De la Révolution tranquille jusqu’aux événements de la Commission Bouchard-Taylor, la question des relations interculturelles et interreligieuses au Québec a occupé une large place dans les débats publics. Selon de nombreux auteurs, des rapports particuliers se seraient établis au cours de l’histoire entre des « représentations identitaires » et des « événements » spécifiques à une culture canadienne-française. Cette particularité relationnelle, qui se caractérise sous forme de « liens imaginaires » avec certains « événements historiques », aurait paradoxalement la propriété de provoquer une coupure avec le passé. Cette dynamique des rapports que nous nous représentons au Québec et que nous situons dans une perspective d’interconnexion entre ce qui représente le « nous » et ce qui représente l’Autre renferme une voie intéressante de réflexion sur une autre façon de penser le rapport à l’Autre au Québec.
Aborder cette question en s’inspirant de la pensée de Kitaro Nishida, philosophe japonais du début du XXe siècle dont les œuvres ont été traduites par une auteure, Jacynthe Tremblay, offre une perspective inédite sur la question de l’identité et de sa relation avec le monde qui l’entoure. Nishida a parlé du rapport entre le « je » et le « tu », à partir duquel il est parvenu à montrer en quoi le « je » de la subjectivité moderne (la conscience du « je » qu’il a de lui- même) pose problème pour cette altérité. Il propose de déconstruire cette conscience de soi pour pouvoir envisager une nouvelle conscience de « soi » et de l’« Autre », qui culminera avec la notion de « véritable soi » et ultimement avec un rapport à l’« Autre-absolu » ou le « monde historique». Ces notions intrinsèques sont considérées par Nishida comme fondamentales pour l’existence humaine et essentielles à une harmonie des différences. / From the Quiet Revolution to the all-encompassing events of the Bouchard-Taylor Commission, the issue of intercultural and interfaith relations in Quebec still occupies a large part of public debate. Many authors have shown that particular relationships would have settled in the course of history between “representations of identity” and “events” specific to a French-Canadian culture. This relational peculiarity, which is characterized in the form of “imaginary links” with certain “historical events”, would paradoxically have the property of causing a break with its past. This dynamic of relationships that we represent in Quebec and that we situate in a perspective of interconnection between what represents the “we” and what represents the “Other” is an interesting way of thinking about it in another way. To think about the relationship to the “Other” in Quebec. Addressing this question, inspired by the thought of Kitaro Nishida, a Japanese philosopher of the early 20th century, whose works have been translated by an author, Jacynthe Tremblay, offers an unprecedented perspective on the question of identity and its relation with the world around him. Nishida will speak about the relationship between the “I” and the “you” from which he will be able to show how the “I” of modern subjectivity (the consciousness of “I” that he has of himself) is a problem to this otherness. He proposes to deconstruct this self-consciousness to be able to envisage a new consciousness of “self” and of the “Other” which will culminate in the notion of “true self” and ultimately to a relation to the “other-absolute” or the “Historical world”. Intrinsic notions considered according to Nishida, fundamental to human existence and essential for a harmony of differences.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/24217 |
Date | 12 1900 |
Creators | Boucher, Mélany |
Contributors | Couture, Denise |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
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