattern. However, on a finer scale and on the basis of networks better defined than by biological links alone, other patterns of solidarity seem to us to be definitely observable.
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Du territoire au boire : la bière artisanale au QuébecTremblay, Mathieu 13 April 2018 (has links)
Le Québec compte actuellement plus d'une cinquantaine de microbrasseries et de brasseries artisanales distribuées dans la presque totalité de ses régions. Ce présent mémoire de maîtrise en ethnologie souhaite poser un éclairage nouveau sur ce phénomène complexe toujours en progression depuis plus de vingt ans. Il se penche principalement sur les concepts d'identité et de territoire mis en scène par la production et la consommation de ces produits québécois en 2006-2007. Le caractère polymorphe de cette industrie dynamique convie l'ethnologue à ratisser large. Ainsi, c'est au moyen de l'analyse de plusieurs témoignages oraux de brasseurs et de consommateurs de bières et par une attention particulière portée à l'iconographie des étiquettes que nous sommes à même de cerner cet enracinement dans le territoire. Nous pouvons dès lors mieux déceler tout le potentiel de représentation et toutes les valeurs locales et communautaires rattachées à ces boissons artisanales, ces concepteurs, ces lieux et ces buveurs. Nous constatons que ce contexte brassicole émergent fait état d'une grande créativité ainsi que d'un esprit de différentiation assumé. La conjoncture alimentaire d'aujourd'hui est dominée par la mondialisation, l'uniformisation et l'industrialisation de nombreux aliments. En contrepartie, la production et la consommation de bières artisanales peuvent se concevoir comme des alternatives réelles, des moyens de recréer le lien perdu ou ténu entre le territoire, l'aliment, le producteur et le consommateur. La production et la consommation peuvent alors s'envisager comme des actes responsables et engagés. Ces actes militent, à leur façon et à leur échelle, en faveur d'une quête de qualité, d'originalité, d'unicité et de fierté. Globalement, pour ceux et celles qui s'y adonnent, il s'agit de s'associer à des produits qui sont signifiants et qui leur permettent d'affirmer et de construire avec plus de justesse, une parcelle de leur identité individuelle ou collective.
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