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«Il y a plus de crime à detruire un enfant, qu’à le faire» : traitement communautaire et judiciaire de l’infanticide en Nouvelle-France (1671-1747)

Ce mémoire étudie les modalités du traitement communautaire et judiciaire de l’infanticide en Nouvelle-France. Nous utilisons diverses sources textuelles et démographiques, notamment les dix procès pour infanticide ayant eu lieu dans la colonie sous l’Ancien Régime. Les dynamiques entre les accusées, les membres de leur communauté et les magistrats lors des procès révèlent l’existence de rapports de force et de solidarités propres aux collectivités de l’époque moderne. Nous nous questionnons ainsi sur les rôles joués par la communauté dans le jugement des femmes soupçonnées d’infanticide. Comment les femmes et les hommes de la Nouvelle-France conceptualisent-ils cet acte ? Quels facteurs mènent la communauté à judiciariser l’infanticide ? Nous interrogeons aussi les motivations des magistrats. Quels buts recherchent-ils ? Quelle sévérité démontrent-ils envers les femmes accusées ? Nous soulevons également la résistance que pouvaient opposer les accusées à ces forces. Quelle influence ont les accusées sur les procès menés et les sentences rendues contre elles ? Quelles stratégies peuvent-elles élaborer et exécuter en leur propre défense ? L’analyse du rôle des témoins tout au long de la procédure illustre la participation primordiale de la communauté au traitement de l’infanticide ainsi que les normes de genre et de classe imposées aux accusées par leurs contemporains (chapitre 2). L’étude des stratégies des accusées et du choix des peines révèle à la fois le poids de l’ordre social et marital renforcé par l’institution judiciaire et l’agentivité dont faisaient preuve les femmes de la Nouvelle-France (chapitre 3). / This thesis studies the ways in which infanticide was handled by communities and by the judicial system in New France. It draws on multiple textual and demographic sources, most notably the ten criminal trials for infanticide that occurred in the colony during the Old Regime. The dynamics between the accused, the members of their community and the magistrates during the trials reveal the existence of relations of power and solidarities that characterized collectivities in the early modern period. I therefore examine the roles played by the community in the prosecution of women suspected of infanticide. How did the women and men of New France conceptualize the act? What factors led the community to judicialize infanticide? I also examine the magistrates’ motivations. What goals did they have? What severity did they demonstrate toward accused women? Further, the thesis addresses the resistance that women could exert against these forces. What influence did the accused have on the course of the trials and the sentences pronounced against them? What strategies could they devise and execute in their own defence? Analyzing the role that witnesses played throughout the process illustrates the fundamental participation of the community in the treatment of infanticide as well as the gender and class norms imposed on the accused by their contemporaries (chapter 2). The study of the accused’s strategies and the sentences handed down against them reveals both the weight of the social and marital order reinforced by the judicial institution and the agency shown by the women of New France (chapter 3).

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/27916
Date08 1900
CreatorsChasle, Ariane
ContributorsDewar, Helen
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageEnglish
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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