L’occupation de l’Indochine française par le Japon entre juin 1940 et juillet 1941 constitue un événement-clé de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Désirant sortir de son isolement diplomatique et du bourbier du conflit chinois, le Japon profite de la victoire allemande en juin 1940 pour occuper le nord de l’Indochine, arrimer la colonie française à son économie, imposer sa médiation dans le conflit franco-thaïlandais, puis occuper le sud de l’Indochine avant de se lancerdans ce la Guerre du Pacifique. Pourtant, son ennemi désigné est, traditionnellement, l’URSS. Les raisons de cet hybris sont à chercher dans sa volonté de détruire le statu quo imposé par les puissances occidentales en Asie orientale, ainsi que dans une crise interne insoluble qui le font choisir le camp des pays totalitaires. L’occupation du sud de l’Indochine en juillet 1941 est un point de non-retour. Cette crise où l’Indochine française a joué un rôle central, permet à l’historien de découvrir le mécanisme du processus de décision dans le Japon d’avant la Seconde Guerre mondiale. Les groupes dirigeants japonais ne connaissent pas de lutte entre des faucons et des colombes, mais la rivalité permanente de factions qui cherchent prendre la tête du mouvement expansionniste. Car si l’expansion fait consensus, la décision, tant de la direction que des moyens, est l’objet d’âpres luttes. C’est cependant à l’occasion de l’occupation de l’Indochine et à mesure que la Guerre du Pacifique se rapproche, qu’une synthèse se fait en haut de l’État par la constitution d’un groupe dirigeant composé de militaires et de bureaucrates favorisant une évolution totalitaire du régime, couplée à la construction d’un empire en Asie et dans le Pacifique. / The occupation of French Indochina by Japan from June 1940 to July 1941 constitutes a key event for World War II history. Eager to escape its diplomatic isolation and the quagmire of the war in China, Japan takes advantage of German victory in June 1940 to occupy Northern Indochina, to tie up the French colony to its economy, to impose its mediation in the French-Thai conflict, occupy the Southern part of Indochina and, then, to launch the Pacific War. However, its traditional foe was the USSR. The reasons of this hubris lie in its desire to destroy the status quo enforced by western powers in Eastern Asia, as well as in an insoluble internal crisis that made Japan choose the side of totalitarian countries. The occupation of Southern Indochina in 1941 is a point of no return. This crisis where French Indochina played a crucial part allows the historian to uncover the mechanism of the decision-making process in Japan before the Second World War. Japanese leading groups do not operate on a partition between hawks and doves, but on the constant rivalry of factions who would try to take the lead of the movement for expansion. If expansion is the object of a consensus among leaders, the decision of its direction and means is the causes of fierce conflicts. However, the occupation of Indochina and the approach of the Pacific War lead to a synthesis at the top of the State, by the composition of a leading group made of military and bureaucrats who promote the totalitarian evolution of the regime coupled with the building of an empire in Asia and in the Pacific.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA040160 |
Date | 06 December 2014 |
Creators | Michelin, Franck |
Contributors | Paris 4, Barjot, Dominique, Tsuboi, Yoshiharu |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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